Jean-Jacques Annaud tourne avec les loups

Posté par MpM, le 19 août 2009

JJ AnnaudAprès avoir filmé des ours (L'ours en 1988) et des tigres (Deux frères en 2004), Jean-Jacques Annaud se prépare à mettre en scène des loups. Un nouveau challenge pour le réalisateur qui a la réputation de travailler le plus possible avec de vrais animaux afin d'utiliser le minimum d'effets spéciaux. Le tournage, qui devrait se dérouler en Mongolie intérieure et extérieure début 2011, pourrait ainsi coûter près de 30 millions de dollars.

A l'origine du projet, il y a un best-seller chinois (2,6 millions exemplaires vendus dans le pays sans compter les innombrables copies) intitulé Le totem du loup et signé Lu Jiamin, de son vrai nom Jiang Rong, qui raconte la découverte de  la Mongolie intérieure par un jeune étudiant pékinois durant la Révolution culturelle. Sollicité par la maison de production Beijing Forbidden City Corp, Jean-Jacques Annaud a été conquis par le roman dans lequel il a trouvé beaucoup d'échos de son expérience personnelle.

"A 20 ans, Jiang Rong est parti pour la Mongolie intérieure, moi je suis allé en Afrique faire mon service militaire", a-t-il notamment expliqué lors d'une conférence de presse à Pékin. "Et de la même façon que la Mongolie intérieure, sa population, sa culture, l'environnement naturel et les animaux ont changé la vie de Jiang Rong, la mienne a été changée par l'Afrique".

Le réalisateur a également été sensible au plaidoyer pour la protection de l'environnement que contient le roman. "Je ne m'attendais pas à un livre aussi environnemental en provenance de Chine mais de voir que ce mouvement est relayé de manière active par des gens très divers que j'ai rencontrés au cours des derniers jours m'enchante absolument", a-t-il précisé.

Quant au différend qui avait opposé le cinéaste français et le gouvernement chinois au moment de Sept ans au Tibet, parce que le film mettait en scène le Dalaï lama, considéré par Pékin comme un dangereux séparatiste, il semble définitivement oublié (enjeux financiers obligent ?) .

Hommages à Berri

Posté par vincy, le 13 janvier 2009

Les obsèques de Claude Berri auront lieu jeudi 15 janvier au cimetière parisien de Bagneux, à 15 heures.

De Fanny Ardant au Grand Journal à Costa-Gavras et Annaud à Ce soir où jamais, les émissions culturelles ont rebondit dès hier soir sur le décès du producteur-réalisateur.

Les télévisions publiques ont décidé de modifier leurs programmes. Le 14 janvier à 22h45, France 4 diffusera Tess, César du meilleur film, réalisé par Polanski, produit par Berri.

Jeudi 15 janvier à 20h35, France 3 a choisi Lucie Aubrac. Paris Première a préféré Je vous aime (20h40) et France 2 a opté pour Le cinéma de papa (à 22h45).

Arte lui rendra hommage le 19 janvier à 20h45 avec la diffusion d'Uranus.

TF1 ne sera pas en reste avec Tchao Pantin, le dimanche 18 janvier à 23h10.

Oscars : le G7 français

Posté par vincy, le 28 juillet 2008

Chaque année, une commission doit choisir le film qui représentera la France dans la course aux Oscars. Plusieurs fois, nous nous lamentons contre le choix parfois trop artistique, parfois complètement saugrenu. Les Oscars étant avant tout une compétition marketing. Cette année, en avançant sa date de sortie, Entre les murs, Palme d'or, acquis récemment par Sony Classics, a toutes les chances d'être sélectionné. Il y a peu de concurrents parmi les films sortis entre le 1er octobre 2007 et le 30 septembre 2008, hormis le césarisé La graîne et le mulet.

La commission réunira : Pierre Chevalier, Président de la commission d’avances sur recettes, Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, membres de droit de la commission et des personnalités désignées par la Ministre Christine Albanel : Alain Terzian, Président de l’Académie des Césars, Jeanne Moreau, Jean-Jacques Annaud, Costa-Gavras et Régis Wargnier.

Thierry Frémeaux est donc le seul quadra de cette commission. Quid de la rupture et du sang frais tant recherchés par le Président de la République?

Sport (2) : le football au cinéma

Posté par vincy, le 29 juin 2008

football.jpgLe sport le plus populaire du monde, c'est-à-dire le plus joué, le plus regardé à la télévision, générant le plus d’argent, est sans conteste le football, ou soccer aux Etats-Unis. Pas étonnant, qu’il soit aussi très courtisé par le cinéma. Cette année, entre le documentaire (raté) de Kusturica sur Maradona et le (très beau) film de Walter Salles (Linha de Passe) où l’un des frères se rêve footballer dans la patrie du ballon rond, le festival de Cannes introduisait l’Euro de football. Au détour d’une scène ou au cœur du film, un match de foot défie l’imaginaires des cinéastes et nargue les chef op’ : la télévision, avec sa multitude de caméra et sa prise de vue en direct se sait imbattable en matière d’adrénaline.

Aussi le cinéma préfère en faire un prétexte pour des initiations individuelles ou des drames sociaux. De Goal (trilogie raté à la gloire d’une nouvelle star du foot) à des films sur la violence dans les stades, du récent Affaire de famille (avec Grenoble en vice-champion de France !) des comédies (l’absurde Didier, le populo Trois zéros), la fiction explorent tous les recoins de ce sport. On répertorie quelques 200 films sur le sujet, et autant de documentaires (notamment Zidane en France, Libero en Allemagne, Pelé au Brésil). Les cinémas anglais, italien et allemand n’ont pas ménagé leur inspiration autour du sujet. Grandes nations de foot, comme le Brésil, elles aiment glisser un extrait radio, télé ou même une séquence sur la pelouse.

Cependant, on prend rarement son pied avec les films « de foot ». Depuis plus de cent ans, des équipes fictives s’affrontent avec plus ou moins de bonheur. Il faut signaler qu’hormis Loach, peu de grands auteurs ont mis leur crampon. Il faut attendre les années 70 pour voir des films de haute tenue. Jean-Jacques Annaud donne son Coup de tête en 1979, avec un scénario de Francis Veber, et Patrick Dewaere en ailier vedette. Deux ans plus tard, John Huston signe A nous la victoire (avec Caine, Stallone, Von Sydow, Pelé et Carole Laure), où le football est un passe-temps de prisonnier de la seconde guerre mondiale où il faut initier un Américain à jouer au ballon… En 1984, Jean-Piere Mocky, dans sa période faste, clame A mort l’arbitre, avec là encore Carole Laure et surtout le duo Mitchell-Serrault. Véritable critique à charge du milieu, le film est sans doute celui qui révèle les plus bas instincts réveillés par le sport.

Cinq films contemporains méritent les éloges :  les britanniques My Name is Joe (équipe amateure de Glasgow) et Looking for Eric par le grand fan Ken Loach et Joue-la comme Bekham (ascension d’une jeune footballeuse  sur fond de querelles de tradition, révélant au passage Keira Knightley) ; et les asiatiques Shaolin Soccer (Stephen Chow en super-man du but, délirant) et La coupe (film bhoutanais sur l’obsession de jeunes moines bouddhistes pour voir le match France Brésil de 1998 en direct).

En l’absence d’Hollywood dans la compétition, difficile de faire mieux. Les studios américains ont commencé, cependant, à filmer le foot pour deux raisons : le sport est populaire dans le monde et notamment chez tous les immigrés latino-américains, africains et européens ; il plaît aux mères de familles américaines par son aspect non –dangereux.

On finira sur deux petites perles. Un court métrage signé Tati sur le club de foot de Bastia (Forza Bastia 78) lors d’une finale de coupe d’Europe. Et dans Le petit monde de Don Camillo (1952), le foot divise et unit les frères ennemis Peppone et Don Camillo. Mais aucun chef d’œuvre, comme pour la boxe…