7 chiffres-clés pour décrypter le marché de l’animation en France

Posté par vincy, le 19 juin 2015

asterix le domaine des dieux

Tandis que le Festival du film d'animation d'Annecy bat son plein, le CNC a fournit les chiffres détaillés du secteur (cinéma, télévision, vidéo) pour l'année 2014. Un secteur d'une centaine d'entreprise employant plus de 5000 personnes, soit 100M$ de masse salariale, ce n'est pas négligeable.

Devis en baisse

9 longs métrage d'animation ont été produits en 2014. Soit 3 de plus qu'en 2013 mais 3 de moins qu'en 2012. Le devis moyen est en baisse de 48,3%. Au total, 70,64 millions d'euros ont été investis (contre 91,05M€ en 2013 et 137,73M€ en 2012) dans ces 9 films financés à 38,7% par des apports étrangers et à 20,5% par des producteurs français. Trois films ont disposé d'un gros budget: The Red Turtle (10,38M€), Mune (14,07M€) et le film canado-français La véritable histoire des petits rats de l'Opéra (26,9M€). Si l'animation ne représente que 3,5% des longs métrages agréés l'an dernier, leurs devis prend une part de 7,1% dans l'ensemble des devis agréés.

Peu de films, beaucoup d'entrées

29 films inédits d'animation ont été distribués l'an dernier - soit le plus faible nombre depuis 2010 - dont 6 films français (- 3 par rapport 2013 et même 2012), 12 films américains (+1), 4 films européens (-3) et 7 films venus d'ailleurs (+1). C'est donc au total 4 de moins qu'en 2013. 15 distributeurs ont sortis un film d'animation. Les films d’animation représentent 4,4 % des films inédits sortis en 2014, ils génèrent 12,4 % des entrées de l’ensemble de ces films et 11,2 % des recettes.

Des recettes en baisse

23,29 millions d'entrées. C'est une baisse de 9,1% par rapport à 2013. Les recettes sont en chute libre, sans doute un effet de l'opération 4€ pour les enfants (les 3-14 ans représentant 40,7% du public), passant ainsi de 6,44€ par entrée à 5,83€ par entrée. Notons quand même que les films français ont attiré 5,04 millions de spectateurs (+265,2%) et les films américains 16 millions (-29%). En part de marché, les films américains passent sous la barre des 70% (68,7%) et les films français dépassent les 20% (21,6% contre 5,4% en 2013). Le spectateur type est une fille de moins de 14 ans qui va régulièrement au cinéma. Mais cela peut varier aussi selon les films. Les enfants ont été majoritairement voir Planes 2 et M. Peabody et Sherman alors que Le vent se lève et Jack et la mécanique du coeur ont attiré moins d'un quart de gamins parmi leurs spectateurs (ce sont essentiellement les 25-49 ans qui ont été voir ces deux films).

Une belle année pour l'animation française

34,5 % des films inédits d’animation réalisent plus d’un million d’entrées, contre 8,1 % de l’ensemble des films. La bonne performance des films français d’animation est portée par le succès de Minuscule, la vallée des fourmis (1,5 million d’entrées) et Astérix et le domaine des dieux (2,68 millions, 3e film d'animation le plus vu de l'année). D'ailleurs avec 840000 entrées en moyenne, les films français n'ont jamais connu une si belle année depuis 2006 alors que les films américains, avec 1,3 millions d'entrées en moyenne, connaissent leur pire année depuis 2005. En 2014, seuls trois films ont dépassé les 2 millions d'entrées (un chiffre qui n'avait jamais été aussi bas depuis 2008) mais 10 autres ont connu un succès variant de de 500 000 à 2 millions de spectateurs. Seuls 8 films ont attiré moins de 100000 spectateurs (contre 13 en 2013 et 12 en 2012).

Année mineure à l'export

3,46 millions d'entrées réalisées à l'étranger pour les films français en 2014. Cela reste une année "mineure" comparée à 2007 et 2008. 7 films inédits sont sortis (2 de moins par rapport 2013), 38 films étaient en exploitation (-4). Mais le nombre de spectateurs a progressé de 24% par rapport à 2013. Seul Astérix et le domaine des Dieux a cartonné avec 683 000 entrées dans 7 pays étrangers. Sur la période 2005-2014, les films d'animation français cumulent 45,6 % de leurs entrées à l'étranger.

Des investissements publicitaires en hausse

En dix ans, les investissements publicitaires bruts en faveur des films d’animation ont presque doublé. Parmi les 29 films d’animation sortis en salle, 28 titres ont fait l’objet d’une campagne de publicité sur au moins un des six grands médias (affichage, cinéma, presse, radio, télévision et internet), soit un montant de 41,69M€ (30,09M€ en 2013) et une moyenne de 1,489 M$ par films. A titre de comparaison, 75,3 % des 663 films inédits sortis en salles en 2014 tous genres confondus font l’objet d’une campagne publicitaire. Le cinéma reste le média le plus important (19,67M€) devant la presse (11,57M$) et l'affichage (5,52M€).

Largement distribués

En 2014, un film d’animation inédit est distribué en moyenne dans 358 établissements en première semaine, contre 137 établissements tous genres confondus. 9 films d'animation sur 29 sont sortis dans plus de 500 salles et 6 dans moins de 50. En 2014, la 20th century Fox (avec son accord DreamWorks) a accaparé 39,4% de parts de marché devant Walt Disney (16,7%,) et SND (15,2%). Sur une décennie, Walt Disney continue de dominer le marché avec 25,9% des entrées devant la 20th Century Fox (19,3%) et Paramount Pictures (17,9%).