[Passions américaines] La fièvre au corps (1981) avec William Hurt et Kathleen Turner

Posté par vincy, le 17 août 2019

La fièvre au corps. Film noir, d’un genre nouveau, plus cru, datant de 1981. C’est surtout un film de débutants. Il s’agit du premier film de Lawrence Kasdan, de la première fois où William Hurt et Kathleen Turner sont en tête d’affiche au cinéma. On y croise aussi un vétéran comme Richard Crenna et un espoir nommé Mickey Rourke.

Le film rappelle en de nombreux points, Assurance sur la mort, de Billy Wilder. Mais ici le casting lui ajoute une tension érotique irrésistible. L’alchimie sera si bonne que Turner et Hurt rejoueront chez Kasdan dans Voyageur malgré lui en 1988.

Ici aucun diable au corps, il s’agit d’un jeu machiavélique, très bien construit. Un mécano où les détails ne seront révélés qu’à la fin, un de ces films à « twist », c’est à dire que la fin nous oblige à revoir l’histoire différemment.
Joli succès à l’époque, cette œuvre pour cinéphiles avertis a redoré le blason du genre, un peu éteint depuis Chinatown

Quand Lawrence Kasdan écrit et réalise ce film, il était juste connu pour avoir scénarisé le deuxième volet de La Guerre des étoiles. La même année que La fièvre au corps, il est aussi l’auteur des Aventuriers de l’arche perdu. On lui devra aussi le scénario de Bodyguard. Comme cinéaste, il a laisse son empreinte dans le cinéma des années 80 avec Les copains d’abord, Silverado et Voyageur malgré lui. Les autres films, Grand Canyon ou Wyatt Earp, étaient plus ambitieux, mais moins populaire. Il n’a trouné que deux films dans les années 2000, Dreamcatcher et Darling Companion. Il continue à travailler sur Star Wars. En cachette, il faut savoir que George Lucas a financé une partie du film, tout en ne voulant pas associer le nom de Lucasfilm à un film si sulfureux.

William Hurt a 30 ans quand il tourne La fièvre au corps. Il doit cette "chance" au refus de Christopher Reeve. Il est alors l’incarnation du jeune américain sexy, ni idiot, ni trop beau. Le film le rend célèbre, alors qu’il a déjà une côte montante à Hollywood après avoir tourné chez Ken Russell (Au-delà du réel). Il a eu ses plus beaux rôles dans les années 80 : Le baiser de la femme araignée, Les enfants du silence, Broadcast news, … Un temps compagnon de Sandrine Bonnaire, il a souvent tourné avec des comédiennes françaises : Charlotte Gainsbourg, Juliette Binoche, Catherine Deneuve… Récemment, Hollywood l’a redécouvert en lui offrant des seconds rôles dans des films comme History of Violence, Into the Wild ou L’incroyable Hulk. Et bien sûr dans Captain America et Avengers...

Il faut entendre Kathleen Turner en version originale. Il s'agit de son premier rôle au cinéma. Cette femme fatale, superstar dans les années 80, était considérée comme la plus sexy d’Hollywood, au point de la faire incarner la mythique Jessica Rabbit dans Qui veut la peau de Roger Rabbit. Elle fut aussi la reine du box office grâce à Michael Douglas dans A la poursuite du diamant vert et La guerre des Rose. Entre temps, elle fut aussi une tueuse à gage chez John Huston (L'honneur des Prizzi) et une femme qui remonte le temps chez Francis Coppola (Peggy Sue). Au début des années 90, l’actrice alterne le théâtre, où elle triomphe à Broadway et à Londres, et les films indépendants comme Serial Mother ou Virgin Suicides. Mais sa performance la plus surprenante fut sans doute d’interpréter le père travesti d’un des héros de la sitcom Friends. Atteinte par la maladie, elle a du se résigner à ne plus être un sex-symbol. Elle apparaît ici et là sur les écrans, mais c'est sur les planches qu'elle s'épanouit le plus.

Turner incarnera souvent les manipulatrices, les femmes fatales, celles sur qui on ne peut pas tout à fait compter. Dans La Fièvre au corps, outre cette sensualité qui trouble, c'est bien un jeu de faux-semblants qui révèlent avant tout comment notre raison s'effrite sous les coups de la passion. Lawrence Kasdan n'a jamais caché qu'il voulait filmer le film comme un rêve moite (le film a été tourné en Floride par un froid de canard malgré tout). Tantôt effroyable, pour ne pas dire castrateur, tantôt érotique (de nombreuses scènes ont d'ailleurs été coupées par la monteuse Carol Littleton, engagée pour apporter un fort point de vue féminin à ce film noir).

On ne résiste pas non plus à la mélodieuse musique de John Barry. Le film ne manquant pas de style, entre mélo et thriller, la musique lui donne une tonalité particulière. Après tout c'est une histoire d'infidélité, de sexe, de fric, de meurtre, d'emprise. Le genre redeviendra à la mode (notamment Liaison fatale et Basic Instinct, tous deux avec Michael Douglas). Mais Kasdan signe ici plutôt un film hommage aux grands classiques, comme Le port de l'angoisse avec Lauren Bacall, en le modernisant avec une sexualité plus crue, juste avant la vague du conservatisme sous Reagan et l'arrivée du SIDA. La chair deviendra plus triste.

Kathleen Turner tourne une comédie canadienne à Montréal

Posté par vincy, le 12 janvier 2017

Vous ne connaissez pas le jeune Pat Kiely. Pourtant vous l'avez croisé dans un petit rôle dans le récent Premier contact de Denis Villeneuve. Et vous le verrez, dans le rôle d'un réalisateur, dans le prochain Xavier Dolan, The Death and Life of John F. Donovan.

Acteur, scénariste, réalisateur et producteur canadien a déjà deux longs métrages à son actif - Who is KK Downey? (2008) et Three Night Stand (2013) - en plus d'un téléfilm sentimental qui vient d'être diffusé sur TF1 la semaine dernière, French Romance.

Il vient de se lancer dans son projet le plus ambitieux. Someone Else’s Wedding est actuellement en tournage à Montréal (voir le reportage de Montreal Gazette). Comme têtes d'affiche, il a choisi Kathleen Turner (La fièvre au corps, L'honneur des Prizzi, A la poursuite du diamant vert, La guerre des Rose, Peggy Sue s'est mariée, Virgin Suicides, Serial Mother, etc...), Frances Fisher (Titanic, Jugé coupable, House of Sand and Fog, 60 secondes chrono, La défense Lincoln, ...), Jessica Paré ("Mad Men", Brooklyn, Stardom,...) qui gravitent autour d'un casting plutôt sexy composé de Kevin Zegers ("Gossip Girl", Transamerica), Jacob Tierney (Laurence Anyways), Jessica Parker Kennedy ("90210 Beverly Hills - Nouvelle génération"), Luke Kirby ("The Astronaut Wives Club ") et du vénérable Wallace Shawn (Manhattan, "Mozart in the Jungle").

Cette comédie, scénarisée par le cinéaste, tourne autour d'une famille dysfonctionnelle contrainte de confronter leurs différences et rancoeurs le jour du mariage du fils aîné.

Le retour de Turner?

A 62 ans, Someone Else’s Wedding est surtout le retour de Kathleen Turner devant les caméras. On l'avait un peu perdue l'ancienne beauté fatale (et star parmi les mieux payées) du cinéma américain des années 1980 (deux Golden Globes, une nomination aux Oscars). Après de mauvais coups du sort (maladie, alcoolisme, fait divers tragique touchant les affaires de son époux d'alors), Turner a surtout concentré ses efforts au théâtre (deux nominations aux Tony Awards) où elle vient de jouer Mère courage de Brecht en 2014 et un One-woman show sur Joan Didion l'automne dernier, et à la télévision. On l'a ainsi vue dans la série "Californication" durant une saison, dans "Nip/Tuck" où elle se moquait de son corps et de son visage défaits par l'âge et les affres de sa vie, et surtout dans "Friends" en père transsexuel de Chandler.

Au cinéma, depuis Virgin Suicides en 1999 de Sofia Coppola, elle a été plus rare, se contentant de petits rôles comme dans Dumb & Dumber De (en 2014) ou Marley & Moi (en 2009) ou faisant profiter l'animation de sa voix inimitable (Jessica Rabbit c'est elle) comme dans Monster House en 2006. Son dernier film en tant que tête d'affiche remonte à 2012, The Perfect Family, présenté à Tribeca et au Champs-Elysees Film festival.

Il semble qu'elle reprenne en main sa carrière puisqu'elle est annoncée dans un autre film, Overture, de Michael Chatlien, avec le jeune talent prometteur Evan Ross.

Qui veut le retour de Roger Rabbit?

Posté par vincy, le 4 novembre 2009

qui veut la peau de roger rabbitC'est la petite surprise du chef. Robert Zemeckis est interviewé par MTV pour la sortie de son nouveau jouet technologique, Le drôle de Noël de Scrooge (en salles le 25 novembre), et lâche qu'il y a une suite de Qui veut la peau de Roger Rabbit? en cours d'écriture.

Il avait réalisé le film en 1988. Enorme hit mondial (l'année de Rainman et de L'Ours) avec ses 330 millions de $ (de l'époque) au box office, il avait relancé la vogue du film d'animation. Disney avait pu rebondir après, avec La petite Sirène. Par la suite, Roger Rabbit a déjà été décliné en court-métrages. Spielberg et Walt Disney, les deux co-producteurs, avaient pensé faire un "prequel", dont plusieurs versions avaient été écrites.

Zemeckis confirme donc que Jeffrey Price et Peter Seaman, les deux scénaristes du film d'origine, écrivent actuellement le scénario d'une suite. Pour Zemeckis, il s'agit surtout de travailler sur son lapin préféré avec les nouvelles technologies dont il est devenu friand avec Le Polar Express et Beowulf.
Avec Roger Rabbit, il avait maîtrisé come personne le mélange d'animation et de scènes normales, les personnages de cartoons et les acteurs réels. Bien sûr on en retient cette grande parade de personnages mythiques venus de tous les dessins animés, de Bugs Bunny à Mickey Mouse, la voix de Jessica Rabbit (Kathleen Turner) et ce scénario de film noir, exquis.

Pour la suite, le cinéaste souhaiterait utiliser le motion capture (la même technologie que Spielberg utilise pour Tintin) et le dessin animé 3D. Mais pas totalement. Car il est hors de question que Jessica, qui n'a pas de nez, soit tri-dimensionnée. De même Roger ne doit pas être transformé.

Hybride, vous avez dit hybride? Tout reposera sur le script. Price et Seaman ont écrit par la suite Le Grinch, Les Mystères de l'Ouest et Shrek le Troisième. pour Roger Rabbit, chose exceptionnelle pour un film d'animation, ils avaient été cités à l'Oscar du meilleur scénario.


Blockbusters ’08 : Qui est Kim Cattrall?

Posté par vincy, le 27 mai 2008

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On ne la connaît que dans son rôle de femme quadra (quinca au cinéma) nymphomane et indépendante dans la série (et désormais le film) Sex and the city. Mais Kim Cattrall n'est pas que Samantha Jones! Cette britannique de 52 ans, plastiquement roulée à merveille, a grandi au Canada, fait ses études d'art dramatique à New York, et commencé par le théâtre (notamment une mise en scène d'Otto Preminger dans les années 70). Une vraie passion qui la fera jouer du Mamet, du Miller, du Tcheckov... Cette croqueuse d'hommes (elle fut même la maîtresse d'un ancien Premier Ministre canadien), qui parle allemand comme anglais, est une abonnée des soirées caritatives et des actions de bienfaisance.

Celle qui avoue s'exciter davantage avec un rôle de femme fatale que de mère au foyer a souvent joué au cinéma les blondes de service, celles qui rendent le héros aux gros muscles un peu mou et distrait. C'est le cas de Kurt Russell dans Big Trouble in Little China (John Carpenter), Steve Guttenberg dans le nanar Police Academy, en femme de Tom Hanks dans Le bûcher des vanités (Brian de Palma), et même Jean-Paul Belmondo dans Hold-Up (Alexandre Arcady).

Sinon elle apparaît en "guest star" ou second rôle dans 15 minutes (avec De Niro et Norton), le catastrophique Crossroads (avec Britney Spears), l'énigmatique succès Baby Geniuses (aux côtés de Kathleen Turner), et même Star Trek VI ! La télé l'a souvent utilisée, de "Columbo" aux "Simpsons" (en reporter, Chloe Talbot).

Etonnant que cette femme si exigeante, "golden globisée" pour son incarnation de Samantha Jones, ait fait des choix aussi médiocres. Peut-être, à l'instar de Sharon Stone, que ce genre de femmes très émancipées fait peur aux mâles dirigeants les studios...

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Interview de Micky Sebastian, la voix française de Kim Cattrall, mais aussi de Sharon Stone, Jessica Lange, Jodie Foster...

Nicolas Cage n’a plus de secret

Posté par vincy, le 21 février 2008

Il y a des semaines ainsi. Nicolas Cage aurait utilisé les comptes de sa société pour faire passer ses dépenses personnelles, soit un montant de 3,3 millions de $ (2,2 millions d'euros). Redressés par le fisc américain, sa boîte, Saturn productions, comme lui-même ont engagé une poursuite.

Il semble aimer les procédures puisqu'il menace de traîner en justice l'actrice Kathleen Turner. Sa partenaire de Peggy Sue s'est mariée, film qui valu une nomination à l'Oscar pour la comédienne, vient de rédiger une autobiographie (Send Yourself Roses) où elle évoque un Nicolas Cage pas très sage sur le tournage et même en dehors (ivresse, vol, arrestation). Fausses accusations selon l'acteur. Le chapitre s'intitule "Pourquoi je déteste Burt Reynolds et Nicolas Cage", mais Burt Reynolds n'a pas répliqué. Mais l'attaque a produit l'effet escompté. Le livre devient celui dont tout le monde parle à Hollywood. Diffamation ou pas, Turner s'est excusée auprès de l'acteur, mais l'ouvrage reste publié et vendu sans être coupé d'une ligne.