3 raisons d’aller voir A l’heure des souvenirs

Posté par kristofy, le 4 avril 2018

Le pitch: Dans A l'heure des souvenirs, Jim Broadbent essaie de renouer des liens plus forts avec sa fille enceinte qui fait un bébé toute seule et son ex-femme qui lui reproche toujours son caractère grognon. Arrive un courrier de notaire qui fait de lui l’héritier d’un journal intime de quelqu’un qu’il avait connu il y a longtemps durant ses années de lycée. Dès lors le film alterne entre présent et flashbacks à l’époque de sa jeunesse entouré d’un groupe d’amis, au moment où il vouait un amour platonique à une jeune fille. Il ne l'avait jamais revue, mais il va la retrouver : une lettre va faire remonter différents souvenirs qui révéleront un dramatique secret...

Notre vie est-elle l'histoire qu'on se raconte ou... ? 3 raisons de le découvrir :

- Jim Broadbent : ce trésor national britannique est au générique des plus populaires films britanniques; c'est lui le professeur Horace Slughorn de Harry Potter, lui le papa de Bridget Jones, il accompagne aussi avec l’ours Paddington. Plus inattendu on le voit aussi dans des films comme Superman 4, Brazil, Les Chroniques de Narnia... Il a tourné plusieurs fois avec Mike Leigh, Neil Jordan, Mike Newell, tout comme dans des gros films de Martin Scorsese, Steven Spielberg, Baz Luhrmann (Moulin Rouge). Enfin il est l'Archimestre Marwyn dans la série Game of Thrones. Dans A l'heure des souvenirs, on le voit passer avec beaucoup de nuances du solitaire grincheux au papy attendrissant. Il va remuer sa mémoire pour se remémorer plusieurs moments enfouis de sa jeunesse...

- un casting british très classe : autour de Jim Broadbent, on découvre celui qui l'incarne jeune, la révélation Billy Howle. Il était déjà apparu dans le Dunkerque de Christopher Nolan mais il trouve ici son premier grand rôle, et on devrait le revoir régulièrement à l'avenir : il sera le héros de On Chesil Beach avec Saoirse Ronan, il jouera encore avec elle et avec Annette Bening dans The Seagull, et il sera à l'affiche du prochain gros film de David Mackenzie Outlaw King. Côté féminin on retrouve la trop rare Emily Mortimer, Charlotte Rampling (également à l'affiche de Red Sparrow cette semaine), dont le personnage est interprété par Freya Mavor pour les flashbacks. D'ailleurs le saviez-vous ? Tout comme Charlotte qui a fait de la France son pays d'adoption, Freya est elle aussi bilingue puisqu'elle a grandi plusieurs années en France : découverte dans la série anglaise Skins elle a déjà tourné pour Joann Sfar et Danièle Thompson.

- un mélodrame émouvant : l'histoire cache un mystère qui sera dévoilé au bout d'un jeu de pistes au fil de différents souvenirs dont certains pourraient changer la façon de considérer sa vie. Le rythme du film balance entre présent et passé pour raconter à la fois les différentes trajectoires personnelles, et en creux deux époques avec leurs conventions. Le scénario est en fait l'adaptation d'un roman de Julian Barnes, écrivain britannique auteur d'une dizaine de romans depuis les années 80 qui est en fait aussi très francophile (il lui a été remis l'année dernière une Légion d'honneur) : dans plusieurs de ses livres, l'histoire se déroule en partie en France. La jeune fille qui danse (The Sense of an Ending), le livre adapté ici, a reçu plusieurs récompenses dont le "Goncourt" britannique en 2011. L'adaptation est signé du jeune dramaturge Nick Payne  et la réalisation a été confiée à Ritesh Batra dont c'est le second film, après le succès en Inde et à l'international de The Lunchbox présenté à Cannes. Il fallait sans doute cette conjugaison inhabituelle de talents pour que l'écrit transposé à l'écran devienne ce film. A l'heure des souvenirs est émouvant et nous rappelle que nos souvenirs ne font pas toute notre histoire.

Dinard 2017 : un Hitchcock d’honneur (mérité) pour Jim Broadbent

Posté par kristofy, le 1 octobre 2017

Le jury du 28ème Festival du film britannique de Dinard s'est achevé avec un Hitchcock d'or pour le film Seule la terre de Francis Lee. Le Festival a également choisi également cette année de remettre un Hitchcock d'honneur à une grande personnalité du cinéma lors de la cérémonie de clôture. Ce (beau) prix surprise a été décerné à un "trésor national britannique" : Jim Broadbent.

Outre sa fidélité à Mike Leigh, il tourne autant pour ses compatriotes Neil Jordan ou Mike Newell que pour les américains comme Martin Scorsese ou Steven Spielberg. L'acteur a aussi reçu quelques grands prix: un Oscar du meilleur acteur dans un second rôle en 2001 dans Iris, un prix d'interprétation à Venise pour Topsy-Turvy deux ans avant, deux Golden Globes, deux Baftas, un prix d'interprétation à San Sebastian pour Le Week-End en 2013. Il a aussi des effectué quelques participations dans des séries télé comme Games of Thrones ou Docteur Who...

Cette année Dinard avait prévu de lui rendre un hommage avec plusieurs de ses films comme Another year de Mike Leigh et Un week-end à Paris de Roger Michell. Il s'était déplacé avant tout pour l'avant-première A l'heure des souvenirs de Ritesh Batra (avec Charlotte Rampling et Freya Mavor...) dont la sortie est attendue en 2018. La séance était suivie d'une rencontre entre l'acteur et le public qui a pu le questionner à loisir.

Jim Broadbent a ainsi évoqué avec simplicité son parcours.

La variété
"On me pose souvent une question à propos de l’état actuel du cinéma britannique, en fait presque chaque année depuis longtemps. Tout ce que je peux en dire c’est que à l’époque où j’ai commencé le cinéma il y avait peut-être une douzaine de films par an et surtout beaucoup de téléfilms, et aujourd’hui il y a plus de films en salles et aussi plus de bons films. Je me réjouis d’avoir participé à certains. J’adore faire des rôles très différents comme être très extravagant et bruyant dans Moulin Rouge, le professeur de Harry Potter, le papa de Bridget Jones, m’être amusé avec l’ours Paddington, et à l’opposé un personnage plus délicat dans Iris ou comme dans ce film A l’heure des souvenirs. Savoir que j’allais jouer avec Charlotte Rampling m’a rendu un peu nerveux, c’est une actrice au talent très spécial et inhabituel."

L'éclectisme
"J’ai joué des rôles plus sombres aussi comme mes prochains films à venir Black 47 durant une famine en Irlande, et un film de cambriolage avec Michael Caine Night in Hatton Garden, sans compter le court-métrage A Sense of History de Mike Leigh dont j’ai écrit le scénario et où je tue ma femme. Je me souviens particulièrement du tournage de Cloud Atlas des Wachowski et Tom Tykwer où j’ai eu la chance de joué plusieurs rôles dans un même film. Cette possibilité de se transformer à l‘envie est ce qui m’a donné envie de faire ce métier. Avec l’âge et au fil de mes films je sais que je touche différentes générations, tant mieux. A chaque cheveu que je perd c’est peut-être une autre opportunité pour un nouveau rôle..."

Dans A l'heure des souvenirs, Jim Broadbent essaie de renouer des liens plus forts avec sa fille enceinte qui fait un bébé toute seule et son ex-femme qui lui reproche toujours son caractère grognon. Arrive un courrier de notaire qui fait de lui l’héritier d’un journal intime de quelqu’un qu’il avait connu il y a longtemps durant ses années de lycée. Dès lors le film alterne entre présent et flashbacks du passé à l’époque de sa jeunesse entouré d’un groupe d’amis au moment où il vouait un amour platonique à une jeune fille. Une lettre va faire remonter différents souvenirs qui révéleront un dramatique secret...

Dinard 2017: Le jury tombe amoureux de « Seule la Terre »

Posté par vincy, le 30 septembre 2017

Le jury du Festival du film britannique de Dinard, présidé par Nicole Garcia, a (logiquement) succombé au meilleur film de la compétition, Seule la terre de Francis Lee qui est sacré par un Hitchcock d'or. Ce premier film a déjà reçu le prix de la mise en scène à Sundance, le prix du jury dans la section Panorama à Berlin, le prix du meilleur film britannique à Edinbourgh et de nombreux prix dans les festivals LGBTQI.

Francis Lee suit le parcours de Johnny, jeune homme malheureux, subissant sa vie de fermier dans le Yorkshire, alors que son père, handicapé ne peut plus assurer l'entretien de la ferme. Le soir, il noie son amertume au pub du village et multiplie les aventures sexuelles et furtives. Pour l'aider en cette fin d'hiver, ils font appel à un saisonnier, Gheorghe, d'origine roumaine. Johnny doit alors faire face à des sentiments jusqu’alors inconnus. Une relation intense naît entre eux. Johnny saura-t-il saisir la chance que lui offre le destin?

Seule la terre est "un premier long métrage intelligent, drôle, et très joliment filmé, qui a des faux airs de feel good movie rural et romantique" (lire notre bilan).

Le film sortira le 6 décembre en France chez Pyramide. Il a également reçu le Hitchcock « Coup de cœur » décerné par l’association La Règle du Jeu.

Le reste du palmarès couronne Pili de Leanne Welham, qui reçoit une mention spéciale du jury et le prix du public. Le sujet en lui-même est inspiré d'une multitude de faits réels: l'histoire d'une femme tanzanienne, seule avec ses deux enfants, qui luttent simultanément contre son HIV et cherche de l'argent pour s'offrir un commerce et une vie meilleure.

Le prix Hitchcock du meilleur scénario a récompensé Daphné, le film de Peter Mackie Burns. Parmi les autres prix, le jury des courts métrages a distingué We Love Moses de Dionne Edwards (Hitchcock d'or du court métrage) et une mention spéciale à The Party d'Andrea Harkin. Le prix du public revient à The Driving Seat de Phil Lowe. A noter que les deux Hitchcock d'or, celui du long et celui du court, récompensent des films dont le thème est assez similaire: l'homosexualité cachée.

Enfin, un Hitchcock d'honneur a sacré Jim Broadbent, Oscar du meilleur acteur dans un second rôle en 2001 dans Iris et prix d'interprétation à Venise pour Topsy-Turvy, père de Bridget Jones, maître de cérémonie du Moulin Rouge, juge dans Vera Drake (Lion d'or à Venise) et doyen dans Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal. Il était à Dinard pour présenter À l'heure des souvenirs (The Sense of an Ending) de Ritesh Batra, film avec Charlotte Rampling, dont la sortie est prévue en France en avril 2018.

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Charlotte Rampling tourne avec Ritesh Batra (The Lunchbox)

Posté par vincy, le 13 septembre 2015

Après un prix d'interprétation à Berlin pour 45 Years (en salles le 4 novembre, après une diffusion au Festival du film britannique de Dinard) qui l'a enfin consacrée dans un grand festival, Charlotte Rampling enchaîne de nouveau les tournages et les projets.

Ritesh Batra (The Lunchbox) l'a enrôlée pour son prochain film The Sense of Ending, où elle côtoiera Jim Broadbent, Emily Mortimer, Billy Howle, Freya Mayor, Michelle Dockery et Harriet Walter. Le film est l'adaptation du roman éponyme de Julian Barnes, prix Man Booker (l'équivalent du Goncourt britannique) en 2011. En France, le livre est traduit sous le titre Une fille qui danse.

Jusqu'ici seuls deux romans de Barnes avaient été transposés au cinéma: Love, etc... de Marion Vernoux en 1996 et Metroland, de Philip Saville, l'année suivante.

Le tournage a débuté mi-août à Londres.

L'histoire se focalise autour de Tony, retraité et divorcé, dont l'existence n'est pas palpitante. Il se souvient qu'il aurait du épouser Veronica il y a 40 ans. Mais elle a préféré son meilleur ami, et le plus brillant mec de la bande, Adrian. Malheureusement, Tony n'avait pas supporté ce choix et avait envoyé une lettre amère et enragée à son camarade, qui s'était finalement suicidé....

Rampling a récemment tourné Seances, un suspens canadien signé Guy Maddin, avec Maria de Medeiros, et le drame de Lian Lunson, Waiting for the Miracle to Come. Elle a aussi été engagée pour le film italien de Andrea Pallaoro, The Whale.

Festival de San Sébastien : un palmarès très hispanophone

Posté par vincy, le 29 septembre 2013

Pelo Malo Bad Hair

Le 61e Festival International de Cinéma de Saint-Sébastien a couronné un film vénézuélien, Pelo malo, qui critique l'homophobie et l'intolérance, avec pour héros un gamin qui pressent son homosexualité et sa mère. La réalisatrice avait déjà été remarquée avec Postales de Leningrado (2007).

Le palmarès fait la part belle aux productions latino-américaines (Mexique, Brésil, Argentine, ...) et espagnoles. Ainsi La herida, portrait d'une femme au bord du gouffre, a récolté le prix spécial du jury et le prix d'interprétation féminine.

Deux exceptions Jim Broadbent qui reçoit le prix d'interprétation masculine pour Le Week-end, le film favori des critiques présents au Festival. Et le film français Quai d'Orsay, d'après la bande dessinée primée à Angoulême, a été récompensé par le prix du scénario.

Cette année le festival de San Sebastian a manqué de glamour et de stars. La crise espagnole, les coûts de déplacement pour rejoindre la capitale basque et dans une moindre mesure son arrivée tardive dans le calendrier des Festivals n'aident pas la manifestation à retrouver sa croissance d'antan. Le Festival a même de plus en plus de mal à boucler une sélection officielle avec des films inédits, malgré quelques beaux coups comme le dernier film de Jean-Pierre Jeunet en clôture. Reste que la manifestation subit aussi un baisse de ses subventions et doit aller chercher de nouveaux revenus pour les années à venir.

Le déclassement du Festival est plus que jamais dangereux pour le cinéma espagnol, qui ne dispose d'aucune autre vitrine de dimension internationale.

Le palmarès :

- Coquillage d'or du meilleur film : Pelo malo (Bad Hair) de Mariana Rondón (Venezuela-Pérou-Allemagne)

- Prix spécial du jury : La herida (Wounded) de Fernando Franco (Espagne)

- Coquillage d'argent du meilleur réalisateur : Fernando Eimbcke pour Club sándwich (Méxique)

- Coquillage d'argent de la meilleure actrice : Marian Álvarez pour La herida (Espagne)

- Coquillage d'argent du meilleur acteur : Jim Broadbent pour Le Week-end (Royaume-Uni)

- Prix du jury pour le meilleur scénario : Antonin Baudry, Christophe Blain et Bertrand Tavernier pour Quai d'Orsay (France)

- Prix du jury pour la meilleure photographie : Pau Esteve Birba pour Caníbal (Espagne-Roumanie-Russie-France)

- Prix d'honneur Donostia: Carmen Maura (Espagne) et Hugh Jackman (Australie)

- Prix des jeunes réalisateurs : Benedikt Erlingsson pour Of Horses and Men (Islande-Allemagne)

- Prix Horizons Latins : O lobo atrás da porta de Fernando Coimbra (Brésil)

- Prix Cinéma en construction : La Salada de Juan Martín Hsu (Argentine)

- Prix du meilleur projet du Forum de coproduction Europe-Amérique Latine : El acompañante de Pavel Giroud (Cuba)

- Mention spéciale du Forum de coproduction : "La tierra y la sombra" de César Augusto Acevedo (Colombie)

Le casting du nouveau Mike Leigh en terrain familier

Posté par vincy, le 30 août 2009

Cette semaine, Mike Leigh, Palme d'or, six fois nommé aux Oscars, et deux fois primé par les britanniques pour la meilleure réalisation, a commencé le tournage de son nouveau film. Sans titre.

Il revient donc à un rythme de deux films par an, après un hiatus de quatre ans entre Vera Drake et Happy-Go-Lucky (Be Happy), son dernier film, présenté au Festival de Berlin.

Tourné à Londres durant un peu plus de deux mois, l'histoire, dont on ne sait rien, met en scène les très connus Jim Broadbent (Moulin Rouge, Bridget Jones, Indiana Jones IV) et Imelda Staunton (Vera Drake, Taking Woodstock), tous deux membres de la confrérie des Harry Potter, et des habitués de l'univers de Mike Leigh. Beaucoup de fidèles font d'ailleurs partie du casting : Michele Austin (All or Nothing), Phil Davis (Vera Drake), Martin Savage (All or Nothing et Vera Drake), Oliver Maltman et Karina Fernandez (Happy Go Lucky), Lesley Manville (quatre films depuis Secrets et mensonges), Ruth Sheen et Peter Wight (Secrets et Mensonges et Vera Drake). Deux petits nouveaux : A part David Bradley (celui qui joue Argus Filch dans Harry Potter) et Stuart McQuarrie (vu dans 28 days later).
Le tout devrait être monté pour Cannes et, en cas de refus aux portes de la sélection officielle, pour Venise.