Cannes 2015 : Hommage à Roger Deakins, chef op des frères Coen, de Denis Villeneuve et de Sam Mendès

Posté par kristofy, le 23 mai 2015

Pour sa 3e édition, le Prix Pierre Angénieux Excellens in Cinematography, remis hier au Festival de Cannes, a rendu hommage à un directeur de la photographie. Après Philippe Rousselot et Vilmos Zsigmondn c'est le britannique Roger Deakins, directeur de la photographie de Barton Fink la Palme d'or des frères Coen, qui a été honoré. Cette année, Deakins est en compétition en tant que directeur de la photographie de Sicario, réalisé par Denis Villeneuve.

12 fois nommé à l'Oscar, Commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique en reconnaissance de son travail depuis ses débuts en 1975, Deakins a été directeur de la photographie de films comme 1984 de Michael Radford, Les évadés de Frank Darabont, La dernière marche de Tim Robbins, Kundun de Martin Scorsese, Un homme d’exception de Ron Howard, Le village de M. Night Shyamalan, Jarhead et Les noces rebelles de Sam Mendès, L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford de Andrew Dominik, Dans la vallée d'Elah de Paul Haggis, Rango de Gore Verbinski, Invincible de Angelina Jolie, et de 11 films de Joel et Ethan Coen. Les images du James Bond Skyfall n c’est aussi lui.

Pour cet hommage à Cannes plusieurs invités qui ont travaillé avec lui se sont succédés sur scène pour évoquer une anecdote sur le chef opérateur:  Irène Jacob, Dennis Villeneuve, Jake Gyllenhaal, Frances McDormand, les frères Coen. Un montage d’extraits de ses films a été montré durant la cérémonie prouvant que Roger A. Deakins a su créé un style visuel, très léché, presque perfectionniste, de nombreux films que l'on a tous vus, avec une manière sans pareil de capter les ombres d'un visage et de magnifier n'importe quel paysage.

Nicolas Winding Refn, Paul Schrader et Nicolas Cage se rebellent contre leur film

Posté par vincy, le 21 octobre 2014

nicolas cage nicolas wending refn paul schraderDying of the Light avait tout pour attiser la curiosité. Le film devait sortir aux Etats-Unis le 5 décembre prochain. Ce n'est même plus certain.

Ecrit et réalisé par Paul Schrader (scénariste de Taxi Driver et Raging Bull), interprété par Nicolas Cage, Anton Yelchin et Irène Jacob, produit, entre autres par Nicolas Winding Refn (Drive), le polar partait sous les meilleures auspices.

Mais voilà: chacun se rebelle. Le réalisateur, le coproducteur, les acteurs. Ils se sont photographiés vêtus d'un tee-shirt noir où est inscrit la fameuse clause de non-dénigrement inclue dans leurs contrats : "Aucune publicité diffusée par l’artiste ou le bailleur, qu’elle soit de nature personnelle ou autre, ne contiendra de mentions dénigrant la société, le film, ou les services des artistes ou d’autres personnes liées au film." La photo est sur leurs murs Facebook. "Nous avons perdu la bataille" explique Schrader. "Un film que j'ai écris et réalisé m'a été retiré".

Ils signifient ainsi leur désapprobation à propos de la version qui sera montrée aux spectateurs.

En effet, sans l'accord de Schrader, les producteurs ont remonté le film. Dès le premier montage, les différents financiers ont mis leur grain de sel, en soumettant de nombreuses notes visant à modifier l'oeuvre, souhaitant un film plus en phase avec son genre (le thriller d'action). Schrader a remonté légèrement son film mais les producteurs, propriétaires des "bobines", toujours insatisfaits, ont décidé de sortir le film avec un nouveau montage, un nouveau mixage et une nouvelle bande son.

Dans Variety, les deux parties s'opposent. Todd Williams (Over Under Media) explique qu'il n'y a pas "vraiment de drame" dans l'affaire. Alors que Paul Schrader parle de "fait accompli". "Ils m'ont finalement montré leur film, après avoir commencé la post-production".

Depuis, l'affaire fait boule de neige. Ni le réalisateur, ni les acteurs ne défendront ce film. Comme le budget est modeste, le risque financier est faible.

A l'origine, Nicolas Winding Refn voulait réaliser le film, avec Harrison Ford dans le rôle principal. Divergences artistiques. Le réalisateur danois a accepté le strapontin de producteur exécutif pour aider Paul Schrader a réalisé lui-même son scénario. "J'ai toujours senti que Paul comme réalisateur de ce film était le bon choix" explique Refn. "C'est un beau scénario, et c'est le cinéaste idéal pour le faire".

The Dying of the Light raconte la traque d’un terroriste, Banir, par un agent de la CIA, Evan Lake, qui, souffrant de démence fronto-temporale, venait d'être mis à la retraite.

LionsGate, le distributeur, refuse de confirmer une date de sortie.

16ème cérémonie des Prix Lumières : à l’ombre des événements tunisiens

Posté par Claire Fayau, le 15 janvier 2011

Le palmarès :

Meilleur Film et prix CST (image) : Des hommes et des dieux ; Réalisateur et scénario : Roman Polanski ; Acteur: Michael Lonsdale (Des hommes et des dieux)  ; Actrice : Kristin Scott-Thomas (Elle s'appelait Sarah) ; Film francophone : Un homme qui crie ; prix TV5 monde : Illégal ; Espoir masculin : Antonin Chalon (No et moi) ; Espoir féminin : Yahima Torres(Vénus Noire) - toutes les nominations

Des absents, des présents à l'esprit ailleurs, et Polanski :

Certains lauréats n'étaient pas présents, comme Kristin Scott-Thomas, retenue en Grande-Bretagne, qui devrait décerner le trophée spécial à Roman Polanski. Par conséquent, ce fut Irène Jacob qui eut l'honneur de remettre sa Panthère (le prix des Lumières)  au cinéaste franco-polonais. Quant au Maire de Paris, Bertrand Delanoë, il n'a pas pu ouvrir la cérémonie, étant invité par France 2 à s'exprimer sur la Tunisie, où il est né et réside chaque été. Quant aux présents ils avaient pour certains l'esprit ailleurs. Michel Reilhac, directeur du cinéma à ARTE, lance un premier tweet : "Maintenant on regarde "Deux hommes et une armoire", court metrage primitif (il avait 19 ans, ndlr) de Roman Polanski pendant que Ben Ali est emmene en orbite #bizarre." Ecran Noir lui demande si l'on parle de la Tunise durant cette soirée. Il nous répond : "Je viens de proposer a la maitresse de cérémonie qu'on fasse une déclaration et un point info a la fin de la cérémonie."

Dans la salle, on projette un hommage en images à Roman Polanski, grâce au musée du cinéma de Lodz. Ce dernier est resté discret, disant qu'il ne méritait pas tous ces honneurs. Il a glissé que ces prix comptaient beaucoup pour lui, surtout parce qu'ils venaient des journalistes qui n'ont pas toujours été ses "meilleurs amis".

Michael Lonsdale, 79 ans, semblait très heureux de recevoir le prix du meilleur acteur, d'autant plus qu'il n'avait jamais été primé auparavant. L'acteur nous a parlé de grâce, et de quelqu'un tout "là -haut", ajoutant une touche de spiritualité aux paillettes.

Autre moment de poésie nous détachant un peu plus du réel, le court -métrage d'animation offert par Michel Ocelot (créateur de  Kirikou) : Le Garçon qui ne mentait jamais.


"Dès que nous oublions l’objet grave d’une solennité ou d’une cérémonie, ceux qui y prennent part nous font l’effet de s’y mouvoir comme des marionnettes." - Henri Bergson

Le président de cérémonie, François Berléand, a fait rire l'assistance avec son " Et maintenant, le moment que vous attendez tous : mon discours".

Mais la palme du jeu de mots revient à Xavier Beauvois : "Merci les lumières. Merci les frères. Merci les frères Lumière !". Beauvois, dans sa joie, n'a pas oublié  l'actualité et, en parlant d'ombre succédant à la lumière,  a évoqué le sort de Jafar Panahi. Car au-delà de la Tunisie, les artistes et des citoyens doivent encore lutter dans de nombreux pays, de la Chine au Vietnam en passant par l'Iran ou le Vénézuéla.