Pour Sama et David Copperfield triomphent aux British Independent Film Awards

Posté par vincy, le 1 décembre 2019

C'est sans doute la première surprise de la saison des prix qui arrive. Les British Independent Film Awards ont couronné un film qui n'était pas dans les radars des pronostiqueurs: The Personal History of David Copperfield. Le film, qui sortira en 2020 en France, a remporté cinq prix, dont celui du meilleur scénario pour Armando Ianucci et Simon Blackwell, du meilleur second-rôle masculin pour Hugh Laurie.

C'est un de plus que le grand vainqueur de la soirée, le documentaire Pour Sama (Oeil d'or au Festival de Cannes), qui repart avec quatre prix, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Waad Al-Kateab et Edward Watts, du meilleur montage et bien sûr celui du meilleur documentaire.

Renee Zellweger, parmi les favorites pour l'Oscar cette année, a été récompensée pour son interprétation de Judy Garland dans Judy (qui récolte aussi le prix du meilleur maquillage et coiffure). Le brillant et jeune Josh O'Connor (qu'on peut voir actuellement dans The Crown, saison 3) a été choisi comme meilleur acteur pour Only You, film également récompensé par le Douglas Hickox Award (réalisateur d'un premier film) pour Harry Wootliff.

The Last Tree a été primé deux fois avec Ruthxija Bellena, meilleur second-rôle féminin, et Sam Adewunmi, meilleur espoir. Le film d'animation des studios Aardman Shaun le Mouton Le Film : La Ferme Contre-Attaque a été distingué par le prix des meilleurs effets. Enfin, Parasite, Palme d'or, a été une fois de plus le triomphateur dans la catégorie du meilleur film international.

Kristin Scott-Thomas a été sacrée par un prix pour sa contribution au cinéma britannique et Amanda Nevill, patronne du British Film Institute a été distinguée par un prix spécial du jury.

The People v. O.J. Simpson et The Night Manager raflent le plus de nominations aux Golden Globes 2017

Posté par wyzman, le 13 décembre 2016

Qui succédera à Mr. Robot, Mozart in the Jungle et Wolf Hall ? Telle est la question qui va animer tous les spécialistes de la télévision américaine au cours des prochaines semaines. Et cela notamment parce que les nominations pour les Golden Globes 2017 viennent de tomber. Et si côté cinéma La La Land et Moonlight courent en tête, chez les séries, ce sont les nouvelles séries The People v. O.J. Simpson et The Night Manager qui tirent leur épingle du jeu. Mais comme toujours dans ce type de cérémonies, rien n'est fait.

Nommée à 5 reprises, The People v. O.J. Simpson devrait vraisemblablement tirer son épingle du jeu. La mini-série de FX créée et produite par Ryan Murphy dispose d'un casting si brillant qu'il a déjà fait des miracles aux derniers Emmy Awards. De son côté, The Night Manager peut compter sur des acteurs très hype (Tom Hiddleston, Hugh Laurie, Olivia Colman). Pour rappel, The People v. O.J. Simpson revient sur le procès du footballeur américain accusé du double homicide de Nicole Brown Simpson et Fred Goldman quand The Night Manager raconte comment un ancien soldat est amené à enquêter sur les liens troubles entre une agence de renseignement et un trafiquant d'armes.

Mais bien évidemment, The People v. O.J. Simpson et The Night Manager ne sont pas les seules séries qu'il va falloir suivre de près. En effet, la catégorie meilleur drama sera un véritable bain de sang ! The Crown ? Game of Thrones ? Stranger Things ? This Is Us ? Westworld ? Les départager pourrait bien représenter le plus gros challenge de la soirée ! Car entre nous, elles méritent toutes de gagner. Les premières saisons de The Crown, Stranger Things et Westworld étaient brillantes tandis que This Is Us est la série qu'il nous fallait cette année. De son côté, Game of Thrones n'a jamais été aussi magistrale que lors de sa sixième saison. Suspense, suspense donc.

Dans le reste, on notera les bonnes surprises que représentent les nominations d'Issa Rae (Insecure), John Turturro (The Night Of) et Riley Keough (The Girlfriend Experience). La 74ème cérémonie des Golden Globes se tiendra le 8 janvier prochain et sera présentée par Jimmy Fallon.

Meilleure série dramatique

The Crown

Game of Thrones

Stranger Things

This Is Us

Westworld

Meilleure série comique ou musicale

Atlanta

Black-ish

Mozart in the Jungle

Transparent

Veep

Meilleur acteur dans une série dramatique

Rami Malek - Mr. Robot

Bob Odenkirk - Better Call Saul

Matthew Rhys - The Americans

Liev Schreiber - Ray Donovan

Billy Bob Thornton - Goliath

Meilleure actrice dans une série dramatique

Caitriona Balfe - Outlander

Claire Foy - The Crown

Keri Russell - The Americans

Winona Ryder - Stranger Things

Evan Rachel Wood - Westworld

Meilleur acteur dans une série comique ou musicale

Anthony Anderson - Black-ish

Gael Garcia Bernal - Mozart in the Jungle

Donald Glover - Atlanta

Nick Nolte - Graves

Jeffrey Tambor - Transparent

Meilleure actrice dans une série comique ou musicale

Rachel Bloom - Crazy Ex-Girlfriend

Julia Louis-Dreyfus - Veep

Sarah Jessica Parker - Divorce

Issa Rae - Insecure

Gina Rodriguez - Jane the Virgin

Tracee Ellis Ross - Black-ish

Meilleur acteur dans une mini-série ou un téléfilm

Riz Ahmed - The Night Of

Bryan Cranston - All the Way

Tom Hiddleston - The Night Manager

John Turturro - The Night Of

Courtney B. Vance - The People v. O.J. Simpson

Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm

Felicity Huffman - American Crime

Riley Keough - The Girlfriend Experience

Sarah Paulson - The People v. O.J. Simpson

Charlotte Rampling - London Spy

Kerry Washington - Confirmation

Meilleur second rôle masculin dans une mini-série ou un téléfilm

Sterling K. Brown - The People v. O.J. Simpson

Hugh Laurie - The Night Manager

John Lithgow - The Crown

Christian Slater - Mr. Robot

John Travolta - The People v. O.J. Simpson

Meilleur second rôle féminin dans une mini-série ou un téléfilm

Olivia Colman  - The Night Manager

Lena Headey - Game of Thrones

Chrissy Metz - This Is Us

Mandy Moore - This Is Us

Thandie Newton - Westworld

Meilleure mini-série ou téléfilm

American Crime

The Dresser

The Night Manager

The Night Of

The People v. O.J. Simpson

Monstres contre aliens : la 3D en relief envahit la terre

Posté par MpM, le 20 novembre 2008

Monstres contre aliensLe cinéma en relief serait-il vraiment la plus importante révolution qu’ait connu le 7e art depuis le passage du muet au parlant et du noir et blanc à la couleur ? C’est en tout cas ce qui ressort de la présentation faite par Jeffrey Katzenberg, responsable de Dreamworks Animation, dans le cadre des rencontres Parixfx dédiées à la création numérique et aux effets visuels. Après s’être copieusement moqué des tentatives passées de cinéma en relief (qualifiées d’assez "épouvantables" et "rudimentaires"), le grand manitou de l’animation a vanté les nouveaux procédés développés par DreamWorks : les lunettes "constituées de lentilles polarisées dernier cri, si confortables qu’on les oublie très vite" (mais toujours grosses et moches) et les images "nettes, éclatantes, synchronisées et stables".

Prometteur, mais qu’en est-il en réalité ? En guise de démonstration, Jeffrey Katzenberg a présenté trois séquences du prochain film produit par DremWorks, Monstres contre aliens. Le fait est qu’on oublie très vite la présence des lunettes, de même que, rapidement, l’histoire prend totalement le pas sur les prouesses techniques. D’ailleurs, on est presque déçu par l’utilisation parcimonieuse (et assez naturelle) du relief, qui se manifeste plus dans des effets de profondeurs assez sobres (les silhouettes se découpant nettement sur le décor, les personnages en volume) que de jaillissements spectaculaires. On commence à croire Mr Dreamworks quand il assure que la 3D relief est au service d’un scénario, et non une fin en soi !

Des Monstres et des Aliens qui se battent en relief !

Ainsi, la première séquence met curieusement mieux en valeur le ton humoristique et décalé du film que les nouvelles technologies. On y découvre le président des Etats-Unis tenter de lier des liens pacifiques avec une sonde extra-terrestre… en lui jouant du synthétiseur. C’est tout de même l’occasion de lui faire gravir un monumental escalier dont chaque marche semble parfaitement réelle, et de nous emmener l’espace de quelques secondes dans un hélicoptère survolant la scène. Même chose pour la deuxième séquence, qui nous permet de faire connaissance avec les cinq "monstres" prisonniers du gouvernement et qui, face à l’imminence d’une attaque extra-terrestre, apparaissent comme la seule chance de survie de l’humanité. Un savant fou transformé en cafard (et "incarné" par le célèbre Docteur House himself, Hugh Laurie), un tas de gélatine indestructible, le "chaînon manquant" entre l’homme préhistorique et ses ancêtres subaquatiques, une grosse bestiole en peluche de plus de 100m de haut et enfin une jeune femme qui, suite à sa rencontre avec une météorite, fait désormais 15m de haut… les personnages s’avèrent immédiatement sympathiques et amusants, quoiqu’un peu stéréotypés (le glouton, le cerveau, la montagne de muscles…)

Enfin, le dernier extrait présenté par Jeffrey Katzenberg est sans doute celui qui donne l’aperçu le plus parlant des avantages de la 3D sur la 2D : on y découvre un affrontement mouvementé entre notre équipe de monstres et l’un des fameux émissaires aliens bien décidé à les déchiqueter en petits morceaux. Comme tout cela se passe dans la ville de San Francisco désertée par ses habitants, les animateurs s’en sont donné à cœur joie en termes de vues vertigineuses du haut des immeubles ou du Golden Gate Bridge. Indéniablement, le relief ajoute aux effets visuels déjà impressionnants, et apporte un souffle supplémentaire aux corps à corps. Le pari de Katzenberg semble pour le moment tenu : les vues en trois dimensions apportent quelque chose au film, mais n’en constituent pas l’essentiel.

Un investissement de près de 100 000 dollars ?

Il vaut mieux, car le film sera justement distribué dans les deux formats (2D et 3D), pour cause de manque de salles équipées avec les projecteurs adéquats ! En effet, Dreamworks prévoit qu’au moment de la sortie de Monstres contre Aliens (1er avril 2009 en France), seuls 600 à 800 écrans dans le monde seront capables de projeter le film en relief (contre 2500 aux Etats-Unis). Par contre, au moment de la sortie de Shrek 4 en 2010, le studio espère réaliser 75 à 80% des entrées américaines et 20% de celles du box-office international avec la version 3D. Car, toujours d’après Jeffrey Katzenberg, cela coûterait environ 75 000 dollars pour convertir un cinéma au numérique, et moins de 20 000 dollars pour passer du numérique au 3D… un investissement qui pourrait en valoir la chandelle, puisque les cinémas américains ont déjà prévu d’ajouter un supplément de 5 dollars par place pour les films en relief. A suivre, notamment en France, où à l’heure actuelle, à peine 140 salles sont équipées… Quoiqu’il en soit, on note la phrase de Katzenberg : "La 3D peut faire beaucoup de choses, mais elle n’est pas capable de rendre bon un film qui serait mauvais", il est fort probable qu’elle pourra resservir…

Au bout de la nuit : sombre perdition

Posté par geoffroy, le 24 juin 2008

streetkings_keanureeves.jpgSynopsis: Tom Ludlow est le meilleur détective de l'Ad Vice, unité spécialisée de la Police de Los Angeles. Son supérieur, le capitaine Wander, ferme les yeux sur ses procédés souvent "hors normes" et le protège lors de l'enquête interne menée par le capitaine Biggs. Accusé à tort du meurtre d'un collègue, Ludlow doit lutter seul contre le système corrompu pour prouver son innocence.

Notre avis: La caution d’un grand nom au scénario – James Ellroy en l’occurrence – n’est pas toujours synonyme de qualité et encore moins de réussite. Référence avouée à la situation des flics de Los Angeles peu après les émeutes de 1992 qui firent 32 morts, Au bout de la nuit actualise une réalité sociale toujours aussi tendue et tente vainement d’investir des thématiques fortes comme la corruption policière, le fonctionnement du LAPD (Los Angeles Police Departement) et ses unités d’élite, le maintien de l’ordre et les tensions entre flics. Louable dans l’intention, inexistant à l’image.

Le réalisateur David Ayer (antérieurement scénariste de polars cyniques) est incapable de structurer un polar subtil faisant l’état des lieux d’une police à bout de souffle dépassée par des évènements extérieurs de plus en plus violents. Pire, il ne creuse pour ainsi dire jamais dans cette quête jusqu’au-boutiste d’un flic, Tom Ludlow (Keanu Reeves, plutôt bon), détruit aux méthodes expéditives. Polar noir gonflé à la mauvaise testostérone, Street Kings – titre anglais bien plus révélateur – survole tous ses enjeux pour devenir une vulgaire démonstration de force où l’épate se veut le fondement cinématographique d’une narration poussive. En clair, David Ayer en met plein la vue mais oublie en cours de route d’ancrer ses personnages dans une fonction et une psychologie qui auraient apporté ce brin de substance qui fait cruellement défaut au film. C’est un peu comme s’il suffisait de flinguer, de corrompre, de boire ou sniffer pour réaliser un film tendu et fort sur les violences urbaines, la corruption des institutions et les différentes formes de dépendances. Un peu plus de sinuosité n’aurait pas fait de mal à cet archétype mal dégrossi de film noir trop linéaire dans son traitement et son regard critique.

Cette direction scénaristique enferme l’immersion de Tom Ludlow dans la caricature et lisse jusqu’à l’os des axes de lecture pourtant pertinents. Rapports hiérarchiques, relation à la rue, démêlé avec les "bœufs carottes" made in USA ne sont ni magnifiés, ni développés, ni en interaction. Le film ne nous apprend rien sur l’institution que l’on ne sache déjà, tout en verrouillant son récit sur le mode esbroufe et révélations sans consistance. Il suffit de voir la psychologie du personnage interprété par Forest Whitaker pour en être assuré. L’emphase est telle qu’il frise à chaque plan le ridicule. A force de persévérance, il fini par le trouver à la fin du métrage dans un climax aussi absurde que grossier. Ne parlons pas de ce dernier plan saugrenu digne d’un film de super héros à la "Spider-Man" (sic).

David Ayer accouche sans nul doute d’un film basique assez bien photographié où le anti-héros devient un peu vengeur, un peu sauveur, un peu manipulé, mais seule réponse aux problèmes de corruption et de violences urbaines. La déraison l’emporte sur la cohérence et la violence engendrant la violence, la police de Los Angeles se voit dans l’obligation d’y répondre par la violence. Le monde est ainsi fait et Keanu Reeves étant Keanu Reeves, il aura le dernier mot et l’honneur sauf. Un conseil. Si vous voulez voir – ou revoir – un vrai grand film sur la corruption policière, faites un détour chez Mister Serpico.