Serge Gainsbourg, une vie héroïque : Serge Gainsbourg

Posté par vincy, le 13 avril 2009

gainsbourg elmosninoJoann Sfar réalise actuellement un film biographique, qu'on promet très inventif, sur Serge Gainsbourg. D'ailleurs Sfar refuse le terme de "biopic", puisqu'il préfère qualifier son film Serge Gainsbourg, une vie héroïque de "conte de fées". Sfar avait déjà écrit une BD, détruite, à partir du roman de Gainsbourg, Evguénie Sokolov. Ce qui intéressait l'artiste c'était le lien que Gaisnbourg représentait entre le surréalisme, les chansonniers populaires (Dali, Vian, Gréco, les Frères Jacques), et la société contemporaine, jusqu'à mixer La Marseillaise en reggae. Il est l'un des premiers à avoir métissé la musique de variété. Lui même immigré, il a un regard respectueux de la France, tout en détournant tous les codes. Sfar a affirmé que ces deux références pour le film étaient Le ciel peut attendre (Ernst Lubitsch) et Le Portrait de Dorian Gray (de Lewin, d'après Oscar Wilde). Il "essaie de traver le destin singulier d'un poète moderne."

Mais évidemment, que ce soit pur Piaf ou Coluche, le véritable enjeu est toujours le même : trouver le bon acteur, aussi ressemblant que crédible. Pour incarner Gainsbarre, il faut reconnaître qu'Eric Elmosnino avait des prédispositions physiques. C'est aussi un grand comédien méconnu. Issu du théâtre (les Amandiers à Nanterre, mais aussi au Festival d'Avignon et au Théâtre de la Colline), il vole la vedette à Isabelle Huppert dans la pièce de Yasmina Reza, "Le dieu du carnage".

Au cinéma, il a souvent été un second rôle, notamment chez Albert Dupontel (Désiré, Bernie). Acteur régulier chez Noémie Lvovsky, Olivier Assayas (L'heure d'été), Emmanuel Bourdieu (Intrusions), il va enfin être une tête (de chou) d'affiche au cinéma.

Mais il ne sera pas le seul à recevoir les honneurs si ce Gainsbourg est réussi. Car pour les mains, Sfar a enrôlé Gonzales, musicien canadien. Celui-ci va même devoir se raser les mains, tant elles sont trop poilues. Il sera ainsi le pianiste Gainsbourg, les mains du compositeur. Pour Sfar, "c'est un comédien à part entière". Il l'a choisi parce qu'il a joué dans des lieux publics comme les hôtels, à l'instar de Gainsbourg qui jouait dans les pianos-bars. Gonzales est aussi producteur (Feist, Katerine, Birkin, Christophe Willem et maintenant Dombasle).

Serge Gainsbourg, une vie héroïque : Juliette Gréco

Posté par vincy, le 25 février 2009

juliette greco.jpganna mouglalis

Si Boris Vian fut le premier à montrer la voie de la composition à Gainsbourg, c'est Juliette Gréco qui lui donna sa chance. Celle qui découvrit Brel et Férré, quelques années la série "Belphégor", fut l'une des égéries de Saint-Germain des Prés, fréquentant Sartre, Vian, Cocteau, Camus, Miles Davis...  Elle aura les traits de la sensuelle Anna Mouglalis (J'ai toujours rêvé d'être un gangster).

Elle fut l'interprète de la mythique chanson" La Javanaise" de Gainsbourg en 1963. Elle chanta aussi "L'accordéon". Ils se sont rencontrés en 1959. Il était parait-il très impressionné. Gréco fut une des premières à chanter le répertoire du compositeur, lui donnant ainsi le coup de projecteur nécessaire pour faire décoller sa carrière.

Serge Gainsbourg, une vie héroïque : Boris Vian

Posté par vincy, le 21 février 2009

boris vian philippe katerine

Après Brigitte Bardot, voici le poète, romancier, chanteur, parolier, scénariste, critique, traducteur, trompettiste (de jazz) Boris Vian. Pour incarner le beau génie (il avait même fait l'Ecole Centrale), Joann Sfar a opté pour un chanteur allumé, excentrique, déjà vu au cinéma (dans Le voyage au Pyrénées) : Philippe Katerine. Pas aussi beau, certes, que le modèle original.
L'auteur de L'écume des jours, censuré pour une chanson ("Le déserteur"), condamné pour atteintes aux bonnes moeurs à cause d'un livre (J'irai cracher sur vos tombes), a eu un rôle essentiel dans la vie de Gainsbourg. C'est en voyant Vian qu'il comprend que l'on peut être chansonnier et ne pas forcément faire du Dario Moreno. C'est grâce à cette rencontre que Gainsbourg prendra goût pour la composition. Leurs textes, mélange de dérision, de cynisme et de petites observations sont assez proches.

Avec Vian, il partagera le même arrangeur (Alain Goraguer), une interprète de légende (Juliette Gréco) et surtout la même passion, celle du jazz. Dans un article élogieux dans Le canard enchaîné, Vian, quelques mois avant sa mort précoce, parle de Gainsbourg comme un Cole Porter français.