Les ressorties de l’été 2016 (8) : Predator de John McTiernan

Posté par kristofy, le 17 août 2016

Alors que sur les écrans se suivent remakes, reboots, suites et spin-off des studios hollywoodiens, il est bon de revenir parfois au meilleur du cinéma américain, et notamment celui datant des années 80 (quand Donkey Kong était le Pokémon des ados). Après Terrence Malick et les frères Coen, voici une autre ressortie d'un classique américain. Ce n’est pas que de la nostalgie mais, au contraire, une véritable cure de jouvence : Predator est à (re)découvrir sur grand-écran ce 17 août grâce à Capricci films.

Le pitch: Le commando de forces spéciales mené par le major Dutch Schaeffer est engagé par la CIA pour sauver les survivants d’un crash d’hélicoptère au cœur d’une jungle d’Amérique Centrale. Sur place, Dutch et son équipe ne tardent pas à découvrir qu’ils sont pris en chasse par une mystérieuse créature invisible qui commence à les éliminer un par un. La traque commence.

Gros succès de l'année 1987

C’est un des films qui a fait de Arnold Schwarzenegger une star bankable. Le film avait rapporté 57M$ en Amérique du nord (l'équivalent de 130M$ aujourd'hui), soit le 12e succès de l'année, après s'être offert le 2e meilleur démarrage de 1987. En France, 1,5 million de spectateurs ont été le voir en salles. C'est grâce à cette créature que la carrière de John Mc Tiernan décolla en tant que spécialiste de film d’action : à son actif Predator, Piège de cristal avec Bruce Willis en 1988, A la pousuite d’Octobre Rouge avec Sean Connery en 1990…

Predator c’est surtout la naissance d’une créature parmi les 'méchants' les plus iconiques du cinéma américain : un monstre exta-terrestre qui joue de son invisibilité et de sa rapidité pour tuer… Le film fût un tel succès qu’il y a eu plusieurs suites : Predator 2 avec Danny Glover puis Predators avec Adrien Brody, et aussi un cross-over avec l’univers de Alien (une hérésie improbable avec deux films tout de même efficaces) avec Alien vs Predator et Alien vs Predator Requiem. Dans le Predator "d'origine" on découvre un jeune acteur - scénariste : Shane Black, qui, par la suite, est passé derrière la caméra (Iron Man 3, The Nice Guys…), et dont le prochain film prévu pour 2018 serait The Predator, reboot tendance.

Le Predator est donc une créature inconnue qui chasse un commando de militaires américains en opération dans une jungle opaque. Elle se déplace très facilement entre les arbres et repère ses victimes en détectant leur chaleur corporelle. Mesurant plus de 2 mètres, elle se rend invisible tel un caméléon, mais elle est repérée quand elle est mouillée… Dans le film cette créature et son fonctionnement ne sont dévoilés que très progressivement. Il faut attendre la dernière demi-heure pour voir vraiment de quoi il s’agit, avant un long combat final dantesque...

A noter que Capricci a édité l'an dernier un livre, Prodiges d'Arnold Schwarzenegger, signé Jérôme Momcilovic, livre biographique mais aussi analyse d'un homme du XXe siècle au corps héroïque et bodybuildé, presque mécanique.

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Predator de John McTiernan
Sortie le 17 août - interdit aux moins de 12 ans
Distribué par Capricci Films

Deauville way of life, jour 4 : God bless America

Posté par cynthia, le 9 septembre 2014

camp w rayLes pieds dans l'eau et la tête dans les étoiles, la quatrième journée du festival du film américain était parfaitement raccord avec la bannière des États-Unis.

On débute cette quatrième journée de compétition par l'ennui avec le film War Story de Mark Jackson. Ennui, le mot est faible. Supporter une femme enfermée dans une chambre qui déplace ses meubles pendant 15 min, c'est comme lorsque Marion Cotillard meurt dans le troisième opus de la saga Batman : insoutenable ! Alors vite on sort de la salle et on se défoule par un jogging sur la plage en écoutant le dernier Maroon 5 avant de s'enfermer dans le Camp X-Ray de Peter Sattler aux côtés de Kristen Stewart.

Juste avant de se délecter (ou pas) de KRIIIIIISTEEEEEEN, la légende John McTiernan (Piège de cristal, Predators) a reçu un hommage. Le réalisateur à succès a offert un discours assez étrange mais pourtant plein de bon sens sur le déclin de son pays. « Je critique l'élite » dit-il avec fermeté après avoir pas mal remonté les bretelles à l'Oncle Sam et à sa politique. Serait-ce une transition pour annoncer le film de Peter Sattler qui se passe à la prison de Guantanamo ? En tout cas « c'est plutôt bien synchronisé » avoue le réalisateur de Camp X-Ray (et en français en plus).

Pour son premier film en tant que réalisateur, Peter Sattler tape fort, mais vraiment fort, et détruit le mythe de l'innocente Kristen dans sa forêt de vampires qui brillent. ENFIN ! Elle se révèle (presque) actrice. La belle aux yeux de chat joue le rôle d'une soldat qui se lie d'amitié avec un détenu. Un rôle assez intense où elle aurait pu avoir un sans faute si elle n'avait pas une nouvelle fois eu recours aux tics qui ont fait d'elle l'actrice le plus critiquée du net. Et que je tripote mes cheveux, et que je me mords les lèvres et me lèche les babines à tout va... Mais ce n'est pas le pire. Le pire, ce sont ses respirations incessantes en fin de phrase lorsqu'elle joue le stress.

Dis-moi, jolie Kristen, ne serais-tu pas asthmatique? Non parce qu'à chaque fois que tu fais cela, c'est-à-dire tout le temps, j'ai l'impression de revoir le personnage de Steevie dans la série Malcolm. Ce qui est dommage car tu aurais pu être parfaite dans ce rôle, mais, voilà, tes tics ont repris le dessus. Pourtant je serais de mauvaise fois si je prétendais qu'elle ne m'a pas émue ou transportée. Camp X-Ray remet en question le choix difficile de punir tout en prenant conscience que le détenu en face est un être humain comme nous. Un film humain dont on a bien besoin en ce moment.

« C'est le meilleur film du festival » dit une jeune fille à côté de moi. En mon for intérieur, je pense « elle n'a pas encore vu Whiplash de Damien Chazelle, celle-ci ! ». Car une chose est sûre : pour l'instant, la compétition n'est pas à son apothéose. Il va falloir attendre mercredi pour enfin entrer dans la compétition avec le nouveau Gregg Araki, le superbe I Origins de Mike Cahill et bien-sûr l'exceptionnel et incroyable Whiplash de Damien Chazelle.

Deauville 2014 : Hommage à John McTiernan

Posté par kristofy, le 8 septembre 2014

john mc tiernamLe Festival du Cinéma Américain de Deauville célèbre ses 40 ans, et c'est au tour du réalisateur John McTernan de recevoir un hommage.

C'est lui qui en 4 ans aura redonné ses lettres de noblesse au genre du film d'action avec des films à la fois spectaculaires et novateurs : Predator en 1987 avec Arnold Schwarzenegger contre un monstre extraterrestre invisible dans la jungle, Piège de cristal en 1988 avec Bruce Willis contre un commando de malfaiteurs dans un gratte-ciel, et A la poursuite d'Octobre Rouge en 1990 avec Sean Connery contre les Soviétiques et les Américains dans un sous-marin.

C’est en 1986 qu'il met en scène son premier long-métrage Nomads avec Pierce Brosnan (qu’il retrouvera ensuite, comme Sean Connery et Bruce Willis) dans lequel on découvrait d’inquiétants spectres sans presque aucune scène d’action. L’année suivante, donc, sa carrière est lancée avec trois énormes succès. Après, il connaîtra diverses infortunes avec des échecs critique et/ou public comme Medicine Man, Rollerball, Basic, Le 13e guerrier, mais aussi des films restés mémorables : Last action hero, Une journée en enfer, L'affaire Thomas Crown... Après une mésaventure judiciaire qui l'a conduit à faire un séjour en prison, il est désormais libre et travaille sur un nouveau film qui pourrait être celui de sa renaissance.

Après l’hommage à Deauville, John McTernan sera invité à la Cinémathèque française à Paris qui propose une rétrospective de ses films ainsi qu’une rencontre avec le public (les 10, 12 et 13 septembre). Une masterclass a aussi été organisée durant ce festival avec différents extraits de films, comme par exemple la mise en parallèle d’une longue séquence de hold-up sophistiqué mis en scène depuis deux points de vue différents à la fois dans Une Journée en enfer (dans la rue et à l’intérieur de la banque) et L'affaire Thomas Crown (dans le musée et dans la salle de surveillance vidéo), film qui est d’ailleurs l’un de ses préférés rétrospectivement.

Il est également revenu sur deux de ses plus grands succès : A la poursuite d’Octobre rouge et Piège de cristal. Florilège :

A la poursuite d’Octobre rouge
"La scène d’ouverture est un gros plan sur les yeux de Sean Connery puis l’image fait un zoom arrière et on le découvre à la tête d’un imposant sous-marin sur l’océan… presque tout le reste du film se passe sous l’eau, en intérieur. Le film ne pouvait être pris au sérieux que si on prenait au sérieux l’existence de ce sous-marin, il a fallu le construire pour tourner en hélicoptère au-dessus et qu’on le voit en entier. A l’époque il n’y avait pas les effets spéciaux nécessaires pour rendre crédible ça autrement que de le construire en vrai, heureusement la production a accepté ce coût important pour cette scène d’introduction."

Piège de cristal
"Hollywood n’était pas encore prêt à démordre de ses principe de montage, ça ne se faisait pas à l’époque de faire un raccord d’un plan en mouvement avec un autre plan en mouvement, j’ai dû chercher un monteur ouvert à cette idée et doué, et ça a bien fonctionné. Quand quelque chose avec une intuition de justesse se heurte à une logique établie, cela est intéressant. Le cinéma est encore un art jeune, d’ailleurs ces dernières années ont vu bien des nouvelles manières de lier des images à d’autres. Les théories des manuels sur la place de la caméra pour filmer telle ou telle situation sont parfois à laisser de côté, le plus simple c’est que la caméra est là où le personnage est. Le genre de film d’action ou film de suspense vise à faire adhérer le spectateur au point de vue du héros, il est nécessaire de faire vivre le spectateur avec ce héros. Je m’abstiendrai de dire ce que je pense des derniers films de la franchise Die Hard…"

Deauville 2014 : pas de crise de la quarantaine!

Posté par kristofy, le 21 août 2014

Cette année, le Festival Américain de Deauville va fêter son 40ème anniversaire. Le rendez-vous normand saura une nouvelle fois encore réunir sur les planches à la fois les films des grands studios d’Hollywood et aussi le cinéma indépendant américain. Une continuité qui est d’ailleurs racontée dans un livre qui évoque autant 40 ans de festival que 40 ans de cinéma américain avec de nombreux témoignages en souvenirs des moments les plus émouvants (Deauville, 40 ans de cinéma américain, 176 pages, éditions Michel Lafon). De plus, les séances nocturnes ‘Nuits Américaines’ projetteront les films primés depuis 1995 (création de la compétition avec un jury).

Hommages

Enfin, le Festival proposera cette année de (re)voir des films avec Yul Brynner, et deux icônes récemment disparues Lauren Bacall, et Robin Williams.

Ce 40ème anniversaire de Deauville va proposer une affiche très éclectique avec plusieurs hommages : le réalisateur John McTiernan, Jessica Chastain et The Disappearance of Eleanor Rigby (them), Will Ferrell et ses Légendes Vivantes, Ray Liotta, le producteur Brian Grazer. En revanche, James Cameron a annulé sa venue pour la présentation de son documentaire Deepsea Challenge 3D.

Avant-premières

Le film d’ouverture sera le très attendu nouveau Woody Allen Magic in the Moonlight avec Colin Firth et Emma Stone et celui de clôture, le très attendu Sin City 2. Parmi les avant-premières on y verra notamment Camp X-Ray avec Kristen Stewart (Sundance), Get On Up le biopic sur James Brown, Les Recettes du Bonheur de Lasse Hallström avec Helen Mirren (et aussi Charlotte Le Bon), Alex Of Venice avec Mary Elizabeth Winstead et Don Johnson, Infinitely Polar Bear avec Mark Ruffalo et Zoe Saldana, Avant d’aller dormir de Rowan Joffe avec Nicole Kidman et Colin Firth, Pasolini de Abel Ferrara (sélectionné également à Venise)…
On regrettera l’absence de The smell of us de Larry Clark et de Coherence de James Ward Byrkit.

Jury

Cette année le jury sera composé uniquement de personnalités ayant déjà été président du jury dans le passé : le président Costa Gavras sera entouré de Pierre Lescure (2002), Claude Lelouch (2004), André Téchiné (2007), Jean-Pierre Jeunet (2009), Emmanuelle Béart (2010) et Vincent Lindon (2013). S'y ajoute bizarrement la chorégraphe et danseuse Marie-Claude Pietragalla, sans doute pour ajouter une touche féminine un peu plus marquante à ce jury très peu paritaire.
L’autre jury, celui attaché à récompensé un film Révélation, sera lui plus féminin avec la présidente Audrey Dana entourée de Clémence Poesy, Lola Bessis, Anne Berest, la chanteuse Christine (‘& the Queens) et de Freddie Highmore (Charlie et la Chocolaterie).

Compétition

En compétition beaucoup de premiers et seconds films qui devraient étonner, mais cette année, on retrouve aussi, plus que d’habitude, des cinéastes déjà confirmés qui vont surprendre comme Gregg Araki et White Bird avec Shailene Woodley, Eva Green ou Anton Corbijn et Un Homme très recherché avec Philip Seymour Hoffman (un de ses derniers films) et Rachel McAdams.
Le film de genre sanglant sera bien représenté avec It Follows de David Robert Mitchell, Juillet De Sang de Jim Mickle (tous deux étaient à Cannes) ou A Girl Walks Home Alone At Night de Ana Lily Amirpour.
Déjà des bons échos de Berlin pour Love is Strange avec John Lithgow et Alfred Molina, de Sundance avec l’actrice Brit Marling qui fera doublement sensation dans les films I Origins de Mike Cahill (avec Astrid Bergès-Frisbey et Michael Pitt) et The Better Angels de A.J. Edwards (avec Jason Clarke, Diane Kruger et Wes Bentley). Le plus attendu est sans aucun doute celui qui a fait sensation à Sundance comme à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes: Whiplash de Damien Chazelle. Parmi les 14 films de la compétition on reverra aussi Reese Witherspoon dans The Good Lie de Philippe Falardeau, Catherine Keener et Hafsia Herzi dans War Story de Mark Jackson.

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40e Festival du Cinéma Américain de Deauville
Du 5 au 14 septembre.
Renseignements sur le site de la manifestation

Compétition

A girl walks home alonte at night, d‘Ana Lily Amirpour
I Origins, de Mike Cahill
It Follows, de David Robert Mitchell
Jamie Marks est mort (Jamie Marks Is Dead), de Carter Smith
Juillet de sang (Cold in July), de Jim Mickle
Love is strange, d’Ira Sachs
The Better Angels, de A.J. Edwards
The Good Lie, de Philippe Falardeau
Things people do, de Saar Klein
Un homme très recherché (A Most Wanted Man), d’Anton Corbijn
Uncertains Terms, de Nathan Silver
War Story, de Mark Jackson
Whiplash, de Damien Chazelle
White Bird (White Bird in a Blizzard), de Gregg Araki

Avant-Première

Alex of Venice, de Chris Messina
Avant d’aller dormir (Before I Go to Sleep), de Rowan Joffe
Camp X-ray, de Peter Sattler
Chef, de Jon Favreau
Deepsea Challenge 3D : l’aventure d’une vie (Deepsea Challenge), de John Bruno, Ray Quint & Andrew Wight
Get on up, de Tate Taylor
Infinitely polar bear, de Maya Forbes
Land Ho !, de Martha Stephens & Aaron Katz
Légendes vivantes (Anchorman 2: The Legend Continues), d’Adam McKay
Les Boxtrolls (The Boxtrolls) d’Anthony Stacchi & Graham Annable
Les Recettes du bonheur (The Hundred-Foot Journey), de Lasse Hallström
Magic in the moonlight, de Woody Allen
The disappearance of Eleanor Rigby : them, de Ned Benson
Sin City 2 : j'ai tué pour elle, de Frank Miller et Robert Rodriguez

John Carter : un monstre de 250 millions de $ qui a mis 80 ans à naître

Posté par vincy, le 6 mars 2012

John Carter a 100 ans. Le personnage a été créé par le père de Tarzan, Edgar Rice Burroughs (1875-1950), à l'occasion du Cycle de Mars (11 tomes). Pour la première fois, un héros était envoyé dans l'Espace. Mélange de fantastique et de science-fiction, la série littéraire a évidemment inspiré tous les cinéastes du genre, de Georges Lucas à David Lynch en passant par James Cameron.

Il aura donc fallu attendre 100 ans pour voir ce héros sur grand écran. Un temps incroyablement long.

Disney espère pourtant en faire une franchise, même si les experts hollywoodiens craignent un crash à la Watchmen. Le studio, aidé par les équipes de Pixar, a confié la réalisation à un surdoué du dessin animé pour enfants, Andrew Stanton (Wall-E, Le Monde de Nemo) comme Paramount avait laissé Brad Bird (Les indestructibles) revisiter Mission : Impossible.

Les deux studios ont d'ailleurs en commun d'avoir voulu faire John Carter. Car depuis 80 ans, Hollywood cherche à adapter la saga martienne, malgré un engouement de moins en moins important pour elle. Le Cycle de Mars n'a jamais été un best-seller. Il s'agit plutôt d'une série culte avec ses quelques fans. Pourtant Disney voulait y rester fidèle.

En 1931, Bob Clampett essaie de passer des Looney Tunes à une première version, animée, de John Carter. 20 ans plus tard, c'est Ray Harryhausen (Jason et les Argonautes) qui veut produire une première version cinématographique. Disney acquiert les droits des livres et dans les années 80, elle propose à John McTiernan de réaliser une première adaptation, avec Tom Cruise dans le rôle principal. Mais le studio ne parvient pas à aboutir le projet. Paramount obtient alors les droits et propose dans les années 2000 à plusieurs réalisateurs (dont Robert Rodriguez et Jon Favreau) de s'y atteler. Avec un budget prévisionnel de 100 millions de $, le studio hésite et abandonne. Finalement Disney récupère les droits et lance la machine, enfin. Le tournage débute en 2010.

Un marketing défaillant qui met en péril la franchise possible

Le studio mise gros. Le film a coûté 250 millions de $ à produire. Et on y rajoute 100 millions de $ de frais de marketing d'après Variety. Selon les premières estimations, le box office de son week-end de sortie en Amérique du nord, vendredi prochain, serait de 25 à 30 millions $. Ce qui n'est pas assez pour ce genre de films. Au mieux, il finirait aux alentours de 100 millions de $... D'où la stratégie de le sortir simultanément sur 51 territoires, pour frapper fort dès les premiers jours. Seuls le Japon et la Chine seront épargnés par ce déferlement.

Disney s'apprête donc à perdre de l'argent. Mais quelques erreurs de promotion n'ont pas arrangé les choses. John Carter of Mars est devenu depuis quelques mois John Carter, qui ne signifie rien au public et le rend difficile à vendre. D'autant que ce titre oublie l'importance du rôle féminin, et donc le public potentiel des femmes, que le premier livre mentionne (Une princesse de Mars). Autre erreur : le studio a préféré ne pas montrer des extraits du film ou un teaser lors du très médiatisé Comic Con, réservant la primeur au congrès de Disney, D23. Depuis janvier, le marketing a donc décidé de mettre les bouchées doubles : Superbowl, compte Twitter pour le réalisateur, conférence TED sur le numérique, interviews promotionnelles en rafales. Les critiques sur les réseaux sociaux ne sont pas si mauvaises mais le buzz reste négatif.

Cependant, Disney, Stanton et son scénariste Michael Chabon travaillent déjà sur une suite. Il faut juste que le film fasse mieux que 250 millions de $ dans le monde. Sinon, le fiasco sera lourd financièrement à gérer.

Hollywood nous chauffe le bulbe avec ses projets

Posté par geoffroy, le 6 octobre 2010

- Alien, la préquelle prévue en deux parties, a du plomb dans l'aile. En effet rien ne va plus entre la Fox et le cinéaste Ridley Scott. Question de gros sous et de classification. Le réalisateur demande 250 millions de dollars pour le tout (soit 125 par film) et une classification R (interdit au moins de 17 ans non accompagné par un adulte). Ce que refuserait la Fox. D'où le "schmilblick". Dans ces conditions pas sûr que Sir Scott s'attèle à SA préquelle. Bah oui, c'est bien lui le papa d'Alien. Affaire à suivre, encore...

- Après avoir sauté de joie en apprenant que la réalisation du Superman: Man of Steel de Christopher Nolan serait confié à Zack Snyder (voir actualité d'hier), il se pourrait que Monsieur Darren Aronofsky prenne les rennes de Wolverine 2. Pas impossible lorsque l'on sait que le réalisateur a déjà dirigé Hugh Jackman dans The Fontain (2006). Si cela venait à être confirmé, les actions des super-héros auraient vraiment la cote en ce moment du côté des auteurs.

- Georges Lucas n'en a pas fini avec Star Wars. Bon, à vrai dire, ce n'est pas une surprise. Mais quel peut être le dernier méfait du père de Chewbacca? Le bonhomme prévoit de ressortir en salles tous les films de la saga par ordre chronologique et en...3D. Si pour les derniers épisodes sortis en salles la tâche s'avère réalisable et assez cohérente, pour les premier nous nous demandons quel sera l'intérêt d'une vision stéréoscopique à la Guerre des étoiles, à l'Empire contre-attaque et au Retour du Jedi. La Menace Fantôme devrait sortir courant 2012. En cas de succès, Lucas sortirait un film par an jusqu'en 2017. Question marketing, il a toujours été très fort ! James Cameron le devancera avec Titanic en 3D en 2012. Z'ont pas finit de se chamailler ces deux là.

- C'est fait! Peter Jackson a officiellement annoncé qu'il réaliserait Bilbo le Hobbit en deux parties. Malgré la menace de boycott du syndicat des acteurs néo-zélandais, mais le Premier Ministre du pays s'est invité dans le débat pour arranger tout ça, le cinéaste reprend la main et les plateaux en Terre du Milieu, après l'abandon de Guillermo del Toro en juin dernier. A l'époque, la MGM était incapable de financer le projet. Depuis un accord avec la Warner semble avoir été trouvé pour limiter le risque financier. Tournées en 3D, les préquelles couteraient 250 millions de dollars pièce pour une sortie programmée en décembre 2012 et en décembre 2013.

- Tony Gilroy réalisera le 4e épisode de la franchise Jason Bourne. Il était déjà engagé comme scénariste de ce Bourne Legacy, après avoir scénarisé les trois premiers. Il espère convaincre Matt Damon de reprendre le rôle, persuadé que le script peut lui plaire, malgré les réticences de l'acteur à jouer avec un autre réalisateur que Paul Greengrass.

- Terminons le mauvais film du moment : la condamnation de John Mc Tiernan à un an de prison ferme et 100 000 dollars d'amende pour parjure dans une affaire d'écoutes illégales. Il reste néanmoins libre en attendant un recours possible en appel. Mais cette affaire risque bien de reporter une fois de plus le retour de ce grand cinéaste sur les plateaux de tournage.

Ôde fantastique au Président John McTiernan

Posté par denis, le 28 janvier 2010

jmctiernan.jpgAdulé par le public de ciné de genre et souvent boudé par un grand public incapable d’apprécier le second degré, John McTiernan, Président du jury du festival du film fantastique de Gérardmer, a créé depuis plus de 25 ans des œuvres hybrides à la lisière du fantastique, où l’épopée guerrière croise le consumérisme actuel, où le survival se débat avec l’anthropologie, et où un sens inné de la mise en espace de l’action l’assoit comme l’un des derniers grands du cinéma contemporain. Car il n’est pas donné à tout le monde de refaçonner le cinéma d’action à grands coups de créatures fantastiques et d’humains tordus !
Son œuvre se divise en deux catégories distinctes : le film d’action pur et dur (Die Hard 1 et 3, Last action hero), et l’hybride entre la science-fiction et le fantastique. C’est d’ailleurs pour cette deuxième facette qu’il trouve sa place cette année en tant que Président du jury. Car le papa du chef d’œuvre Predator et du film maudit Le 13ème guerrier devait un jour ou l’autre être reconnu pour ses bons et loyaux services. Et quoi de mieux qu’un parterre de mecs férus de pelloches transgressives pour le hisser au panthéon des réalisateurs qui « en ont » aux côtés de Friedkin et Carpenter.
Dès ses débuts McTiernan déclare son amour au genre avec Nomads, film d’aventure à la contrée du fantastique où des chercheurs vont se perdre dans la découverte d’étranges créatures. Amour des grands espaces, personnages en quête d’eux-mêmes, combat de la nature humaine, fascination pour ce que l’image peut révéler : toutes ces thématiques inscrites dans ce film exploseront quelques années plus tard avec le dantesque et séminal Predator. Est-il encore nécessaire de présenter ce film, chaînon manquant entre Alien pour la créature et Conan le barbare pour la fureur barbare et la transcendance de la nature. Symbiose du survival hardcore et de la menace venue d’ailleurs, il est pour son auteur le film de la reconnaissance. Inégalable. Le 13ème guerrier aurait pu lui aussi atteindre la perfection de Predator si le producteur Crichton ne l’avait pas massacré au montage. Belliqueux, épique, incroyable mélange de finesse et de brutalité, Le 13ème guerrier brille par la capacité de son réalisateur à magnifier le monde viking puis à le confronter à une menace sourde renvoyant aux premières heures de l’humanité. Sombres et lumineuses, les scènes de combat aux multiples angles de perception sont de véritables leçons de cinéma. Sans parler des nombreux paysages crépusculaire qui émaillent le film.

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Conan, Predator, Alien : les monstres excitent les appétits

Posté par geoffroy, le 16 juin 2009

Commençons par une bonne nouvelle. Le futur Conan, tout autant attendu que redouté par les fans, vient de trouver son cinéaste en la personne de Marcus Nispel. Exit, donc, Brett Ratner et sans doute la pâtée indigeste qu’il nous aurait servi. En tout cas, on a eu chaud ! Si Nispel n’est pas John McTiernan, le papa du puissant Pathfinder : le sang du guerrier et du dernier Vendredi 13 a de quoi, si on lui laisse les coudés franches, faire parler l’épée. Produit par Image / Millennium Films et LionsGate pour un budget confortable, l’intéressé souhaite proposer un film barbare dans la lignée de l’Apocalypto de Gibson. Pourquoi pas au nom de Crom !

Le nom de McTiernan plane encore une fois puisqu’il est question, ici, d’un nouvel opus de la saga culte Predator. Faisant partie des nombreux films en préparation du cinéaste au chapeau Robert Rodriguez, Predators est en passe (la Fox est en pleine négociations) de trouver son réalisateur. Un temps annoncé à la réalisation, Rodriguez produirait uniquement et laisserait donc (si cela se confirme) à Neil Marshall les commandes du bébé (il est responsable de l’excellent The Descent et du jouissif Doomsday). Une telle association peut vraiment s’avérer détonante pour notre ami extra-terrestre chasseur d’humains.

Pour terminer ces quelques news "fantastiques", arrêtons nous quelques instants sur la "prequel" d'Alien. Selon le magazine américain Weekly, la Fox ne veut plus entendre parler du réalisateur de pub Carl Erik Rinsch – et futur gendre de Ridley Scott – pour mettre en scène une des créatures les plus emblématiques du septième art. Pour le studio le choix est simple : seul Ridley Scott peut se lancer dans une telle aventure. Ils vont même plus loin en affirmant que si Scott refuse de réaliser ce 6e Alien, ils bloqueraient le développement du projet. Une telle position de la part de la Fox tiendrait du miracle. Ou bien ne sont-ils pas déjà en train de lancer un buzz tout simplement monstrueux ?

Un dernier pour la route ? Il semblerait que le petit frère de Ridley, Tony Scott, serait en train de plancher sur le revival de ses Prédateurs. C’est pas excitant ça ?