[We miss Cannes] 15 longs métrages d’animation qui ont marqué l’histoire du Festival

Posté par MpM, le 22 mai 2020

Ce qui frappe dans les relations que Cannes entretient avec le cinéma d'animation, ce n’est pas de constater que celui-ci est omniprésent depuis les premières années, mais bien de remarquer que toutes les formes d’animation ont trouvé leur place sur la Croisette : pas seulement les plus populaires, ou à contrario pas seulement les plus « nobles » et/ou auteurisantes, mais bien un mélange rigoureux des deux.

Sont ainsi passés sur la croisette, en vrac, Norman Mc Laren, Walt Disney, Jan Svankmajer, Michel Ocelot, Bill Plympton, Pete Docter, Jean-François Laguionie, Peter Foldes, Florence Miaihle, Bretislav Pojar, Garry Bardine, Walerian Borowczyk... ou encore Georges Schwizgebel, Mamoru Oshii, Chris Landreth, Rosto, Gitanjali Rao, Isao Takahata, Vincent Patar et Stéphane Aubier, Jérémy Clapin, Boris Labbé, Mamoru Hosada, Virgil Widrich... sans oublier, via les programmations de cinéma "underground" des années 70 (telles que s'en souvient le spécialiste de cinéma expérimental Raphaël Bassan dans cet article de 2017), Robert Breer, Jordan Belson ou James Whitney.

Cannes, d'une manière globale et au fil des années, ne semble donc pas avoir eu de préjugés particuliers concernant l'animation - plus ponctuellement, et au gré des délégués généraux des différentes sections, c'est une autre question.

Du Prix du dessin animé à la Palme d'or


Dès 1939, il est d'ailleurs prévu dans le règlement du Festival la possibilité de décerner (s'il y a lieu) un Grand prix international du Dessin animé, à la fois dans la catégorie longs et courts métrages. Comme on le sait, cette édition n'aura pas lieu. Mais en 1946, le long métrage La boîte à musique (produit par Disney, et composé en réalité de dix courts métrages musicaux) remporte ce Grand Prix. L'année suivante, ce sera au tour de Dumbo, puis, en 1949, du court métrage Sea Island. La récompense réapparaîtra sporadiquement, au gré des aléas des appellations officielles du palmarès.

Ainsi, en 1952, Animated Genesis de Joan et Peter Foldes reçoit le prix de la couleur, tandis qu'en 1953, le prix du film d'animation court métrage refait son apparition, et récompense The romance of transportation in Canada de Colin Law. Mais il faut dire que cette année-là, sont aussi remis un "prix international du film de la bonne humeur" ou encore un "prix international du film légendaire", sans oublier le "prix international du film le mieux raconté par l'image", ce qui en dit long sur la fantaisie du réglement de l'époque.

En 1954, on en revient à une certaine sobriété sur le nom des prix : une multitude de prix internationaux ex-aequo. Malgré tout, un prix du film de marionnettes est remis à Un Verre de plus de Bretislav Pojar. La création de la Palme d'or l'année suivante amorce heureusement la normalisation des intitulés, et le retour à la raison concernant le cinéma d'animation qui ne sera dès lors plus considéré (officiellement) comme un genre. C'est d'ailleurs Blinkity Blank de Norman Mc Laren qui remporte cette première Palme d'or du court métrage. Il sera suivi en 1957 de Scurta istorie de Ion popescu-Gopo et de La petite cuillère de Carlos Vilardebo en 1961. A noter qu'entre les deux, en 1959, Le songe d'une nuit d'été de Jiri Trnka remporte le prix de la meilleure sélection à la Tchécoslovaquie (ex-aequo). Quoi que cela veuille dire, il n'est pas fait de la mention de la technique utilisée pour réaliser le film, et cela restera ainsi. On savoure les victoires que l'on peut, histoire de voir le verre à moitié plein.

Nouvelle dynamique ?

On peut aussi regarder le verre à moitié vide : aucun long métrage d'animation n'a gagné la Palme d'or et il faut même remonter à 2008 pour trouver un film d'animation en compétition (Valse avec Bashir de Ari Folman). Les sections parallèles font plus d'effort, surtout ces dix dernières années, mais les réticences envers l'animation au sein des différents comités de sélection sont palpables. Le cinéma image par image n'y est jamais vraiment traité comme du cinéma à part entière. Au mieux, c'est une case à remplir. Au pire, cela ne choque personne qu'il soit totalement absent d'une sélection.

Heureusement, le court métrage est là pour assurer une place à l'animation. Qu'on ne pense surtout pas qu'il s'agisse d'un lot de consolation. En animation, depuis toujours, c'est le format court qui est le format noble et prisé, et souvent le plus riche, innovant et inspirant. Pour des raisons de temps de fabrication, bien sûr, mais aussi parce que l'animation entretient depuis ses origines une relation privilégiée avec le cinéma expérimental et d'avant-garde, qui se moque du sacro-saint format long métrage, imposé avant tout pour les facilités de l'exploitation en salles. L'animation a compris depuis longtemps que la valeur n'attend point la durée du métrage. Ce qui ne l'empêche pas de s'essayer avec bonheur à d'autres formats.

En effet, depuis un peu plus d'une décennie, une nouvelle dynamique semble s'être mise en place pour la production de longs métrages d'animation. De nombreux auteurs de courts tentent l'aventure (à l'image de Jérémy Clapin, Florence Miaihle, Benoit Chieux, Franck Dion, Chloé Mazlo...) et insufflent peu à peu l'envie à d'autres. Mécaniquement, le long animé a de plus en plus souvent les honneurs de Cannes, que ce soit en ouverture de la sélection officielle, en compétition et bien sûr à Cannes Classics et dans les sections parallèles. Les films présentés l'année passée étaient d'ailleurs au nombre de quatre, comme l'année précédente. On ne saura jamais ce qu'il aurait pu en être de cette édition, les annonces à venir ayant probablement été faussées par les circonstances, mais on avait l'impression avec ce chiffre d'avoir passé un cap. N'oublions pas qu'une journée dédiée à l'animation a désormais lieu chaque année pendant le festival : l'Animation Day, dans laquelle s'intègre également l'événement "Annecy goes to Cannes" lancé en 2016. Difficile de ne pas y voir un signe du temps.

L'avenir nous dira si le mouvement amorcé se confirme, ce que rendrait possible le dynamisme actuel du long métrage animé, ou s'il s'essouffle malgré cet essor. En attendant, histoire de se souvenir de ce que l'animation a fait pour l'aura de Cannes (et réciproquement), retour sur 15 longs métrages qui ont durablement marqué l'histoire du Festival. Il faudra, un jour, établir la même liste pour le court métrage. Bien plus de quinze entrées seront alors nécessaires.

Peter Pan de Clyde Geronimi, Hamilton Luske et Wilfried Jackson


Walt Disney lui-même accompagna Peter Pan sur la Croisette en 1953. Présenté en compétition, le film est le 18e long métrage d'animation des studios Disney. Adapté de la pièce de J. M. Barrie créée en 1904, il raconte le voyage au Pays imaginaire de Wendy, Michel et Jean, trois enfants guidés dans cet univers fantastique par Peter Pan et la fée Clochette. Ils y rencontrent le terrible Capitaine Crochet, mais aussi les garçons perdus, et vivent toutes sortes d'aventures extraordinaires. Considéré par beaucoup comme l'un des chefs d'oeuvre des studios, c'est incontestablement l'un des grands classiques du cinéma d'animation familial.

La planète sauvage de René Laloux

Présenté en compétition en 1973, La planète sauvage est le premier long métrage de René Laloux, adaptation (libre) du roman Oms en série de Stefan Wul, co-écrit avec Roland Topor, dont les dessins ont servi de bases pour la fabrication des images. Sur la planète Ygam, les Draags, une espèce d'humanoïdes bleus aux yeux rouges mesurant douze mètres de haut, pourchassent et exterminent une autre espèce, les Oms, perçus au mieux comme des animaux de compagnie, au pire comme des créatures nuisibles. Dans un univers surréaliste, tantôt onirique, tantôt cauchemardesque, cette planète pleine de surprises nous tend un miroir souvent dérangeant, et nous interroge sur nos propres pratiques face aux espèces que nous ne jugeons pas aussi évoluées que nous. Le film, envoûtant et curieux, fut l'un des tout premiers longs métrages d'animation destiné à un public adulte. Malicieuse fable écologique avant l'heure, il fit grande impression à Cannes et repartit auréolé d'un prix spécial du jury présidé par Ingrid Bergman.

Shrek d'Andrew Adamson et Vicky Jenson

On l'oublie parfois, mais Shrek, l'ogre vert et bougon de Dreamworks a été en compétition à Cannes. Deux fois, même, en 2001 et avec son deuxième volet en 2004. On ne présente plus ce personnage misanthrope qui voit son beau marais boueux envahi par des créatures de conte de fées qui ont été expulsées de leur royaume par le tyrannique Lord Farquaad. Irrévérencieux, hilarant et irrésistible, le film se moque de Disney, dynamite les contes de notre enfance, et détourne tous les codes du genre. Un pur divertissement qui a enchanté par deux fois les spectateurs du Théâtre Lumière.

Innocence : Ghost in the shell de Mamoru Oshii


Suite du film culte Ghost in the shell sorti en 1995 (et adapté du manga du même nom de Shirow Masamune), Innocence a eu les honneurs de la compétition en 2004, soit en même temps que le 2e volet de Shrek. Une situation qui ne s'est pas reproduite depuis, et dont on se demande parfois si elle est encore possible. Toujours est-il qu'inviter le cinéma complexe et visuellement éblouissant de Mamoru Oshii dans la course à la palme d'or fut à l'époque une manière élégante de mettre sur un pied d'égalité prise de vue réelle et animation, et surtout de rendre hommage à la beauté de l'animation japonaise d'anticipation. Innocence, véritable réflexion sur l'Humanité et son avenir, est l'une des incursions les plus marquantes du Cyberpunk sur le tapis rouge cannois.

Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Adapté des romans graphiques de Marjane Satrapi, Persépolis est une plongée dans l'Iran de la fin des années 70. Avec humour et justesse, la dessinatrice-réalisatrice y raconte son enfance puis son adolescence à Téhéran, avant, pendant et après la Révolution. Dans un style graphique très dépouillé, tout en noir et blanc, fort d'un casting voix impressionnant (Catherine Deneuve, Danielle Darrieux, Chiara Mastroianni), le film repartira de la compétition cannoise 2007 avec un prix du jury, et rencontrera un énorme succès critique et public. Douze ans plus tard, il reste un exemple à suivre, voire un eldorado inatteignable, pour le long métrage d'animation pour adultes.

Valse avec Bashir de Ari Folman

En 2008, les festivaliers médusés découvrent un film mi-documentaire, mi-fiction, qui s'inspire de témoignages réels et d'un montage de 90 minutes d'images tournées en vidéo. Il aborde l'histoire personnelle du réalisateur qui a participé à l'opération israélienne au Liban "Paix en Galilée" pendant son service militaire. Peu à peu, des souvenirs de son implication dans le massacre de Sabra et Chatila remontent à la surface... Valse avec Bashir marque ainsi un jalon dans l'histoire du cinéma d'animation, à la fois parce qu'il est l'un des premiers documentaires animés découverts par le grand public, mais aussi par son sujet, et par son retentissement.

Panique au village de Vincent Patar et Stéphane Aubier

Hors compétition en 2009, certains festivaliers découvrent abasourdis l'univers burlesque et délirant de Panique au village. Les autres avaient déjà eu l'occasion de voir la série diffusée sur Canal + et mettant en scène les principaux personnages du long métrage : CowBoy, Indien, Cheval, Gendarme ou encore Steven. Avalanche de gags, de dialogues cinglants et de situations cocasses, le long métrage est un régal pour ceux qui aiment l'humour plus que décalé, le nonsense, et l'absurde dans tous ses états. Son style particulier (animation en stop motion de figurines rigides) ajoute un côté artisanal et ludique qui renforce l'auto-dérision débridée du récit.

Le Conte de la Princesse Kaguya de Isao Takahata

Joli coup de la Quinzaine en 2014 qui sélectionne le dernier film du réalisateur japonais culte Isao Takahata. On n'a toujours pas compris comment l'officielle a pu dédaigner une telle prise, mais rappelons qu'aucun autre film de Takahata n'a été sélectionné en compétition (idem pour Miyazaki, seulement sélectionné à Cannes Classic en 2006 avec Nausicaa, mais aussi Satoshi Kon, et tant d'autres). Oui, l'Officielle a commis un nombre important d'impairs concernant le cinéma d'animation, cela ne fait aucun doute. Revenons en au Conte de la Princesse Kaguya qui est une fable délicate et poétique inspirée d’un conte populaire datant du Xe siècle, considéré comme l'un des textes fondateurs de la littérature japonaise. L'héroïne, enfant libre littéralement née de la nature, se retrouve brutalement confrontée au carcan douloureux des apparences et du jeu social. Comme prisonnière de son existence, et même de sa propre enveloppe corporelle, elle n'aura de cesse que de retrouver l'osmose avec l'univers, non sans éprouver une forme de nostalgie pour les fugaces bonheurs terrestres.

La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Première collaboration des studios Ghibli avec une production européenne animée, La Tortue rouge est un conte minimaliste sans dialogue, au dessin épuré, qui raconte l'existence d'un naufragé sur une île déserte. Ce premier long métrage du réalisateur Michael Dudok de Wit (connu pour ses courts Le Moine et Le Poisson et Père et Fille) s'affranchit d'une écriture traditionnelle pour aller vers une forme de parabole poétique qui interroge les rapports de l'homme à la nature. Présenté à Un Certain regard en 2016, il s'avère parfois un peu trop "mignon" et "charmant", mais séduit par ses couleurs pastels chaudes et la simplicité épurée de son récit. Le public, peu habitué à ce type de fresques animées, plébiscite le film qui remporte le prix spécial du jury Un Certain Regard et connaît ensuite un beau succès en salles.

Ma vie de courgette de Claude Barras

Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2016, Ma vie de courgette est l'adaptation en stop-motion, avec des marionnettes, du roman Autobiographie d’une courgette de Gilles Paris. Un drôle de film tendre et joyeux malgré son sujet, la vie d'un petit garçon qui se retrouve placé dans un foyer pour enfants après la mort accidentelle de sa mère. Entre complicité et mélancolie, amitié et résilience, le récit parvient à nous émouvoir tout en nous faisant rire, quand ce n'est pas l'inverse. Toujours avec une forme de simplicité qui permet d'aborder les sujets les plus graves sans jamais perdre le jeune public.

La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach

2016 fut définitivement une grande année d'animation sur la Croisette, puisqu'on y découvrait aussi le premier long métrage de Sébastien Laudenbach, connu pour ses courts. Réalisé dans une grande économie de moyens, avec une animation esquissée qui assume d'être inachevée, le film qui fit l'ouverture de l'ACID est adapté d'un conte de Grimm, dans lequel un meunier vend son plus bel arbre ainsi que sa fille au diable en échange d'une richesse éternelle. Vendue et mutilée, la jeune fille s'enfuit, s'émancipe des hommes, et commence ainsi un parcours initiatique destiné à la libérer de toutes ses entraves. Un conte à la fois édifiant, poétique et follement libre, dans son propos, sa tonalité et son esthétique.

Là-haut de Pete Docter et Bob Peterson

En 2009, c'est un film d'animation en 3D qui faisait l'ouverture du festival. Là-haut, issu des studios Pixar, est un merveilleux récit d'aventures et de transmission qui nous emmène de la tristesse d'un maison de retraite à la jungle amazonienne en Amérique du Sud. On y suit Karl, un vieil homme de 78 ans bougon et solitaire, s'envoler littéralement pour le voyage de sa vie, emmenant sans le savoir Russell, un scout de neuf ans. Evidemment, ces deux-là devront apprendre à se connaître et à s'apprécier, tout en déjouant les plans machiavéliques d'un autre explorateur. Gai, irrévérencieux et profondément humain, c'est probablement l'un des rares films d'ouverture cannois à avoir allié aussi brillamment le pur divertissement et le cinéma d'auteur.

Vice-versa de Pete Docter, Ronaldo Del Carmen

En 2015, Cannes présente Vice-Versa en séance hors compétition... et s'entend dire par certains journalistes facétieux qu'il s'agit du meilleur film du festival et qu'il méritait la Palme. Et pourquoi le dernier-né des studios Pixar n'aurait-il pas mérité une place en compétition ? Drôle et malin, divertissant et fantasque, et surtout singulier et audacieux, il met en effet en scène un "quartier général" qui régit les humeurs et les réactions de la petite Riley, 11 ans. Formé par cinq émotions complémentaires (la colère, la peur, la joie, le dégoût et la tristesse), ce centre de contrôle aide la fillette à mener une vie heureuse et paisible, jusqu'au jour où Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de sa mémoire... plongeant le spectateur dans une longue suite d'aventures cocasses, entre pur divertissement et tentation psychologique d'analyser nos comportements par le biais d'un trop plein d'émotions.

Teheran tabou d'Ali Soozandeh


En compétition à la Semaine de la Critique en 2017, ce premier long métrage du réalisateur d'origine iranienne Ali Soozandeh confirme la propension du cinéma d'animation à s'emparer de questions politiques ou sociales sensibles, voire taboues, en mettant en scène trois femmes et un jeune musicien dans la ville de Téhéran. Tous les quatre cherchent à leur manière un moyen de s'émanciper d'une société iranienne corsetée par la morale et gangrenée par l'hypocrisie. Utilisant le procédé de la rotoscopie, qui consiste à filmer des acteurs, puis à les redessiner et à les intégrer dans des décors peints, le réalisateur propose un pamphlet politique virulent et d'une extrême noirceur, qui trouve parfois ses limites, mais n'en demeure pas moins un portrait saisissant et singulier de l'Iran contemporain.

J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

C'est l'un des films dont on a le plus parlé l'an passé sur la Croisette : même avant son Grand Prix à la Semaine de la Critique (ce qui fait de lui le premier long métrage d'animation à remporter cette récompense), J'ai perdu mon corps était incontestablement l'un des événements de Cannes 2019. On connaît la suite : achat par Netflix, course aux Oscar, 2 César, et un succès en salles loin d'être négligeable (même si l'on espère toujours mieux pour les films que l'on aime). Avec son sens époustouflant de la mise en scène, son intrigue intimiste et  ténue et sa narration alternée jouant à la fois sur le registre du film sentimental, du cinéma de genre et du récit initiatique, le premier long métrage de Jérémy Clapin réconcilie toutes les cinéphilies, et prouve la nécessité de décloisonner une bonne fois pour toutes animation et prise de vue continue.

Oscars : les français font parler d’eux

Posté par vincy, le 6 mars 2010

La semaine du compte-à-rebours a commencé en trombe pour les Oscars. Démineurs, qui part favori pour l'Oscar du meilleur film et l'Oscar du meilleur réalisateur (qui serait pour la première fois de l'Histoire de la cérémonie une réalisatrice), a fait l'objet d'une violente controverse. L'un de ses producteurs, le Français Nicolas Chartier, sera interdit d'Oscars. Il garde sa nomination mais ne foulera pas le tapis rouge.

Il a en effet enfreint le règlement de l'Académie en adressant un courriel (maladroit) aux votants, les exhortant à préféré un film indépendant à "un long métrage à 500 millions de $". Pourtant, selon des sources bien informées, ce courriel aura eu peu d'impact. Il semblerait que ce soit plié en faveur de Démineurs. Il restait un quart des bulletins de vote à recevoir lorsque l'affaire a éclaté.Les votes sont clos depuis mardi après midi.

L'Académie a été sévère. Elle n'a pas vraiment tenu compte du mea culpa du producteur. Il aurait du savoir que les candidats ne doivent pas émettre une opinion négative ou désobligeante sur les films en compétition.

French Touch

Si Chartier ne montera pas sur scène, il risque, si le film gagne, d'être l'un des français heureux de la soirée. Le cinéma hexagonal est la vedette américaine de cette course aux Oscars. Un prophète (film en langue étrangère) et Le Ruban Blanc (co-production française dans la même catégorie) ne sont pas favoris face au film argentin, El secreto de sus ojos. Deux courts-métrages - French roast (Fabrice Joubert) et Logorama  (Alaux, de Crecy et Houplain)vont devoir affronter les multi-oscarisés Wallace et Gromit.

Coco avant Chanel est sélectionné pour ses costumes, une semaine après son César dans cette catégorie.  Déjà deux fois nommé, Bruno Delbonnel est en lice pour la meilleure photo (Harry Potter 6). Alexandre Desplats en est lui aussi à sa troisième nomination pour sa musique de Fantastic Mr. Fox. La production franco-irlandaise Brendan et le Secret de Kells concourt pour le prix du meilleur film d'animation qui devrait être emporté haut la main par Là-haut.

Enfin côté chanson, Marion Cotillard est indirectement nommée pour "Take it All" dans Nine et a pour rival "Loin de Paname" (Faubourg 36).

Une soirée qui pourrait s'avérer décevante pour l'audimat

On s'attend à peu de surprises, cependant. Christoph Waltz, Mo'Nique, Sandra Bullock et Jeff Bridges devraient gagner le prix d'interprétation, chacun dans leur catégorie.  Démineurs (film), Kathryn Bigelow (réalisateur), Là haut (animation), In the Air (adaptation) paraissent incontournables.

Résultat dans la nuit de dimanche à lundi.

Un prophète, récompensé par les Britanniques

Posté par vincy, le 22 février 2010

Un prophète, le film de Jacques Audiard, a emporté le prix du Meilleur film en langue étrangère des BAFTA (Oscars britanniques), laissant K.O. Le Ruban blanc, Morse, Etreintes brisées et Coco avant Chanel.

La cérémonie a couronné Démineurs, qui semblent bien parti pour les Oscars.  Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original, meilleure photo, meilleur montage, meilleur son. Une razzia.

Les BAFTA ont du créer des prix spécifiquement britanniques tant la cérémonie a des tonalités hollywoodiennes. Le prix du meilleur espoir  (jeune réalisateur) a été remis à Duncan Jones (Moon). Le prix du meilleur film anglais est revenu à Fish Tank, prix du jury cannois.

Les acteurs Colin Firth et Carey  Mulligan ont été honorés pour leur interprétation respective dans A Single Man et Une éducation, tous deux dans les salles françaises cette semaine. Pour les seconds-rôles, Mo'Nique (Precious) et Christopher Waltz (Inglourious) continuent de monopoliser la catégorie.

Et sinon? In The Air (meilleure adaptation), Avatar (meilleur décor, meilleurs effets visuels), The Young Victoria (melleur costume, meilleur maquillage), Là-haut (meilleur film d'animation, meilleure musique) se partagent les restes.

Notons que c'est Kristen Stewart (Twilight) qui a reçu le prix Orange Rising Star. Vanessa redgrave a été honoré pour l'ensemble de sa carrière.

Les Oscars, anecdotes bizarres et Marion Cotillard…

Posté par vincy, le 2 février 2010

82e cérémonie des Oscars

Elle n'est pas nommé pour sa prestation dans Nine (et pourtant, même si le film ne nous a pas emballé, elle est l'une de celles qui s'en sort le mieux), pourtant supérieure à celle de Meryl Streep (qu'on adore, mais quand même, sa "Julia" est loin d'être subtile). Cependant Marion Cotillard pourrait être sur la scène du Kodak Theater le 7 mars si l'Académie continue de proposer en direct les interprètes des cinq meilleures chansons nommées. Car, outre les huit techniciens ou artistes français sélectionnés dans différentes catégories, Marion Cotillard y est présente grâce à la seule chanson de Nine retenue : "Take it All". Morceau "enragé" autour d'un strip désespéré, où Cotillard se met presqu'à nue. Vous pouvez écouter le morceau sur notre juke box Jiwa.

Et sinon que retenir. Meryl Streep, donc, bat son propre record avec 16 nominations. Avec elle, Clooney, Freeman, Cruz, et Mirren sont les seuls à en avoir obtenu un (ou deux pour Streep). Sur les vingt acteurs nommés, douze le sont pour la première fois.

Kathryn Bigelow est la quatrième femme à être nommée à la meilleure réalisation, et la deuxième Américaine, après Sofia Coppola en 2004 pour Lost in Translation. Sinon on répertorie l'Italienne Lina Wertmüller (Seven Beauties, 1977) et la Néo-Zélandaise Jane Campion (The Piano, 1994).

Le ruban blanc est le neuvième film en noir et blanc nommé dans la catégorie meilleure photographie depuis 1967, quand les Oscars ont cessé de séparer noir et blanc et couleur. Le plus récent en date fut Good Night, and Good Luck en 2006.

C'est la seizième nomination pour l'Allemagne. Loin derrière les 37 nominations de la France, détenteur du record. Si Un prophète gagne, le cinéma français égalera le cinéma italien avec treize statuettes. Le cinéma français est représenté à travers huit nominations, battu par les néo-zélandais (neuf) et les Canadiens (rien que James Cameron et Jason Reitman...).

21 films ont reçu plus de deux nominations.

Enfin Là-haut a bénéficié de l'ouverture à dix nominations dans la catégorie meilleur film pour être le deuxième film d'animation à être choisi parmi les meilleurs tous genres confondus, après La belle et la bête en 1992.

Notons surtout qu'hormis Avatar, In the Air et The Blind Side, aucun des films n'a été vu en salles ou dans les festivals lors de la saison des Oscars (novembre-décembre). La plupart des meilleurs films est même sortie entre juin et octobre. Push a même reçu ses prix à Sundance en janvier. Autant dire qu'à l'exception de certains territoires intrenationaux, l'Oscar du meilleur film aura peu d'impact sur le box office, mais un peu plus en VOD et DVD.

Bilan 2009 : 200,85 millions d’entrées en France

Posté par vincy, le 7 janvier 2010

Qui a dit que le piratage menaçait le cinéma? Les chiffres sont là pour démentir les pythies. Avec 200, 85 millions d'entrées en France en 2009, le cinéma a fait son meilleur score en 27 ans! Malgré tous les concurrents : Canal +, VOD, Internet, jeux vidéos, la TNT... sans parler de la grippe A. Finalement tout cela ne décourage pas les spectateurs de sortir de chez eux, et de partager ce loisir collectif en 2009. Pas si ringard que ça d'aller au cinéma. Et la tendance est générale : la hausse du box office est explosive en Chine, incroyable en Allemagne, impressionnante en Espagne. Et aux Etats-Unis le cinéma a davantage rapporté en salles qu'en achat et location de DVD.

Cette année, le cap des 200 millions a donc été franchi. + 5,7% par rapport à l'an dernier.  Presqu'ausisi bien qu'en 1982, quand Canal + n'existait pas et que Première, Positif et Les Cahiers monopolisaient le débat critique.

C'était d'autant plus inattendu que l'an dernier, avec le phénomène Bienvenue chez les Ch'tis, personne neétait très optimiste sur la fréquentation des salles cette année. Deux semaines avant Noël, les prévisionnistes espéraient un chiffre aux alentours de 198 millions de spectateurs. C'était sans compter le phénomène Avatar. Le mois de décembre et, en général le second semestre, a été plus que dynamique. Avatar va d'ailleurs finir largement au dessus des 10 millions d'entrées, devenant le leader annuel. Cela confirme l'énorme impact de la 3D, renforcé par le dauphin du podium, L'âge de glace 3, précédent détenteur du record de fréquentation de salles 3D. Le dessin animé de la Fox, avec Harry Potter 6,  Là-haut et Public Enemies, a permis au mois de juillet d'attirer 10% des entrées de 2009.

Du coup, la part du cinéma français diminue fortement (37% contre 45%). Arthur et les Minimoys 2 n'a pas renversé la tendance. Le Petit Nicolas restera la seul gros succès national de l'année, devant le dessin animé de Besson et LOL.L'absence de 3D dans la production nationale pourrait causer rapidement un véritable fossé avec les plus jeunes spectateurs, désormais habitués au format.

Les productions américaines ont capté la moitié des billets vendus et les films d'autres pays ont réussi à séduire un spectateur sur huit, avec en tête le suédois Millénium, le sud africain District 9, l'espagnol Etreintes Brisées et le japonais Ponyo sur la falaise.

Mais ces beaux chiffres ne doivent pas masquer une dure réalité. Ce sont les multiplexes qui en ont le mieux profité (+8%). Là encore, grâce à la 3D. Les petites salles ont même vu leurs chiffres stagner. Les moyennes salles ont connu une croissance, certes, maisdeux fois moins fortes que les complexes de plus de 450 000 entrées. Leur crise financière risque d'en voir disparaître beaucoup, au profit d'une concentration toujours plus vorace. Elle menace donc un rapport à la proximité mais aussi à la diversité des oeuvres.

On peut se réjouir du triomphe d'Avatar, des 50 films qui ont dépassé le million d'entrées. On peut s'inquiéter de la disparition d'un cinéma plus confidentiel et moins spectaculaire. Il ne faudrait pas que le cinéma devienne de l'opéra comme le prophétisait en 1998 un certain... James Cameron.

Et si Avatar avait l’Oscar? Les producteurs rendent leur verdict…

Posté par vincy, le 6 janvier 2010

La Guilde des producteurs a rendu son verdict. Les dix films favoris de l'année font figure de pressentis pour l'Oscar du meilleur film. Cette année, la catégorie accueillera 10 nommés et non plus cinq, ce qui dilluera le vote final, réduira le score du gagnant mais permettra à de nouveaux genres d'arriver sur le tapis rouge. Personne n'a, semble-t-il digérer les recalages de Ratatouille et de Batman The Dark Knight, arrivés sixième.

Et en effet les genres pourraient être très variés. D'Avatar à Star Trek, de Là-haut à District 9, les meilleurs films ne sont plus des drames ou des comédies dramatiques. On reste surpris par quelques uns des choix, par l'absence de films étrangers, et par cette unanimité autour de Démineurs. Mais, du coup, il est fort à parier que James Cameron soit couronné, contre tous les pronostics de l'automne.

Meilleur film : Avatar ; Démineurs ; District 9 ; In the Air ; Inglourious Basterds ; Invictus ; Là haut ; Precious ; Star Trek ; Une éducation

Meilleur film d'animation : 9 ; Coraline ; Fantastic Mr. Fox ; La princesse et la grenouille  ; La-haut

Meilleur film documentaire : Burma VJ ; The Cove ; Sergio ; Soundtrack for a Revolution ;

Les dix films de l’année selon l’American Film Institute

Posté par vincy, le 16 décembre 2009

C'est l'une des listes les plus attendues de chaque fin d'année. La Cinémathèque américaine a annoncé sa sélection 2009.

- A Serious Man (comédie)

- A Single Man (drame) 

- Coraline (animation)

- Démineurs (guerre)

- In the Air (comédie dramatique)

- Là-haut (animation)

- The Messenger (guerre)

- Precious (drame)

- Sugar (drame)

- Very bad trip (comédie)

Les Toiles du Sud se préparent à voler Là-haut

Posté par vincy, le 24 juillet 2009

les-toiles-du-sud-2009-dp.jpgDisney ne lésine pas sur les avant-premières pour présenter Là-haut en France.  La plus belle des étapes de ce tour de France sera sans doute celle de Cotignac où le Festival du Rocher a tendu pour la troisième fois ses Toiles du sud depuis le 15 juillet dernier. Cela durera jusqu'au 14 août. Mardi 28 juillet, la soirée Pixar enchaînera un concert de musiques électroniques (Toyz Noyz) et le dessin animé montré en avant-première à Cannes en mai dernier.

Les Toiles du sud ne manqueront pas d'événements pour attirer les spectateurs. Après l'avant-première de Adieu Gary, avec en invité d'honneur Jean-Pierre Bacri, et la soirée Latine (concert de guitares et Volver), Cotignac accueillera Slumdog Millionaire, Casablanca, et l'avant-première du film Le coach en soirée de clôture en présence de Jean-Paul Rouve. Cette diversité cinématographique se retrouve au niveau musical avec des concerts pop, jazz, world ou rock. Cette première partie musiclae dure un peu plus longtemps cette année. Un ciné concert avec le film Pierre et le Loup sera aussi organisé avec l'Orchestre de l'Opéra de Toulon.

 L'an dernier 2 300 spectateurs avaient participé aux dix soirées cinémusicales.

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Renseignements : site internet

Blockbusters 2009: en juin, le retour en force des Transformers

Posté par geoffroy, le 2 juillet 2009

Première constatation et pas des moindre, les gros bras de la comédie made in USA ont mordu la poussière. En fait le marché se concentre sur quatre films par mois depuis Wolverine. Quatre films qui sortent leur épingle du jeu et réuisent les autres au rôle de figurant. Hélas, cette concentration touche aussi les films indépendants et les films étrangers, dont aucun ne réussit vraiment à séduire et entraîner un buzz suffisant pour toucher un public plus large.

Sur les quatre comédies programmées courant juin, seule l’excellente virée des Very Bad Trip a cartonné. En effet, Will Ferrell (Land of the Lost), Eddie Murphy (Imagine that) et Jack Black (Year One) ont été mis K.O par un trio de quasi inconnu sur grand écran (même si Bradley Cooper ne le restera plus très longtemps). En résistance face aux Transformers de Bay (une baisse de 36%, soit la plus faible du top 10 avec Star Trek), la comédie ennivrée s’envole sans coup férir vers les 220-230 millions de dollars. Toujours dans la section comédie, The Proposal avec Sandra Bullock et Ryan Reynolds, sort gagnant de son duel avec Year One. Un peu différent car saupoudré de touches romantiques, il devrait finir sa course au-delà des 100 millions de $, probablement 120-130. Il s’agirait donc du deuxième succès pour Reynolds après X-Men Wolverine et battrait, par la même occasion, Matthew McConaughey et son médiocre Hanté par ses ex.

Sans démériter, Pelham 123 de Tony Scott subit logiquement l’arrivée massive des robots de la Paramount. Deuxième week-end et deuxième chute importante. Les 70 millions $ sont atteignables et correspondraient, grosso modo, aux scores habituels de Denzel Washington. Son coût (100 millions de $) lui impose un succès à l’international. La présence de John Travolta peut aider, le style de film aussi, mais rien n’est gagné pour ce film qui aurait pu faire mieux : il s'agissait du seul thriller majeur du mois.

Michael Bay et Steven Spielberg (en tant que producteur) se frottent les mains. Transformers 2 a tout simplement réalisé un démarrage monstrueux. Cinq jours d’exploitation et 200 millions $. Avec se score il se place juste derrière les 203 millions $ de Batman le chevalier noir. Les critiques assassines n’auront pas refroidi les spectateurs et le délire bien indigeste de Bay fait mouche. Désormais la question est posée : va-t-il supporter un bouche à oreille identique au Batman de Nolan et s’envoler vers les 400 millions et plus ? Le doute est permis même s’il n’a pas vraiment de concurrence avant Harry Potter. Les 350 millions $ sont d’ores et déjà assurés tout comme un gros succès au niveau mondial. En effet, le film cartonne à l’international même si les robots devraient, au final, moins bien s’exporter que le 6e opus du magicien de Poudlard. Le milliard semble loin (sauf si le film maintient sa cadence aux Etats-Unis), mais les 708 millions $ du premier opus risque d’être battus.

Pour terminer ce petit bilan de mi-parcours quelques rappels: Là-Haut de Pixar devrait dépasser les 300 millions $ et devenir le deuxième plus grand succès de la firme à la lampe ; Star Trek de Abrams franchira les 250 millions $, inaugurant ainsi une nouvelle franchise ; Very bad trip est lancé au-delà des 200 millions ; enfin les autres poids lourds oscillent entre 120 et 180 millions $ et doivent leur salut à l’international. Depuis le début de l’année 13 films ont dépassé les 100 millions $ (bientôt 14 avec The Proposal), 3 films les 200 millions (4 avec Very Bad Trip dans les prochains jours) et Transformers 2 sera, vraisemblablement le week-end prochain, le premier film de l’année 2009 à franchir les 300 millions $.

Blockbusters 2009 : le box office US de mai déçoit…

Posté par geoffroy, le 3 juin 2009

Le mois de mai s’achève, un petit bilan s’impose. S’il reste encore un long métrage à pouvoir prétendre ravir la place de n° 1 au Star Trek de Abrams (Là-Haut de Pixar ), le constat mitigé pour ne pas dire décevant du box-office de mai résonne comme un écho à la qualité cinématographique assez faible des longs-métrages en lice. Et ce n’est pas le dernier Terminator qui nous contredira…

Malgré un démarrage tambour battant, Wolverine dégringole de 69% en second week-end et devrait achever sa carrière vers les 175-180 millions de dollars, en dessous de Monstres contre Aliens, champion du premier trimestre. Correct en valeur absolue, mais plutôt décevant pour Le "spinoff " de l’année.

Démarrages en demi-teinte pour Anges & Démons et Terminator Salvation. Si les deux films devraient terminer leur carrière autour des 130-140 millions de dollars, il n’est pas certain que le quatrième opus de John Connor puisse sauver la mise à l’international comme le film de Howard (200 millions dollars en seulement deux week-end !).

De son côté, La Nuit au musée 2 a totalisé 70 millions lors du Memorial Day (week-end férié de 4 jours), et fait moins bien que le Monde de Narnia 2 sur trois jours (53 millions contre 55 millions). Son succès dépendra du bouche à oreille comme de sa capacité à bien « marcher » en semaine. Rien n’est gagné, mais dépasser les 150 millions est tout à fait jouable, tout en restant décevant : précisons que le premier opus avait rapporté 250 millions aux States.

Reste le cas Star Trek. Malgré une qualité discutable, le film plaît aussi bien aux critiques, qu’au public… américain et dans une moindre mesure anglais. Véritable mythe dans le pays de l’oncle Sam, Star Trek version Abrams vient de dépasser les 200 millions de $ de recettes, une première depuis Batman en juillet dernier. Sa fin de carrière sera probablement aux alentours des 220-240 millions de $.

Face aux 318 et 317 millions engrangés l’année dernière à la même période par Iron-Man et Indiana Jones 4, les blockbusters de mai 2009 font pâle figure. Sans doute par effet de dilution. En effet, aucun – même Star Trek – n’a été suffisamment bon ou attendu pour susciter une adhésion significative. Avant de passer au mois de juin, revenons quelques instants sur Là-Haut et Jusqu’en enfer. Si le deuxième ne peut, malgré ses qualités indéniables, rivaliser avec des blockbusters grand public un « petit » 65-75 millions serait une belle performance. Son mauvais démarrage semble déjà compromettre sa carrière.

Reste notre ami Pixar. Salué par la presse lors de son passage à Cannes, une voie royale l’attend jusqu’au 1er juillet, date de sortie de L’Age de glace 3. Soit une éternité. Manquer les 200 millions semble impensable tout comme les 500 millions monde. D'autant que son premier week end l'a placé parmi les cinq meilleurs démarrages de Pixar. Ira-t-il plus haut que Star Trek?