Confessions d’une accro du shopping : hymne à la décroissance ?

Posté par vincy, le 19 mai 2009

confessions.jpg"La lingerie est un droit de l'Homme fondamental."

L'histoire : Vive et charmante, Becky Bloomwood est une accro du shopping. Passionnée de mode, elle est incapable de résister au plaisir d'acheter tout ce qui est branché, tendance, trendy... Obligée de trouver un job pour financer ses achats impulsifs, elle obtient un poste - ô ironie ! - dans un magazine financier. La voilà expliquant aux lecteurs comment gérer leur argent au quotidien, alors qu'elle passe son temps à dépenser le sien dans les boutiques ! Becky se retrouve vite dans une situation délicate qu'elle cherche à cacher à son patron, un homme très attirant...
Notre avis : Le problème de cette comédie c'est bien le formatage. Si nous n'avions pas déjà vu maintes fois ce type de scénario, peut-être que la comédie aurait été à ranger à côté de ses références : Pretty Woman, Le journal de Bridget Jones et Le Diable s'habille en Prada. Certes, cela manque de cruauté, de crudité même. Nous ne sommes jamais inquiet pour notre héroïne, Isla Fisher, cousine de Amy Adams, parfaite gaffeuse, pas forcément sexy ou charismatique mais charmante et pétillante. Ce n'est pas seulement le script qui est prévisible mais le casting contribue fortement à notre indifférence : le patron est forcément beau et jeune, on se doute alors qu'ils vont tomber amoureux, la copine est forcément moche et loufoque, les parents sont niais donc généreux, etc... Ces stéréotypes n'aident pas à mettre le personnage principal en danger. Seule Kristin Scott-Thomas semble s'amuser avec son accent impossible, en directrice de magazine de mode.
"Si l'économie américaine survit à ses milliards de dettes, tu le peux aussi." Mais ces Confessions ont aussi un aspect intéressant. Propagande anti-endettement, pédagogie sur les méfaits du crédit, le superflu qui rendrait le monde parfait est ici le grand méchant du film. On nous répète ainsi que "le coût et la valeur sont des choses différentes." Face à l'irresponsabilité et la superficialité de cette jeune femme, le message du film de P.J. Hogan (Muriel's Wedding, Le mariage de mon meilleur ami) incite davantage à ne pas consommer inutilement, à recycler, à n'acheter que selon nos besoins réels. Premier film grand public "made in Hollywood" (un gag pour un roman qui est 100% british) à évoquer la décroissance, ou disons la consommation maîtrisée, ce n'est qu'un petit pas pour le cinéma, mais un grand pas dans les mentalités.