Des Français dans la course aux Oscars

Posté par vincy, le 17 janvier 2014

Le cinéma français ne se porte pas si mal aux Oscars (voir les nominations). Même si La vie d'Adèle a été complètement ignoré, malgré ses multiples prix aux Etats-Unis et le beau buzz autour d'Adèle Exarchopoulos, même si Renoir avait été éliminé de la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère avant même la finale, on compte plusieurs représentations du cinéma hexagonal dans la course à la statuette suprême.

Avec Ernest & Célestine, César du meilleur film d'animation, présenté au Festival de Sundance cette semaine, Les Armateurs sera ainsi confronté à DreamWorks, Walt Disney, Universal et Ghibli dans la catégorie du meilleur long métrage d'animation. Film écrit par l'écrivain Daniel Pennac, c'est la cinquième fois qu'un film animé français st nominé depuis la création du prix en 2001.

Dans la même catégorie, on peut noter que Moi moche et méchant 2, co-réalisé par le français Pierre Coffin, a été majoritairement conçu par des animateurs français et à Paris, dans le studio d'animation Illumination Mac Guff.

Un cinéaste français s'est aussi invité dans la course au meilleur court métrage. Xavier Legrand est en lice avec Avant que de tout perdre. Le court, avec Léa Drucker avait reçu le Grand prix du Festival de Clermont-Ferrand 2013.

Julie Delpy est nominée pour la deuxième fois dans la catégorie du meilleur scénario / adaptation avec Before Midnight, 9 ans après celle pour Before Sunset.

Pour l'Oscar de la meilleure photo, Philippe Le Sourd affrontera Bruno Delbonnel. Le premier pour The Grandmaster de Wong Kar-wai, le second pour Inside Llewyn Davis des frères Coen. Delbonnel enregistre sa quatrième nomination après celles du Fabuleux destin d'Amélie Poulain, d'Un long dimanche de fiançailles et d'Harry Potter et le Prince de Sang-mêlé.

Ajoutons l'abonné Alexandre Desplat pour la musique du film Philomena, dont c'est la sixième nomination depuis 2007!

Enfin, dans la catégorie meilleur film étranger, la France fait une jolie moisson, sans avoir un seul cinéaste français cité. L'image manquante de Rithy Panh, Grand prix Un Certain regard au dernier festival de Cannes, est un film produit par la France (Catherine Dussart Productions et Arte). La Grande Bellezza, de Paolo Sorrentino, est coproduit par la société française Babe films. Surtout quatre des cinq films nommés ont été découverts au Festival de Cannes : Omar (Prix spécial du jury Un certain regard en 2013) et L'image manquante à Un certain regard, La chasse (prix d'interprétation masculine à Cannes 2012) et La Grande Belezza en compétition.

Ernest& Célestine avait également été présenté sur la Croisette à la Quinzaine des réalisateurs en 2012. D'autres films cannois sont oscarisables : Nebraska d'Alexander Payne, Inside Llewyn Davis des frères Coen, Gatsby le magnifique de Baz Luhrman...

Inside Llewyn Davis, grand vainqueur des prix de la National Society of Film Critics

Posté par vincy, le 4 janvier 2014

La National Society of Film Critics a décerné les 4 prix les plus importants au film des frères Coen, Inside Llewyn Davis, Grand prix du jury du dernier festival de Cannes : film, réalisateur(s), acteur (Oscar Isaac) et image (Bruno Delbonnel). Une sorte de grand chelem qui relance le film à moins de 2 semaines de la fin des votes pour les Oscars. En revanche, notons qu'un film honoré par la FSFC est rarement oscarisé (c'est arrivé 4 fois seulement depuis 1990). Inside Llewyn Davis triomphe ainsi d'American Hustle, 12 Years a Slave et Her. Les Coen battent Alfonso Cuaron. Delbonnel est récompensé de justesse devant Emmanuel Lubezki (Gravity).

Dans les autres catégories, Cate Blanchett (Blue Jasmine) assure sa domination pour la meilleure actrice, devant deux françaises, Adele Exarchopoulos et Julie Delpy. Pour les meilleurs seconds rôles, James Franco (Spring breakers) l'emporte sur Jared Leto et Jennifer Lawrence (American Hustle) semble imbattable (Lea Seydoux a quand même terminé 3e ex-aequo).

Julie Delpy ne repart pas bredouille, puisqu'avec Richard Linklater et Ethan Hawke, elle récolte le prix du meilleur scénario (Before Midnight). Le cinéma français est aussi primé avec le prix du meilleur film en langue étrangère (La vie d'Adèle, qui bat deux autres films cannois, A Touch of Sin et La grande bellezza).

Enfin, côté documentaire, The Act of Killing et At Berkeley finissent ex-aequo devant le grandiose Leviathan. Enfin, deux films ont reçu une mention, même s'ils ne sont pas encore distribués aux Etats-Unis : Les chiens errants de Tsai Ming-liang et Hide Your Smiling Faces de Daniel Patrick Carbone.

Golden Globes 2014 : 12 Years a Slave et American Bluff en tête

Posté par vincy, le 12 décembre 2013

jennifer lawrence american hustleLes nominations des Golden Globes ont été révélé ce matin en direct à Los Angeles. Ils seront décernés dans un mois.

En tête des nominations, avec 7 citations chacun, les films de Steve McQueen et David O' Russell, 12 Years a Slave et American Bluff (American Hustle). Mais le jeu reste très ouvert tant de nombreux films cumulent plusieurs nominations, à commencer par Nebraska (5 citations), Capitaine Phillips et Gravity (4 chacun), Inside Llewyn Davis, Mandela et Philomena (3 chacun).

Parmi les favoris, il y a quelques films qui manquent à l'appel dans les catégories principales comme August : Osage County, Le Majordome, Le Loup de Wall Street, Her et Fruitvale Station.

On pourrait aussi remarquer que le chouchou des critiques Ernest & Célestine n'est pas dans la liste. Ironiquement, le dernier Miyazaki, Le vent se lève, n'est pas dans la catégorie animation, mais dans la catégorie film en langue étrangère, qu'il doit partager avec quatre films cannois, La chasse (édition 2012), La vie d'Adèle et Le passé (tous deux français), et La grande Bellezza. Cocorico again avec la nomination de Julie Delpy en meilleure actrice / comédie. Catégorie où l'on retrouve Meryl Streep, qui enregistre ainsi sa 27e nomination aux Golden Globes (un record!).

Outre un certain rajeunissement des nominés et une ouverture à des genres aussi variés que la SF ou la comédie indépendante, on notera enfin quelques surprises comme la confirmation de Lupita Nyong'o et Daniel Brühl et l'arrivée de Greta Gerwig et d'Oscar Isaac dans les oscarisables.

Les Critiques de Los Angeles couronnent Gravity, Her, La Vie d’Adèle et Ernest & Célestine

Posté par vincy, le 8 décembre 2013

gravityLe match a été serré dans plusieurs catégories majeures avec trois ex-aequos (film, actrice, second-rôle masculin). Sur le fil, Gravity l'emporte sur Spike Jonze (Her n'a obtenu que le titre de meilleur film ex-aequo, en plus de celui des décors, et se retrouve finaliste dans plusieurs catégories) avec un total de 4 prix. Reste que Her devient la surprise incontournable dans la course aux Oscars, après ses prix new yorkais.

Les critiques de Los Angeles ont prolongé le consensus sur le documentaire (Stories We Tell a gagné tous les prix de la semaine). Adèle Exarchopoulos, l'actrice principale de La Vie d'Adèle partage son prix avec la grande Cate Blanchett. La vie d'Adèle, Palme d'or, confirme l'engouement critique international, en battant un autre favori cannois, La grande Bellezza. Ernest & Célestine surclasse d'un cheveu le favori pour l'Oscar du meilleur film d'animation, le dernier film d'Hayao Miyazaki, Le vent se lève.

Au total, les critiques de L.A. ont décerné 5 de ses prix à des films sélectionnés à Cannes. On notera surtout la coloration cosmopolite de ce palmarès, partagé entre mexicains, français (Julie Delpy pour le prix du scénario) et même kényan et australien qui s'arrogent 11 prix!

Palmarès

Film ex-aequo: Gravity et Her
Réalisateur: Alfonso Cuaron pour Gravity (finaliste: Spike Jonze pour Her)
Acteur: Bruce Dern dans Nebraska (finaliste: Chiwetel Ejiofor dans 12 Years a Slave)
Actrice ex-aequo: Cate Blanchett dans Blue Jasmine et Adèle Exarchopoulos dans La vie d'Adèle
Second-rôle masculin ex-aequo: James Franco dans Spring Breakers et Jared Leto dans Dallas Buyers Club
Second-rôle féminin: Lupita Nyong'o dans 12 Years a Slave (finaliste: June Squibb dans Nebraska)
Scénario: Richard Linklater, Julie Delpy, Ethan Hawke pour Before Midnight (finaliste: Spike Jonze pour Her)
Documentaire: Stories We Tell de Sarah Polley (finaliste: The Act of Killing de Joshua Oppenheimer)
Film d'animation: Ernest & Celestine (finaliste: Le vent se lève)
Film en langue étrangère: La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche (finaliste: La grande bellezza de Paolo Sorrentino)
Image: Emmanuel Lubezki pour Gravity (finaliste: Bruno Delbonnel pour Inside Llewyn Davis)
Montage: Alfonso Cuarón et Mark Sanger pour Gravity (finaliste: Shane Carruth et David Lowery pour Upstream Color)
Musique: T Bone Burnett pour Inside Llewyn Davis (finaliste : Arcade Fire et Owen Pallett pour Her)
Décors: K.K. Barrett pour Her (finaliste: Jess Gonchor pour Inside Llewyn Davis)
Prix Douglas Edwards pour un film expérimental, indépendant ou vidéo: Charlotte Pryce pour Cabinet of Wonders : Films and a Performance
Prix Nouvelle génération:: la productrice Megan Ellison
Mention spéciale: L'équipe créative de 12 Years a Slave

Independent Spirit Awards 2014 : 12 years a slave et Nebraska en tête des nominations

Posté par MpM, le 27 novembre 2013

12 yearsTraditionnellement, les Independent Spirit Awards (Oscars du cinéma indépendants auxquels ne sont éligibles que les films d'un budget égal ou inférieur à 20 millions de dollars) lancent la saison des prix aux Etats-Unis. Cette année, il semble y avoir eu une certaine unanimité parmi les votants puisque deux films totalisent à eux seuls 13 nominations.

C'est en effet le chouchou du public du Festival de Toronto, 12 years a slave de Steve McQueen, qui arrive en tête des nominations (sept, dont les plus prestigieuses : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur...). Il est suivi de près par l'une des surprises du dernier festival de Cannes, Nebraska d'Alexander Payne, qui avait d'ailleurs valu un prix d'interprétation à Bruce Dern.

Les films remarqués en festivals sont d'ailleurs légion dans la liste des nominés, de All is lost de JC Chandor (hors compétition à Cannes) à Fruitvale Station (Grand prix à Sundance), de Before midnight de Richard Linklater (présenté à Berlin) à Inside Llewyn Davis des frères Coen (grand Prix à Cannes), sans oublier la palme d'or 2013, La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche.

A noter que Matthew McConaughey nebraskaest à nouveau sur la liste des nominés (pour Dallas Buyers Club), après sa double nomination en 2013 (il avait finalement reçu le Spirit Award du second rôle pour Magic Mike) tandis que James Gandolfini reçoit une nomination posthume pour le prix du meilleur acteur dans un second rôle dans Enough said.

En 2013, c'est Happiness Therapy de David O. Russell qui avait été le grand gagnant avec 4 récompenses. Mais il faut savoir que les Spirit Awards, dont la cérémonie se déroule la veille des Oscars, sont généralement considérés comme une remise de prix permettant à un film boudé par les Oscars mais chouchou de la critique de sauver son honneur. A vérifier le 1er mars 2014.

7 nominations

12 years a slave de Steve McQueen : Film, réalisateur, scénario (John Ridley), acteur (Chiwetel Ejiofor), second rôle féminin (Lupita Nyong’o), second rôle masculin (Michael Fassbender), image (Sean Bobbitt).

6 nominations

Nebraska d'Alexander Payne : film, réalisateur, acteur (Bruce Dern), second rôle féminin (June Squibb), second rôle masculin (Will Forte), premier scénario (Bob Nelson).

4 nominations

All is lost de JC Chandor : film, réalisateur, acteur (Robert Redford), image (Frank G. DeMarco).

3 nominations

Blue Jasmine de Woody Allen : scénario (Woody Allen), actrice (Kate Blanchett), second rôle féminin (Sally Hawkins).
Fruitvale Station de Ryan Coogler : premier film, acteur (Michael B. Jordan), second rôle féminin (Melonie Diaz).
Inside Llewyn Davis des frères Coen : film, acteur (Oscar Isaac), image (Bruno Delbonnel).
Short Term 12 de Destin Cretton : actrice (Brie Larson), second rôle masculin (Keith Stanfield), montage (Nat Sanders).

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Cannes 2013 : Steven Spielberg et son jury succombent aux désirs d’Adèle et d’Emma

Posté par vincy, le 26 mai 2013

abdellatif kechiche adele exarchopoulos lea seydoux

Le palmarès cannois aurait pu être pire. Même si, pour nous, il manque des films dont l'esthétisme (voire le formalisme) et le propos nous ont davantage séduits, reconnaissons à Steven Spielberg et son jury d'avoir eu du cran : Une Palme pour Adèle, fallait oser. Lui Président a décidé de provoquer un acte culturel (et donc politique) majeur en remettant l'un des plus grands prix du 7e art à un film dont certaines séquences (sexualité frontale, nudité, homosexualité)  l'empêcheront d'être vu dans de nombreux pays (y compris les USA) et dont la durée limitera l'intérêt des exploitants. Avec ce prix, il oblige les exploitants à s'adapter à une création hors-normes...

La Palme d'or à La vie d'Adèle, malgré nos quelques réserves sur le film, est largement justifiée tant l'oeuvre (3h) est captivante et émouvante. Hymne à l'amour et sà la liberté, l'adaptation de la BD "Le bleu est une couleur chaude" aura enthousiasmé journalistes, festivaliers, professionnels. Steven Spielberg n'a pas oublié de décerner la Palme aux deux actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos. "Nous avons été privilégiés de voir ce film, et non gênés" explique le cinéaste en conférence de presse. "C'est l'histoire d'un amour profond, magnifique. Le réalisateur n'a pas du tout bridé le récit. Nous étions sous le charme du film, avec des actrices formidables. Le réalisateur a permis aux personnages de prendre réellement vie" a-t-il poursuivi.

Lorsqu'il a reçu son prix, Abdellatif Kechiche a dédié son prix "à cette belle jeunesse de France qui m'a beaucoup appris sur l'esprit de liberté", "le vivre-ensemble". Ce film est pour "une autre jeunesse, de la révolution tunisienne, pour leur aspiration à vivre eux aussi librement, et aimer librement", a déclaré le cinéaste.

Le suspens pour les César 2014 est mort ce soir.

le jury du 66e festival de cannes 2013 spielbergExceptions culturelles

Défendant l'exception culturelle, Steven Spielberg en a fait la ligne directrice de son palmarès : des films iranien (avec une actrice d'origine argentine), chinois, japonais, américains et mexicain. Le jury a privilégié des mélodrames, et tous les films primés ont de belles qualités. Jia Zhang-ke a offert cette année sa production la plus ambitieuse, entre vengeance personnelle sanglante et tragédie humaine ; Kore-eda Hirokazu n'a peut-être pas réalisé son plus grand film mais l'histoire filiale ne pouvait que séduire des cinéastes comme Spielberg et Lee qui en on fait des thèmes récurrents dans le cinéma ; le grand Bruce Dern permet à le très bon Nebraska de ne pas repartir les mains vides grâce à un personnage mémorable de vieux lunatique et taiseux ; les Coen ont manqué de peu la double Palme d'or mais leur film, l'un des chouchous des festivaliers, ont confirmé leur grand retour grâce à un blues musical qui ne manque pas de dérision : Nebraska comme Inside Llewyn Davis devraient refaire parler d'eux aux prochains Oscars ; enfin, plus surprenant, le jury a préféré un jeune metteur en scène mexicain, Amat Escalante avec son essai très soigné et plutôt réussi (quoique déjà vu) sur la violence, Heli, pour le prix de la mise en scène : c'est la deuxième fois consécutive qu'un mexicain remporte ce prix. Concluons avec le prix d'interprétation féminine pour la franco-argentine Bérénice Bejo : deux ans après la projection de The Artist (prix d'interprétation masculine), la comédienne césarisée est désormais consacrée pour son rôle dramatique dans Le passé. Ironiquement, son personnage devait être incarné par Marion Cotillard, qui doit s'en mordre les doigts.

Après avoir vu tous ses films primés, constatons que l'image, les cadrages et la musique y sont souvent sublimes. Du drame intimiste au film de genre, tout le cinéma est représenté, illustrant une 66e édition prônant haut et fort le souci de la diversité et l'envie de séduction. Mais à voir la liste, c'est surtout un certain cinéma "vérité" qui a été honoré : un regard franc sur le monde, nostalgique ou cruel.

Cannes 2013 : Palm dog pour Baby boy, le caniche aveugle de Liberace

Posté par MpM, le 24 mai 2013

cat palmPour ce qui est annoncé comme son dernier film, Steven Soderbergh ne repartira pas les mains vides. Quoi qu'il arrive, le cinéaste pourra en effet s’enorgueillir d'avoir au moins reçu l'un des prix les plus exigeants du Festival de Cannes : la Palm dog. Pour obtenir ce prix, la condition sine qua non est en effet... de compter un personnage canin dans son casting, ce qui n'est pas donné à tout le monde.

Behind the candelabra, lui, met en scène un caniche du nom de Baby Boy souffrant de graves problèmes oculaires et qui favorise (bien malgré lui) l'histoire d'amour compliquée entre son maître, le pianiste Liberace (Michael Douglas), et un jeune soigneur d'animaux interprété par Matt Damon.

Cette récompense pourrait être la première d'une longue série, puisque le film est régulièrement pressenti pour un double prix d'interprétation masculine.

Un prix spécial a par ailleurs été accordé aux chiens très toilettés  de The Bling Ring de Sofia Coppola.

Toutefois, cette année, c'est un chat qui vole la vedette à tous les animaux acteurs du festival. Il faudrait en effet inventer une "Palm Cat" pour récompenser l'interprétation tout en retenue d'Ulysse, très joli félin roux, qui est l'hilarant fil conducteur d'Inside Llewin Davis des frères Coen.

Cannes 2013 : Qui est Oscar Isaac ?

Posté par MpM, le 20 mai 2013

Oscar Isaac

Oscar Isaac fait partie de ces acteurs dont on retient le visage presque malgré soi, à force de le croiser au détour de films et de rôles variés. Habitué aux rôles secondaires, mais de plus en plus importants, il a prouvé ces cinq dernières années qu'il est à l'aise avec tous les registres.

Le jeune acteur d'origine sud-américaine (père cubain, mère guatémaltèque), qui a grandi à Miami, se destinait pourtant à l'origine à une carrière musicale. Il a notamment chanté dans le groupe The Blinking Underdogs avant de partir tenter sa chance à New York pour devenir comédien.

En 2005, il sort de la prestigieuse Juilliard School et obtient l'un des rôles principaux de la Nativité de Catherine Hardwicke, celui de Joseph, aux côtés de Keisha Castle-Hughes (la jeune comédienne nommée à l'Oscar pour Paï (Whale Rider)). Il enchaîne alors les petits rôles dans des productions d'envergure internationale comme PU-239 aux côtés de Paddy Considine (2006), Mensonges d'état de Ridley Scott (2008) ou Che : 1e partie de Steven Soderbergh (2008), présenté en compétition à Cannes.

En 2009, c'est le début de la reconnaissance avec le rôle d'Oreste, préfet d'Alexandrie, dans Agora d'Alejandro Amenábar, hors compétition à Cannes cette fois-ci. Rival de Max Minghella (l'affranchi Davus, devenu chef de file des chrétiens) et soupirant de Rachel Weisz (l'astronome Hypatie), il joue la carte de la diplomatie et de la retenue.

Mais il rompt presque immédiatement avec cette image positive en enchaînant deux rôles brutaux et antipathiques. Il est d'abord le roi félon Jean sans Terre dans le Robin des bois de Ridley Scott (2010), qui ouvre le Festival cette année-là ; puis Blue Jones, le responsable cruel et inhumain d'un asile psychiatrique terrifiant imaginé par Zack Snyder pour Sucker Punch (2011).

L'année suivante, il prend part à l'aventure Drive de Nicolas Winding Refn où il incarne le mari ex-taulard de Carey Mulligan. Tout le monde ne retiendra que la prestation de Ryan Gosling et la mise en scène (méritoirement primée à Cannes), mais Oscar Isaac impose en quelques scènes son style de jeu ambivalent et nuancé. Sa performance, entre intimidation et émotion, apporte un relief supplémentaire au film en faisant de son personnage de malfrat un homme révolté pris en otage de son propre passé.

La stratégie est payante : non seulement les réalisateurs n’en finissent plus de lui offrir des rôles, mais surtout ils l’imaginent tous dans des personnages radicalement différents les uns des autres. Ainsi, il est un immigré russe qui s'éprend d’une New-yorkaise malheureuse en ménage (W.E. de Madonna), puis une machine à tuer froide et insensible (Jason Bourne : L'Héritage de Tony Gilroy), un amant meurtier (Thérèse Raquin de Charlie Stratton) et même un homme qui enquête sur la mort suspecte d’un chien (Revenge for Jolly ! de Chadd Harbold) !

Puisqu’il peut tout jouer avec la même aisance, rien d’étonnant à ce que les frères Coen lui aient finalement donné le rôle titre de leur nouveau film, Inside Llewyn Davis, qui évoque le quartier new-yorkais de Greenwich village à travers la vie d’un chanteur de folk en galère. Le film est l'un des films les plus attendus de la compétition cannoise. Une occasion en or de constater que ce comédien multitâche n’a pas fini de nous surprendre et de lui offrir, enfin, la reconnaissance qu’il mérite. Sous forme d’un prix d’interprétation ?

Cannes 2012 : Qui est Garrett Hedlund ?

Posté par vincy, le 24 mai 2012

Naître à Roseau et disposé d'un physique aussi sauvage, on ne peut que croire à la prédestination. Garrett Hedlund, pas encore 28 ans, est la révélation du film de Walter Salles, Sur la route. Une bombe sexuelle avec une énergie solaire, une allure de voyou, sa voix rauque imbibée d'alcool et de tabac. Il s'exhibe nu, de dos lors de son apparition. Manière de se débarrasser de tous les oripeaux hollywoodiens qu'on tente de lui imposer.

Véritable cowboy du Minnesota (il a grandit dans un ranch) avant de migrer sous le soleil d'Arizona pour le collège. Sportif (ça se voit avec sa silhouette athlétique), il décolle vite grâce à sa belle gueule lorsqu'une agence de comédiens le recrute à 18 ans. Cousin de Brad Pitt dans Troie à 19 ans, fils abusé dans Friday Night Lights, jeune rock star dans Quatre frères, meurtrier dans Death Sentance, il tourne également avec des comédies, des films fantastiques (Eragon) et de science-fiction (Tron : L'héritage). Il s'essaie même à la composition et au chant, avec talent, dans Country Strong, avec Gwyneth Paltrow.

C'est bien entendu en sortant des sentiers battus, en incarnant Dean Moriarty, objet de fascination des hommes comme des femmes dans Sur la route, qu'il va séduire et étonner : capable de s'abandonner, l'ange déchu ose même une scène de sodomie impudique. Sans doute, sa carrière va prendre un autre chemin. Les Coen l'ont d'ailleurs engagé pour leur prochain film, Inside Llewyn Davis. Ce grand gaillard (1m89), fan de punk rock, est déjà très adulé : le nombre de sites et de blogs de fans sur lui se multiplient sur le web.