[On va tous au cinéma] The King’s Man : Première Mission (23 septembre)

Posté par vincy, le 15 juin 2020

Le pitch: Lorsque les pires tyrans et génies criminels de l’Histoire se réunissent pour planifier l’élimination de millions d’innocents, un homme se lance dans une course contre la montre pour contrecarrer leurs plans. Découvrez les origines de la toute première agence de renseignement indépendante.

Le cast: Réalisé par Matthew Vaughn, avec Ralph Fiennes, Aaron Taylor-Johnson, Gemma Arterton, Matthew Goode, Stanley Tucci, Daniel Brühl, Djimon Hounsou, Harris Dickinson, Tom Hollander, Charles Dance, Rhys Ifans et Alexandra Maria Lara.

L'atout: Deux films qui ont attiré 3,3 millions de spectateurs à eux d'eux: la Fox n'allait pas échapper cette nouvelle franchise (box office mondial 835M$ tout de même). Le risque est bien sûr le changement de cast auxquels les spectateurs se sont attachés, puisqu'il s'agit d'un prequel. L'avantage c'est le nouveau cast, diablement sexy et cosmopolite.

Kingsman remplace James Bond

Posté par vincy, le 24 septembre 2018

A peine James Bond a-t-il été décalé du 8 novembre 2019 au 14 février 2020, qu'un autre espion britannique a pris sa place dans le calendrier. Kingsman sera de retour pour une troisième aventure le 8 novembre 2019 dans les salles de cinéma.

La nature a horreur du vide. La Fox profite ainsi du créneau laissé libre pour l'occuper. Ce Kingsman, aura en concurrence un film d'animation (Sonic) et un film d'action et d'aventure (Midway, de Roland Emmerich), une semaine après la sortie de Wonder Woman 1984. Le mois de novembre 2019 annonce aussi quelques poids lourds: un nouveau Terminator, un film Marvel pour la Fox (qui détient les droits des X-Men et des 4 fantastiques) et la suite de la Reine des neiges.

Matthew Vaughn réalisera une nouvelle fois ce nouvel épisode d'une franchise qui s'avère lucrative. Chacun des Kingsman a rapporté 400M$ dans le monde, le premier en 2015, le deuxième en 2017.

En revanche, si le tournage doit débuter prochainement pour qu'il soit prêt dans un an, aucun acteur n'a été confirmé, même si on voit mal la série continuer sans Taron Egerton. mais quid de Colin Firth, Channing Tatum ou Halle Berry. A priori tout le monde est disponible pour un tournage cet hiver.

Edito: To be (british) or not to be

Posté par redaction, le 28 septembre 2017

Le Festival du cinéma britannique à Dinard commence aujourd'hui. L'an dernier, tout le monde était sous le choc du Brexit. Depuis de l'eau a coulé dans la Manche, et les hésitations de la Première ministre, la détermination des négociateurs européens, les inquiétudes et incertitudes sur l'avenir du Royaume-Uni ont donné plutôt raison à ceux qui prônaient le maintien dans l'Europe.

Pendant ce temps là, le cinéma britannique continue d'être l'un des plus appréciés et respectés, dans les festivals et dans les salles. Bien sûr, il n'a pas forcément le succès des années 1990 quand les comédies sociales et drames d'époque envahissaient les palmarès et remplissaient les fauteuils. L'humour et l'élégance british n'ont pourtant pas disparu. Mais la nouvelle génération de cinéastes a plus de mal à s'imposer, toujours dans l'ombre des vétérans (Loach, Frears, Leigh, Boyle...). Il faut dire que le cinéma britannique est devenu presque schizophrénique pour ne pas dire tripolaire. Il y a un cinéma dramatique, plutôt d'auteur, souvent social. Des films coproduits avec la France ou les studios américains qui valorisent le patrimoine littéraire ou théâtral britannique. Et des grosses productions américano-anglaises destinées aux multiplexes.

Ce qui est intéressant à travers ces trois "familles" de film, c'est qu'il traduit l'esprit britannique du moment. Le regard juste sur une société morcelée, dure, précaire, à l'écart de la mondialisation. L'envie de retrouver une gloire culturelle perdue, tels la série The Crown par exemple entre perte de l'Empire et élan vers une société moderne, ou des films comme Le discours d'un Roi et Le Vice-Roi des Indes (et d'une certaine manière Dunkerque). Le fantasme d'être encore une puissance qui sauve le monde avec des super-agents comme James Bond ou ceux de Kingsman (au passage, ils collaborent toujours avec "l'ami américain" et jamais avec Interpol, Europol et les Européens, notamment parce que ces films sont davantage américains qu'anglais).

A l'exception des Bridget Jones (avec une actrice américaine pour incarner la plus célèbre des célibataires londonniennes), les comédies british, mixant drame, social et comédie, ont disparu de nos grands écrans. Certes, il reste de la fantaisie (Wallace & Grommit, Paddington) dans l'animation. Mais les Full Monty, Quatre mariages et un enterrement, Billy Elliot, Petits meurtres entre amis et autres The Snapper semblent loin.
Confident Royal (Victoria and Abdul), qui fait l'ouverture du Festival de Dinard, est presque une exception. Et une belle synthèse du cinéma britannique, alliant le rire, la fracture sociale (et "raciale"), l'Histoire et l'impérialisme. Le film de Stephen Frears, Le Vice-Roi des Indes, T2: Trainspotting et Kingsman 2 sont les quatre seuls longs métrages à se classer dans le les 50 premiers du box office anglais cette année. C'est dire l'effondrement du cinéma national. Il faut remonter à 2014 pour trouver deux cartons locaux dans le Top 10 (Paddington, The Inbetweeners 2).

Colonisé par le cinéma hollywoodien, le cinéma britannique ne peut compter que sur sa langue (qui lui facilite l'accès au marché nord-américain), la notoriété de ses acteurs (qui bénéficient de leurs rôles à Hollywood), de ses grands auteurs, et sur les festivals pour exister.

Au Festival de Karlovy Vary, Ken Loach a même prédit la fin du cinéma britannique: "Nous allons sortir de l’UE d’une façon ou d’une autre. Nos contrats de coproductions dépendent des travailleurs d’autres pays venant collaborer sur nos films au Royaume-Uni. Si ça devient très bureaucratique et compliqué, si nous quittons l’UE, ça rendra ce processus très difficile et il y a de bonnes chances que ça se produise." "Cela va freiner ces coproductions car elles deviendront trop lourdes" affirme-t-il.

Mais ne soyons pas aussi pessimiste que Loach. Malgré le Brexit, l'Europe cinématographique n'est pas prête à lâcher ses liens avec la patrie de Shakespeare, Hitchcock et des Beatles. Le Festival du cinéma européen des Arcs a ainsi choisi Andrea Arnold, trois fois Prix du jury à Cannes, comme présidente cette année. Le Festival des films d'histoire de Pessac sera sur le thème "So British !", avec une édition entièrement consacrée au Royaume-Uni.

En tant que Festival du cinéma britannique, Dinard va avoir le devoir d'être le village gaulois breton qui vient en aide aux "Bretons" pour résister à l'envahisseur américain et assurer la diversité cinématographique. Car en trente ans, derrière les Palmes d'or, Oscars et blockbusters, on voit bien que le cinéma venu d'Outre-Manche a perdu de sa "hype". "La nation britannique est unique à cet égard. Ils sont les seuls à aimer qu'on leur dise combien les choses sont mauvaises, à qui on aime se dire le pire" disait Churchill. Et si on regardait ce qu'il y avait de meilleur?