Michael Lonsdale, un homme et ses dieux (1931-2020)

Posté par vincy, le 21 septembre 2020

Michael Lonsdale, né le 24 mai 1931, s'est éteint le 21 septembre 2020, à l'âge de 89 ans. Le comédien, auteur et lecteur laisse une riche filmographie de cinéma, aussi éclectique qu'insondable. Ce fervent catholique avait deux religions: sa foi et son jeu. Sur sa foi, il aura écrit une vingtaine de livres, en plus d'un engagement constant, médiatique comme professionnel. Il a reçu les derniers sacrements, à défaut d'avoir été sacré par sa profession (un modeste César du meilleur second-rôle, un prix Lumière).

A l'affiche au théâtre de 1955 à 2017, s'amusant avec un répertoire divers, et souvent moderne, de ses amis Pérec et Duras à Beckett, Handke, Puig et Albee, Lonsdale aimait transmettre les mots avec sa voix lente et son physique de bourgeois, sa diction parfaite et son allure d'anglais provincial.

Un héros très discret

Cette voix n'était pas son seul atout. Il avait aussi les douleurs enfouies qu'il savait rendre palpables. Une enfance ballotée, un accident de voiture qui aurait pu être dramatique, un amour inconsolable (pour Delphine Seyrig). Tel un homme d'église, il fut un célibataire endurci, dédiant sa vie à son métier et à ses croyances, deux passions pour remplir cette solitude existentielle.

Michael Lonsdale pouvait ainsi tout jouer: le vilain et le sage, le candide et le cynique, le pervers et le calme, l'inquiétant et l'intriguant. Il lui suffisait de varier légèrement la tonalité de son regard, les modulations de sa voix, cassante ou douce. Son corps en apparence immobile faisait le reste. Le mouvement était avant tout facial, oral, mais certainement pas charnel ou corporel. Une économie de moyens qui lui permettait subtilement d'être lui tout en étant un autre, d'être crédible en toutes circonstances.

Sur le grand écran, il a aligné les grands noms, les gros succès, les navets, les audaces et les jeunes talents. Logiquement, il fut de nombreuses fois, père, curé, prêtre, pasteur... mais évidemment, il fut aussi commissaire, détective, inspecteur, avocat, ministre, professeur, magistrat, juge, banquier, médecin... Un notable discret, un homme de manigances ou un révélateur de secrets.

Fidèle à Mocky et Duras

Depuis ses débuts en 1956, il aura traîné sa silhouette dans un cinéma sans frontières et sans étiquettes, curieux de tout, peu soucieux d'une carrière cohérente, tout en restant ambitieux dans certains choix. Michael Lonsdale apparaît d'abord chez Michel Deville et Gérard Oury, chez l'ami Jean-Pierre Mocky aussi, chez Darry Cowl comme chez Marin Karmitz. Son premier grand film, il le doit quand même à Orson Welles, en prêtre dans Le procès en 1962.

Cinq ans plus tard, c'est surtout François Truffaut qui lui offre son premier beau rôle, dans La Mariée était en noir, avant de le réengager dans Baisers volés. Il brouille les pistes en acceptant d'être un savant dans Hibernatus face à Louis de Funès, puis en s'invitant chez Jean-Luc Godard dans British Sounds et Jacques Rivette dans Out 1. Michael Lonsdale est insaisissable, et marquera l'inconscient des cinéphiles à travers une myriade de personnages dans des récits "trans-genres".

James Bond, Belmondo et Delon

Il est aussi devenu incontournable dans les années 1970: entre deux Mocky, il tourne Le Souffle au cœur de Louis Malle, India Song de Marguerite Duras, Papa les p'tits bateaux de Nelly Kaplan, Il était une fois un flic de Georges Lautner, Glissements progressifs du plaisir d’Alain Robbe-Grillet, Stavisky d’Alain Resnais, Le Fantôme de la liberté de Luis Buñuel, Section spéciale de Costa-Gavras... A l'international, fort de sa double culture franco-britannique, il se fait connaître avec le thriller The Day of the Jackal de Fred Zinnemann, des films de Joseph Losey (Une Anglaise romantique, Monsieur Klein), et surtout en méchant Hugo Drax dans Moonraker de Lewis Gilbert, un des James Bond les plus populaires de la franchise.

Cela ne l'empêche pas de rester fidèle à Duras, de fricoter avec Peter Handke ou de s'aventure dans Une sale histoire chez Jean Eustache. Cette ouverture au monde et aux styles perdurera jusqu'à la fin de sa carrière, quitte à passer parfois à côté des grands films de son époque. Lonsdale est au générique de L'Éveillé du pont de l'Alma de Raoul Ruiz comme du Bon Roi Dagobert de Dino Risi, de Billy Ze Kick de Gérard Mordillat comme de Ma vie est un enfer de Josiane Balasko (en archange Gabriel!).

Le nom de la rose et Munich

Dans ces années 1980, on ne retient finalement de lui que sa prestation dans Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, une fois de plus en abbé, certes érudit. L'acteur traverse pourtant le cinéma avec son aura, lui ouvrant les portes du cinéma de James Ivory (Les Vestiges du jour, Jefferson à Paris), de Claude Sautet (Nelly et Monsieur Arnaud), de John Frankenheimer (Ronin), de Bertrand Blier (Les acteurs). Il s'amuse aussi en Balzac dans Mauvais genre de Laurent Bénégui, en Don Luis dans le Don Juan de Jacques Weber, en professeur Stangerson dans Le Mystère de la chambre jaune et Le Parfum de la dame en noir de Bruno Podalydès. On le croise chez Mocky, toujours, mais aussi François Ozon (5x2), Milos Forman (Les Fantômes de Goya), Catherine Breillat (Une vieille maîtresse), Alejandro Amenábar (Agora), Ermanno Olmi (Le village de carton), Ermanno Olmi (Gebo et l'ombre), Bouli Lanners (Les premiers, les derniers) et surtout Steven Spielberg (Munich).

Des hommes, des Dieux, des maîtres

Au crépuscule de sa carrière, Michael Lonsdale s'offre une sublime montée des marches à Cannes avec le personnage (réel) du Frère Luc Dochier, moine assassiné dans un couvent en Algérie. Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois est sans aucun doute le film qui lui ressemble le plus, où il est exactement à sa place. A moins que ce ne soit celui du réalisateur Cédric Rovère, double fantasmé d'Eric Rohmer dans Maestro de Lea Fazer. Il y tisse une belle complicité avec son jeune comédien, entre transmission et amitié, respect et dévouement à son art.

L'acteur avait cofondé un groupe de prière, Magnificat, destiné plus spécialement aux artistes, et a été le parrain d'une promotion de l'Institut catholique d'études supérieures situé à La Roche-sur-Yon, en plus d'être membre de la section « arts et lettres » de l'Académie catholique de France. Sa foi n'était jamais loin de son je et de son jeu. Qu'il soit fidèle à Dieu ou aux hommes, Lonsdale se savait éphémère, cherchant la joie plutôt que la souffrance.

Pierre Lhomme (1930-2019) est mort

Posté par wyzman, le 5 juillet 2019

Le directeur de la photographie Pierre Lhomme s'est éteint hier, jeudi 4 juillet 2019, à l'âge de 89 ans.

Un génie de la photo

Né le 5 avril 1930 à Boulogne-Billancourt, Pierre Lhomme a débuté des études aux Etats-Unis avant d’intégrer l’ENS Louis-Lumière, célèbre école de cinéma parisienne. Il en est sorti diplômé de la section Cinéma en 1953. D’abord assistant réalisateur, il s’est fait remarquer pour son travail sur Le Combat dans l’île d’Alain Cavalier. Un réalisateur qu’il connaissait bien puisque c’est sur le tournage de son film Un Américain que quatre ans plus tôt il faisait ses débuts en tant que directeur de la photographie.

Par la suite, il a enchaîné les collaborations. Quand il ne travaillait pas avec Eric Rohmer (Les Métamorphoses du paysage), il s’encanaillait avec Chris Marker (A bientôt, j’espère, La Solitude du chanteur de fond) ou encore Marguerite Duras (Aurélia Steiner, Le Navire Night). Véritable amoureux du 7e art, il s’est essayé à deux reprises à la réalisation : sur le court métrage Paris, mon copain en 1955 et la décennie suivante sur Le Joli Mai, co-signé avec Chris Marker.

Ses trois dernières décennies, ce sont ses collaborations avec James Ivory (Maurice, Le Divorce) qui faisait l’essentiel de son actualité. Pour rappel, en 1989, il a reçu le César de la meilleure photographie pour Camille Claudel de Bruno Nuytten avant de réitérer l’exploit en 1991 avec Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau. Officier des Arts et des Lettres, Patrice Lhomme était également Chevalier de la Légion d’honneur.

James Ivory écrit pour Alexander Payne

Posté par vincy, le 3 juin 2018

Oscarisé en février pour l'adaptation de Call Me By Your Name, le réalisateur et scénariste James Ivory va écrire l'adaptation d'une nouvelle parue dans The New Yorker il y a cinq ans. Alexander Payne réalisera le film intitulé The Judge's Will.

Ecrite par la romancière et scénariste Ruth Prawer Jhabvala avant sa mort en 2013, cette fiction a pour cadre une relation entre un juge de Delhi, malade, et sa femme venue de Mumbay (Bombay). Les deux ont eu des vies très distinctes malgré leur toit commun. Alors que la mort approche, leur partie d'échecs amoureuse approche de la fin. Le juge veut être certain que sa maîtresse, beaucoup plus jeune, ne sera pas rejetée quand il décèdera.

James Ivory et Ruth Prawer Jhabvala (Booker Prize, Bafta et deux Oscars en poche) ont longtemps collaboré ensemble. Elle lui a écrit quelques un de ses plus beaux films: Howards End, Les vestiges du jour, A Soldier's Daughter Never Cries, Chambre avec vue, les Bostonniennes... soit un total de 23 films en 46 ans!

Alexander Payne a pris une option dès 2014 sur cette histoire. L'histoire sera transposée d'Inde à Chicago.

Le scénario est promis pour la fin de l'année. Fox Searchlight espère pouvoir le sortir pour la fin 2019.

Oscars 2018: La forme de l’eau rafle l’Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur

Posté par vincy, le 5 mars 2018

Jimmy Kimmel a présenté la 90e cérémonie des Oscars. Une soirée qu'il a amorcé avec un prologue très sérieux, rappelant les mouvements activistes récents qui ont ébranlé Hollywood: la montée en puissance des afro-américains, #MeToo, Time'sUp et donc évidemment Harvey Weinstein. C'est donc les Oscars du changement qui ont été célébrés ce soir.  "A tous les rêveurs nous sommes avec vous" disaient Lupita Nyong'o et Kumail Nanjiani Enfin pas tout à fait. Parce que le meilleur gag était évidemment celui qui faisait écho au problème d'enveloppe l'an dernier: par courtoisie, les Oscars ont demandé à Faye Dunaway et Warren Beatty de présenter de nouveau l'Oscar du meilleur film.

Mais malgré toutes ces bonnes intentions, et en l'absence de suspens dans 90% des catégories, ce fut sans aucun doute l'une des soirées les plus ennuyeuses des Oscars en 90 ans! Sans doute à cause de la trop belle qualité des nommés, la concurrence était si rude que les votants ont préféré éparpiller les prix sans distinguer de véritable vainqueur. Une année où trop de bons films ont tué toute idée de razzia. Un peu comme toute la saison des prix qui n'a connu aucun consensus entre les guildes professionnelles, les critiques et le public.

On notera que Frances McDormand entre dans le club très fermé des acteurs/actrices deux fois primés, que Roger A. Deakins a attendu 14 nominations pour être récompensé, que James Ivory a du patienter jusqu'à l'âge de 89 ans pour être le plus vieil oscarisé de l'histoire, que Netflix a reçu son premier Oscar (en documentaire), tout comme le Chili (avec le film en langue étrangère), qu'Alexandre Desplat est le seul français oscarisé dans un palmarès très latino-américain, que les minorités et les femmes n'ont pas été oubliés.

Avec 4 Oscars, soit un peu plus que les autres, La Forme de l'eau repart comme le vrai triomphateur de cette course aux Oscars. C'est aussi le triomphe d'un cinéma fantastique, de genre, et d'un cinéma mexicain, décidément dans son âge d'or.

Governors Awards: Charles Burnett, Owen Roizman, Donald Sutherland et Agnès Varda ; prix spécial pour Carne y Arena (Virtually Present, Physically Invisible), le film en réalité virtuelle de Alejandro G. Inarritu.
MEILLEUR FILM: LA FORME DE L'EAU
Meilleur réalisateur: Guillermo del Toro pour La forme de l'eau
Meilleure actrice: Frances McDormand pour 3 Billboards, les panneaux de la vengeance
Meilleur acteur: Gary Oldman pour Les heures sombres
Meilleur second-rôle féminin: Allison Janney pour Moi, Tonya
Meilleur second-rôle masculin: Sam Rockwell pour 3 Billboards, les panneaux de la vengeance
Meilleur scénario: Jordan Peele pour Get Out
Meilleur scénario (adaptation): James Ivory pour Call Me By Your Name d'après le roman d'André Aciman
Meilleur film en langue étrangère: Une femme fantastique de Sebastian Lelio (Chili)
Meilleur court métrage: The Silent Child de Chris Overton et Rachel Shenton
Meilleur documentaire: Icarus de Bryan Fogel et Dan Cogan
Meilleur court métrage documentaire: Heaven is a Traffic Jam on the 405 de Frank Stiefel
Meilleur film d'animation: Coco de Lee Unkrich et Adrian Molina
Meilleur court métrage d'animation: Dear Basketball de Kobe Bryant et Glen Keane
Meilleure musique: Alexandre Desplat pour La forme de l'eau
Meilleure chanson originale: Remember Me dans Coco
Meilleure photo: Roger A. Deakins (enfin) pour Blade Runner 2049
Meilleur montage: Lee Smith pour Dunkerque
Meilleurs décors: Paul D. Austerberry, Shane Vieau et Jeffrey A. Melvin pour La forme de l'eau
Meilleurs costumes: Mark Bridges pour Phantom Thread
Meilleurs maquillages & coiffures: Kazuhiro Tsuji, David Malinowski et Lucy Sibbick pour Les heures sombres
Meilleurs effets visuels: John Nelson, Gerd Nefzer, Paul Lambert et Richard R. Hoover pour Blade Runner 2049
Meilleur montage son: Alex Gibson et Richard King pour Dunkerque
Meilleur mixage son: Gregg Landaker, Gary A. Rizzo et Mark Weingarten pour Dunkerque

Les Writers Guild Awards snobent les grosses productions

Posté par vincy, le 5 janvier 2018

La Writers Guild of America a rendu son verdict en révélant ses nominations. le premier constat est que les productions les plus importantes (Pentagon Papers, Phantom Thread, Le 15:17 pour Paris, Dunkerque, The Greatest Showman, Tout l'argent du monde) sont complètement absentes. A l'inverse les films indépendants, souvent plébiscités depuis quelques semaines dans les palmarès, sont bien présents, à commencer par Get Out, Call Me By Your Name, La forme de l'eau, Moi Tonya, Lady Bird et The Disaster Artist.

Il est quasiment certains que ces films se retrouveront aux Oscars. Pour la plupart des nommés, c'est une première fois. L'exception est Aaron Sorkin pour Le Grand jeu, qui cumule là sa cinquième nomination (il n'a gagné qu'une fois). Même James Ivory (Call Me By Your Name), pourtant âgé de 89 ans et trois fois nommé aux Oscars en tant que metteur en scène, est cité pour la première fois. Il y a d'autres oublis surprenants comme Three Billboards Outside Ebbing Missouri, The Florida Project et Les heures sombres.

Côté distributeurs, A24 et la Fox sont nommés deux fois.

Scénario original
The Big Sick de Michael Showalter, écrit par Emily V. Gordon et Kumail Nanjiani
Get Out de et écrit par Jordan Peele
Moi, Tonya de Craig Gillespie, écrit par Steven Rogers
Lady Bird de et écrit par Greta Gerwig
La forme de l’eau de Guillermo del Toro, écrit par Guillermo del Toro et Vanessa Taylor

Scénario adapté
Call me by your Name de Luca Guadagnino, écrit par James Ivory, adapté du roman d’André Aciman (Appelle-moi par ton nom)
The Disaster Artist de James Franco, écrit par Scott Neustadter et Michael H. Weber, adapté du livre The Disaster Artist de Greg Sestero et Tom Bissell
Logan de James Mangold, écrit par Scott Frank, James Mangold et Michael Green, basé sur les personnages des comics et films X-Men
Le grand jeu de et écrit par Aaron Sorkin, d’après l'autobiographie de Molly Bloom
Mudbound de Dee Rees, écrit par Virgil Williams et Dee Rees, d'après le roman de Hillary Jordan

Scénario de documentaire
Betting on Zero de et écrit par Theodore Braun
Jane de et écrit par Brett Morgen
No Stone Unturned de et écrit par Alex Gibney
Oklahoma City de et écrit par Barak Goodman

Décès de la star indienne Shashi Kapoor (1938-2017)

Posté par vincy, le 4 décembre 2017

Acteur indien légendaire, Shashi Kapoor est mort à l'âge de 79 ans le 4 décembre à Mumbai. Le plus jeune des fils du comédien Prithviraj Kapoor, frère de Raj Kapoor (une légende), a été une immense star dans son pays dès les années 1960, quand il a obtenu son premier grand rôle dans Dharmputra en 1961. Sa carrière fut prolifique jusqu'à la fin des années 1980.

S'il a été la star de nombreux hits bollywoodiens en langue Hindi, c'est sa longue collaboration avec le duo James Ivory / Ismail Merchant qui l'a fait connaître à l'étranger: The Householder (1963), Shakespeare-Wallah (1965), Bombay Talkie (1970), Chaleur et poussière (1983), qui fut en compétition à Cannes, et In Custody. On l'a aussi vu dans le rôle principal de Sammy et Rosie s'envoie en l'air de Stephen Frears (1987), et en second-rôle dans Les Imposteurs de Nicholas Meyer (1988) et Side Streets de Tony Gerber (1998).

Les fans de Bollywood se souviennent aussi de son duo avec une autre superstar, Amitabh Bachchan. Ensemble ils ont été tête d'affiche de blockbusters locaux comme Deewar, Trishul, et Namal Halaal.

A la fin des années 1970, il s'est lancé dans la production de films d'art et essai, et a même réalisé, en 1991, un long métrage, Ajooba. Avec son épouse, l'actrice britannique Jennifer Kendal, ils ont créé le plus grand théâtre du pays, à Mumbai, le Prithvi Theatre.

Au total, il a tourné dans 160 films. Le Festival de Bombay lui avait remis un prix pour l'ensemble de sa carrière en 2009.

Paul Newman est mort : l’ultime grand saut…

Posté par vincy, le 27 septembre 2008

paulnewman.jpgIl était l'une des plus grandes légendes du cinéma américain. Paul Newman est mort vendredi 26 septembre à l'âge de 83 ans. Son décès était attendu depuis quelques semaines lorsque sa famille avait annoncé que l'acteur avait cessé de se soigner pour son cancer des poumons. Oscarisé pour son rôle dans La couleur de l'argent (de Martin Scorsese, hommage à un autre de ses grands rôles, L'arnaqueur), ce daltonien aux yeux bleus magnifiques avait été nommé neuf fois pour la statuette suprême, et avait reçu, par ailleurs, deux Oscars d'honneur. Il reçut aussi un prix d'interprétation à Cannes en 1958, l'année de sa révélation mondiale. Il donne la réplique à Elizabeth Taylor, entre alcool et impuissance, clamant : "La vérité c’est renoncer à ses rêves et mourir inconnu."

Parmi ses rôles les plus marquants soulignons La chatte sur un toit brûlant, Le gaucher, Exodus, Le rideau déchiré, Butch Cassidy et le Kid, Buffalo Bill et les indiens, Juge et hors-la-loi, L'arnaque, Le verdict... Il a ainsi tourné avec Hitchcock, Altman, Lumet, Penn, Huston. Son cinéaste de prédilection fut George Roy Hill. Récemment, il prêta sa beauté grecque vieillissante aux caméras des frères Coen (Le grand saut), à Sam Mendès (Les sentiers de Perdition) ou encore à James Ivory (Mr & Mrs Bridges). Mais son dernier rôle fut la voix d'une vieille bagnole autrefois célèbre, dans Cars (Pixar).

Newman était aussi réalisateur (De l'influence des rayons gamma... vient de ressortir à Paris), scénariste, producteur, entrepreneur , coureur automobile (2e au 24 heures du Mans) et activiste-pacifiste.

Il avait débuté sur les planches et continuait de jouer et de mettre en scène jusqu'à l'annulation d'une pièce de Steinbeck, pour cause de maladie. C'est là qu'il annonça sa retraite définitive : "Je ne me sens plus capable de travailler au niveau que je souhaite, expliquait-il. Quand on commence à perdre la mémoire, la confiance, sa capacité d'invention, il vaut mieux tout arrêter."

Voir aussi le portrait d'Ecran Noir.