Lille accueille un nouveau multiplexe

Posté par vincy, le 7 novembre 2009

ugclille.jpgC'est dans la métropole "ch'ti" qu'il y a le cinéma le plus fréquenté de province : le Kinépolis de Lomme. 23 salles, 2,5 millions d'entrées par an, à un poil du champion national, l'UGC Cité-Ciné des Halles à Paris. Le mastodonte représente la moitié des places vendues à l'année dans la métropole.

UGC n'est pas en reste sur la ville nordiste puisqu'elle disposait déjà d'un multiplexe de 14 salles, attirant 1,1 million d'entrées. La chaîne a ouvert le 6 novembre un nouveau complexe, en banlieue, à Villeneuve d'Ascq : 12 salles mais un peu plus de fauteuils et quatre salles équipées en 3D relief. UGC espère séduire 600 000 spectateurs l'an prochain. Etonnament il n'y a pas eu de retard. Les délais ont été respectés. Cela fait plus de dix ans que Villeneuve d'Ascq attendait son cinéma, depuis la fermeture des Cinq lumières en 1998 (voir article paru dans Nord-Eclair le 4 novembre).

Lille/Roubaix/Tourcoing, quatrième agglomération de France, dispose d'un parc très dynamique puisqu'il faut ajouter les trois salles davantage "art et essai" de Michel Vermoesen : le Majestic, le Métropole et le Duplexe Roubaix, soit 19 écrans  pour 660 000 spectateurs. Ces trois cinémas acceptent aussi les cartes UGC illimité, qui ainsie st disponible dans 46 salles.

Lille est l'une des villes les plus cinéphiliques du pays avec, en 2009, déjà 3,3 millions de spectateurs, juste derrière Paris, Lyon et Toulouse ; mais devant Bordeaux, Marseille et Strasbourg. Un habitant pour quatre billets de cinéma? Lille a l'avantage d'être une ville étudiante et culturellement vivante. De la production de films (notamment avec le CRRAV) à l'enseignement (Le Fresnoy), le cinéma a toujours été à sa place.

La question est de savoir si l'augmentation de l'offre fera augmenter la demande...

Monstres contre Aliens en 3D, mais pas partout

Posté par vincy, le 29 mars 2009

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Aux Etats-Unis, le nouveau film d'animation de DreamWorks, Monstres contre Aliens, est promis à un gros démarrage. Rien que vendredi, il a rapporté 17 millions de $ et son distributeur Paramount estime que 40% de recettes seront issues de salles équipées en 3D. Monstres contre Aliens est en effet diffusé sur 1 500 copies en 3D, et 2 500 en 2D.

En France, ce ne sera pas le cas. Seulement quarante salles équipées en 3D projetteront le film, avec, en plus, un surcoût pour le spectateur (3 euros). Disney, pour Volt, avait compensé le coût des lunettes en reversant 0,6 euros à chaque salle diffusant le film en 3D. Mais le distributeur de Monstres contre Aliens, Paramount France, n'a pas voulu négocier de la sorte avec les exploitants. Ceux-ci devaient donc répercuter le coût sur le billet ou grignoter sérieusement leurs marges. Des réseaux ayant beaucoup investit dans la projection en relief, comme Kinépolis ou CGR n'ont pas accepté ces conditions et ont préféré diffuser le film, respectivement, en 35 mm ou 2D. Un comble pour le premier film d'animation entièrement conçu et réalisé en 3D.

"La gestion des lunettes coûte cher: il y a de la casse, du vol, le personnel doit les ramasser à la fin des séances", a expliqué à l'AFP Jocelyn Bouyssy, directeur général de CGR. "Ce n'est ni au client, ni aux salles de supporter cette augmentation. Nous voulons bien passer au relief pour attirer les jeunes au cinéma, mais pas en perdant de l'argent !", a conclu M. Bouyssy, pointant le "risque de tuer la 3D-relief dans l'oeuf". Car, en effet, un billet à 12 euros par personne, ce n'est pas vraiement une manière de lutter contre la vie chère ni même d'attirer le grand public vers ces nouveaux procédés de visionnage.

Alors que les petits et moyens exploitants souffrent fortement de la conjoncture ces temps-ci (-10 à -30% de chiffres d'affaires en moins par rapport à 2007), Monstres contre Aliens aurait pu être le blockbuster attendu depuis ... Madagascar 2 : ces films qui cartonnent dans toutes les villes, grandes ou petites, auprès de toutes les populations.

Après avoir tant promis (voir actualité du 20 novembre 2008), le patron de la filiale animation de DreamWorks, Jeffrey Katzenberg, aurait peut-être du lacher du lest. D'une part les spectateurs ne sont pas forcément prêts à payer 3 euros de plus par ticket pour un film dont l'usage de la 3D reste discret. D'autre part, les exploitants indépendants comme les circuits transnationaux subissent une trésorerie défaillante qui va amener les salles à s'équiper en 3D de manière plus lente que prévue.

A Hollywood, on s'accorde à dire que le basculement 2D/3D n'aura pas lieu avant 2011.

Elton John, du cinéma sur scène, de la scène au cinéma

Posté par vincy, le 11 décembre 2008

the red piano tour elton john

Mardi 9 décembre, Bercy était presque plein (avec des sièges dans la fosse, la moyenne d'âge du public étant de 40 ans) pour écouter Elton John et les mélodies de son piano rouge. En grande partie, hormis un morceau des années 90, il a été puisé dans son répertoire des années 70.

Scéniquement, l'extravagant Elton John semblait sage, assis derrière son clavier, à boire de l'eau, vêtu d'un costume sobre, signé Yamamoto. Cela change d'un autre concert à Bercy il y a une quinzaine d'années, où il était tombé raide sur la scène.

Mais l'excentricité se trouvait ailleurs : l'immense écran qui faisait la largeur de Bercy projettait des clips colorés, des histoires chorégraphiées ou des montages / collages plus abstraits. Ainsi on revoit le chanteur lorsqu'il était jeune, ses fantasmes, son époque. Dans l'un des films  évoquant la folie du show biz et des fans ("The Train doesn't stop there anymore", Justin Timberlake incarne la star. Sur la scène, la direction artistique n'a rien de conventionnel. Pour "Candle in the Wind", Marilyn reprend son rôle, reléguant Lady Di à ses roses anglaises. Gonflés à l'hélium, des gros nibards, une banane et deux cerises, des roses ou un stick de rouge à lèvres s'érigent et donnent au spectacle une atmosphère décadente, criarde et délirante. Tous les fantasmes, jusqu'à l'homosexualité assumée du personnage, y passent.

C'est le créatif et réalisateur David La Chappelle qui a imaginé tout ce décorum pop art et satirique où, comme avec Warhol, "Elton" devient un sigle, une marque.  Ce spectacle court (90 minutes) de 17 chansons a commencé à Las Vegas en 2004 (200 représentations durant 4 ans) avant d'aborder une tournée mondiale. La seule date française était Paris Bercy. Mais 28 salles de cinéma du pays proposaient la diffusion du concert sur un grand écran et en haute définition. Une tendance de fond puisque l'Euro de football et un concert de l'opéra de New York avait déjà suscité de telles projections. La Géode en avait même fait un choix stratégique lors du lancement de la Géode numérique en mars 2007.

Pour Bercy, il fallait débourser 73 à 194 euros. Pour ailleurs, le ticket d'entrée n'était qu'à 17 euros. Les Kinépolis de Nancy, Thionville, Lille Lomme, Mulhouse, Metz, Nîmes, les Pathé de Nice, Toulon et Lyon, les Gaumont de Reims, Paris (Champs Elysées et Labège ont fait partie du réseau. D'autres salles de villes moyennes comme Agen Aix en Provence, Angers, Beaune, Blos, Cannes, Carcassonne, Montauban, Montpellier, Périgueux, Saint-Quentin ou Sarlat s'y sont jointes.  Le show, très visuel, s'y prêtait, l'ambiance d'une salle en moins. Cela devait ressembler à l'expérience d'un immense DVD "live" sans montage. Selon Le Parisien, il y avait 300 personnes dans la salle du Gaumont parisien pour partager ce moment.

« Fly me to the Moon » conduit les MK2 à accélérer leur passage au 3D

Posté par vincy, le 25 octobre 2008

Fly me to the Moon sort sur les écrans mercredi 29 octobre, en pleines vacances scolaires. Un long métrage d'animation qui bénéficiera d'une sortie nationale. Cependant pour le voir en 3D, il faudra choisir une salle équipée pour pouvoir regarder un film en 3D relief. Lors de la diffusion de Voyage au centre de la terre cet été (voir actualité du 31 juillet), le film avait été contraint de se contenter de 140 salles en France pour être vu dans son format 3D.

Fly me to the moon ne vise qu'une cinquantaine de salles, exclusivement en 3D. Contrairement à l'adaptation de Jules Verne, il n'y aura pas de compromis avec des salles en 2D. CGR, Kinepolis et Cap'Cinema font partie des réseaux retenus pour la diffusion. C'est MK2, distributeur du film, qui investit le plus dans le format avec six nouvelles salles équipées dans quatre de ses cinémas. Le réseau espère rééditer le phénomène de Voyage au centre de la terre, qui avait attiré un tiers des spectateurs parisiens dans les salles équipées en numérique et en relief.

Exceptionnellement, la géode abandonne aussi les programmes de moins d'une heure, pour projeter le film dès sa sortie nationale. La salle rend ainsi hommage au cinéaste Ben Stassen, réalisateur du film, mais aussi l'un des auteurs les plus prolifiques du format IMAX. La Géode va d'ailleurs plus loin puisque la salle proposera le film en version IMAX et une attraction unique en 3D dynamique. Dans cette attraction de 40 minutes, Fly me to the moon, réduit et en VO, propose aux spectateurs le procédé Cinaxe où le public bouge avec les héros du film. Ce simulateur reproduit les mouvements et les accélérations ressenties à l'écran.

Le franchissement d'une nouvelle frontière?

La 3D, nouvelle recette miracle du ciné?

Posté par vincy, le 31 juillet 2008

cinema3d.jpgLe succès de Voyage au centre de la terre, d'Eric Brevig, est de bon augure. Lors de sa première semaine d'exploitation en France, près de 28% de ses entrées ont été enregistrées dans les salles qui le diffusaient en relief. Aux Etats-Unis la proportion était de 57% ! Evidemment, ce n'est pas nouveau : on pourrait ajouter les succès continus des films en 3D à la Géode. Géants des profondeurs et Dinosaures, qui, chacun, ont attiré plus de 60 000 spectateurs dans une seule salle. Mais avec 33 copies et 87 000 spectateurs en une semaine, l'adaptation de Jules Verne fait entrer le 3D dans le cinéma de masse.

Techniquement c'est au point. Cinématographiquement, on en est à l'exploration, l'invention d'une grammaire nouvelle. Brevig a eu l'intelligence de ne pas succomber à la profusion des effets habituels en se concentrant sur une mise en scène classique, en jouant notamment sur l'arrière plan. De Spielberg et Jackson (Tintin) à Cameron (Avatar), tous vont s'y mettre à Hollywood. La plupart des premiers projets à éclore sont des films d'animation (L'âge de glace 3, Monstres contre Aliens, Cars 2, Coraline...). Mais dès le début 2009, on pourra souvent frissonner d'horreur ou sursauter en 3D : The Dark Country, de Thomas Jane, My Bloody Valentine, de Patrick Lussier, Piranha, d'Alexandre Aja. Le 24 juillet 2009, dans un an, la 3D débarquera définitivement dans l'ère des blockbusters avec G-Force, de Hoyt Yeatman, avec Nicolas Cage, Penélope Cruz et Steve Buscemi dans les rôles principaux.
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