Montréal se dote d’un studio d’animation ambitieux

Posté par vincy, le 9 février 2016

La société Cinesite a inauguré hier lors d'une conférence de presse l'ouverture d'un studio d'animation à Montréal. Neuf productions seront lancées dans les cinq prochaines années.

Les 5000 m2 pourront accueillir 500 employés. Cinesite étant spécialisé dans les effets visuels (007 Spectre, The Revenant, Ant-Man), les studios doubleront leur capacité dans ce domaine sur ce site. Au total, il s'agit d'un investissement de 58M€. Cinesite avait installé un studio d'effets spéciaux à Montréal il y a deux ans.

Trois films sont déjà en développement. Trois ont été confirmés hier: Klaus, coproduit par Comic Animations, SPA Studios et Astresmedia Cine, réalisé par Sergio Pablos ; Riverdance, inspiré par le spectacle musical homonyme, coproduit par Comic Animatons et River Productions, sera supervisé par Moa Doherty cocréateur de la compagnie irlandaise qui parcourt toujours toutes les scènes du monde ; et Charming, projet le plus avancé, comédie musicale animée américano-canadienne en 3D, écrite et réalisée par Ross Venokur, avec Blanche-Neige (Avril Lavigne), Cendrillon (Ashley Tisdale) et la Belle au Bois Dormant (G.E.M.) qui découvrent qu’elles sont fiancées avec le même Prince Charmant (Wilmer Valderrama).

Cinesite est également présent à Londres et Vancouver.

Le marché du documentaire en 2011 : dynamique, sauf en salles

Posté par vincy, le 2 juillet 2012

??Le Sunny Side of the Doc de La Rochelle s'est achevé vendredi avec 1 755 participants, 286 décideurs et acheteurs et 1 450 spectateurs. Le prix du meilleur long métrage ?documentaire a été décerné au canadien Songbird SOS.

Une production dynamique en 2011

A l'occasion de cette manifestation, le CNC a publié son étude annuelle sur le marché du documentaire en 2011. Au total 2 649 heures de documentaires ont été produites (+7,7%) pour un total des devis de 387,3 millions d'euros. Les chaînes de télévision nationales gratuites représentent encore l'essentiel du volume des commandes (61,1%) même si leur part diminue fortement.

Le long métrage documentaire, renforcé par ses sélections dans les festivals et l'intérêt des spectateurs, poursuit sa dynamique avec 37 films agréés dans le genre (pour 34,1 millions d'euros de devis), soit dix de plus qu'en 2010. Le record de 2008 (année hors norme dans le genre) a été battu. Le devis moyen est aussi en hausse, passant de 670 000 euros en 2010 à 920 000 euros en 2011. Les subventions versées par le CNC aux producteurs français de documentaire s’élèvent à 79,4 millions d'euros en 2011, soit une augmentation de 7,9 % par rapport à 2010.

En 2011, ce sont Amazonia et Terre des Ours qui ont été les documentaires les plus chers, coûtant respectivement 9,5 millions d'euros et 5 millions d'euros.

Une année 2011 sans hit malgré l'offre abondante

"L’offre de films documentaires dans les salles est abondante avec 90 longs métrages inédits en 2011, dont 54 films français, 10 films américains et 20 films européens" précise le rapport. Il s'agit d'un record depuis 10 ans. Mais le CNC souligne qu'un film documentaire, en 2011, ne sort, en moyenne, que sur 15 copies (contre 137 pour l'ensemble des films). Quelques grands noms (Herzog, Wenders, ...) ont permit de donner une large exposition à certains docus. Reste que la fréquentation est la plus faible depuis 10 ans si l'on excepte l'année 2003 : 1,33 million d'entrées l'an dernier contre 4,5 millions en 2010 grâce à Océans et 6,45 millions en 2004 (Fahrenheit 9/11). Seuls 4 des 90 documentaires diffusés en salles ont dépassé le cap des 100 000 spectateurs. Depuis 2002, 10 documentaires seulement ont séduit plus de 500 000 cinéphiles. Mais aucun en 2011. Pina (347 000 entrées) est le champion de l'année, et le seul à se classer dans le Top 20 de ces 5 dernières années.

On constate par ailleurs que les films documentaires axent leur campagne promotionnelle essentiellement sur la presse écrite et accuse un retard dans les investissements marketing sur Internet. Par conséquent, le docu attire un public majoritairement adulte (69% de plus de 25%, et même un tiers de plus de 50 ans).

Prochaine étape en septembre : les propositions pour l'avenir du documentaire

Enfin, suite à la publication du rapport intitulé « Le documentaire dans tous ses états », remis par Serge Gordey, Catherine Lamour, Jacques Perrin et Carlos Pinsky au Ministre de la Culture et de la Communication en avril dernier, le CNC formulera des propositions en septembre. L'un des enjeux principaux reste ka définition du documentaire de création : "Il ressort notamment de ces premiers échanges un souhait partagé de mieux prendre en compte les différents types d’écritures documentaires dans les modalités de calcul du soutien automatique - sans modifier les fondamentaux de ce dernier - notamment en favorisant les démarches d'écriture et de production les plus exigeantes" explique le communiqué du CNC.

Un bureau à Los Angeles pour promouvoir les tournages en France

Posté par vincy, le 28 février 2012

A priori c'est une bizarrerie institutionnelle : la nouvelle n'a été annoncée ni par Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, ni par Eric Besson, ministre de l'industrie (et de l'économie numérique), ni même par Pierre Lellouche, Secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur. Pourtant, quand on annonce la mise en place d'un bureau de promotion du film afin d'attirer les investisseurs américains (tournages, etc...), l'un des trois ministres aurait semblé "logique".

C'est en fait Frédéric Lefebvre, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions libérales et de la Consommation (on reprend sa respiration), qui s'en est chargé. Celui-ci était de passage dans la métropole californienne, à l'occasion des Oscars (un peu), la promotion de la France au niveau touristique (la raison officielle) et surtout de sa campagne électorale (il se présente au poste de député des Français à l'étranger dans la zone nord-américaine).

Ce bureau du cinéma devrait être opérationnel dès juillet, intégrant par ailleurs "l'agence de tourisme française de promotion, les ressources du Consulat français à Los Angeles, Film France et Atout France, l'agence de promotion touristique de la France et le Comité Régional d’Ile de France." Il s'agira d'informer des décideurs et réalisateurs américains des dispositifs financiers (crédits d'impôt, aides régionales ou locales...) et des lieux de tournage possibles. Le bureau servira aussi de médiateur avec les professionnels du tourisme et Film France, commission nationale qui rassemble 40 commissions du film.

Sur le papier, ce "guichet unique" est une bonne idée, simplifiant les démarches et accélérant les mises en relation entre les interlocuteurs.

Ce "Film office", idée qui est déjà exploitée par différents territoires dans le monde, pourrait servir de pilote à de futurs bureaux en Chine, en Inde et en Corée du Sud.

La France a beaucoup de retard en Europe, malgré sa position de leader en matière de production cinématographique : seulement 3% des tournages américains en Europe y sont réalisés.

Les nouveaux horizons de StudioCanal

Posté par vincy, le 29 septembre 2011

StudioCanal, la filiale cinéma de Canal+ créée en 1986 sous le nom de Canal + production, a signé un accord avec le fonds d'investissement britannique Anton Capital Entertainment, dirigé par Sébastien Raybaud et Mark Field-Marsham, afin de produire une centaine de films sur trois ans. Ce "deal" permet à StudioCanal de recevoir 150 millions d'euros sur trois ans, ce qui concernera une centaine de films. StudioCanal alignera 350 millions d'euros. ACE financera donc environ 30% de chaque film international, avec une logique de partage complet des risques et des recettes. StudioCanal garde le pouvoir d'accorder ou non le feu vert aux films en développement.

La filiale de Canal + devient ainsi une "minimajor", un studio européen. Le studio pourra être plus réactif dans ses choix et facilitera l'acquisition de droits. La priorité reste le marché européen : il est présent sur les trois plus gros marchés, la France, le Royaume Uni et l'Allemagne.

StudioCanal devient donc l'Astérix de l'Empire hollywoodien avec une quarantaine de films produits par an (contre 15-25 pour chaque "major" américaine) et les deux tiers de ses revenus réalisés hors de France. La société devrait afficher une croissance de 10% cette année pour atteindre un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros. Sa rentabilité (14%) est exceptionnelle pour le secteur.

Le groupe mise sur une stratégie différente de celle des studios américains qui exploitent directement leurs contenus sur tous les supports, mais qui les obligent à produire des blockbusters coûteux avec des frais de distribution, d'exploitation et de marketings toujours plus élevés.

Olivier Courson, patron de la filiale de Canal +, veut développer principalement quatre styles de films : le cinéma indépendant international, le cinéma familial, les films de genre de qualité et la production locale événementielle (des films d'auteurs à budget moyen mais avec un potentiel populaire).