Venise 2009 : Brillante Mendoza, invité surprise de la sélection

Posté par vincy, le 10 septembre 2009

Le cinéaste philippin Brillante Mendoza, récent prix de la mise en scène au Festival de Cannes avec Kinatay, a présenté le deuxième film surprise de la compétition officielle de Venise. Et le Lion d'or n'est pas impossible. Pour son neuvième film (en 4 ans), Lola, chornique sociale, le réalisateur a frappé fort en rivalisant avec le coup de coeur du festival, Lebanon.

Ces deux portraits croisés de femmes âgées, survivant à la violente fatalité de leurs existences. deux femmes que tout sépare sauf un crime. Cette chronique sociale filmée comme un documentaire fait de Mendoza un des metteurs en scène les plus singuliers et les plus marquants de la décennie.

Cannes 2009 : Qui est Brillante Mendoza ?

Posté par vincy, le 16 mai 2009

cnz_mendoza.jpgNé en 1960, le cinéaste philippin Brillante Mendoza n'a commencé sa carrière qu'à... 45 ans. Son premier film, Le Masseur, présenté au festival de Locarno de 2005, s'était fait remarqué pour sa sensualité et son âpreté, loin de l'esthétisme habituel du cinéma asiatique. Son cinéma est plus brut, plus réaliste.

Puis il enchaîne les films, parfois bricolés, toujours sulfureux : la sexualité, sous toutes ses formes, se confronte à un contexte social misérable et précaire. Son cinéma a du mal à franchir les frontières. Ainsi on ne découvre, en France, Kaleldo, l'un de ses films les plus reconnus dans son pays, que deux ans plus tard, lors d'un festival dont une sélection est dédiée au cinéma philippin.

Mendoza réalise un film numérique composé de cinq fantasmes érotiques gays (Pantasya), un documentaire (Manoro), le très acclamé Foster Child (qui gagne des prix en Asie centrale comme en Australie), un polar (Tirador), présenté à la Berlinale de 2008 et au festival de Marrakech (prix spécial du jury).

De festivals en festivals, il se fait un nom. Ses films ne laissent jamais indifférents. Le manque de moyens est souvent compensé par une ingéniosité technique et une vitalité narrative. Clairement, il apparaît comme la figure de proue d'un cinéma à la fois asiatique et latin, marginal, cru. Il tourne parfois en caméra caché pour augmenter la part de réalisme.

Avec Serbis, le film sans fin, il monte les marches du festival de Cannes en 2008. Les critiques sont divisées : de nombreux critiques détestent et restent choqués par ce bricolage pornographique, mais quelques uns, parmi lesquels Ecran Noir, adhèrent à son formalisme. Plus étonnant est de le revoir à Cannes, l'année suivante avec son nouveau film, Kinatay, aux allures de film noir, aux antipodes de son film précédent. Sans doute sa première sélection cannoise lui a-t-elle permis de dégager un budget plus confortable.

On espère que cela n'a pas dénaturé un cinéma en quête de la vérité la plus juste.