[We miss Cannes] Ces 14 films qui auraient mérité la Palme d’or

Posté par redaction, le 24 mai 2020

Ils ont souvent un prix au palmarès (grand prix du jury, mise en scène...) mais ont loupé la Palme malgré l'enthousiasme des festivaliers et des critiques. Des Palmes du cœur. Ils ont aussi marqué leur époque, la carrière du réalisateur, et sont restés parmi les meilleurs films de leur filmographie. Recevant par la suite Oscars, European Film Awards, César, Donatello ou Goyas comme pour les consoler d'avoir été éconduits. Ces films n'ont pas été palmés mais l'histoire du cinéma les a retenus. Ils sont restés ancrés dans la mémoire. Sélection non exhaustive et purement subjective.

Les ailes du désir de Wim Wenders (1987). Prix de la mise en scène. Face à la Palme Sous le soleil de Satan (méritée aussi disons-le). Une deuxième Palme pour Wenders n'aurait pas été superflue.

Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore (1989). Grand prix du jury. Face à la Palme Sexe, mensonges et vidéos (un peu surévaluée aujourd'hui). Une Palme italienne pour cet hommage au cinéma...

Retour à Howards End de James Ivory (1992). Prix du 45e festival. Face à la Palme Les meilleures intentions (sans doute la Palme la moins explicable de l'histoire). Une Palme pour James Ivory au sommet de son art...

Tout sur ma mère de Pedro Almodovar (1999). Prix de la mise en scène. Face à la Palme Rosetta (qui ne plaira qu'aux fans du cinéma des Dardenne). La Palme qu'aurait du recevoir Almodovar depuis plus de vingt ans.

In the Mood for love de Wong Kar-wai (2001). Prix d'interprétation masculine. Face à la Palme Dancer in the Dark (on avoue : c'était un choix cornélien pour l'époque). Mais si Von trier aurait pu la mériter pour Breaking the Waves en 1996, des deux films cette année-là, le plus audacieux et singulier, et le plus beau, était celui du hong-kongais.

Mulholland Drive de David Lynch (2002). Prix de la mise en scène ex-aequo. Face à la Palme Le Pianiste (beaucoup trop classique à notre goût). Une deuxième Palme pour Lynch, véritable maître qui osait seul un cinéma plus expérimental et exigeant.

Old boy de Park Chan-wook (2003). Grand prix du jury. Face à la Palme Elephant (méritée bien sûr, mais rappelons-le, un film pour la TV à l'origine). Ça aurait été la première palme sud-coréenne, et pour un film de genre.  De quoi être précurseur, 16 ans avant Parasite.

Les lumières du faubourg d'Aki Kaurismäki (2006). Grand prix du jury. Face à la Palme Le vent se lève (certes un grand film de Ken Loach). Le cinéaste finlandais n'a jamais été consacré à la hauteur de son talent et de son humanisme.

Inglourious Basterds de Quentin Tarantino (2009). Prix d'interprétation masculine. Face à la Palme Le ruban blanc (toujours cette distinction entre grand film de 7e art et grand film populaire). Une deuxième Palme pour Tarantino aurait été de trop? Pas sûr, tant il est l'un des rares cinéastes hollywoodiens à encore être un auteur.

Drive de Nicolas Wending Refn (2011). Prix de la mise en scène. Face à la Palme The Tree of Life ( grande œuvre cinématographique, mais moins culte avouons-le). Elle aurait eu de la gueule cette Palme pop, entre film de genre et hommage vintage aux eighties.

La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino (2013). Aucun prix. Face à la Palme La vie d'Adèle (évidemment incontestable, ce qui est d'autant plus cruel). Le plus surprenant est que ce film qui a tant marqué cette année de cinéma fut oublié du palmarès. Mais une Palme italienne pour ce portrait d'une civilisation décadente aurait été dans l'air du temps.

Still the Water de Naomi Kawase (2014). Pas de prix. Face à la Palme Winter Sleep (summum de l'académisme pesant). Avec Jane Campion à la présidence du jury, on aurait pu imaginer une deuxième réalisatrice palmée. Que nenni. le plus beau film de la cinéaste japonaise, entre sensualité et deuil, est reparti bredouille.

Toni Erdmann de Maren Ade (2016). Pas de prix. Face à la Palme Moi, Daniel Blake (choix clairement trop facile dans une compétition de haut niveau). De toutes les réalisatrices sélectionnées à Cannes, on ne comprendra jamais l'absence de Marin Ade au tableau d'honneur. D'autant que son film proposait une vision vraiment audacieuse de la femme et du monde moderne, en nous surprenant toujours.

120 battements par minute de Robin Campillo. Grand prix du jury. Face à la Palme The Square (déjà oublié, sans doute trop élitiste et vaniteux). On le sait, c'était le choix du président, Almodovar. Ce sera un regret pour tout le monde. De loin le film le plus bouleversant cette année-là.

[69, année érotique] Cannes 2016: La grande bouffe en 1973

Posté par vincy, le 12 mai 2016

Mais quel scandale cette Grande Bouffe!  Le film de Marco Ferreri est présenté en 1973 au 26ème Festival de Cannes en 1973 (Prix Fipresci, ex-æquo avec un autre film-scandale,  La Maman et la Putain de Jean Eustache) et on y arrache presque les sièges de colère.  Marcello Mastroianni, Philippe Noiret, Michel Piccoli, Ugo Tognazzi et une Andréa Ferréol qui a du manger 5 fois par jours pour prendre 25 kilos de chair graisseuse, ne s'attendaient certainement pas à ça.

Cette satire anti-consumériste et épicurienne est l'oeuvre de tous les excès: bouffe, alcool, cul. C'est du Rabelais, avec une bourgeoisie pourrie par ses vices, s'autodétruisant par la panse, le foie, le coeur et le cul.

La Grande bouffe est hué à Cannes. Là aussi excessivement. Le film est jugé obscène, scato, malade. Malgré son ironie, et sa part de vérité, les critiques de cinéma n'y voient qu'un objet dégradant, humiliant. Bref on vomit sur un film où l'on gerbe beaucoup. La presse évoque la honte de voir un film aussi décadent.

Forcément, on y prend par derrière, à même la table, le cul Ferréol. On pète, on suce, on branle. La boulimie gourmande conduit au scabreux, aux pulsions, morbides et animales. La Grande bouffe c'est engloutir un gâteau et jouir d'une gâterie. Dans une France pas remise de mai 68, pas encore prête à vivre les années 70 librement, la déflagration est morale plus qu'artistique. Il y a les critiques bourgeois qui se sentent visés et les critiques anti-capitalistes qui se réjouissent. La subversion a ce don de diviser. Et l'époque la provoque, avec Jean Eustache, donc, mais aussi Bernardo Bertolucci et son Dernier Tango à Paris, qui annonce l'avènement de l'industrie pornographique.

Les quatre hommes ont un rapport au sexe qui a certainement dérangé certains festivaliers: frustration, névrose, prédation, homosexualité refoulée. L'érotisme des tableaux et objets, les prostituées qui fuient rapidement cette entreprise de suicide collectif, toute la merde qui pue, toute cette mort qui rode: forcément, ça bouscule le spectateur (si celui-ci n'a pas vu Pasolini en tout cas).

Aujourd'hui, on en rigole. Non pas que le film a perdu de son intérêt - le discours est toujours d'actualité - mais la polémique s'est essoufflée. Contrairement à certaines prophéties, tous les acteurs sont sortis indemnes de l'expérience. Même si les semaines qui ont suivi n'ont pas été simples (on refusait de les servir dans les restaurants, et même s'ils y étaient tolérés, les clients partaient d'eux mêmes). Lors de la projection, un homme a crié à Ferréol, "maintenant vous n'avez plus qu'à nous pisser dessus!". Ferreri n'avait pourtant pas osé le plan uro dans son film.

"On nous a reproché d'être grossiers et vulgaires, a récemment dit Michel Piccoli, mais c'est tout le contraire, La Grande Bouffe est un film d'amour. Amour des gens, amour des hommes et amour de la femme." Le temps a fait son oeuvre. Aujourd'hui le spectateur rit et on applaudit unanimement. Il n'y a plus de tels scandales à Cannes. Quand le film a été projeté il y a trois ans à Cannes pour son 40e anniversaire, plus personne n'avait honte, plus personne n'était choqué. On regardait juste ces quatre bourgeois bouffer, des huîtres ou du cul, s'empiffrer jusqu'à mourir.

Trois itinéraires touristiques pour découvrir la Rome de La Grande Bellezza

Posté par vincy, le 16 mars 2014

la grande bellezza toni servillo

Paolo Sorrentino, Oscar du meilleur film en langue étrangère, est devenu citoyen d'honneur de la ville de Rome. Il faut dire que La Grande Bellezza était une publicité ouverte à la dolce vita romaine. La capitale italienne en a donc profité pour lancer des parcours touristiques qui relient les lieux montrés dans le film. Paris est déjà doté de tels itinéraires (le plus connu est celui d'Amélie Poulain) tout comme Stockholm (avec la trilogie Millenium).

La Grande Bellezza, pour ceux qui ne l'ont pas vu, est un hymne à la grande beauté romaine, qui contraste avec le déclin intellectuel d'une ville devenue mondaine et bling bling. Le film était en compétition au Festival de Cannes l'an dernier.

Comme le rapporte l'AFP, le maire de la ville, Ignazio Marino, a remercié l'artiste qui a filmé aussi bien "la magie de Rome, son magnétisme et son âme sublime et intime, sa force évocatrice et symbolique" (lire aussi notre actualité Un film, une ville : La Grande Bellezza et Rome). L'élu n'a pas oublié de souligner la perte d'influence de Rome dans le monde cinématographiques : salles de cinéma qui ferment, baisse des tournages (et notamment absence de tournages internationaux), crise à Cinecitta...

la grande bellezza rome tourisme Ce dimanche 16 mars, la mairie inaugure donc trois parcours piétonniers dédiés au film, faisant étape au total dans une trentaine de lieux emblématiques. "A la découverte de La Grande Bellezza" en trois temps:

Itinéraire 1 (3 h)
- Palazzo dei Penitenzieri
- Palazzo Sacchetti
- Palazzo Taverna
- Palazzo Altemps
- Piazza Navona (Palazzo Pamphilj, Eglise Sant'Agnese in Agone)
- Palazzo Braschi
- Palazzo Spada
- Muraglioni del Tevere da Ponte Sisto
- Tempietto del Bramante
- Fontanone
- Gianicolo

Itinéraire 2 (3h)
- Terme di Caracalla
- Casa Pino Casagrande Aventino (non visitable)
- Santa Maria del Priorato
- Santa Sabina
- Giardino degli Aranci
- Anfiteatro Flavio Colosseo/ Casa Jep Gambardella
- Musée Capitolini
- Angelicum
- Palazzo Brancaccio
- Scala Santa
- Cimetière monumental de Verano

Itinéraire 3 (2h)
- Palazzo Barberini
- Via Bissolati
- Via Veneto
- Villa Medici
- Villa Giulia

Enfin, pour ceux qui veulent s'imprégner plus longuement sur ces sites mythiques, Costantino D'Orazio a écrit La Roma Segreta del film La Grande Bellezza (éditions Sperling & Kupfer). Le livre est sorti le 20 février, en italien, mais il est disponible en livre numérique sur les plateformes françaises (Apple, Amazon...).

Oscars 2014 : 12 Years a Slave et Gravity dominent le palmarès

Posté par vincy, le 3 mars 2014

Il aura été difficile de départager les deux favoris de la 86e Cérémonie des Oscars (voir le palmarès intégral).

On pourra dire que 12 Years a Slave a gagné la récompense suprême, en plus du prix du meilleur scénario / adaptation et du meilleur second-rôle féminin. Trois statuettes pour 9 nominations. Bon ratio. C'est aussi la première fois qu'un producteur noir - le réalisateur Steve McQueen - gagne l'Oscar du meilleur film. La seconde fois qu'un scénariste noir emporte un Oscar lié à l'écriture d'un film (la première fois ne date que de 2009 avec Precious). La victoire de Lupita Nyong’o dans la catégorie du meilleur second-rôle féminin s'inscrit aussi dans les annales de l'événement : ce n'est que la 14e actrice noire à obtenir un Oscar et elle rejoint le club fermé (seulement 15) des comédiens oscarisés dès leur premier film. Enfin c'est également le deuxième Oscar du meilleur film pour Fox Searchlight, après Slumdog Millionaire. Et le premier Oscar pour Brad Pitt, coproducteur du film.

Gravity a gagné au volume. 7 Oscars (sur 10 nominations) : une invasion mexicaine. Le film rentre dans le cercle des films les plus récompensés (ils n'étaient que 25 à en avoir gagné autant ou plus). Alfonso Cuaron devient le premier cinéaste latino-américain à être consacré meilleur réalisateur. Il gagne aussi un deuxième Oscar dans la foulée en partageant celui du meilleur montage. Un an après l'Oscar du meilleur film pour Argo, Warner Bros continue d'être le seul grand studio à aligner blockbusters et films primés par l'Académie.

Parmi les autres faits notables :
- 3 Oscars pour Dallas Buyers Club dont celui du meilleur acteur à Matthew McConaughey, la star du moment, et du meilleur second-rôle masculin, Jared Leto, le revenant.
- 3 Oscars pour l'Australie à travers Cate Blanchett (meilleure actrice) et Catherine Martin (décors et costumes pour Gatsby le magnifique). Blanchett gagne ainsi son 2e Oscar (le premier était pour un second-rôle) et rejoint ainsi les 21 autres comédiens qui ont gagné dans les deux catégories. C'est aussi la seconde actrice à être oscarisée dans un film de Woody Allen, 36 ans après Diane Keaton dans Annie Hall
- La France repart avec l'Oscar du meilleur court métrage animé (Mr. Hublot)
- L'Italie assoit son pouvoir sur la catégorie du meilleur film en langue étrangère : La Grande Bellezza est le 14e film italien à remporter la statuette (le cinéma français est 2e avec 12 Oscars). Le cinéma italien n'avait pas gagné cet Oscar depuis La vita è bella en 1999.
- Enfin, avec la victoire de La Reine des neiges, Disney Animation gagne son premier Oscar dans la catégorie meilleur long métrage d'animation (qui existe depuis 13 ans). Le film a aussi ramené l'Oscar de la meilleure chanson dans son escarcelle.

Les deux grands perdants de la soirée sont évidemment Le Loup de Wall Street et American Bluff, qui repartent les mains complètement vides.

Gravity et 12 Years a Slave grands vainqueurs des BAFTA

Posté par vincy, le 16 février 2014

12 years a slave bafta 2014

En recevant son BAFTA d'honneur, tant mérité, Helen Mirren citait Shakespeare : "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves et notre petite vie est remplie en dormant. Ma petite vie est remplie par cet honneur, je vous remercie infiniment". C'est sans doute cette phrase que de nombreux vainqueurs des prix BAFTA (les Césars britanniques) auront eut en tête en montant sur scène ce dimanche soir.

Deux films se partagent les lauriers. 12 Years a Slave, avec deux prix majeurs (meilleur film et meilleur acteur pour le britannique Chiwetel Ejiofor), déçoit un peu puisqu'il était nommé 10 fois. De son côté Gravity fait une razzia avec 6 prix sur 11 nominations dont meilleur film britannique, meilleur réalisateur et meilleure image.

Dans un registre plus modeste, American Bluff (3 prix, dont scénario et second rôle féminin) ne démérite pas. La Grande Bellezza confirme son statut de film en langue étrangère favori des anglo-saxons. Et Cate Blanchett a rayonné avec le prix de la meilleure actrice, 15 ans après celui qu'elle avait obtenu pour Elizabeth.

Reste que la cérémonie a surtout snobé le cinéma anglais. Un comble. Gravity a certes été tourné au Royaume Uni, mais le film du mexicain Cuaron est une coproduction américano-mexicaine. En obtenant le prix du meilleur film britannique, alors qu'il l'est moins que 12 Years a Slave (dont le réalisateur et l'acteur principal sont anglais), on s'interroge sur les objectifs des BAFTA.

Finalement, on retrouve peu de talents britanniques dans ce palmarès. La moitié des prix ont été décernés à des artistes venus d'ailleurs.

Liste complète des prix BAFTA 2014

Meilleur film : 12 Years a Slave
Meilleur film britannique : Gravity
Meilleur film en langue étrangère : La Grande Bellezza
Meilleur film d'animation : La Reine des neiges
Meilleur documentaire : The Act of Killing

Meilleur réalisateur : Alfonso Cuaron (Gravity)
Meilleur acteur : Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave)
Meilleure actrice : Cate Blanchett (Blue Jasmine)
Second rôle masculin : Barkhad Abdi (Captain Phillips)
Second rôle féminin : Jennifer Lawrence (American Bluff)
EE Rising Star : Will Poulter (prix du public)
Nouveau talent : Kirean Evans (Keely + Victor)

Scénario original : American Bluff
Scénario / adaptation : Philomena

Image : Emmanuel Lubezki (Gravity)
Musique : Steven Price (Gravity)
Décors : Gatsby le magnifique
Son : Gravity
Montage : Rush
Costumes : Gatsby le magnifique
Coiffures et maquillages : American Bluff
Effets visuels : Gravity

Court métrage : Room 8
Court métrage animé : Sleeping with the Fishes

Bafta d'honneur : Helen Mirren
Hommages à Peter O’Toole, Philip Seymour Hoffman, Shirley Temple et Saul Zaentz

Des Français dans la course aux Oscars

Posté par vincy, le 17 janvier 2014

Le cinéma français ne se porte pas si mal aux Oscars (voir les nominations). Même si La vie d'Adèle a été complètement ignoré, malgré ses multiples prix aux Etats-Unis et le beau buzz autour d'Adèle Exarchopoulos, même si Renoir avait été éliminé de la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère avant même la finale, on compte plusieurs représentations du cinéma hexagonal dans la course à la statuette suprême.

Avec Ernest & Célestine, César du meilleur film d'animation, présenté au Festival de Sundance cette semaine, Les Armateurs sera ainsi confronté à DreamWorks, Walt Disney, Universal et Ghibli dans la catégorie du meilleur long métrage d'animation. Film écrit par l'écrivain Daniel Pennac, c'est la cinquième fois qu'un film animé français st nominé depuis la création du prix en 2001.

Dans la même catégorie, on peut noter que Moi moche et méchant 2, co-réalisé par le français Pierre Coffin, a été majoritairement conçu par des animateurs français et à Paris, dans le studio d'animation Illumination Mac Guff.

Un cinéaste français s'est aussi invité dans la course au meilleur court métrage. Xavier Legrand est en lice avec Avant que de tout perdre. Le court, avec Léa Drucker avait reçu le Grand prix du Festival de Clermont-Ferrand 2013.

Julie Delpy est nominée pour la deuxième fois dans la catégorie du meilleur scénario / adaptation avec Before Midnight, 9 ans après celle pour Before Sunset.

Pour l'Oscar de la meilleure photo, Philippe Le Sourd affrontera Bruno Delbonnel. Le premier pour The Grandmaster de Wong Kar-wai, le second pour Inside Llewyn Davis des frères Coen. Delbonnel enregistre sa quatrième nomination après celles du Fabuleux destin d'Amélie Poulain, d'Un long dimanche de fiançailles et d'Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé.

Ajoutons l'abonné Alexandre Desplat pour la musique du film Philomena, dont c'est la sixième nomination depuis 2007!

Enfin, dans la catégorie meilleur film étranger, la France fait une jolie moisson, sans avoir un seul cinéaste français cité. L'image manquante de Rithy Panh, Grand prix Un Certain regard au dernier festival de Cannes, est un film produit par la France (Catherine Dussart Productions et Arte). La Grande Bellezza, de Paolo Sorrentino, est coproduit par la société française Babe films. Surtout quatre des cinq films nommés ont été découverts au Festival de Cannes : Omar (Prix spécial du jury Un certain regard en 2013) et L'image manquante à Un certain regard, La chasse (prix d'interprétation masculine à Cannes 2012) et La Grande Belezza en compétition.

Ernest& Célestine avait également été présenté sur la Croisette à la Quinzaine des réalisateurs en 2012. D'autres films cannois sont oscarisables : Nebraska d'Alexander Payne, Inside Llewyn Davis des frères Coen, Gatsby le magnifique de Baz Luhrman...

Golden Globes 2014 : American Bluff domine un palmarès consensuel

Posté par vincy, le 13 janvier 2014

american bluff

14 prix, 11 films récompensés (voir le palmarès). Hormis American Bluff (3 prix) et Dallas Buyers Club (2 prix), la presse étrangère basée à Los Angeles n'a voulu se fâcher avec personne en primant à peu près tout le monde.

Ainsi Alfonso Cuaron (Gravity), Spike Jonze (Her), Cate Blanchett (Blue Jasmine, soit le 3e Golden Globe de sa carrière), Leonardo DiCaprio (Le loup de Wall Street, son deuxième Globe après Aviator) ne sont pas repartis bredouilles. Chacun a été sacré dans sa catégorie, sans de réelles surprises, au risque de saupoudrer un palmarès qui s'avère au final très consensuel.

Certes, 12 Years a Slave de Steve McQueen, a été couronné par le Golden Globe du meilleur film dramatique. Manière de consacrer le producteur Brad Pitt, sans qui le film ne se serait pas fait de l'aveu même du réalisateur, un an après la victoire de George Clooney producteur d'Argo. Mais le film de McQueen n'a reçu aucun autre prix à côté. Au poids, Dallas Buyers Club remporte la mise avec deux prix d'interprétation : Matthew McConaughey, meilleur acteur dramatique, et Jared Leto en second-rôle.

On peut cependant considérer que les votants ont donné une prime à American Bluff (American Hustle) de David O. Russell : meilleure comédie, meilleure actrice dans une comédie (Amy Adams, son premier Globe après quatre nominations infructueuses), meilleur second-rôle féminin (Jennifer Lawrence, qui avait déjà été "goldenglobisée" l'an dernier). Un brelan d'as.

Pour le reste, les quelques snobés - Nebraska, Capitaine Phillips, Inside Llewyn Davis et Philomena (tous avaient au moins 3 nominations) - peuvent se consoler : la course aux Oscars n'est pas terminée. Le vote pour les nominations est terminé depuis le 8 janvier et le palmarès n'aura aucune influence sur la révélation des nominations, qui aura lieu jeudi 16 janvier.

Le palmarès des Golden Globes a aussi récompensé La grande Bellezza de Paolo Sorrentino (film en langue étrangère) et La reine des neiges (film d'animation). Et côté télévisé, Ma vie avec Liberace est reparti avec le prix du meilleur film pour la TV et le prix d'interprétation masculine pour Michael Douglas.

C'est Diane Keaton qui est venue recevoir le prix honorifique décerné à Woody Allen. Ce fut l'un des moments de grâce de cette cérémonie, avec les discours de Blanchett et Cuaron, mais aussi la présence de la véritable Philomena Lee et du très long parcours jusqu'à la scène (un record semble-t-il) de Jacqueline Bisset, meilleur second-rôle féminin pour un film télévisé.

Gravity domine les nominations des si peu britanniques BAFTA

Posté par vincy, le 8 janvier 2014

gravityLes BAFTA (Oscars britanniques) prouvent une fois de plus la dépendance du cinéma britannique au colonisateur Hollywood : Gravity domine la course avec 11 nominations, devant le film américain du britannique Steve McQueen, 12 Years a Slave, et American Hustle (American Bluff en français) qui reçoivent chacun 10 nominations. Capitaine Phillips suit avec 9 nominations.

On sera toujours surpris de voir autant de films américains dans un événement censé valoriser une cinématographie nationale.

Heureusement il y a Philomena de Stephen Frears pour sauver l'orgueil national. Seul film anglais dans la catégorie meilleur film. Il est aussi nommé dans la catégorie meilleur film britannique, aux côtés de Gravity, Mandela, Rush, A l'ombre de Mary et Le géant égoïste. Cette catégorie accueille seulement trois cinéastes anglais. Un paradoxe.

Deux réalisateurs sujets de sa majesté sont nommés dans la catégorie du meilleur cinéaste, Steve McQueen et Paul Greengrass, qui feront face à David O. Russell, Alfonso Cuarón et Martin Scorsese.

Aucun scénariste britannique n'est remarqué dans la catégorie du meilleur scénario où se confrontent American Hustler, Blue Jasmine, Gravity, Inside Llewyn Davis et Nebraska. Pour les adaptations, on retrouve quand même Steve Coogan, prix du meilleur scénario à Venise, pour Philomena, face à 12 Years a Slave, Capitaine Phillips, Le Loup de Wall Street et Ma vie avec Liberace.

On plaint tout autant les excellents comédiens du Royaume: les votants préfèrent indiscutablement les stars hollywoodiennes : Christian Bale et Chiwetel Ejiofor affrontent Bruce Dern, Leonardo DiCaprio et Tom Hanks (acteurs) ; Emma Thompson et Judi Dench rivaliseront avec Amy Adams, Cate Blanchett et Sandra Bullock (actrices) ; Michael Fassbender est seul face à Barkhad Abdi, Bradley Cooper, Daniel Brühl et Matt Damon (seconds rôles masculins) ; et Sally Hawkins est isolée au milieu de Jennifer Lawrence, Julia Roberts, Lupita Nyong'O et Oprah Winfrey (seconds rôles féminins).

Côté meilleur film en langue étrangère, La vie d'Adèle affronte The Act of Killing (également cité dans la catégorie documentaire), La grande Bellezza, Metro Manila (de l'anglais Sean Ellis) et Wadjda.

Moi moche et méchant 2, La reine des neiges et Monstres Academy se battront pour le prix du meilleur film d'animation.

Enfin, il ne faut pas omettre les 5 nominés pour le Rising Star Award, qui ont été révélés lundi.

Renoir et Le Passé éliminés de la course aux Oscars

Posté par vincy, le 20 décembre 2013

La liste des films en lice pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère ne comporte plus que 9 titres sur les 76 qui ont été soumis au comité de l'Académie.

La France n'a pas été retenue avec son film Renoir de Gilles Bourdos. Le passé comme le film saoudien Wadjda, considérés comme favoris, ont aussi été snobés.

Des 9 films qu'il reste, il n'y en aura que 5 dans la liste finale, essentiellement des films présentés en avant-première à Berlin et à Cannes.

Alabama Monroe (Belgique) de Felix van Groeningen

La femme du ferrailleur (Bosnie-Herzégovine) de Danis Tanovic

L'image manquante (Cambodge) de Rithy Panh

La chasse (Danemark) de Thomas Vinterberg

D'une vie à l'autre (Allemagne) de Georg Mass

The Grandmaster (Hong Kong) de Wong Kar-wai

Le grand cahier (Hongrie) de Janos Szasz

La grande bellezza (Italie) de Paolo Sorrentino

Omar (Palestine) d'Hany Abu-assas

La Grande Bellezza triomphe en beauté aux European Film Awards

Posté par vincy, le 8 décembre 2013

toni servillo la grande bellezza

Hier soir à Berlin, l'Académie du cinéma européen a célébré les vainqueurs de l'année. Et ce fut une razzia pour La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, en compétition au dernier Festival de Cannes (et snobé au palmarès), qui n'a laissé que quelques miettes à ses concurrents. Meilleur film européen, meilleur réalisateur, meilleur acteur (Toni Servillo), meilleur montage (Cristiano Travaglioli) : rarement un film a été autant récompensé lors de cette cérémonie. L'Italie devient le pays le plus récompensé par le trophée du meilleur film européen avec ce cinquième lauréat, 5 ans après Gomorra. Toni Servillo reçoit son deuxième prix du meilleur acteur européen, 5 ans après celui pour Il divo, toujours de Sorrentino.

catherine deneuve wim wendersLes 26e European Film Awards, qui souffrent toujours de notoriété (la soirée est retransmise en différé ce soir sur Arte en France, on pouvait la suivre en direct sur Internet), ont été marqués par les deux prix honorifiques remis à Pedro Almodovar (pour sa contribution au cinéma mondial) et Catherine Deneuve (pour l'ensemble de sa carrière). Almodovar en a profité pour dénoncer la politique suicidaire du gouvernement espagnol en matière de cinéma ; tandis que Deneuve, qui recevait son prix des mains de Wim Wenders, a déclaré se sentir "européenne".

Le cinéma français n'est pas reparti bredouille. François Ozon a reçu le prix du meilleur scénario (Dans la maison) ; Ari Folman, qui a produit l'essentiel des séquences animées de son film Le Congrès en France, a été honoré du prix du meilleur film d'animation ; et La cage dorée de Ruben Alves a récolté le prix du public.

L'Europe du sud s'en tire d'ailleurs bien, malgré un contexte économique difficile pour ses cinématographies. Côté Israël, outre Folman, le prix Carlo di Palma du meilleur chef opérateur est revenu à Asaf Sudry (Fill the Void) ; le prix des meilleurs costumes a été décerné à Blancanieves ; et le prix du compositeur de l'année a été légitimement attribué à Ennio Morricone (pour The Best Offer). N'oublions pas le prix européen de la coproduction, décerné à un producteur, en l'occurrence la roumaine Ada Solomon (dont le film Mère et fils a reçu l'Ours d'or en février dernier).

Côté Europe du nord, Love is all you need de la danoise Susanne Bier a été élu comédie européenne de l'année ; The Act of Killing du danois Joshua Oppenheimer est reparti avec le prix du meilleur documentaire ; déjà couronné en Allemagne par les Césars du pays, Oh Boy! a été choisi comme meilleur premier film européen c(est la première fois qu'un film allemand emporte ce prix) ; le prix des meilleurs décors a distingué le film britannique Anna Karenine ; le prix du meilleur son est revenu au film autrichien Paradis : Foi.

Enfin la Belgique repart avec deux prix : le meilleur court métrage (Death of a Shadow de Tom Can Avermaet) et surtout le prix de la meilleure actrice pour Veerle Baetens (Alabama Monroe). Baetens devient ainsi la première belge a gagné un prix d'interprétation européen.