Albert Finney (1936-2019), acteur prodigieux et carrière prestigieuse

Posté par vincy, le 8 février 2019

L'acteur britannique Albert Finney est mort aujourd'hui à l'âge de 92 ans. Son élégance naturelle alliée à un corps robuste et un regard malicieux restent inoubliables. Fils de bookmaker, il a parfois pris des risques. Il avait refusé le rôle de Lawrence d'Arabie. Ce qui ne l'a pas empêché au fil des décennies d'obtenu cinq nominations aux Oscars, de gagner trois Golden Globes (en plus de six nominations), de remporter un BAFTA (et 8 autres nominations) et de tourner durant 50 ans au Royaume Uni comme aux Etats-Unis. Il a notamment été marié avec Jane Wenham, puis Anouk Aimée et enfin Pene Delmage.

En 2000, Steven Soderbergh le remet sur le devant de la scène en lui offrant le rôle masculin principal d'Erin Brokovich, où il joue un avocat-mentor de Julia Robert dans une "class-action" écologique. Soderbergh le réembauche pour Traffic et surtout pour Ocean's Twelve, pour une apparition dans l'épilogue, en père voleur de Catherine Zeta-Jones. Albert Finney jouera ainsi les valeurs ajoutées dans plusieurs productions hollywoodiennes: Une grande année de Ridley Scott, La Vengeance dans la peau de Paul Greengrass (en affreux Dr Hirsh) ou Skyfall de Sam Mendes (en garde-chasse de la propriété familiale de James Bond). Le 007 sera son dernier film de cinéma, il y a 7 ans.

Tim Burton lui offre aussi le rôle de Ed Bloom âgé (jeune, il est incarné par Ewan McGregor) dans Big Fish (et il fera une voix dans Les noces funèbres). Il faut dire que Finney est entouré d'un culte pour les cinéastes de cette génération.

Débutant d'abord au théâtre, aux côtés d'Alan Bates et Peter O'Tool, il joue Shakespeare durant les années 1950. On le considéra souvent comme l'héritier de Laurence Olivier. Il débute sur le grand écran en 1960, dans Samedi soir et dimanche matin de Karel Reisz. Tout au long de sa vie, épris de sa liberté, il refuse des gros cachets ou des responsabilités. L'argent ne l'intéresse pas. En 1962, il est Tom Jones dans le film éponyme de Tony Richardson. Albert Finney est l'acteur emblématique de ce Free Cinema britannique qui s'impose dans le Swinging London. Bad boy sympathique dans ce film culte, il envoute la critique qui le propulse dans le star-système. Avec Tony Richardson, il connaît aussi son plus grand succès théâtral dans les années 1960 en incarnant Martin Luther King dans Luther.

Cette liberté artistique le pousse à n'en faire qu'à sa tête. Il réalise ainsi Charlie Bubbles, autoportrait parodique où l'on croise une jeune Liza Minelli. Il fonde la société de production Memorial Enterprises, qui remporte la Palme d'or avec If..., et lance Stephen Frears avec Gumshoe (avec Finney en acteur), Mike Leigh avec Bleak moments et Tony Scott avec Loving Memory.

Audrey Hepburn et Hercule Poirot

Cela ne l'empêche pas de céder à certaines sirènes. dans les années, 1960, il tourne Voyage à deux, de Stanley Donen, périple ensoleillé et cruel avec Audrey Hepburn (avec qui il a eu une liaison) autour d'un couple. Film de guerre, thriller, comédie, il ne cherche pas à s'installer dans un genre. Il excelle en misanthrope dans le film familial Scrooge. Il campe un légendaire Hercule Poirot dans Le crime de l'Orient-Express de Sidney Lumet (qui le retrouvera pour son ultime film en 2007, le très noir 7h58 ce samedi-là, en doyen familial). Les années 1970 ne sont finalement pas moins riches, même s'il se fait rare, contrairement à Sean Connery ou Michael Caine. Admirable Fouché dans Les Duellistes de Ridley Scott (où il fut payé par une caisse de champagne), il enchaîne des films comme Looker film de SF de Michael Crichton, L'usure du temps d'Alan Parker ou L'habilleur de Peter Yates. On notera surtout sa participation aux œuvres de John Huston, la comédie musicale Annie, et le drame Au-dessous du volcan, où il transcende son personnage de consul solitaire et dépressif.

Les années 1990 peuvent être perçues comme sa traversée du désert au cinéma. Ce serait oublié son passage chez les Coen, en parrain de la mafia irlandaise dans Miller's crossing et surtout deux rôles importants chez Mike Figgis dans The Browning Version en prof homosexuel amer et chez Suri Krishnamma dans Un homme sans importance en chauffeur de bus homosexuel toujours dans "le placard".

les critiques des films d'Albert Finney

Finney tournera un tiers de sa filmographie entre 2000 et 2012, passant de Agnieszka Holland à Michael Apted, en passant par Alan Rudolph. Il a eu pour partenaire Diane Keaton, Jill Clayburgh, Jacqueline Bisset, Julia Roberts. Sur le petit écran il a incarné le pape Jean-Paul II et Winston Churchill. Il a été soldat, docteur, juge, écrivain.

A ne jamais faire trop de concession, à conserver son talent toujours intact, même pour un petit rôle, Albert Finney est resté l'un des acteurs les plus respectés. Son charme et son charisme, son refus d'être acheté par le système et son aspiration à s'en affranchir en ont fait une figure à part dans le cinéma anglo-saxon. Il savait être drôle ou inquiétant, séduisant ou antipathique, sensuel ou monumental. Mais c'est bien son esprit rebelle qui restera : il a refusé tout anoblissement et honneur royal au cours de sa vie, rejetant ainsi le titre de Sir. Pourtant, il a donné de beaux titres de noblesse au métier d'acteur.

Le réalisateur de « True Detective » aux commandes du 25e James Bond

Posté par vincy, le 20 septembre 2018

Il est sorti du chapeau des producteurs de la franchise James Bond. Alors que de nombreux noms circulaient depuis le retrait de Danny Boyle du projet, pour "divergences artistiques", Barbara Broccoli et Michael G. Wilson ont choisi un cinéaste sans doute un peu plus docile.

Cary Joji Fukunaga réalisera donc le 25e épisode de la franchise, avec toujours (et sans doute pour la dernière fois) Daniel Craig dans le rôle de 007. C'est la première fois que le réalisateur d'un James Bond sera américain.

La conséquence de ce choix tardif est le report du tournage, qui devait commencer au début de l'hiver. La production ne débutera finalement que début mars 2019. Aussi, la sortie, programmée pour l'automne 2019 est décalée au 14 février 2020.

Cary Fukunaga, 41 ans, a été révélé en filmant les 8 épisodes de la première saison de True Detective, pour laquelle il a reçu un Emmy Award de la meilleure réalisation. Il vient d'achever la réalisation ds 10 épisodes d'une autre série, Maniac, pour Netflix. Côté long métrage, il a réalisé plusieurs films notables: Sin nombre en 2009, prix du meilleur réalisateur à Sundance et prix spécial du jury à Deauville, Jane Eyre en 2011, avec Mia Wasikowska et Michael Fassbender, Beasts of No Nation en 2015, avec Idris Elba, en compétition à Venise. Il prévoyait de réaliser prochainement The American, biopic sur Leonard Bernstein avec Jake Gyllenhaal.

Burt Reynolds, populaire et séducteur, nous quitte (1936-2018)

Posté par vincy, le 6 septembre 2018

C’est un des acteurs les plus populaires du cinéma américain qui vient de s’éteindre. Burt Reynolds est décédé à Jupiter (ça ne s’invente pas) en Floride ce 6 septembre à l’âge de 82 ans. Il était né le 11 février 1936.

Alors qu’il a été le champion du box office américain dans les années 1970, il n’a été nommé qu’une seule fois aux Oscars, en 1998, pour son rôle secondaire de réalisateur et producteur de film X dans Boogie Nights de Paul Thomas Anderson. Les Golden Globes l’avait sacré en second rôle pour ce même film, après l’avoir nommé deux autres fois pour The Longest Yard en 1974 et pour Starting Over en 1979 (à chaque fois en meilleur acteur de comédie).

Merci Brando

C’est peu dire qu’il fut respecté pour les recettes qu’il accumulait et beaucoup moins pour son talent. Le public ne s’en souciait pas. Il fut cinq fois récompensé par les People’s Choice Award comme acteur favori de l’année. Il a aligné d’énormes cartons en salles : Delivrance, The Longest Yard, Silent Movie, Hooper, The Cannonball run, The Best Little Whorehouse in Texas, avant de voir le public se désintéresser de lui dès 1983.

Une décennie flamboyante pour ce sportif qui rêvait de devenir footballeur professionnel, destin contrarié par une blessure. Il s’oriente vers la police quand, à l’Université, Watson B.Duncan III, professeur de théâtre, croit en son talent et lui offre un rôle dans une pièce.

Parallèlement à une riche décennie en séries télévisées, notamment en incarnant un amérindien dans Gunsmoke, ses premières armes au cinéma sont des films modestes, westerns spaghettis et autres séries B. C’est John Boorman qui l’expose en pleine lumière et fait de lui une star en lui offrant l’un des rôles principaux de Delivrance, aux côtés de Jon Voight. Boorman avait proposé le personnage de Reynolds à Marlon Brando, qui se trouvait trop vieux pour le rôle. Le film étant assez fauché, les comédiens durent faire leurs propres cascades. Et Reynolds y prendra goût pour ses films suivants. Film culte, la brutalité et la sauvagerie de ce « survival » en ont fait l’in des grands classiques du cinéma américain.

L'acteur le plus populaire des seventies

On est en 1972. Sa belle gueule, son corps athlétique (dont il savait s'amuser) font vite des étincelles. Par contraste. Les cinéastes émergents – Scorsese, Coppola, Spielberg… - ont peu d’affinités avec les bourreaux des cœurs. Redford et Newman choisissent essentiellement des grands drames populaires de qualité. Burt Reynolds a cet avantage d’occuper un créneau assez disponible : la comédie et l’aventure. Il tourne pourtant des films très variés, avec quelques grands noms du cinéma. The Longest Yard de Robert Aldrich n’est pas loin d’un film avec Pierre Richard. Aldrich le redirige dans La cité des dangers (Hustle), film noir et sensuel avec Catherine Deneuve. On le voit ensuite chez Peter Bogdanovich (At Long Last Love), Stanley Donen (Lucky Lady), Mel Brooks (Silent Movie), ou encore Alan J. Pakula (Starting Over). De la pure comédie ou de la comédie de mœurs, tout lui va. Il réalise même deux films (Gator, 1976, et la comédie noire The End, 1978).

Son plus gros hit reste Smokey and the Bandit (Cours après moi shérif !) qui eut le droit à deux suites médiocres, sorte d’équipée sauvage et burlesque, un peu crétine, où les « contrebandiers » sont les héros et les shérifs de sombres abrutis. Le film fut la 2e plus grosse recette aux Etats-Unis en 1977, derrière La Guerre des étoiles. Il recruta une fois de plus sa compagne de l’époque, l’actrice oscarisée Sally Field (avec qui il tourna trois autres films).

Le long déclin

Sa réputation de tombeur est accentuée par le choix de ses partenaires féminines, parmi les actrices les plus courtisées d’Hollywood, de Jill Clayburgh à Julie Andrews. Mais il manque tous les grands cinéastes et passe à côté de la mutation d’Hollywood et l’arrivée de l’ère des blockbusters. Le comédien n’a pas encore dit son dernier mot avec les années Reagan. Don Siegel s’essaie à la comédie policière (Rough Cut). En tête d’un casting quatre étoiles, de Roger Moore à Jackie Chan en passant par Farrah Fawcett, il devient pilote de course dans la distrayante Équipée du Cannonball (et sa suite, moins intéressante). Avec Dolly Parton, en mère maquerelle, il joue les shérifs au grand cœur dans La Cage aux poules (The Best Little Whorehouse…), où la chanteuse country inaugure I Will Always Love You. Blake Edwards en fait son Homme à femmes. Et puis de polars en comédies mal écrites (sauf peut-être Scoop, un peu au dessus du lot), sa carrière décline jusqu’à toucher le fond en 1996, avec Demi Moore, dans Striptease qui leurs valent une razzia de Razzie Awards. Il valait un million de dollars par film dans les 70s et 20 ans plus tard on pouvait l’avoir pour 100000$.

L'homme qui a refusé Star Wars et James Bond

Malgré Boogie Nights, qui prouva s’il le fallait, qu’il était un bon comédien, avec une certaine audace, il ne retrouva aucun rôle majeur par la suite, même s’il n’a cessé de travailler (avec Renny Harlin et Mike Figgis, en apparaissant dans des caméos, ou pour le petit écran). On ne voyait en lui qu’une espèce disparue d’un cinéma un peu honteux. On le cantonnait inconsciemment dans le registre des vedettes has-been, avec ou sans moustache (et sur le tard avec barbe). Il a aussi refusé des rôles qui auraient pu donner un tout autre visage à sa carrière comme Tendres passions, qui valu finalement un Oscar à Jack Nicholson. Mais il a aussi refusé Han Solo et James Bond.

Tarantino, épilogue manqué

Burt Reynolds vieillissait pourtant bien. Il avait ouvert un théâtre dans sa ville de Jupiter. Certes, il jouait dans des films qui passent rapidement en salles comme Shadow Fighter, dans le milieu de la boxe, sorti en mars aux USA. Il continuait de tourner. Il a terminé la comédie de Stephen Wallis, Defining Moment, prévue pour Noël. Mais ironiquement, il avait enfin trouvé un grand cinéaste avec Quentin Tarantino qui devait lui offrir un rôle dans Once Upon a Time in Hollywood, aux côtés de DiCaprio et Pitt. Malheureusement, les scènes n'avaient pas été tournées.

Le dernier film où il était à l’affiche était celui d’Adam Rifkin (en salles le 30 mars derniers aux USA). Il incarnait une ancienne star de cinéma qui devait faire face à sa réalité : une gloire déclinante et le temps qui passe. Presque autobiographique ? Ironiquement, ce film s’intitule The Last Movie Star. Personne ne l’a vu. Mais on sent que Burt Reynolds n’a pas fait les choses au hasard pour clore sa longue filmographie. Hormis cet acte manqué avec Tarantino qui aurait couronné une longue carrière à Hollywood.

En attendant James Bond, Daniel Craig tournera le polar de Rian Johnson

Posté par vincy, le 5 septembre 2018

Faute de réalisateur pour le prochain 007 - Yann Demange et le duo Bart Layton/S.J. Clarkson tiendraient la corde - dont le tournage est, pour l'instant confirmé pour cet hiver, Daniel Craig a décidé de ne pas se tourner les pouces. Le comédien s'est engagé sur le prochain film de Rian Johnson, le polar Knives Out.

Le tournage doit avoir lieu en novembre, ce qui permet à Craig d'enchaîner avec le 25e James Bond, s'il a toujours lieu. Pour Johnson, c'est aussi le calendrier idéal avant qu'il ne retourne à Star Wars, puisqu'il a été confirmé pour achever la nouvelle trilogie.

Daniel Craig interprétera un détective dans ce scénario écrit par Rian Johnson, réalisateur de Star Wars, épisode VIII, Looper et Une arnaque presque parfaite. Récemment, il a été à l'affiche de Logan Lucky de Steven Soderbergh et de Kings de Deniz Gamze Ergüven. On l'attend aussi dans la série "Purity".

Universal met la main sur James Bond

Posté par redaction, le 25 mai 2018

daniel craig james bond 007 spectre

C'est un petit séisme à Hollywood. Sony a perdu les droits de distribution internationaux de James Bond au profit de Universal. Pour Sony, c'est une grosse perte. Les deux derniers films avec 007 sont deux de ses 15 plus grosses recettes. Skyfall avait rapporté 16% de ses recettes annuelles en Amérique du nord et Spectre avait généré 20% des recettes nord-américaines du studio l'année de sa sortie.

Si Sony n'est pas dépourvu en franchises (Jumanji, Spider-Man, Men in Black), il n'empêche que ça déstabilisera ses recettes à venir. Equalizer, Millenium, les reboots de Drôles de dames et de Men in Black, ... rien ne se compare à un James Bond, hormis Spider-Man. Rappelons quand même que Sony a récupéré le prochain film de Quentin Tarantino, au programme de l'été 2019.

Pour Universal, c'est en revanche un très beau coup. Le studio de Jurassic World, de Moi Moche et méchant et autres Minions, de Fast & Furious, et de Jason Bourne, c'est la garantie de compenser l'absence de super-héros à son catalogue. Le studio récupère aussi la distribution vidéo de la saga.

Le 25e James Bond, avec de nouveau Daniel Craig en espion de sa majesté, sera réalisé par Danny Boyle et écrit par John Hodge. Le tournage débutera le 3 décembre. MGM, qui continue de détenir les droits numériques et télévisuels de la franchise, a prévu la sortie du film en Amérique du nord le 8 novembre 2019 et Universal sortira le film dès le 25 octobre 2019 au Royaume Uni, et sans doute dans la foulée dans le reste de l'Europe.

Universal distribuera aussi le prochain film de Danny Boyle, une comédie signée Richard Curtis, avec Lily James, Ana de Armas, Kate McKinnon, Lamorne Morris, Joel Fry et Ed Sheeran. La sortie est prévue pour le 13 septembre 2019. Quelques semaines avant le James Bond.

Face à 007, il y aura quand même du lourd en salles: Wonder Woman 2 (fin octobre), Mort sur le Nil, la suite de la Reine des Neiges et une adaptation d'un Disney en prises de vues réelles, le dessin animé sur Sonic, un Marvel et sans doute le nouveau Terminator. On se doute que Universal, qui avait prévu la sortie d'une comédie produite par Will Packer décalera celle-ci.

James Bond a changé plusieurs fois de distributeur au cours de ses 55 ans d'existence: United Artist (1963-1989), MGM (1981-2002), Sony (2006-2015). Sous la bannière Sony, les recettes ont explosé avec, en quatre films, un box office total de 3,2 milliards de $ dans le monde.

Lewis Gilbert (1920-2018): You Only Live Once

Posté par vincy, le 28 février 2018

Presque centenaire. Lewis Gilbert, réalisateur, scénariste, producteur et acteur britannique, né le 6 mars 1920, est mort le 23 février à l'âge de 97 ans. Réalisateur prolifique qui a commencé en filmant des documentaires durant la seconde guerre mondiale pour la Royal Air Force, Lewis Gilbert s'est surtout fait connaître en réalisant trois James Bond: On ne vit que deux fois (avec Sean Connery), L'espion qui m'aimait et Moonraker (avec Roger Moore).

Mais le cinéaste a aussi été l'auteur d'Alfie le dragueur avec Michael Caine, nommé à l'Oscar et au Golden Globe du meilleur film et prix spécial du jury à Cannes en 1966. Il a prouvé un talent polyvalent avec différents genres, du film de guerre au policier en passant par le drame. On lui doit Visa pour Hong Kong (avec Orson Welles), Coulez le Bismark!, Un si bel été (avec Danielle Darrieux), La septième aube (avec Capucine), Les derniers aventuriers (avec Charles Aznavour), immense coprod internationale, ou encore L'éducation de Rita, qui le vit triompher aux Baftas avec le prix du meilleur films (en plus de deux Golden Globes pour les acteurs Michael Caine et Julie Walters).

Au total, il a réalisé une quarantaine de films entre 1945 et le début des années 2000, avec des acteurs aussi réputés que Kenneth More, William Holden, Dick Bogarde, Ernest Borgnine, Candice Bergen, Olivie de Havilland ou Michael York.

Fils de la balle (ses parents travaillaient dans le music-hall) et lui même acteur quand il était enfant, Lewis Gilbert a connu de nombreux succès au box office, grâce à une mise en scène efficace et des sujets dramatiques intenses. Il a appris son méteir en étant documentariste et assistant réalisateur d'Alfred Hitchcock (La taverne de la Jamaïque).

Lui qui a connu le succès et les cérémonies d'Oscars s'étonnait encore, avec une joie non dissimulée, de voir que certains de ses films continuaient de plaire au public, des décennies plus tard.

James Bond 25: Danny Boyle s’invite dans la liste des réalisateurs potentiels

Posté par vincy, le 23 février 2018

Le tournage du prochain James Bond ne commencera pas avant quelques mois. Aussi il faut bien lâcher de temps en temps quelques informations afin de faire monter le buzz. On sait désormais que Daniel Craig retrouvera le costard de 007 pour la dernière fois. Désormais c'est le choix du réalisateur qui succèdera à Sam Mendes qui fait l'objet de spéculations. Selon Variety, Danny Boyle serait en haut de la liste.

Le réalisateur oscarisé de Slumdog Millionaire a souvent affirmé, comme beaucoup d'autres, qu'il rêvait de filmer un James Bond. Pour l'instant aucun contrat n'est en cours de signature. D'une part, Danny Boyle se concentre sur sa série Trust et développe un autre projet pour Working Title - un projet qu'il peut facilement reporté en cas de tournage d'un 007. D'autre part, Yann Demange ('71) est toujours sur les rangs, même si sa faible notoriété joue contre lui. A moins que son nouveau film, White Boy Rick, avec Matthew McConaughey et Jennifer Jason Leigh, qui pourrait être à Cannes, ne lui procure une réputation indéniable.

Une chose est certaine, Eon veut un cinéaste qui maîtrise le découpage cut et capable de rafraîchir le style de la franchise.

Danny Boyle présente d'autres avantages. En tant que metteur en scène des cérémonies des Jeux Olympiques de Londres en 2012, il s'était frotté à James Bond en filmant Daniel Craig venant chercher la Reine d'Angleterre pour qu'elle accède au stade par hélicoptère. Avec le scé,ariste John Hodge, son partenaire d'écriture sur ses premiers films, il rédige un script autour de l'espion de sa majesté. Autrement dit, si le scénario plaît aux producteurs, ce sera le 25e James Bond par Danny Boyle. Sinon, on reprendra Neal Purvis et Robert Wade pour écrire les suites de 007, M, Q & co et Yann Demange pourrait être le Plan B.

Reste toujours en suspens les hypothèses qui couraient cet été mais pour cela, il faudra bousculer le planning de Denis Villeneuve ou celui de David Mackenzie.

Ce que l’on sait de James Bond 25

Posté par vincy, le 30 juillet 2017

daniel craig james bond 007 spectre

Le 25e James Bond a été confirmé cette semaine. Faisons un point sur ce que l'on sait de cet épisode très attendu.

La date. Eon et MGM, les deux producteurs de la franchise, ont réservé le créneau américain du 8 novembre 2019 pour la sortie du nouvel épisode. James Bond devra donc ferrailler contre un film Warner/DC Comics inconnu (1er novembre), une adaptation d'un Disney en prises de vues réelles (le même jour que lui), puis dans les semaines qui suivent sa sortie une comédie de Noël avec Melissa McCarthy (Margie Claus, 15 novembre), un Marvel de la Fox (X-Men ou 4 Fantastiques) le 22 novembre, la suite de la Reine des Neiges (27 novembre) et enfin Wonder Woman 2 (13 décembre).

L'acteur. Malgré tout, Daniel Craig rempilera. Il avait signé pour 4 films. Ce sera sans doute son dernier, définitivement (pour cause d'âge et de lassitude pour l'acteur). Sans compter qu'il coûte de plus en plus cher : grâce à lui, les box office des 007 ont explosé, ce qui l'amène à renégocier à la hausse chacun de ses contrats. Les producteurs ont laissé à Craig un peu de répit pour qu'il retrouve la foi. Il a enchaîné les tournages (Logan Lucky et Kings sont prêts à sortir en salles) et se prépare à tourner dans deux séries Comrade Detective et Purity. Une fois ces deux derniers contrats achevés, il pourra endosser de nouveau son smoking d'agent de sa Majesté, pour un tournage qui devrait s'étaler de mi-2018 à début 2019. Il n'a aucun autre projet en cours, ce qui conforte son retour à la tête du 25e James Bond.

Jamais plus jamais pour Daniel Craig?

Le réalisateur. Plusieurs noms apparaissent dans la short-list pour remplacer Sam Mendès qui ne rempilera pas. Les producteurs sont focalisés sur ce poste primordial pour la franchise. Désormais, avoir un cinéaste qui a son ton, son style, son univers est une priorité. En tête, Yann Demange. Ce qui serait une agréable surprise. Le réalisateur, né à Paris, de l'excellent '71 et de White Boy Rick (qui doit sortir en janvier 2018) maîtrise aussi bien l'action que le drame. Selon la presse professionnelle américaine, il est clairement le favori dans une liste de finalistes qui comprend Denis Villeneuve (Premier contact, Blade Runner 2049) et David Mackenzie (Les poings contre les murs, Comancheria). Villeneuve a cependant un problème de calendrier avec la préparation du reboot de Dune. Quant à Mackenzie, il a trois projets en pré-production: deux téléfilms, Damnation et Gemstone, en plus de son prochain film, Outlaw King, avec Chris Pine et Aaron Taylor-Johnson. Une autre possibilité est de confier la caméra à Christopher Nolan, qui s'est dit intéressé. Mais celle-ci est hautement improbable tant Eon productions veut garder le contrôle artistique de la série.

Le distributeur. Le contrat avec Sony, qui a fait un formidable boulot depuis des années vu le box office des années 2000 de l'espion britannique, est arrivé à son terme. Tous les studios en rêvent. Apparemment, c'est la Warner qui tient la corde face à Sony, la Fox et Universal. Nolan peut donc espérer un jour réaliser un James Bond si c'est Warner Bros emporte le morceau, qui s'ajouterait à ses franchises DC Comics, Harry Potter, Godzilla et Lego. En revanche, ce serait un coup très dur pour Sony, qui n'aurait plus que Spider-Man pour rassurer les actionnaires sur ses sorties à venir.

Les scénaristes. C'est d'eux que naîtra le prochain pitch - intrigue, méchant, pays visités, ... - et qui déterminera le casting. Pour un épisode anniversaire, il va falloir déployer les grands moyens (jusqu'au choix de la chanson: il faut une star catégorie A). Neal Purvis et Robert Wade vont donc assurer la continuité et anticiper la défection de Daniel Craig. Ils ont écrit Casino Royale, Quantum of Solace, Skyfall et Spectre, où l'on revenait aux origines de 007 et où l'on passait le relais de Judi Dench à Ralph Fiennes pour M. Il faudra aussi savoir ce qu'il advient du personnage incarné par Léa Seydoux, qui partait aux bras de Daniel Craig, à la fin de Spectre. Enfin, quid de Christoph Waltz, premier méchant à ne pas être tué à la fin d'un épisode. D'un point de vue scénaristique, ce James Bond pourrait être le plus singulier... Les paris sont ouverts.

Le plus dandy des James Bond, Roger Moore, tire sa révérence (1927-2017)

Posté par vincy, le 23 mai 2017

Sept fois 007, Sir Roger Moore est décédé ce mardi 23 mai à l'âge de 89 ans, en suite, des suites d'un cancer. Le James Bond le plus nonchalant et gentleman, n'a pas pu échappé à la mort cette fois-ci. A 5 ans, une pneumonie avait failli l'emporter. Dans les années 1990, il avait du soigner un cancer de la prostate. En 2003, il s'était écroulé sur une scène new-yorkaise, victime d'un arrêt cardiaque. "Il me semble que je me suis évanoui" avait-il expliqué par la suite.

De tous les acteurs ayant incarné l'espion de Ian Fleming, Roger Moore avait été le plus prolifique, en tournant sept films de la franchise. Ce qui avait passablement bousillé sa carrière. De 1973 à 1985, 007 avait eu une emprise sur lui bien trop importante pour que d'autres cinéastes lui proposent d'autres rôles consistants. Contrairement à Sean Connery, Moore s'est laissé emprisonner par le cachet mirobolant et un certain confort. Trop beau en 1962 et recalé pour Dr. No, il est devenu trop vieux sur la fin pour jouer les héros. Il avait déjà 45 ans quand il a succédé à Sean Connery. Nabab, il rechignait à faire le moindre effort sportif, abusant des doublures même pour des courses à pieds.

Il a su insuffler un charme très british, une forme de dandysme au personnage. Cet humour distillé dans des 007 inégaux, du Moonraker voguant sur la vague Star Wars au burlesque Octopussy en passant par le très sobre Homme au pistolet d'or, aura malgré tout permis à 007 de résister aux blockbusters américains qui commençaient à envahir les salles.

Roger Moore a surtout été une star du petit écran: éternel The Saint qui l'a rendu mondialement célèbre dans les années 60, puis compère de Tony Curtis dans Amicalement Vôtre au début des années 70, il était la quintessence du beau mâle aristocratique britannique, désinvolte et dragueur. Playboy, il l'était aussi dans la vie. Il avait aussi essayer la réalisation en tournant des épisodes des deux séries.

Une carrière de remplaçant

Outre James Bond et la télévision, la carrière de Roger Moore au cinéma n'a pas beaucoup croisé de grands cinéastes. Plutôt abonné aux comédies, films de guerre ou thrillers de deuxième catégorie, signalons pour la postérité: La Seconde Mort d'Harold Pelham (The Man who Haunted Himself) de Basil Dearden, Les Oies sauvages (The wild geese) d'Andrew V. McLaglen, Bons baisers d'Athènes (Escape to Athena) de George Pan Cosmatos, L'Équipée du Cannonball (The Cannonball Run) de Hal Needham, ou encore L'Héritier de la panthère rose (Curse of the Pink Panther) de Blake Edwards. Il se souciait peu de de la qualité des scénarios et dépréciait souvent ses personnages, considérant même des situations de 007 comme ridicules.

Star mondiale maniant l'humour anglais avec brio, conservateur dans l'âme, évadé fiscal notoire, il était philosophe: "Si je conservais toutes les mauvaises critiques sur moi, il me faudrait deux maisons" confiait-il. Mais il était assez fier d'être une star, et pour lui une star c'était un acteur dont on pouvait épeler le nom à Vladivostok.

Né le 14 octobre 1927, d'un père policier et d'une mère au foyer, officier militaire, il a débuté en figurant en 1944 dans César et Cléopâtre, avec Vivien Leigh. Il s'inscrit ensuite à la Royal Academy of Dramatic Art et tient son premier succès avec la série Ivanhoé dans les années 1950.

Selon lui, son plus grand rôle était celui d'ambassadeur itinérant de l'Unicef pour le Fonds pour l'enfance des Nations unies, où il succéda à Audrey Hepburn. "Dresser le sourcil pour Bond était une chose mais sensibiliser l'opinion pour la cause des enfants est beaucoup plus important" disait-il en 2003.

Pierce Brosnan ne suffit plus

Posté par wyzman, le 16 novembre 2016

L'heure est grave. Non, on ne parle pas de Donald Trump ou de la sortie des Animaux fantastiques mais bien de l'ancien James Bond Pierce Brosnan. Son film I.T. vient de sortir en e-cinéma et semble cartonner, mais il n'en va pas de même pour sa carrière. Explications.

Échecs, fours, désastres

Nous pourrions passer un moment à évoquer ce nouveau film, I.T., mais ce ne serait pas pertinent. Comme la plupart des projet dans lesquels l'acteur de 63 ans s'embarque désormais, le résultat n'est pas à la hauteur de nos attentes. Pire, on en vient à se demander pourquoi l'on continue à espérer. Dans I.T., Pierce Brosnan incarne tout de même un PDG de compagnie innovante type Apple qui se retrouve harcelé par un informaticien un brin pervers. Intéressant sur le papier, ce thriller est hautement dispensable. Malheureusement, il en va de même pour la quasi-totalité des films qui incluent Pierce Brosnan depuis 2011…

A l'exception du Dernier Pub avant la fin du monde et No Escape, cet Irlandais pure souche n'est plus en mesure de nous mettre dans tous nos états. Et c'est un drame. Car outre 4 bons James Bond (GoldenEye, Demain ne meurt jamais, Le monde ne suffit pas, Meurs un autre jour), Pierce Brosnan a fait de belles choses. On pense bien évidemment à Madame Doubtfire, Mars Attacks!, L'Affaire Thomas Crown et Mamma Mia! Des films qui, outre leur belle carrière au box office mondial, ont assis son statut de superstar européenne. D'ailleurs, le petit Pierce va recevoir un prix pour sa contribution au cinéma mondial aux prochains European Film Awards. Mais plus le temps passe, plus l'on vient à se dire que ces beaux jours sont derrière lui. Beaucoup de ses films ne sortent même plus en salles en France. A moins que…

Un retour en grâce prévu pour 2017 ?

D'un ennui mortel dans November Man et Survivor, l'ancien 007 a fait le choix, comme beaucoup d'autres, de se tourner vers la télévision. Et en bons sériephiles que nous sommes, nous n'allons pas nous plaindre. En 2017, il devrait ainsi crever le petit écran dans The Son, une mini-série diffusée sur la chaîne cablée AMC (Mad Men, Breaking Bad, The Walking Dead). Adaptation du roman éponyme de Philipp Meyer, The Son raconte les péripéties de trois générations d'une famille texane, de 1850 à nos jours.

Présentée comme un drama familial sur fond de western, The Son pourrait faire de l'ombre à Westworld, le nouveau hit de HBO (Game of Thrones) et devenir par la même occasion l'Eldorado de Pierce Brosnan. A condition qu'il accepte de se lancer à fond dans ce projet et d'abandonner les pistolets et ses tics corporels devenus outranciers. Mais en attendant de connaître la date de lancement de The Son, c'est avec beaucoup de regret que l'on vous conseille de faire l'impasse sur ses prochains films… Vous ne direz pas que l'on ne vous avait pas prévenus !