BAFTA 2017: La La Land et le cinéma américain font une OPA sur les « Oscars » britanniques

Posté par cynthia, le 13 février 2017

Dans la soirée du 12 février, la cérémonie des BAFTA ou les Oscars britanniques s'est déroulée dans le froid, sous la pluie et sous le signe du glamour et de La La Land.

Sans surprise, c'est le film de Damien Chazelle qui repart en effet grand gagnant avec 5 prix dont les prestigieux meilleur film, meilleur réalisateur pour Damien Chazelle et meilleure actrice pour Emma Stone. Le film est aussi sacré pour sa musique et sa photographie. Annonciateur pour les prochains Oscars, il est sûr que La La Land n'a pas fini de faire chanter son réalisateur et l'industrie, quitte à trouver ses seuls détracteurs en France, pays de Jacques Demy.

Côté acteur, c'est Casey Affleck qui est sacré pour son rôle dans Manchester by the Sea qui est aussi récompensé pour son scénario original.

Lion, production Weinstein, remporte 2 baftas (meilleure adaptation et meilleur second rôle masculin pour Dev Patel. Viola Davis ne repart pas bredouille puisque elle emporte le prix du meilleur second rôle féminin pour Fences.

Tandis que ceux qui s'interrogent sur ce palmarès américain, la Palme d'or de 2016, Moi Daniel Blake de Ken Loach, repart avec le prix du meilleur film britannique.

Notons que Moonlight et Noctural Animals ont été boudés par cette 70e cérémonie colonisée par Hollywood. En soi le scandale est là et on se demande toujours pourquoi les artistes britanniques ne se révoltent pas conte cette cérémonie qui a plus l'allure d'une copie des Oscars, avec en bonus une soumission idéologique.

Le palmarès complet:
Meilleur film: La La Land
Meilleur film britannique: Moi, Daniel Blake
Meilleur réalisateur: Damien Chazelle ( La La Land)
Meilleure actrice: Emma Stone ( La La Land)
Meilleur acteur: Casey Affleck (Manchester by the Sea)
Meilleur second rôle masculin: Dev Patel (Lion)
Meilleur second rôle féminin: Viola Davis (Fences)
EE Rising Star (meilleur espoir): Tom Holland
Meilleur scénario adapté: Lion
Meilleur scénario original: Manchester by the Sea
Meilleur premier film: Babak Anvari, Emily Leo, Oliver Roskill, Lucan Toh (Under the Shadow)
Meilleur film étranger: Le Fils de Saul
Meilleur documentaire: 13th
Meilleur film d’animation: Kubo et l’armoire magique
Meilleure photographie: La La Land
Meilleur montage: Tu ne tueras point
Meilleur maquillage et coiffure: Florence Foster Jenkins
Meilleurs costumes: Jackie
Meilleurs décors: Les Animaux fantastiques
Meilleurs effets spéciaux: Le Livre de la Jungle
Meilleure musique: La La Land
Meilleur son: Premier Contact (Arrival)
Meilleur court métrage britannique: Home
Meilleur court d’animation britannique: A Love Story

Edito: Clair de lune

Posté par redaction, le 2 février 2017

Il est clair que l'actualité n'est pas focalisée sur le cinéma ces temps-ci. Les feuilletons palpitants sont ailleurs, du côté de la Maison-Blanche où un milliardaire joue les Dr Folamour, de la course présidentielle française où on assiste à une sorte de télé-réalité éliminant presque tous les quinze jours tel ou tel candidat, ou encore sur les terrains de handball ou de tennis où des vétérans réalisent des exploits spectaculaires comme dans un bon feel-good movie qui fait triompher les outsiders.

Il est clair aussi que le cinéma d'auteur retrouve de la vigueur en cet hiver tempêtueux et capricieux. Les fans de blockbusters devront un peu patienter. Entre comédies françaises et films d'animation tous publics, les cartons critiques sont aussi des succès publics. La valeur Oscar a encore la cote. La La Land, qui a fait sombrer certains dans l'ennui (on l'avait dit, le scénario est le talon d'Achille de ce gracieux drame musical) et enchanter les autres, est un triomphe en salles. Manchester by the Sea continue de drainer suffisamment de spectateurs sur la longueur pour espérer atteindre les 500000 entrées en France, malgré un sujet - le deuil - pas franchement joyeux. Cette semaine, le cinéma américain nous offre deux œuvres plus que marquantes. D'abord un film puissant et prégnant, Moonlight. Ce portrait de l'autre Amérique, celle des minorités, qui commence comme un Spike Lee pour s'achever, bouleversant sur un film à la Ang Lee (qui sort cette semaine Billy Lynn, nous y reviendrons ce week-end), est bouleversant par sa pudeur et sa justesse. Un film audacieux qui n'aura pas l'Oscar. On ne compte plus le nombre de films excellents, récompensés un peu partout, qui n'ont pas eu la statuette simplement parce qu'il s'agissait d'une histoire d'amour entre deux personnes du même sexe. Moonlight a davantage d'intensité dramatique que La La Land, mais Hollywood préfèrera la glorification de son miroir. Another Day in the Sun.

Entre ombres et lumières, l'autre film de la semaine est Jackie. Filmé par un cinéaste chilien, d'ores et déjà dans la cour des grands, ce portrait de femme-épouse-mère-veuve-first lady n'est pas vraiment américain même si son sujet l'est, même si son financement l'est aussi en partie. Outre le style singulier de ce non-biopic, il s'agit d'une véritable réflexion entre le réel et la représentation, ce que l'on vit et ce que l'on montre. Jackie est incarné par une israélo-américaine, réalisé par un sud-américain, coproduit par des sociétés françaises (Wild Bunch et Why Not), et tourné aux deux tiers en France, dans la Cité du cinéma de Luc Besson.

Car il est tout aussi clair que la réforme du crédit d'impôt international a multiplié les tournages en France, rapportant 152M€ l'an dernier (trois fois plus qu'en 2015) et bénéficiant à 36 projets (au lieu de 22 en 2015). Christopher Nolan, Bollywood, les studios illumination, Cinquante nuances..., et peut-être le sixième Mission:Impossible: la France devient sexy pour tourner. Il était moins cher de reconstituer la Maison-Blanche de l'époque JFK à Saint-Denis qu'à Londres, Prague, Los Angeles ou Montréal.

En cette période un peu chaotique et assombrie, ce genre de nouvelles apporte un rayon de lune salvateur.

John Hurt (1940-2017) aux portes du Paradis

Posté par vincy, le 28 janvier 2017

Monstre sacré, immense comédien John Hurt est mort à l'âge de 77 ans des suites d'un cancer du pancréas. Son épouse a communiqué son décès: "C'est avec une tristesse infinie que je confirme que mon époux, John Vincent Hurt, est décédé mercredi 25 janvier à son domicile de Norfolk".

Impossible de résumer une carrière de 55 ans à l'écran. L'élégant John Hurt aura touché à tous les genres, vedette de grands films comme seconds-rôles de blockbusters. Pour les plus jeunes, il était Monsieur Ollivander dans la franchise Harry Potter. Mais John Hurt a été avant tout Elephant Man pour David Lynch. Son rôle le plus marquant assurément.

Un homme pour l'éternité (A Man for All Seasons) de Fred Zinnemann, Davey des grands chemins (Sinful Davey) de John Huston, L'Étrangleur de la place Rillington (10 Rillington Place) de Richard Fleischer, Le Joueur de flûte de Jacques Demy... Il a été éclectique dès ses débuts, avant qu'il ne soit reconnue en 1978 avec le personnage de Max, héroïnomane anglais arrêté et emprisonné dans une prison turque, dans Midnight Express de Alan Parker, qui lui vaut un Oscar du meilleur second-rôle masculin.

Eclectique

L'année suivante, on le retrouve en officier dans Alien, le huitième passager (Alien) de Ridley Scott, immense succès populaire et film culte (il parodiera son personnage dans La Folle Histoire de l'espace (Spaceballs) de Mel Brooks dix ans plus tard). Il enchaîne avec Elephant Man de Lynch (nominations aux Golden Globes et aux Oscar dans la catégorie meilleur acteur). Il y est défiguré pour ce biopic en noir et blanc adapté de la vie de Joseph Merrick, surnommé « Elephant Man » à cause de ses nombreuses difformités. Une interprétation où la souffrance est à la fois extrême et intériorisée qui dévoile l'étendue de son talent.

Dans la foulée, il tourne La Porte du paradis (Heaven's Gate) de Michael Cimino, avec Kris Kristofferson, Isabelle Huppert, Christopher Walken et Jeff Bridges. Cette sublime fresque désillusionnée de l'Amérique des pionniers a été un four commercial. Mais sa splendeur et sa profondeur en font aujourd'hui un des plus grands films de son époque.

Capable de tout jouer, il tourne aussi avec Mel Brooks (producteur d'Elephant Man) dans La Folle Histoire du monde, où il incarne Jésus-Christ, et dans Osterman week-end de Sam Peckinpah , The Hit : Le tueur était presque parfait, polar indispensable de l'œuvre de Stephen Frears, où il s'amuse à être un tueur vieillissant, et l'adaptation du roman de George Orwell, 1984, de Michael Radford, où il tient le rôle principal.

La mort jamais loin

Les années suivantes sont plus fades. Hormis deux films mineurs de John Boorman et quelques cinéastes majeurs (Scandal de Michael Caton-Jones, The Field de Jim Sheridan, L'Œil qui ment de Raoul Ruiz, Even Cowgirls Get the Blues de Gus Van Sant), John Hurt ne retrouve pas de grands personnages. Il faut attendre que Jim Jarmush l'enrôle dans son western spectral, Dead Man en 1995 pour que le cinéphile puisse retrouver son allure et son charisme filmés à leur juste valeur.

Bien sûr, il tourne avec Walter Hill (Wild Bill) et Robert Zemeckis (Contact), continue de faire des voix pour des documentaires animaliers ou des dessins animés, mais c'est le cinéma indépendant qui lui permet de livrer ses plus belles performances. En vieillissant, son jeu à fleur de peau prend une dimension d'écorché vif cicatrisant.
Dans Amour et mort à Long Island (Love and Death on Long Island), film sur fond d'années SIDA de Richard Kwietniowski, il est bouleversant en écrivain anglais veuf détestant le monde moderne et amoureusement fasciné par un acteur secondaire d'un film pour ados.
Pour lui, "prétendre être quelqu'un d'autre" était son "jeu" et ce qui était "l'essence de son travail".

Des films de genre et d'auteurs

Les années 2000, outre Harry Potter, lui permettent de s'offrir des personnages secondaires dans des films populaires: Hellboy et Hellboy 2: Les Légions d'or maudites (Hellboy II: The Golden Army) de Guillermo del Toro, The Proposition de John Hillcoat, V pour Vendetta (V for Vendetta) de James McTeigue, Crimes à Oxford (The Oxford Murders) de Álex de la Iglesia, Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal (Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull) de Steven Spielberg, Le Transperceneige de Bong Joon-ho, Hercule (Hercules) de Brett Ratner, et l'an dernier Tarzan de David Yates.

John Hurt a aussi été un fidèle de Lars von Trier, narrateur de Dogville et Manderlay, acteur dans Melancholia. Il a été également un comédien récurrent chez Jim Jarmusch (The Limits of Control, Only Lovers Left Alive). Blues-man par excellence du 7e art, avec son physique atemporel, on le voit aussi faire des grands écarts cinématographiques, de Boxes de Jane Birkin à La Taupe (Tinker, Tailor, Soldier, Spy) de Tomas Alfredson.

Lord John

Né le 22 janvier 1940 près de Chesterfield, peintre à ses heures, il se pensait destiné au dessin avant d'intégrer la Royal Academy of Dramatic Art. Sa carrière comporte pas moins de 140 films, 20 téléfilms et autant de séries (dont Doctor Who et Panthers). Récipiendaire de quatre BAFTA, anobli par la reine Elizabeth II en 2014, il continuait de tourner malgré son cancer.

On le verra mercredi à l'affiche de Jackie de Pablo Larrain, dans le rôle d'un prêtre confesseur. The Journey de Nick Hamm a été présenté à Venise en septembre, ChickLit de Tony Britten est sorti en décembre aux USA, That Good Night de Eric Styles, Damascus Cover de Daniel Zelik Berk et My Name is Lenny de Ron Scalpello sont prévus dans les salles cette année.

Le voici disparu. Et comme il aimait le citer: "Comme Beckett le disait, il ne suffit pas de mourir, il faut oublier aussi." On ne l'oubliera quand même pas de si tôt.

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American Honey, Moonlight, Manchester by the Sea mais aussi Huppert et Desplechin nommés aux 32e Spirit Awards

Posté par vincy, le 22 novembre 2016

Six nominations pour American Honey, prix du jury à Cannes et autant pour Moonlight, la sensation du cinéma indépendant américain cette saison. Et juste derrière, on retrouve le splendide Manchester by the Sea (5 nominations). Voilà la première salve de la saison lancée par les Independent Spirit Awards qui a révélé ses nominations en fin de matinée ce mardi 22 novembre (heure de Los Angeles).

La 32e cérémonie des Spirit Awards se déroulera la veille des Oscars, le 25 février 2017.

On note la belle présence de Jackie (film, réalisateur, actrice), le jackpot inattendu de Chronic, primé à Cannes en 2015, et distingué pour le film comme pour Tim Roth, ou la nomination d'Isabelle Huppert pour sa performance dans Elle. Plus surprenant, deux succès en salles comme Hell or High Water (Comancheria en vf) ou Captain Fantastic ont été relativement snobés.

Dans la catégorie du meilleur film international on retrouve deux chouchous cannois, Aquarius et Toni Erdmann, oubliés au palmarès sur la Croisette, mais aussi le film grec Chevalier, le film de Desplechin, Trois souvenirs de ma jeunesse, et le film britannique horrifique Under the Shadow.

Enfin notons que Moonlight est certain de repartir avec un prix puisqu'il est d'ores et déjà récompensé par le Robert Altman Award, qui consacre un film pour l'ensemble de ses acteurs, son réalisateur et son directeur de casting. Un prix remis l'an dernier à Spotlight, la veille de son Oscar. C'était la première fois qu'un film réalisé le doublé.

Les principales nominations

Meilleur film
American Honey
Chronic
Jackie
Manchester by the Sea
Moonlight

Meilleur réalisateur
Andrea Arnold (American Honey)
Barry Jenkins (Moonlight)
Pablo Larrain (Jackie)
Jeff Nichols (Loving)
Kelly Reichart (Certain Women)

Meilleur premier film
The Childhood of a Leader
The Fits
Other People
Swiss Army Man
The Witch

Meilleur acteur
Casey Affleck (Manchester by the Sea)
David Harewood (Free in Deed)
Viggo Mortensen (Captain Fantastic)
Jesse Plemons (Other People)
Tim Roth (Chronic)

Meilleure actrice
Annette Bening (20th Century Women)
Isabelle Huppert (Elle)
Sasha Lane (American Honey)
Ruth Negga (Loving)
Natalie Portman (Jackie)

Meilleur second-rôle masculin
Ralph Fiennes (A Bigger Splash)
Ben Foster (Hell or High Water)
Lucas Hedges (Manchester by the Sea)
Shia LaBeouf (American Honey)
Craig Robinson (Morris from America)

Meilleur second-rôle féminin
Edwina Findley (Free in Deed)
Paulina Garcia (Little Men)
Lily Gladstone (Certain Women)
Riley Keough (American Honey)
Molly Shannon (Other People)

Meilleur scénario
Moonlight
Manchester by the Sea
20th Century Women
Little Men
Hell or High Water

Meilleur premier scénario
The Witch
Other People
Barry
Jean of the Joneses
Christine

Meilleur film international
Aquarius
Chevalier
Trois souvenirs de ma jeunesse
Toni Erdmann
Under the Shadow

Meilleur documentaire
13th
Cameraperson
I Am Not Your Negro
O.J.: Made in America
Sonita
Under the Sun

La La Land triomphe à Toronto

Posté par vincy, le 18 septembre 2016

La comédie musicale nostalgique et mélancolique de Damien Chazelle, La La Land, avec Ryan Gosling et Emma Stone, a remporté le très convoité prix du public au Festival international du film de Toronto. Il succède à Room (2015) et The Imitation Game (2014). Généralement, ce prix est un excellent indicateur pour les Oscars. La plupart des films récemment primés ont été nommés ou oscarisés. Certains ont même remporté l'Oscar du meilleur film comme Slumdog Millionaire, 12 Years a Slave, Le discours d'un Roi, American Beauty ou encore Les Chariots de feu.

La La Land a aussi été récompensé au dernier festival de Venise avec un prix d'interprétation pour Emma Stone.

Le public de Toronto a également plébiscité en deuxième et troisième place Lion, de Garth Davis, avec Dev Patel, Rooney Mara et Nicole Kidman, et Queen of Katwe, de Mira Nair, avec David Oyelowo et Lupita Nyong'o.

Les autres prix

Le Festival a décerné quelques autres prix: le prix du public dans la section Midnight Madness a été remis au thriller Free Fire de Ben Wheatley (avec Brie Larson) ; le prix du public dans la catégorie documentaire a été récolté par Je ne suis pas votre nègre, adapté du roman inachevé de James Baldwin, de Raoul Peck ; le prix de la section platform, choisi par un jury, a récompensé Jackie, le biopic sur Jackie Kennedy, avec Natalie Portman, réalisé par Pablo Larrain; le prix du meilleur film canadien est revenu à Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau de Mathieu Denis et Simon Lavoie, également sélectionné dans la section Platform ; le prix dans la section "Présentations spéciales" a distingué la comédie chinoise I Am Not Madame Bovary de Xiaogang Feng tandis que le prix NETPAC récompensant un film spécifiquement asiatique a couronné In Between (Bar Bahr) de Maysaloun Hamoud.

Enfin le prix du jury FIPRESCI (critique internationale) a sacré le film kenyan de Mbithi Masya, Kati Kati.

Venise 2016: un Lion d’or pour Lav Diaz, et un palmarès très américain

Posté par redaction, le 10 septembre 2016

Tous les pronostics prédisaient une grande année hollywoodienne à Venise. Le jury de Sam Mendes n'en a fait qu'à sa tête en préférant miser sur la diversité, mais, de fait, le cinéma américain a trusté le palmarès. Le cinéma français s'avère finalement le grand perdant de cette 73e Mostra, même si Frantz est récompensé pour son actrice allemande et si Stéphane Brizé repart avec le prix de la critique internationale.

C'est le film philippin The Woman who left (La femme qui est partie), un long récit de quatre heures en noir et blanc sur le combat d'une femme injustement accusée d'un crime, qui a remporté le Lion d'Or du meilleur film. Réalisé par Lav Diaz, l'œuvre succède au film vénézuélien Les amants de Caracas. C'est donc la deuxième année consécutive que Venise récompense un cinéma qui jusque là n'avait jamais été courronné à Cannes, Berlin ou sur la lagune italienne. Lav Diaz avait par ailleurs remporté en février dernier le prix Alfred-Bauer à la Berlinale avec Hele Sa Hiwagang Hapis (Une berceuse au mystère douloureux).

Le cinéma américain s'en tire quand même bien avec le Grand prix du jury pour le film de Tom Ford, le prix spécial du jury pour The Bad Batch, le prix du scénario et le prix d'interprétation féminine pour Emma Stone. Trois ans après son prix de la mise en scène à Cannes, le mexicain Amat Escalante partage le même prix à Venise avec le vétéran russe Andreï Konchalovsky.

L'Europe n'est pas en reste, surtout si on ajoute la section Orizzonti avec des films ou des talents allemand, portugais, belge, espagnol, italien et espagnol.

Notons enfin le beau prix d'avenir, le Lion du futur, décerné à un film tunisien, six mois après le sacre d'Hedi, autre film tunisien, à Berlin (lui aussi prix du meilleur premier film).

Compétition
Lion d'or: The Woman Who Left (Ang Babaeng Humayo) de Lav Diaz
Grand prix du jury: Nocturnal Animals de Tom Ford
Prix de la mise en scène ex-aequo: Andreï Konchalovsky pour Paradise et Amat Escalante pour The Untamed (La Región Salvaje)
Prix spécial du jury: The Bad Batch d'Ana Lily Amir
Coupe Volpi de la meilleure actrice: Emma Stone pour La La Land
Coupe Volpi du meilleur acteur: Oscar Martinez pour El ciudadano ilustre
Prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir: Paula Beer pour Frantz
Prix du scénario: Noah Oppenheim pour Jackie

Lion du futur, Prix Luigi de Laurentiis: The Last of Us d'Ala Eddine Slim

Section Orizzonti
Meilleur film: Liberami de Federica di Giacomo
Meilleur réalisateur: Fien Troch pour Home
Prix spécial du jury: Big Big World de Reha Erdam
Prix spécial du meilleur acteur: Nino Lopes pour Sao Jorge
Prix spécial de la meilleure actrice: Ruth Diaz pour The Fury of a Patient Man (Tarde para la ira)
Meilleur scénario: Wang Bing pour Bitter Money

Autres prix de la sélection officielle
Meilleur court métrage: La Voz Perdida de Marcelo Mantinessi
Meilleur documentaire sur le cinéma (Classici): Le Concours de Claire Simon
Meilleur film restauré (Classici): L’uomo dei cinque palloni de Marco Ferreri
Lion d'or pour l'ensemble de la carrière: Jean-Paul Belmondo ; Jerzy Skolmowski
Prix Jaeger-Lecoultre pour un cinéaste: Amir Naderi
Prix hommage pour un talent visionnaire: Liev Schreiber

Autres prix
Prix Fipresci (critique internationale) - compétition : Une vie de Stéphane Brizé
Prix Fipresci - Orizzonti: Kékszakállú de Gastón Solnicki

Prix Future Film Festival Digital: Arrival de Denis Villeneuve ; mention spéciale : Voyage of Time: Life’s Journey de Terrence Malick

Semaine de la Critique: prix du public: Los nadie (The Nobodies) de Juan Sebastián Mesa

Prix de la Fédération des critiques de film d'Europe et de Méditerranée:
Film: The Road to Mandalay de Midi Z
Nouveau cinéaste: Amanda Kernell pour Sameblod (Sámi Blood)
Actrice: Ashleigh Cummings pour Hounds Of Love
Film européen: Ne gledaj mi u pijat (Quit Staring at My Plate) de Hana Jušic

Venice Days Award: The War Show de Andreas Dalsgaard et Obaidah Zytoon
Label Europa Cinema: Sameblod (Sámi Blood)de Amanda Kernell
Prix du public: Pamilya Ordinaryo d’Eduardo Roy Jr.

Prix Mouse d’Oro - compétition: Jackie de Pablo Larraín
Prix Mouse d’Argento – hors competition: Austerlitz de Sergei Loznitsa

Queer Lion Award: Hjartasteinn (Heartstone) de Guðmundur Arnar Guðmundsson

Prix de la meilleure musique de film: L’estate addosso par Jovanotti

Toronto 2016: Réparer les vivants, Nocturama, et Le secret de la chambre noire en compétition

Posté par vincy, le 2 septembre 2016

Créée l’an dernier, la section Platform est la première compétitive du festival canadien. Cette année douze films sont en lice et l'édition 2016 sera dédiée à Abbas Kiarostami. Le programme cherche à valoriser "un cinéma artistiquement stimulant et réflexif". Du Bouthan à un japonais en France, la sélection fait quand même la part belle au cinéma français.

Le secret de la chambre noire de Kiyoshi Kurosawa  - Première mondiale (avec Tahar Rahim, Constance Rousseau, Olivier Gourmet)
Goldstone d’Ivan Sen - Première internationale (avec Kate Beahan, Pei-Pei Cheng, Max Cullen)
Réparer les vivants de Katell Quillévéré - Première nord-américaine (avec Emmanuelle Seigner, Alice Taglioni, Tahar Rahim)
Hema Hema : Sing Me a Song While I Wait de Khyentse Norbu  - Première nord-américaine (avec Tshering Dorji, Sadon Lhamo, Thinley Dorji)
Home de Fien Troch - Première nord-américaine (avec Jeroen Perceval, Kevin Janssens, Jan Hammenecker)
Jackie de Pablo Larrain - Première nord-américaine (avec Natalie Portman, Greta Gerwig, Billy Crudup)
Lady McBeth de William Oldroyd - Première mondiale (avec Florence Pugh, Christopher Fairbank, Cosmo Jarvis)
Layla M. de Mijke de Jong- Première mondiale (avec Ilias Addab, Nora El Koussour)
Maliglutit de Zacharias Kunuk  - Première mondiale
Moonlight de Barry Jenkins - Première internationale (avec Naomie Harris, Mahershala Ali, André Holland)
Nocturama de Bertrand Bonello  - Première internationale (avec Finnegan Oldfield, Vincent Rottiers, Hamza Meziani)
Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau de Mathieu Denis et Simon Lavoie  - Première mondiale (avec Charlotte Aubin, Laurent Bélanger, Emmanuelle Lussier Martinez)

Natalie Portman en Jackie Kennedy pour Pablo Larrain

Posté par cynthia, le 15 mai 2015

natalie portmanNatalie Portman, qui va présenter sa première réalisation au Festival de Cannes, A Tale of Love and Darkness (hors-compétition), incarnera prochainement le rôle de Jackie Kennedy, la femme de l'ancien président américain.

Jackie retracera la vie de la première dame durant les quatre jours qui ont suivi l'assassinat de son mari. Produit par Darren Aronosky, pour qui Natalie Portman avait dansé dans Black Swan, et réalisé par Pablo Larrain (No), le tournage devrait commencer à la fin 2015.

"Jackie évoque les jours où Jackie Kennedy est devenue une icône tout en perdant tout ce qu'elle avait", confie Vincent Maraval, fondateur de la maison de production Wild Bunch, qui est en charge des ventes internationales du projet.

Aronofsky, Président du jury du Festival de Berlin en février, avait remis le Grand prix du jury au dernier film de Pablo Larrain, The Club. Le cinéaste va commencer le tournage de Neruda en juin avant d'enchaîner avec celui de Jackie.

D'ici là Natalie Portman s'est engagée sur Planétarium, le nouveau film de Rebecca Zlotowski (lire notre article).