Knock: Omar Sy reprend le rôle culte de Louis Jouvet

Posté par vincy, le 19 août 2016

Omar Sy tourne dans le nouveau film de Lorraine Lévy, très librement inspiré de la pièce de Jules Romains, Knock ou le Triomphe de la médecine (1923) qui a déjà été adapté trois fois au cinéma: par René Hervil en 1925, avec Fernand Fabre, par Roger Goupillières en 1933, avec Louis Jouvet, et par Guy Lefranc en 1951, avec de nouveau Louis Jouvet.

La réalisatrice de La première fois que j'ai eu 20 ans, Mes amis, mes amours et Le fils de l'autre a réuni autour d'Omar Sy, Ana Girardot, Alex Lutz, Chantal Lauby, Hélène Vincent, Pascal Elbé, Christian Hecq et Audrey Dana.

Transposée dans les années 1950, la comédie reprend une partie de la trame initiale: Knock, voyou repenti, est devenu médecin diplômé. Dans un petit village, il va appliquer une méthode afin faire fortune, soit convaincre la population que "tout bien portant est un malade qui s'ignore". Il va donc s'attacher à trouver à chacun la maladie réelle ou imaginaire dont il souffre. Ce filou, charlatan et manipulateur de, Knock est sur le point d'atteindre son objectif quand il est rattrapé par deux impondérables: l'amour, et un sombre individu venu de son passé venu le faire chanter.

En tournage depuis le 8 août, et jusqu'au au 31 octobre, doté d'un bon budget aux alentours de 12 millions d'euros, le film devrait sortir au second semestre 2017.

Lorraine Lévy a réalisé Mes amis, mes amours et Le fils de l'autre.

Nakache et Toledano enrôlent Bacri, Lellouche et Rouve

Posté par vincy, le 5 mai 2016

Le marché du film de Cannes s'approche. Les producteurs s'activent pour annoncer leurs projets les plus importants. La Gaumont a lancé les festivités (hostilités?) avec le prochain film d'Olivier Nakache et Eric Toledano.

Selon Le Film Français, après Intouchables et Samba, le duo va tourner son sixième film, Les Temps difficiles, avec Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche, Hélène Vincent (La vie est un long fleuve tranquille), Suzanne Clément (Mommy), Benjamin Lavernhe (de la Comédie française, vu dans Elle l'adore, L'Affaire SK1 et Le Goût des merveilles), Judith Chemla (à l'affiche de Ce sentiment de l'été), William Lebghil (Soda, Les Souvenirs, Les nouvelles aventures d'Aladin), Eye Haidara (Les gorilles), Kevin Azais (Les combattants) et Alban Ivanov (sur scène avec son spectacle "Élément Perturbateur").

La comédie se passe le temps d'une journée de mariage, dans les coulisses de la soirée, en suivant divers protagonistes - du traiteur au photographe - dont les observations composeront un portrait de la France d'aujourd’hui.

Le tournage débute fin mai.

La censure chinoise tolère le personnage homosexuel du prochain film de Wang Chao

Posté par vincy, le 8 septembre 2015

Un vent nouveau soufflerait-il en Chine? Les autorités chinoises ont approuvé le 2 septembre la diffusion en salles d'un film sur un amour homosexuel. Une première dans un pays où toute relation sexuelle est vue d'un mauvais oeil (au point d'aseptiser les scénarios des films internationaux qui souhaiteraient sortir en Chine) et où l'homosexualité est peu tolérée. Pourtant la littérature chinoise n'a jamais caché l'homosexualité, au point de raconter des relations amicales ouvertement ambiguës. L"homosexualité n'est plus une maladie mentale depuis près de 15 ans dans le pays. Et la sodomie a été dépénalisée il y a 18 ans. Reste qu'il est très difficile  d'être homosexuel en Chine et tout aussi compliqué de l'illustrer au cinéma. La communauté LGBT se bat depuis près de 40 ans pour lever la censure. Pour quelques cas médiatiques (mariage factice, gay pride surveillée, bars d'expatriés tolérants), il y a davantage de suicides. Très peu de comédiens revendiquent d'ailleurs leur orientation sexuelle. Bien que tolérée, l'homosexualité reste cachée, même si les mentalités évoluent.

Aussi, le fait que À la recherche de Rohmer (Xunzhao Lui Mai / Seek McCartney) soit montré sur les écrans chinois est une réelle avancée dans un pays où la censure est omniprésente. Tourné à Pékin, au Tibet, à Paris et en Provence, le  nouveau film de Wang Chao (L'orphelin d'Anyang, Voiture de luxe, Fantasia) est une histoire sentimentale entre Hang Geng, qui incarne un chinois hétérosexuel, et Jérémie Elkaïm, qui interprète un français homosexuel, entourés d'Hélène Vincent et d'Alice de Lencquesaing (lire aussi notre entretien avec Wang Chao). Cela faisait presqu'un an qu'il attendait son autorisation éventuelle. Il doit sortir cet hiver en Chine. Le film avait obtenu l'Avance sur recettes en 2012, et a été produit par Reboot films en 2013. La post-production est terminée depuis un an.

Le réalisateur s'est emballé sur son blog: "C'est un petit pas pour l'Administration du Film, mais c'est un grand pas pour le monde du cinéma". Si à Hong Kong, l'homosexualité n'a pas représenté trop de problèmes au cinéma (Happy Together de Wong Kar-wai, entre autres), en Chine aucun film dont le personnage principal est homosexuel n'a eu accès aux salles de cinéma, que ce soit East Palace, West Palace de Zhang Yuan (Cannes 1997) ou Nuit d'ivresse printanière de Lou Ye (Cannes 2009).

Ce revirement de la censure chinoise montre que les règles restent très opaques et soumises aux censeurs. Si l'homosexualité n'est plus considérée comme "pornographique et vulgaire" depuis cinq ans, il n'empêche qu'elle freine la liberté de création, à l'opposé de ce qui se réalise à Taïwan.

Alors qu'en France, on revit parfois des épisodes sombres de notre histoire de la censure (Love en est le dernier exemple), la censure chinoise tente quelques signes d'ouverture. Très mesurés. Rappelez-vous ce couple de jeunes chinois se filmant en train de faire l'amour (par derrière) dans une cabine d'essayage d'un grand magasin d'une marque japonaise (ultime trahison?): la vidéo, diffusée sur les réseau, a été rapidement censurée et les exhibitionnistes risquent jusqu'à deux ans de prison. Le socialisme a ses limites et il n'y a qu'un pas pour rappeler que le consumérisme occidental pourrit les valeurs ancestrales de la bonne société chinoise.

Il n'y a donc pas de révolution mais un léger vent nouveau qui souffle sur la Chine. Un homosexuel est toujours moins dangereux pour le régime qu'un dissident réclamant la Liberté.

Sami Bouajila et Chiara Mastroianni dans le premier film de Farid Bentoumi

Posté par vincy, le 30 novembre 2014

sami bouajila chiara mastroianniDemain, le tournage du premier film de Farid Bentoumi, Sam sera lancé. Sami Bouajila, Franck Gastambide (Les Kaïra, Les Gazelles), Chiara Mastroianni et Hélène Vincent composent le casting de cette histoire co-scénarisée par le réalisateur, Noé Debré (Erran) et Gaëlle Macé.

Le film se base sur l'histoire vraie du frère du cinéaste, même si elle a été considérablement remaniée pour les besoins de la fiction: Sam, 43 ans, décide de participer aux JO pour sauver sa société de production de skis de fond. Particularité: il décide de représenter un pays peu habitué aux JO d'hiver, l'Algérie.

Le film est issu du laboratoire emergence, qui, à l'époque, avait un pitch légèrement différent. Produit par Les films Velvet, Fred Bentouami avait été "marrainé" dans l'édition 2014 par Agnès Jaoui. Le film a reçu l'avance sur recettes avant réalisation en juillet dernier. Il a aussi été récompensé du Prix ARTE des Relations internationales 2012 dans le cadre de l'atelier de coproduction du Festival du film de Dubai. Le projet s'intitulait alors You Are Algeria.

Bentoumi déjà réalisé deux courts métrages, Un autre jour sur terre et Brûleurs (plusieurs fois primés dans les festivals). Ancien stagiaire du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, il a été metteur en scène de théâtre (Un repas entre amis). On l' a aussi vu en acteur sur le petit écran (Crimes ordinaires), sur le grand écran (Vivantes, Notre univers impitoyables) et sur scène (Molière, Beckett, Brecht, Racine...).

Sylvain Chomet voulait voir Bernadette Lafont « partir en vrille » (interview)

Posté par vincy, le 30 octobre 2013

bernadette lafont dans attila marcelDans un entretien que Sylvain Chomet nous a accordé au Festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, où son dernier film Attila Marcel était présenté en avant-première, le réalisateur des Triplettes de Belleville et de L'illusionniste n'a pas manqué d'évoquer l'actrice Bernadette Lafont, pétillante et épatante en tante cruelle. Le cinéaste, fracassé par la mort de la comédienne cet été, revient longuement sur le travail de la comédienne dans l'interview. Mais avant tout, il explique comment et pourquoi il a souhaité lui rendre un hommage particulier, à la fin de son film.

"Une semaine avant la production, je réécrivais encore mon scénario. Quand j’ai su que j’avais Hélène Vincent et Bernadette Lafont, j’ai voulu écrire de nouvelles scènes pour les voir partir en vrille. C’est de là qu’a émergé la scène de la plage, où elles se gavent de cerises à l’eau de vie en tenant des propos ignobles et même un peu racistes. C’est le tournage de cette scène qui se trouve après du générique de fin, pour rendre hommage à Bernadette. Et d’ailleurs, elle est vraiment tombée, tout en sauvant les cerises à l’eau de vie. Enfin vraiment tombée. Je lui ai quand même demandé et elle m’a avoué : « j’ai senti que je tombais, mais je ne me suis pas rattrapée. » Elle l’a fait exprès. Cette scène je m’en rappellerai toujours. Il y avait beaucoup de vent, et il y avait beaucoup de rires sur le tournage. Je leur avait dit de se lâcher. C’était le plus bel hommage que je pouvais rendre à cette comédienne parce que ça lui ressemblait."

L'idée du film remonte au début des années 2000 : "Attila Marcel est né des Triplettes de Belleville. C’était à Montréal, je revenais du studio où je travaillais sur les Triplettes et j’ai entendu « Attila Marcel » dans ma tête. Et c’est devenu comme une conviction. De là est née la chanson, qu’on a utilisé pour les Triplettes, même si on l’entend très peu, et le personnage du catcheur. Après il y a douze ans de gestation du film."

Attila Marcel sort aujourd'hui en France, dans environ 150 salles.