Débat avec la ministre Najat Vallaut-Belkacem autour du film La Parade

Posté par antoine, le 8 février 2013

Mardi 5 février avait lieu une projection un peu spéciale à L’Arlequin (Paris) : la séance de La Parade était suivie d’un débat avec Najat Vallaud-Belkacem (Ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement, chargée de mission interministérielle de lutte contre l’homophobie), Geneviève Garrigos (présidente d’Amnesty International France), Nicolas Gougain (Porte-parole de l’association Inter-LGBT), le porte parole de SOS Homophobie, et Sophie Dulac (distributrice et exploitante du film).

La Ministre a rappelé que le discours du Président français à l’ONU a fait avancer plusieurs pays sur la question de l’homosexualité. Il n’y a pas qu’à Belgrade qu’il y a des problèmes, comme la comédie serbe le montre. L’ignorance est la plus grande violence dans le monde et pour lutter contre cette violence il faut éduquer, apprendre à accepter l’autre. Ce qui se passe à Belgrade concerne toute l’Europe de l’est, Russie comprise.

La fiction permet de sensibiliser d'autres publics

Pourquoi avoir fait une fiction plutôt qu’un documentaire ? La présidente de Amnesty International France répond que, généralement, les documentaires s’adressent à ceux qui sont déjà au courant du sujet. Les films comme La Parade s’adressent à un public plus large et permet donc de mieux sensibiliser un public pas forcément conscient du sujet. Elle a ensuite ajouté que la dépénalisation de l’homosexualité est relativement récente, en Serbie depuis 1994 (mais le crime pour homophobie n’est pas encore reconnu). En 2010, la seule et unique "Gay Pride" officielle a pu se dérouler, non sans protection, en Serbie. Les articles 19 et 20 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme sont régulièrement rappelés à ce pays qui cherche à entrer dans l'Union européenne. Enfin, elle a insisté sur le fait que l’égalité est un droit vraiment fondamental.

Najat Vallaud-Belkacem a précisé que ce projet de loi sur le mariage pour tous a permis une prise de conscience et a révélé quelque chose dans la société. Les actes homophobes se sont multipliés et la vigilance permanente de ces dérapages s'est accrue (notamment grâce à la mission de lutte contre les discriminations). Il y a également de nouvelles mesures mises en places (mesures financières, formations, etc.) dans tous les secteurs : éducation dans les écoles, dans les médias, dans le monde du sport. Il faut faire avancer ce sujet dans tous les secteurs administratifs est un travail inédit.

SOS Homophobie a rappelé quelques chiffres. Il y a eu trois fois plus de témoignages en décembre 2012 qu’en décembre 2011: rien qu'en janvier, il y en a eu quatre fois plus que l’année précédente. Ils ont pu avoir le soutien du gouvernement qui a permis une mise en place d’une ligne d’écoute. Même s'il y a encore beaucoup de travail. L’association fait des interventions dans les collèges et lycées et ils reçoivent beaucoup d'appels du monde du travail.

Une lutte mondiale

Nicolas Gougain a précisé que c’était un combat internationaliste, une lutte mondiale. Quand Paris marche pour l’égalité et pour les fiertés, c’est Paris qui marche aussi pour tous ceux qui ne peuvent pas marcher, en France et ailleurs dans le monde. L’homophobie est une haine partagée dans de nombreuses cultures. Il remarque une nette diversité des participants qui marchent: des familles, des jeunes de banlieues, des gens de tout âge…

La ministre a rappelé qu’il y avait eu une campagne d’organisée sur les violences comme le harcèlement sexuel, le harcèlement d’identité de genre, la transphobie (c’est une première en France).

SOS homophobie va se réunir avec son ministère pour voir comment ils peuvent faire pour lutter contre les agressions verbales, et les tweets homophobes qui se sont propagés ces derniers temps sur le réseau social de micromessages :  qu’est-ce qu’on peut dire et qu’est-ce qu’on ne peut pas dire, et où se trouve alors l’égalité, la liberté d'expression.

L'association a aussi rappelé la une de Minute qui appelle à la haine. L’association a porté plainte mais la justice met beaucoup de temps à être traitée, comme toujours.

En revenant au film, Nicolas Gougain a indiqué que le sujet sérieux traité sous la forme d’une comédie permet d’être un bon outil pédagogique pour appeler aux marches des fiertés et pour lutter contre les discriminations. La parole franche et assumée de la part de la gauche à l’Assemblée Nationale est quelque chose de nouveau. Pour lui, il faut retenir l'aspect positif dans ce débat.

Brett Ratner viré des Oscars pour avoir lancé « Les répétitions, c’est pour les pédés »

Posté par vincy, le 9 novembre 2011

« Les répétitions, c'est pour les pédés ». Cette petite phrase insidieusement homophobe, digne d'une réplique de David Douillet, a été prononcée par Brett Ratner, réalisateur de Rush Hour, X-Men 3 et du Casse de Central Park (Tower Heist), qui sera en salles le 23 novembre en France, après avoir démarré honnêtement ce week-end aux USA.

Pour ces propos (idiots), Brett Ratner a été évincé  - officiellement il a renoncé suite à la polémique déclenchée - de la prochaine cérémonie des Oscars, qui se tiendra le 26 février prochain. Il avait été choisi pour produire la soirée.

Dans le cadre d'une discussion avec le public concernant son dernier film, il répondait à une question sur les prochains Oscars. Il a alors avoué ne pas être adepte des répétitions, et la langue a dérapé. Tollé à Hollywood. Et communiqué un peu facile du cinéaste : "C'était une façon idiote de m'exprimer. Ceux qui me connaissent savent que je n'ai pas le moindre préjugé". "J'aurais dû être beaucoup plus attentif au pouvoir du langage et au choix des mots".

Comme le dit si bien l'Académie des Arts et des Sciences du cinéma, "les mots ont une signification et des conséquences". L'Académie qui organise les Oscars espère "que ce sera l'occasion d'attirer l'attention sur le mal que peuvent causer des remarques inconscientes et imprudentes, quelles que soient les intentions originales".

Ceci dit Ratner n'en est pas à son premier scandale. Il avait balancé des phrases peu sympas sur la qualité des films de Scorsese, confessé par le détails comment il avait "sauté" Olivia Munn, détaillé sa première fellation avec une personne travestie... Bref du lourd.

Une petite claque (et un gros chèque en moins) ne peuvent pas lui faire de mal. Répéter sept fois la langue dans sa bouche est un précepte bon pour tout le monde... Et pour le coup ça n'a rien de sexuel.

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Actualisation (mercredi 9 novembre) : Eddie Murphy, qui devait être le présentateur de la prochaine cérémonie des Oscars, a décidé d'abandonner son rôle, suite au départ de Ratner. Murphy est l'une des vedettes du dernier film du cinéaste, Tower Heist. Le producteur Brian Grazer (oscarisé pour A Beautiful Mind) a été engagé pour remplacer Ratner. Ironiquement il a produit le film de Ratner, et pas mal de flops ces derniers mois : Restless de Gus Van Sant, Cowboys & Aliens, ...

Le festival de films gays et lesbiens de Paris se dévoile

Posté par MpM, le 18 septembre 2008

Festival de films gays et lesbiens de ParisPour sa 14e édition qui se tiendra du 4 au 11 novembre prochains, le festival de films gays et lesbiens de Paris prépare une fête foisonnante en découvertes, surprises et sensations. C’est en tout cas ce qu’il semble à la lecture de l’avant-programme dévoilé cette semaine par les organisateurs. En plus des traditionnels inédits, avant-premières (dont celles de The Living End de Gregg Araki, Edward II de Derek Jarman et Les Prédateurs de Tony Scott avant leur reprise en copies neuves) et panorama, présentant notamment le "meilleur" de la production 2007-2008, la programmation fait en effet la part belle aux sections thématiques et aux rencontres.

On suivra ainsi avec curiosité les "Ecrans spéciaux" articulés en deux volets : "Kanbrik", qui propose documentaires, fictions et courts métrages abordant les liens entre Islam et Homosexualité en Iran, en Turquie ou encore au Maghreb ; et "Rock et bad GirrrlZ", une sélection de films musicaux bousculant "les codes classiques féminins" au travers de la figure mythique de la "bad girl". Des débats et des rencontres auront également lieu avec les réalisateurs, réalisatrices, auteurs de documentaires… sur des questions comme "éducation et homophobie" ou "l’avancée des droits en Europe".

Côté personnalités, les réalisateurs Bruce LaBruce (Skin Flick, The Raspberry Reich) et Vincent Dieutre (Une larme d'amour, Conversations avec Yaël André) viendront spécialement pour présenter leurs nouveaux films respectifs : Otto, or Up With Dead People (pour LaBruce), Despues de la Revolucion et EA2 (pour Dieutre) ; tandis que l’artiste Pascal Lièvre se verra offrir une carte blanche intitulée "eXstasis" dans laquelle il présentera quelques-unes de ses œuvres vidéo et de celles de ses invités plasticiens. L’occasion de "détruire joyeusement toutes les questions du genre afin d'en explorer les formes plus librement".

L’accent sera également mis sur le court métrage, "espace d’innovation et d’audaces cinématographiques", avec notamment la remise du Prix du Court Métrage Canal+ et le soutien à la création avec "Films Queers « Sacrés courts ! »", la diffusion d’œuvres spécialement réalisées pour le Festival. Enfin, comme dans tout festival qui se respecte, les séances spéciales ("La Nuit Gay Canal+" en avant-première, "Porn underground") et les fêtes (dont une soirée spéciale cabaret interlope au Divan du Monde) donneront le rythme et le ton de la semaine, avec, on l’espère, un petit supplément de folie et d’audace.

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14e Festival de films gays et lesbiens de Paris
Cinémas Le Rex et Le Latina, du 4 au 11 novembre 2008
Pour en savoir plus : le site et l'espace myspace du festival