« French touch »: 10 films français qui aiment la musique

Posté par kristofy, le 24 novembre 2014

Avec Eden à l'affiche qui revient sur près de vingt ans de musique électronique, la fameuse « French Touch » musicale, à travers la vie d'un DJ, c’est l’occasion de (re)voir des films (mé)connus où la musique y est autant présente qu’un personnage principal.

L’occasion de constater que la musique en tant que phénomène de société avec ses rites et ses personnages a été trop rarement un sujet de film en France. Bien évidemment notre cinéma produit des biopics sur nos voix les plus célèbres comme Edith Piaf et La Môme (d’ailleurs Marion Cotillard était déjà devenue chanteuse dans Les jolies choses), Serge Gainsbourg et Gainsbourg vie héroïque, Claude François et Cloclo, et prochainement Dalida (avec Nadia Farès dirigée par Lisa Azuelos). Certes, la chanson de variété arrive dans 8 femmes, un voyou découvre le piano dans De battre mon cœur s’est arrêté, on joue au sosie d’une vedette dans Podium, mais la musique a très rarement le premier rôle.

10 films français qui aiment la musique :

Cléo de 5 à 7 de Agnès Varda : Cléo est une jeune chanteuse qui craint d'être atteinte d'un cancer, le film la suit dans son errance avant d’aller chercher le résultat d’un examen médical, durant presque deux heures presque en temps réel. 4 chansons du film ont été écrites par Agnès Varda et mises en musique par le compositeur Michel Legrand, qui y fait également l'acteur.

Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy : C’est la Palme d’or du Festival de Cannes en 1964. Les dialogues en chanson sont de Jacques Demy mises en musique par (toujours) Michel Legrand. On y entend peu la véritable voix des acteurs principaux (Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo,...) qui sont doublées par de véritables chanteurs. Le film est entièrement chanté, en-chanté même selon Demy, et témoigne de l’époque du début des années 60 avec les situations conflictuelles d’un jeune homme qui a dû partir faire la guerre en Algérie et une jeune-fille enceinte avant d’être mariée… A noter que Catherine Deneuve s’impose là comme une actrice de premier plan, et que bien plus tard, elle chantera et dansera de nouveau dans un autre film musical qui gagnera une autre palme d’or : Dancer in the dark de Lars Von Trier.

Désordre de Olivier Assayas : Le premier long-métrage d'Assayas (récompensé au festival de Venise en 1986) est aussi son film le plus imprégné de musique. Les jeunes membres d’un groupe de rock pénètrent par effraction dans un magasin pour voler des instruments mais ils provoquent la mort du gérant. En même temps que les personnages grandissent et deviennent adultes, on assiste à la fin de leur passion de jouer ensemble. Olivier Assayas parvient à capter l’esprit des années 80 en pleine mutation musicale, et on peut y voir le chanteur Etienne Daho, symbole de la nouvelle pop française de l'époque.

On connaît la chanson de Alain Resnais : Le scénario est l’œuvre du couple Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, également acteurs dans le film en compagnie de la bande habituelle de Resnais : Sabine Azéma, André Dussollier, Pierre Arditi, Lambert Wilson… L’histoire de différents couples qui se cherchent alterne entre dialogues de fiction et dialogues chantés en play-back. Ils reprennent les refrains les plus populaires de la chanson française. Les paroles les plus connues d'Aznavour, Dutronc, Gall, Sardou, Bécaud, Bashung, Sheila, Bashung, Souchon, Gainsbourg, Hallyday deviennent donc les dialogues des acteurs. Le film a gagné plusieurs César: meilleur film, meilleur scénario, meilleur acteur, meilleur acteur dans un second-rôle, meilleure actrice dans un second-rôle, meilleur montage, meilleur son ; cette compilation de tubes a fait un carton.

Héroines de Gérard Krawczyk : C’est devenu un film culte surtout parce qu’il est devenu quasiment introuvable en vidéo, mais le revoir aujourd’hui montre surtout ses imperfections. Jeanne compose à la guitare et chante avec sensibilité et Johanna l'accompagne. Mais les circonstances font qu’elles ne peuvent se présenter en tant que duo à un concours de talents. C’est la belle extravertie Johanna qui sera sur scène tandis que en coulisse c’est Jeanne qui chante vraiment. Enregistrement d’un disque, passage à la télévision, tournées de concert, et toujours Johanna dans la lumière en tant que starlette alors qu'elle fait semblant de chanter en playback. Leur amitié va devenir de plus en plus fragile au fur et à mesure que Johanna se prend au jeu de la célébrité tandis que leur entourage fera tour pour cacher le secret de leur imposture… On est en 1997 bien avant le phénomène de télé-réalité, et voici un film qui préfigure le star-system people des années 2000. La vedette c’est Virginie Ledoyen et dans l’ombre une véritable chanteuse Maïdi Roth. À noter un petit rôle pour le chanteur Serge Reggiani.

Jeanne et le Garçon formidable de Olivier Ducastel et Jacques Martineau : Depuis une trentaine d’années et Jacques Demy, il n’y avait plus eu de film en forme de comédie musicale, l’acteur ici est d’ailleurs son fils Mathieu Demy , face à Virginie Ledoyen, décidément inspirée quand elle joue les chanteuses (ici en playback doublée par une autre, elle chantera plus tard réellement dans 8 femmes de François Ozon). L’histoire est celle de Jeanne qui rencontre Olivier, ils s’aiment mais lui est séropositif… Le film dramatique est traversé de multiples scènes chorégraphiées et chantées, tout en abordant la maladie du Sida et les manifestations de l’association Act-up.

Foon de Les Quiches : Les Quiches sont une bande de 5 actrices et 3 acteurs qui faisaient tous ensembles des courts-métrages et des sketchs. Une parodie de la comédie musicale West side story les amènent à ce long-métrage écrit à 8 et co-réalisé à 4. Être foon ou pas foon, that is the question, les dialogues et chansons du film ont pour originalité d’être en franglais avec de nombreuses expression english. Foon est une comédie délirante qui parodie les codes des films américains de lycées avec en ligne de mire le fameux bal de promo de fin d’année et de nombreux numéros dansés et chantés. Le succès n’a pas été au rendez-vous au ciném,a malheureusement pour eux. A noter que depuis une actrice est devenue chanteuse du duo Brigitte, que le compositeur des musiques du film est aujourd’hui derrière le groupe Lilly Wood and the The Prick, et que l'un des réalisateurs vient de faire un clip pour la chanteuse Hollysiz

Backstage de Emmanuelle Bercot : Une adolescente est fan d’une célèbre chanteuse, qu’une émission de télé va faire arriver chez elle quelques minutes. La rencontre se passe mal, mais la fan va aller  chez la chanteuse et devenir une proche assistante dans son entourage… La fan c’est la troublante Isild Le Besco et la chanteuse, c’est Emmanuelle Seigner en clone de Mylène Farmer. Le film (sélectionné au festival de Venise) montre la curieuse frontière du phénomène entre une fan et son idole, entre une chanteuse et ses fans, avec une dépendance plutôt nocive. Emmanuelle Seigner, depuis, a enregistré des albums et s'est imposée parmi les chanteuses françaises reconnues.

Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli : Un chanteur de bal populaire, qui se produit ici ou là, rencontre une jeune mère célibataire…, ou comment le titre d’une chanson de Michel Delpech et le chanteur de bal Alain Chanone vont inspirer un film avec Gérard Depardieu et Cécile de France (en compétition au Festival de Cannes). Les scènes de bal font entendre des chansons Julio Iglesias, Sylvie Vartan, Serge Gainsbourg, Daniel Guichard, Dalida, Michel Fugain… avec le pouvoir de rapprocher des cœurs. Un hymne à la variété.

Les chansons d’amour de Christophe Honoré : La plus émouvante association entre Christophe Honoré derrière la caméra et Alex Beaupain à la composition des musiques. Ismaël aime Julie et Alice. Un ménage à trois qui se complique quand Erwan tombe amoureux de Ismaël… Les chansons sont autant de récits de différents troubles amoureux dont elles sont le fil conducteur. Le film (en compétition au festival de Cannes) fait de multiples clins d’œil à ceux de Demy dont Les Parapluies de Cherbourg, évidemment...

Lumière 2013, Jour 1 : Jacques Demy, Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo « again »

Posté par Morgane, le 16 octobre 2013

dominique sanda une chambre en ville

En cette première journée de festival, je passe de Jacques Demy et son film chanté à Jean-Paul Belmondo et son Itinéraire d'un enfant gâté en faisant une pause par la case Jean Seberg avec le documentaire que lui a consacré Anne Andreu, spécialiste ès grandes dames du cinéma.

La journée commence donc sous le ciel gris de Nantes aux côtés des métallos grévistes, en 1955. Dans Une chambre en ville , film de 1982, Jacques Demy dépeint admirablement la rencontre entre ces ouvriers en grève et la petite bourgeoisie nantaise qui se croisent tout d'abord par la petite fenêtre sociale (François loge chez la "baronne" Madame de Langlois incarnée par la sublime Danielle Darrieux) puis par la grande porte de l'amour sous les traits d'un véritable coup de foudre entre François (Richard Berry) et Edith (Dominique Sanda). Jacques Demy rend hommage à l'amour, à la lutte, à la classe prolétarienne à travers ce film unique par sa forme, entièrement chanté, à mi-chemin entre le cinéma et l'opéra populaire. Le film est actuellement en salles dans toute la France.

Pour le présenter, Dominique Sanda, Mathieu Demy, Richard Berry et Jean-François Stévenin étaient présents. Mathieu Demy, fils du réalisateur, nous parle de la restauration des films de son père à laquelle il a activement participé. La restauration d'Une chambre en ville a été rendue possible grâce aux soins de Ciné-Tamaris. Pour Mathieu Demy, il s'agit de l'un des plus beaux de son père.
Dominique Sanda, quant à elle, remercie l'action du Festival Lumière et termine par cette phrase : "J'étais la muse de Jacques Demy sur ce film et j'en suis très fière". Elle présentera quelques heures plus tard le film qui l'a révélée, Une femme douce de Robert Bresson. C'est au tour de Richard Berry et de Jean-François Stévenin de prendre le micro et, tour à tour, de nous raconter diverses anecdotes du tournage. Richard Berry commence par nous parler de ses polos. En effet, pour ce film, Jacques Demy voulait absolument qu'il porte des polos de couleurs très vives mais Rosalie Varda, la costumière, n'en trouvait aucun dans le commerce. Elle a donc dû les tricoter elle-même. Il est ravi par ailleurs de la restauration qui fait ressortir toutes ces belles couleurs. Jean-François Stévenin revient sur la scène de l'affrontement entre les CRS et les grévistes. Les figurants qui jouaient les CRS prenaient leur rôle tellement à coeur qu'il en est ressorti avec six points de suture. Et en effet, dans le film, dans les scènes qui ont été tournées après celle-ci, on aperçoit ces quelques points de suture sur son front! Richard Berry revient également sur la difficulté d'être complètement synchrone car, toutes les chansons étant enregistrées en amont, les acteurs intervenaient en playback.

Dernière  anecdote, très bien reçu par la critique, le film, sortant en même temps que l'As des as avec Belmondo, fut un échec commercial. Les critiques se sont alors cotisés pour offrir une page dans Le Monde regroupant toutes les bonnes critiques du film. Toujours est-il qu'aujourd'hui la salle était comble et le succès au rendez-vous.

anne andreuÀ l'Institut Lumière, là où le cinéma a vu le jour, partons découvrir Éternelle Jean Seberg, documentaire consacré à l'actrice d'À bout de souffle et réalisé par Anne Andreu (photo). En 50 minutes, la réalisatrice retrace la vie mouvementée de cette actrice engagée sans tomber dans le voyeurisme. Tout en justesse et en retenue, le film évoque les débuts de la très jeune Jean (tout juste 18 ans) aux côtés d'Otto Preminger, qui ne sera pas très tendre avec elle. Révélée ensuite aux côtés de Jean-Paul Belmondo face à la caméra de Jean-Luc Godard dans À bout de souffle, sa vie tourne de plateaux en plateaux, de mariages (celui avec Romain Gary dont naîtra Diego Gary) en amants (dont Clint Eastwood entre autres), d'engagement politique très fort auprès du mouvement des Blacks Panthers pour finalement sombrer dans la tourmente, pousser dans ses retranchements par le FBI qui souhaitait la "neutraliser". Elle se donne la mort le 30 août 1979 alors que sa vie croise le chemin de la folie de son personnage Lilith qu'elle avait incarnée en 1964.

Plus personne pour crier sur les Champs-Elysées "International Herald Tribune", qui d'ailleurs vient de changer de nom cette semaine. Double peine.

Enfin, mes pas me guident à la projection d'Itinéraire d'un enfant gâté. Sans doute l'un des meilleurs films de Claude Lelouch, hanté par cette ritournelle "qui me dira les mots d'amour qui font si bien du mal". Elle me trotte encore dans la tête. Lelouch suit Sam, Bébel magnifique (et césarisé pour ce rôle), durant près de 50 ans. Ses blessures, ses fêlures, sa force, ses amours, ses enfants puis tout à coup cette lassitude qui l'assomme, cette envie forte et profonde de tout plaquer pour un ailleurs. Lequel? Il ne sait pas et s'en fout, juste ce désir fou de repartir à zéro, de se reconstruire seul avec soi, puis avec d'autres qui deviennent peu à peu sa nouvelle famille. Claude Lelouch, présent pour l'occasion, revient sur cette idée de choix et de famille. "On a tous deux familles. Celle que nous donne la biologie et celle que l'on choisit". Sam Lion décide donc de quitter sa famille et va en quelque sorte en choisir une autre en la personne de Richard Anconina, superbe dans son rôle de jeune homme peu sûr de lui, un peu maladroit mais des rêves plein la tête. Claude Lelouch qui fait ses films selon ses humeurs dit-il, ajoute qu'il y a un vécu derrière l'histoire de ce film, lui qui à cette époque se considérait comme un véritable enfant gâté. Richard Anconina prend alors la parole et avoue que "c'est toujours très impressionnant de venir présenter un film 25 ans après sa sortie". Il ajoute que ce film est un de ceux qui vous suit toute votre vie...

Tout cela ensoleille une journée qui se termine sous la pluie, un temps qui donne envie de se réfugier dans les salles obscures... A demain.

Expo, ressorties : Jacques Demy aux Anges

Posté par vincy, le 7 août 2013

100 000 visiteurs se sont rendus à la Cinémathèque française pour visiter « Le Monde enchanté de Jacques Demy », qui a fermé ses portes dimanche dernier. C’est un peu moins que celle de Kubrick en 2006 (140 000 visiteurs), Renoir/Renoir en 2005 (110 000) et trois fois moins que l’exposition record sur Tim Burton (300 000 visiteurs), l’an dernier. C’est néanmoins l’un des plus beaux succès de la Cinémathèque. Le catalogue a également connu un joli succès avec près de 1 500 acheteurs (à 42 € l’ouvrage).

« Ce qui frappe avec une fréquentation multigénérationnelle », témoigne Serge Toubiana, directeur général « c’est le nombre d’enfants venus regarder avec émerveillement les robes de Catherine Deneuve dans Peau d’âne. »

L’engouement pour Jacques Demy ne s’arrête pas là. La ressortie en juin des Parapluies de Cherbourg est toujours en exploitation. Et La baie des anges, ressorti il y a une semaine, a séduit près de 4 000 spectateurs.

Tout Jacques Demy disponible en vidéo à la demande

Posté par vincy, le 15 juillet 2013

Demy est à la mode : l'exposition à la Cinémathèque française touche à sa fin (dernier jour le 4 août), Les parapluies de Cherbourg, version restaurée, es ressorti en salles avec succès en juin... et le 31 juillet, c'est une autre ressortie qui est au programme : La baie des anges (1962).

Pour l'occasion, Ciné-Tamaris, qui détient le catalogue du réalisateur, a signé un accord de partenariat avec mySkreen pour diffuser les films de la société. Une chaîne thématique dédiée entièrement à Demy (mySkreen.com/Demy) est ainsi lancée, regroupant tous les films, archives et actualités autour du cinéaste.

On peut ainsi louer La baie des anges pour 3€99. l'occasion de revivre l'ambiance des casinos et de la riviera de l'époque avec une histoire passionnelle réunissant la sublime Jeanne Moreau, Jeanne Moreau, Claude Mann et Paul Guers.

Un système d'alerte pour être avertis des actualisations et nouveautés a été mis en place pour les abonnés qui le souhaiteront. La société parisienne mySkreen promeut un guide de programmes innovant qui ne référence que l’offre légale. Cette télé personnalisée à la carte et à la demande veut ainsi se développer dans les oeuvres de patrimoine, après avoir explorer plusieurs genres, de l'érotique au fantastique.

Les parapluies de Cherbourg : Michel Legrand se souvient du chef d’œuvre de Jacques Demy

Posté par kristofy, le 27 juin 2013

Alors que Les parapluies de Cherbourg est à nouveau en salles, retour sur ce film culte du début des années 60.

Anecdotes de tournage

Le premier titre du scénario était L’Infidélite ou les parapluies de Cherbourg. Jacques Demy et Michel Legrand ont travaillé sur les chansons dès 1961, le tournage se déroula en 1963.

A la fin les deux enfants dans le film étaient en fait Rosalie-la fille de Jacques Demy et Agnès Varda et Hervé-le fils de Michel Legrand.

Lors de la présentation au festival de Cannes François Truffaut est dans la salle, il enverra ensuite un télégramme avec ces mots : « Quelle beauté, une pure merveille avec ce qui se passe sur la croisette en ce moment, je suis heureux et en même temps ravi ».

A la soirée de la première, les invités ont reçu à l’entrée de la séance un parapluie, et à la sortie de la séance des pompiers ont arrosé d’eau les spectateurs…qui ont alors ouvert ces parapluies !

Michel Legrand à Cannes

Une pluie de récompenses

- Palme d’or du Festival de Cannes en 1964

- Prix Louis Delluc 1964

- 5 nominations aux Oscars 1964 et 1965 : meilleur film en langue étrangère, meilleur scénario original (Jacques Demy), meilleure musique originale de film (Michel Legrand et Jacques Demy), meilleure adaptation de musique de film (Michel Legrand), meilleure chanson I will wait for you (paroles Jacques Demy, musique Michel Legrand)

La restauration

Les différentes étapes de la restauration ont demandés plus de 250 heures de travail, avec une facture de plus de 125 000 euros dont le budget a été réunis par la famille de Jacques Demy, différentes institutions (dont le festival de Cannes), et aussi les fans (par un site internet de crowfunding).

L’exposition Le monde enchanté de Jacques Demy à la Cinémathèque Française depuis le 10 avril se déroule jusqu’au 4 août. Pour l’occasion est édité un beau livre avec 256 pages de documents de travail (dessins, peintures, photos, script, morceau de pellicule originale…), également disponible un coffret 11 cd de l’intégrale des musique de Michel Legrand & Jacques Demy.

Les parapluies de Cherbourg est de nouveau dans les salles de cinéma depuis le 19 juin, le 31 juillet suivra La baie des anges, puis en octobre Une chambre en ville.

Cannes 2013 : Demy, Cocteau, Resnais, Clément parmi les chefs d’oeuvres de Cannes Classics

Posté par vincy, le 29 avril 2013

affiche cannes 2013 © agence bronxCannes Classics c'est l'occasion de revoir des chefs d'oeuvre du 7e art, en version restaurées, sauvées de l'usure des anciennes pellicules par le numérique. Les films sélectionnés seront projetés en présence de ceux qui les ont restaurés et, quand ils sont encore vivantsde ceux qui les ont réalisés ou interprétés.

Cette année, 20 longs métrages et 3 documentaires, en 35mm, DCP 2K ou DCP 4K, sont à l'honneur.

Invitée d'honneur, la blondissime  Kim Novak présentera la copie restaurée de Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock. De même, "pour rendre hommage à Joanne Woodward (dont la présence reste à confirmer)" selon le communiqué du Festival, co-égérie en compagnie de son mari Paul Newman sur l’affiche de la 66e édition, Shepard & Dark, de Treva Wurmfeld (2013), sera intégré à la sélection. Woodward a produit le film documentaire, auquel participe Sam Shepard.

Par ailleurs, pour célébrer les cinquante ans de la mort de Jean Cocteau, président des jurys cannois de 1953 et 1954, une soirée spéciale sera dédiée à l'artiste avec la projection de La Belle et la Bête. Opium, comédie musicale réalisé par Arielle Dombasle sera présentée dans ce cadre.

Sans oublier, pour fêter le centenaire du poète de "la négritude", Aimé Césaire, Cannes projettera Simeon, d'Euzhan Phalcy.

Outre ces célébrations, le Festival se rendra surtout hommage à lui-même avec des films primés par une Palme d'or ou d'autres prix, un film indien (centennaire du cinéma indien oblige), des oeuvres qui ont fait sensation sur la Croisette...

La dernière corvée d'Hal Ashby ; Goha de Jacques Baratier ; Le dernier empereur 3D de Bernardo Bertolucci ; Manille de Lino Brocka ; La Reine Margot de Patrice Chéreau ; Plein Soleil de René Clément ; Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy ; La Grande Bouffe de Marco Ferreri ; L'apprentissage de Duddy Kravitz de Ted Kotcheff ; Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz ; Le Joli Mai de Chris Marker et Pierre Lhomme ; Le goût du Sake d'Yasujiro Ozu ; Charulata de Satyajit Ray ; Hiroshima, mon amour d'Alain Resnais ; Lucky Luciano de Francesco Rosi ; Borom Sarret de Ousmane Sembène ; Fedora de Billy Wilder ; Le désert des tartares de Valerio Zurleni ; et le film collectif Visions of Eight d'Youri Ozerov, Milos Forman, Mai Zetterling, Claude Lelouch, Arthur Penn, Michael Pfleghar, John Schlesinger, Kon Ichikawa.

On peut ajouter deux documentaires produits cette année : Con la pata quebrada de Diego Galan et A story of Children and Film de Mark Cousins.

Enfin, Cannes Classics s'invite au Cinéma de la plage avec les copies restaurées de films populaires (et pour la plupart excellents) : Jour de fête de Jacques Tati ; Le mécano de la General de Buster Keaton ; Les Oiseaux d'Alfred Hitchcock ; Le grand bleu de Luc Besson ; Le tombeur de ces dames de Jerry Lewis (qui sera honoré dans la sélection officielle) ; L'homme de Rio de Philippe de Broca ; Monte là-dessus de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor.

Record de fréquentation en 2012 pour la Cinémathèque française

Posté par vincy, le 3 janvier 2013

La Cinémathèque française a atteint un niveau record de fréquentation en 2012 : avec 720 000 spectateurs ou/et visiteurs, l'institution devient l'un des lieux culturels les plus fréquentés de France. Il s'agit d'une spectaculaire augmentation de 40% par rapport à 2011!

L'Exposition Tim Burton a largement contribué à ce succès puisque l'événement a attiré la moitié de cette fréquentation avec 352 000 visiteurs. Un record pour la Cinémathèque. L'autre exposition annuelle, Les Enfants du Paradis, accompagnée de la rétrospective intégrale des films de Marcel Carné, n'a reçu que 34 000 visiteurs/spectateurs depuis son ouverture en octobre. Il faut dire que le contexte muséal est complexe avec une forte concurrence cet automne à Paris, notamment dû à des expositions au succès phénoménal comme Dali à Pompidou ou Hopper au Grand Palais.

De plus, on note que ce sont les cinéastes cultes comme Burton mais aussi Kubrick l'année d'avant qui séduisent le plus grand nombre de visiteurs. La diversité de l'offre doit cependant être maintenue, en alternant ces grands noms fédérateurs et des expositions plus pointues, souvent liées au patrimoine. Cette année, la Cinémathèque a prévu une expositions "Maurice Pialat, Peintre & Cinéaste" (18 février - 7 juillet 2013), la très attendue "Le monde enchanté de Jacques Demy" (10 avril - 4 août 2013) et celle à l'automne de "Pasolini Roma" (automne 2013).

Par ailleurs, ses activités proposées par le service pédagogique - enfants, groupes scolaires, étudiants et adultes - ont accueilli 60 000 participants (+ 15 % par rapport à 2011).

A cela s'est ajouté la première édition du Festival International du film restauré, "Toute la mémoire du monde". La 2ème édition aura lieu en novembre 2013.

2013 : 13 événements que l’on attend…

Posté par vincy, le 29 décembre 2012

Ils changent de registre. Ou reviennent, après une longue absence, à leurs origines. Ils excitent nos désirs cinéphiles. Ou prennent des risques. 12 films ou/et stars, et un Festival sont déjà inscrits à notre agenda parce qu'ils stimulent notre curiosité. De quoi voir venir 2013 avec le sourire. En espérant du plaisir.

Wong Kar-wai. Trois ans de retard et quelques semaines. Le perfectionnisme du Maître de Hong Kong a atteint des niveaux qu'on croyait indépassables. 6 ans après My Blueberry Nights, Il retrouve son acteur fétiche Tony Leung. Zhang Ziyi revient également dans un rôle qui rappellera celui de Tigre et Dragon qui la révéla.

WKW revient avec un film où les Arts martiaux prennent le pas sur le mélo. Changement de genre pour l'esthète. Le cinéaste présentera The Grandmasters en ouverture à Berlin, où il présidera le jury.

Le film sortira le 17 avril en France.

Ryan Gosling. Culte, vénéré, adulé, bandant. Il est incontestablement l'acteur dont on attend le plus les trois films dans lesquels il va jouer.

The Place Beyond the Pines, prévu en mars (sûrement à Berlin pour l'avant-première) de Derek Cianfrance (Blue Valentine) ; The Gangster Squad, au milieu d'un casting 4 étoiles, blockbuster hivernal ; et Only God Survives, où il retrouve le cinéaste de Drive, Nicolas Winding Refn.

On le verra donc tour à tour papa poule cascadeur et braqueur, flic intègre des années 30 et boxeur trafiquant de drogue à Bangkok. En moto, avec un flingue ou avec ses poings, Gosling a décidé de parvenir à ses fins par tous les moyens.

Pedro Almodovar. Il boudera Cannes cette année. En pleine crise économique et culturelle en Espagne, il a décidé de sortir une comédie légère et délurée, gay-friendly et "planante".

A bord d'un avion en folie, Les amants passagers sera une histoire de "famille" avec les retours de Cecilia Roth, Javier Camera, Penelope Cruz, Antonio Banderas, Paz Vega et Lola Duenas. Ce sera sa première comédie (hystérique) depuis Attache-moi en 1989. Un véritable retour aux sources, ou une envie de ne pas se répéter.

Comme s'il voulait hisser les couleurs arc-en-ciel dans un monde si grisâtre, voire un peu orageux...

L'Ecume des jours. Boris Vian. Michel Gondry. Un roman culte et un cinéaste qui ne cesse de surprendre. C'est sans doute le pari le plus insensé de l'année.

Prévu pour sortir avant Cannes, fin avril, on imagine mal, s'il est réussit, ne pas voir sa sortie décalée. Romain Duris, Audrey Tautou (le couple sera aussi à l'affiche du nouveau Klapisch), Omar Sy et Gad Elmaleh auront la responsabilité d'incarner à la fois la poésie, la mélancolie et le romantisme dans un film où les objets et inventions ont autant d'importance que les êtres.

Ce drame fantaisiste sera aussi la première fiction française depuis 7 ans.

Promised Land. C'est avant tout la réunion de Gus Van Sant et de Matt Damon, après Good Will Hunting et Gerry. C'était il y a une éternité. Tout comme pour Will Hunting, Van Sant a accepté de tourner un scénario coécrit par Damon.L'acteur devait passer à la réalisation avec ce film et a préféré passer la caméra à l'éclectique Gus.

C'est aussi un film engagé, écolo et politique. Après le combat d'Harvey Milk, ce sera celui d'un enseignant contre un groupe énergétique. Damon en Erin Brokovitch?

Le film fera sa première à Berlin et sortira dans la foulée en France.

Jean Dujardin à Hollywood. En février, l'Oscarisé français sera à l'affiche de Möbius, qui signera le grand retour d'Eric Rochant dans un genre qu'il avait abandonné, le thriller. Face à Cécile de France et Tim Roth, il sera pour la première fois un espion.

Mais c'est surtout de l'autre côté de l'Atlantique que nos yeux seront tournés. Martin Scorsese l'a enrôlé pour Wolf of Wall Street, où il est confronté à Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Matthew McConaughey.

Vers la fin de l'année, il sera aussi du casting du prochain film de George Clooney, The Monuments Men, où se côtoieront Daniel Craig, Cate Blanchett et Bill Murray. Chouchou dans les étoiles...

Stoker. Ou l'arrivée du sud-coréen Park Chan-wook aux Etats-Unis. L'invasion asiatique continue à Hollywood. Le réalisateur d'Oldboy débarque avec un thriller hitchcockien, à sa sauce.

Le casting est à la hauteur puisqu'on y verra Mia Wasikoswka, Matthew Goode et Nicole Kidman. Respectivement la fille, son oncle (mystérieux) et sa mère (instable), ils seront immergés dans un drame familial teinté d'horreur et de suspens psychologique. La manipulation, grand thème du cinéaste, sera au coeur de l'intrigue.

Le film sort en mars. Il fera son avant-première mondiale à Sundance en janvier. A noter que Spike Lee sortira le remake d'Oldboy à l'automne.

Jaoui / Bacri. Il aura fallu cinq ans pour se remettre du semi-échec d'Après la pluie. Premier faux pas dans la carrière triomphale du duo à la plume comme à l'écran. Bacri en a profité pour jouer ailleurs, Jaoui pour chanter et materner. Ils se sont remis au travail, se donnant rendez-vous dans un restaurant italien à Odéon régulièrement.

Au bout du conte est un retour au film choral pour les "Jabac". Un film sur les croyances, la foi, le doute, les incertitudes, avec, encore une fois, un sens du casting détonnant : Agathe Bonitzer, Arthur Dupont, Benjamin Biolay, Dominique Valadié, Clément Roussier.

Pas de stars mais beaucoup de curiosité. Réponse début mars.

Julia/Meryl. C'est le choc féminin de l'année. La reine de la comédie romantique et la reine des Oscars. Deux championnes du box office qui ont déjà tout obtenu (récompenses, dollars, grands films) et sont assurées de rester dans le panthéon hollywoodien. C'est un peu comme réunir les deux Hepburn.

Dans August : Osage County, de John Wells (The Company Men), adaptation d'une pièce de théâtre à succès,les deux monstres sacrés sont de la même famille dans une histoire qu'on promet hilarante, noire et émouvante. Des femmes fortes, pleines d'esprit, un peu névrosées pour un match au sommet.

Avec Weinstein en producteur, on peut imaginer les Oscars en 2014.

Marjane Satrapi. Elle fut auteure de BD reconnue. Persépolis l'a fit percer dans le cinéma (prix à Cannes, nomination aux Oscars). Poulet aux prunes a déçu mais montrait une véritable envie de cinéma. Elle revient avec un film bricolé avec un très très petit budget (même pas le prix d'un appartement), La bande des Jotas, comédie trash et saignante.

Un délire improvisé qui montre qu'on peut encore faire du cinéma juste pour le plaisir, entre potes. Satrapi ne change pas seulement de style cinématographique, en se détachant de son oeuvre BD, elle fera aussi son grand saut dans le monde de la peinture, où elle exposera ses toiles du 30 janvier au 23 mars à la galerie Jérôme de Noirmont.

Avant de partir à Hollywood pour réaliser son premier film américain...

Saving Mr Banks. Ou la résurrection de Mary Poppins. Le grand classique de Disney sera sur les planches de Mogador à Paris, sous forme de "musical", si les producteurs parviennent à trouver la perle rare qui l'incarnera. Mais c'est surtout sur le grand écran qu'elle sera attendue. Ni en 3D, ni en remake. Juste avec l'histoire vraie des tractations qui ont permis à Walt Disney d'adapter le roman de Pamela Lyndon Travers. L'écrivain australienne, revêche, exigeante, en a fait baver au roi du dessin animé. Plus de 20 ans de négociations.

Un film sur les coulisses d'un des plus grands succès populaires de l'histoire du cinéma, avec Tom Hanks et Emma Thompson dans les rôles principaux. Réalisé par John Lee Hancock, le film s'annonce comme l'un des grands événements des fêtes de fin d'année.

Jacques Demy. La Cinémathèque française va rendre un hommage qui attirera des fans du monde entier : une exposition parmi les plus attendues, tous arts confondus, de la saison. Le prince de la comédie musicale français sera à l'honneur du 10 avril au 4 août. L'occasion de redécouvrir son univers : les villes portuaires, les chassés-croisés amoureux, les couleurs flamboyantes et pastels.

Ce sera pop, nostalgique, "en-chanté", féerique...

19 films qui seront reliés les uns aux autres, 23 après la mort du cinéaste, qui inspire les plus grands, de Kar-wai à Almodovar. On y découvrira aussi pour la première fois ses travaux photographiques et ses tableaux. L'occasion aussi de revoir ses films les plus cultes, avec Deneuve, Aimée, ... et de découvrir ses plus méconnus.

Et puis il y aura Cannes. On y attend Desplechin, Gray, Refn, Dahan, Von Trier, Luhrmann, Coppola (fille), Ferran, Sattouf, Kechiche, Jarmusch, Farhadi... Forcément c'est sur la Croisette que les événements se concentreront. Un treizième mois cinématographique à lui-seul, ce Festival.

Record pour l’exposition Tim Burton

Posté par vincy, le 6 août 2012

Le record était annoncé par Serge Toubiana lui-même puisque le 19 juillet dernier, le directeur général de la Cinémathèque affirmait : "Aucune de nos expositions, depuis l’installation à Bercy en 2005, n’avait accueilli autant de monde. Ce qui frappe, c’est la jeunesse et l’enthousiasme des visiteurs venus de Paris, mais aussi de toute la France et de l’étranger. Parmi ces milliers de visiteurs, nombre d’entre eux ont découvert la Cinémathèque à cette occasion."

L'Exposition Tim Burton, qui fermé ses portes dimanche 5 août, a attiré 352 371 visiteurs depuis le 7 mars. Par comparaison, La Cinémathèque française avait été fréquentée par 518 000 spectateurs et visiteurs durant toute l'année 2011. L'exposition consacrée à Stanley Kubrick l'an dernier, qui était déjà considérée comme un succès, avait séduit 140 000 cinéphiles.

Tim Burton aura donc été presqu'aussi populaire que l'exposition autour de la "Sainte-Anne" fraîchement restaurée de Léonard de Vinci au Louvre (305 000 visiteurs en 3 mois). L'exposition a flirté également avec les grandes expos parisiennes (pour exemple, la récente expo Matisse au Centre Pompidou a atteint les 495 000 visiteurs).

Pour le mois de juillet, la Cinémathèque avait organisé des nocturnes jusqu'à 22 heures les jeudi et vendredi, contre une fermeture à 20h00 les autres jours, et même une nuit exceptionnelle le samedi 21, avec des entrées ouvertes jusqu'à minuit et un tarif spécial pour les visiteurs déguisés qui se verront offrir un "cocktail Tim Burton".

La Cinémathèque prépare ses deux grandes expositions annuelles : Les Enfants du Paradis (24 octobre 2012 – 27 janvier 2013) et Jacques Demy (10 avril- 2013 - 4 août 2013).

San Sebastian s’offre trois cycles : Jacques Demy, le nouveau film noir US et la dernière génération chinoise

Posté par vincy, le 26 mars 2011

Le 59e Festival de San Sebastian programmera 3 cycles lors de sa prochaine édition, du 16 au 24 septembre. Jacques Demy aura le droit à la rétrospective intégrale dédiée à un cinéaste. Le prince du film musical français sera aussi à l'honneur d'un livre coédité par Quim Casas.

Deux autres cycles, thématiques, sont prévus. Le film noir américain de 1990 à 2010, "American Way of Death", permettra de mettre en perspective une quarantaine d'oeuvres signées Quentin Tarantino, Michael Mann, Clint Eastwood, les Frères Coen, Abel Ferrara, Spike Lee, David Lynch, Martin Scorsese, David Fincher, James Gray, John Dahl, ou encore Paul Thomas Anderson.

"Digital Shadows" mettre en avant la dernière génération de cinéastes chinois avec 18 films tournés numériquement dans les années 2000.