Les deux jurys du 71e Festival de Venise

Posté par vincy, le 25 juillet 2014

On savait déjà qu'Alexandre Desplat présiderait le jury de la compétition (lire notre actualité) et qu'Ann Hui serait en charge de celui d'Orizzonti. mais on ne connaissait pas encore les autres membres du jury.

C'est chose faite.

Pour décerner le Lion d'or et les autres prix de la compétition, le compositeur de musique de film français sera entouré de l'actrice chinoise Joan Chen, du réalisateur allemand Philip Groning, de la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner, du romancier indien Jhumpa Lahiri, de al costumière britannique Sandy Powell, du comédien et réalisateur britannique Tim Roth, du réalisateur palestinien Elia Suleiman et de l'acteur et réalisateur italien Carlo Verdone.

Pour la sélection Orizzonti, la cinéaste hong-kongaise Ann Hui sera accompagne de l'actrice israélienne Moran Atias, de l'actrice et réalisatrice suédoise Pernilla August, du réalisateur et scénariste américain David Chase, du réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun, du réalisateur italien Roberto Minervini et du critique turc Alin Tasciyan.

On ajoutera le jury pour le prix du meilleur premier film, le prix Luigi de Laurentiis, qui sera jugé par la cinéaste italienne Alice Rohrwacher (récent Grand prix du jury à Cannes), la réalisatrice argentine Lisandro Alonson, le réalisateur canadien Ron Mann, la réalisatrice et productrice chinoise Vivian Qu et le scénariste et réalisateur roumain Razvan Radulesci.

Le Festival se déroulera du 27 août au 6 septembre.

Les films en sélection
Compétition
Hors-compétition
Orizzonti

Le soleil se lève aussi : la nouvelle promesse de Jiang Wen

Posté par MpM, le 9 août 2008

Le soleil se lève aussi

L'histoire : Succession de contes surréalistes en quatre tableaux qui mêlent deux destins : celui du fils d'une femme étrange et d'un universitaire déchu. La folie y croise les rêves, l'amour les armes. Une invitation au voyage à travers le temps et la Chine, une symphonie de couleurs, de textures et de sons. Avec Joan Chen.

Notre avis : Jian Weng avait fait sensation en 2000 avec Les démons à ma porte, Grand prix du festival de Cannes unanimement salué comme un pamphlet antimilitariste gonflé et percutant sur la guerre sino-japonaise. Tout le monde n’avait pas apprécié la blague, Pékin et Tokyo en tête, ce qui explique sans doute le long silence cinématographique qui s’en est suivi. Mais Jiang Wen est enfin de retour derrière (et devant) la caméra, avec un film qui, s’il ne réitère pas le choc du précédent, offre un savoureux mélange de farce truculente et d’espièglerie politique. L’intrigue (foisonnante, délirante, multiple) ne compte pas tant que les personnages hauts en couleur et les situations bigarrées imaginées par l’acteur-réalisateur. Il y a une femme fantasque qui aime sauter du haut des arbres et creuser des trous dans le sol, au grand dam de son fils singulièrement plus conventionnel. Il y a de jeunes femmes qui crient "cochon" quand on les touche, puis défilent au chevet de celui qu’elles ont accusé. Il y a enfin un homme envoyé en rééducation à la campagne et qui redécouvre les joies simples de la nature, quitte à en négliger l’essentiel. Des destins individuels qui se mêlent à l’histoire collective (la guerre, la révolution culturelle) sous le regard mi-ironique, mi-bienveillant du cinéaste.

Ce dernier ne manque d’ailleurs ni d’audace, ni de références, si bien que l’on croise au détour d’une scène le joyeux n’importe quoi baroque d’un Kusturica, l’outrance onirique d’un Fellini ou encore les fulgurances de Jiang Wen lui-même dans son précédent opus. Cette mise en scène inventive, faussement désordonnée, associée à une palette infinie de couleurs et de nuances, compose un univers rigoureusement personnel et pourtant totalement cohérent. Peu importe si l’on ne voit pas toujours où il veut en venir, ou si l’acharnement symbolique finit par sacrifier la clarté du propos, il y a dans chaque plan, dans chaque mouvement de caméra, presque dans chaque geste des acteurs, une étincelle de cinéma qui couve. Celle-ci ne s’embrase pas à chaque fois, mais l’infinité de possibles à explorer qu’elle offre est à elle-seule une promesse.