Cannes 2011 : Qui est Joseph Cedar ?

Posté par vincy, le 13 mai 2011

Il appartient à cette nouvelle vague israélienne. Des cinéastes qui osent se confronter à la pensée majoritaire de leur pays en montrant les failles de la politique d'Israël, en critiquant les guerres à répétition, en tentant un dialogue avec la Palestine et les autres pays voisins.

Joseph Cedar, 42 ans, arrive dans la compétition cannoise avec son quatrième film, Hearat Shulayim (Footnote). Né à New York, il a grandit dès l'âge de cinq ans à Jérusalem.

Dès son premier long métrage, en 2000, Ha-Hesder, il remporte les Oscars israéliens du meilleur film et du meilleur scénario. La guerre, les soldats, la colonisation des territoires occupés : toutes ses obsessions sont déjà là.

Son deuxième film, Medurat Hashevet, confirme sa volonté d'offrir un regard humaniste, fondé sur les convictions personnelles d'individus qui refusent la fatalité et la destruction de l'autre. Il reçoit là encore les prix israéliens de meilleur film, meilleur scénariste et s'ajoute celui du meilleur réalisateur. Le film présenté à Berlin reçoit une mention spéciale. Au Festival de Chicago, la critique le récompense.

L'ascension  de Cedar ne va pas s'arrêter là. En 2007, il présente Beaufort. Un désert des Tartares de Buzzati sur le front libanais. Gros succès en Israël (300 000 entrées), le film remporte l'Ours d'argent du meilleur réalisateur au festival de Berlin. Sa mise en scène, presque abstraite, fait d'un camp militaire sur la ligne de front, rend le huis-clos oppressant. Le fort pourrait être celui de n'importe quel pays dans n'importe quelle bataille. Cette allégorie souligne l'absurdité des conflits. Son talent rend ses oeuvres fortes, sèches mais aussi sensuelles.

Depuis quelques années, le cinéma israélien est omniprésent sur la Croisette. Sa richesse, sa diversité en font une cinéphilie incontournable. Le cinéaste, diplômé en philosophie et en histoire du théâtre, évoque dans son nouveau film la religion. La sienne. Juif orthodoxe. Ironiquement la presse a vu le film un vendredi... Après tout Cannes est un territoire laïque.