Beaune vibre pour un polar drôle venu de Norvège

Posté par vincy, le 6 avril 2014

in order of disappearance

Le Festival International du film policier de Beaune, dont la 6e édition s'est achevée ce soir, a couronné l'un des coups de coeur de la compétition de la dernière Berlinale, le polar drôle et saignant de Hans Petter Moland, In order of Disappearance (lire notre actualité et avant-critique sur le film). Le film devrait sortir au second semestre sous la bannière de Chrysalis Films. Il va être présenté à Tribeca la semaine prochaîne.

Le jury de Cédric Klapisch lui a décerné le Grand Prix. Deux prix du jury ex-aequo ont été remis : '71 de Yann Demange, qui avait aussi été présenté en avant-première à Berlin (il avait reçu une mention spéciale du jury écuménique). Pas de date de sortie prévue mais le film sera distribuée par Ad Vitam ; et Les poings contre les murs de David Mackenzie, qui a déjà fait le tour des festivals (Toronto, Londres, prix du public aux Arcs, Rotterdam et bientôt Tribeca).  Il sortira dans les salles françaises le 4 juin avec Le Pacte/Wild Side.

Le jury spécial Police a également récompensé In Order of Disappearance. Le prix de la Critique a été remis à l'Ours d'or du Festival de Berlin, Black Coal, Thin Ice, de Diao Yinan. Memento le distribuera en France le 11 juin. Autre film asiatique, R100, de Hitoshi Matsumoto, qui avait tourné à Toronto et Rotterdam, et qui a reçu le prix Sang neuf du jury présidé par Jacques Maillot.

Göteborg 2014 : sur le plus grand marché de cinéma nordique du monde

Posté par MpM, le 3 février 2014

Pussy Riot Poster pour Göteborg Film Festival 2014Tout en étant volontairement tourné vers le grand public, le Festival international du Film de Göteborg a su se doter au fil des années d'un volet professionnel d'envergure qui en fait désormais le lieu incontournable pour tous ceux qui sont intéressés, de près ou de loin, par le cinéma nordique.

Lors de cette 37e édition, les différentes sections du festival proposaient ainsi des premières mondiales comme celles de Something Must Break d'Ester Martin Bergmark, City of thieves de Johan Renck ou encore Tommy de Tarik Saleh, tandis que le marché, qui attire les professionnels de toute l'Europe, mettait l'accent sur les projets en cours de réalisation.

Parmi les work in progress présentés à Göteborg ont notamment été dévoilés des extraits du très attendu Tourist de Ruben Ostlund (Play, Happy Sweden), d'Itsi Bitsi, le nouveau film d'Ole Christian Madsen (Prague, Les soldats de l'ombre), de Paris of the North de Hafsteinn Gunnar Sigurdsson (Either way) ou encore de Gentlemen de Mikael Marcimain.

En tout, 40 films ont ainsi été présentés dans le cadre du marché, dont le phénomène Blind d'Eskil Vogt, tout auréolé de son prix du meilleur scénario à Sundance, et qui s'est fait connaître en co-écrivant les deux premiers films de Joachim Trier Nouvelle donne et Oslo, 31 août.

Enfin, parmi les différentes table-rondes et rencontres, il faut souligner le Nordic Film Lab Discovery qui donnait l'opportunité à dix jeunes talents de venir parler de leurs projets devant un public de professionnels aguerris.  Parmi les participants, on retrouve des réalisateurs comme Iram Haq (I am yours), Izer Aliu (To guard a mountain) et Milad Alami (Nothing can touch me) mais aussi plusieurs producteurs.

Le cinéma nordique poursuit désormais sa conquête du marché mondial à Berlin, où il sera présent en force dans les salles du marché international, et même en compétition (In Order of Disappearance de Hans Petter Moland), avant de rejoindre Cannes, où l'on pourrait découvrir en avant-première mondiale certains des projets qui ont vu le jour à Göteborg.

Un chic type : humain, sympa et décalé

Posté par geoffroy, le 1 février 2011

L'histoire: A peine sorti de prison, Ulrick tente de se réinsérer. Il n'a pas d'ambition particulière, il veut juste prendre un nouveau départ. Mais entre son ex patron mafieux, sa logeuse qui le harcèle sexuellement, son fils qui ne veut pas le voir et bien d'autres péripéties, Ulrick a du mal à trouver sa place. C'est un chic Type.... Mais jusqu'à quel point ?

Notre avis: Il existera toujours des individus aux trajectoires de vie différentes de ce qu’ils sont profondément. Dans pareil cas, il est bien difficile de trouver la paix de l’âme. Voire de goûter au bonheur d’une vie quotidienne sans heurts. Mais à celui, ou celle, qui ne renonce pas, rien n’est impossible. C’est en tout cas le parti-pris d’Ulrik, ex-tolard quinquagénaire bien décidé à reprendre en main le cours de son existence après 12 ans d’emprisonnement. Comme souvent dans le cinéma nordique, l’humain guide une narration « existentielle » au pessimisme lucide ou comment une réinsertion hasardeuse se transforme en un chemin de croix à l’humour pince sans-rire bien senti.

Un Chic Type est une comédie douce-amère sondant les failles de personnages touchants malgré certaines situations pour le moins pathétiques. La relation à la fois drôle et triste d’Ulrik avec sa logeuse de fortune en dit long sur le regard que porte le cinéaste vis-à-vis des rapports sociaux-amoureux des êtres en général. Le décalage comique fait le reste. Presque comme toujours. Sauf qu’ici la pilule passe facilement, aidée en cela par l’humanisme d’un Ulrik encore un peu balourd mais bougrement attachant. L’interprétation de Stellan Skarsgard élève le propos d’un film au rythme parfois un peu lent. Il porte sur ses épaules de colosse une dignité à toute épreuve. Si rien n’est acquis, l’espoir d’un changement peut suffire pour aller de l’avant.

Aller de l’avant. Soit le conseil précieux d’un maton (et, oui !) à un Ulrik sur le départ. Ne pas se retourner et regarder droit devant soi coûte que coûte malgré les embûches, les vieilles connaissances pas toujours très fréquentables et les êtres chers que l’on désire retrouver par-dessus-tout. Belle philosophie, certes, mais qu’il n’est pas toujours facile de respecter. Alors quand l’adversité devient trop pesante, un petit écart, tout petit mais si bon, peut changer beaucoup de chose. Comme le destin de ce bon bougre d’Ulrik aspirant, enfin, à la joie simple d’une vie simple mais pas toujours réjouissante. Faut-il encore que la mauvaise graine en soit définitivement bannie. Un Chic Type est un chouette film au ton décalé abordant avec singularité un sujet grave. Bonne pioche monsieur Skarsgard.

Un chic type remporte la flèche de cristal au 2e festival des Arcs

Posté par MpM, le 17 décembre 2010

Festival des ArcsInjustement oublié lors du dernier festival de Berlin, le film norvégien Un chic type (A somewhat gentle man) de Hans Petter Moland a reçu un bien meilleur accueil au 2e Festival de cinéma européen des Arcs où le jury présidé par Thomas Vinterberg vient de lui décerner la Flèche de cristal, le prix le plus prestigieux. Les jurés ont à juste titre apprécié "sa noirceur, son humanité, sa profondeur, son humour, sa dureté et sa tendresse". Cette comédie noire devrait sortir en France le 2 février prochain (Chrysalis Films).

Ont également été récompensé The Edge du Russe Aleskei Uchitel (Prix du Jury) et Neds du Britannique Peter Mullan (meilleure photographie). Du côté des prix d'interprétation, la comédienne serbe Jasna Djuricic a été distinguée pour son rôle dans White White World d’Oleg Novkovic et le comédien bolivien Juan Carlos Aduviri pour son rôle de combattant  dans Même la pluie d’Iciar Bollain.

Ce film espagnol engagé, que l'on pourra découvrir sur les écrans français le 5 janvier prochain (Mars distribution), a par ailleurs reçu le prix du public et celui du jury jeune. Le jury composé de lycéens de Bourg Saint Maurice a également remis une mention à Oxygène de Hans Van Nuffel. Enfin, le prix Cineuropa a été remis au film d’animation Chico et Rita, réalisé par Fernando Trueban Javier Mariscal et Tono Errando, à découvrir en juillet 2011 (Rezo Films).

Au cours de cette semaine, plus de 10 000 spectateurs ont pu découvrir en avant-première la soixantaine de films présentés dans le cadre dela compétition, du panorama et du focus sur le Danemark. Les fondateurs du Festival, Guillaume Calop et Pierre-Emmanuel Fleurantin se sont réjouis de ce succès, saluant "l’engouement du public pour le cinéma européen". Un engouement dont on espère qu'il perdurera pour la 3e édition en décembre 2011... et bien sûr en salles tout au long de l'année.

__________________________

Palmarès complet

Flèche de cristal
Un chic type de Hans Petter Moland (Norvège)

Prix du jury
The Edge d'Aleskei Uchitelry (Russie)

Prix de la meilleure photographie
Neds de Peter Mullan (Grande Bretagne)

Prix d'interprétation féminine
Jasna Djuricic pour White White World d’Oleg Novkovic

Prix d'interprétation masculine
Juan Carlos Aduviri pour Même la pluie d’Iciar Bollain

Prix du public
Même la pluie d’Iciar Bollain

Prix du Jury Jeune
Même la pluie d’Iciar Bollain

Mention du jury Jeune
Oxygène de Hans Van Nuffel

Prix Cineuropa
Chico et Rita de Fernando Trueban Javier Mariscal et Tono Errando