Cannes 2015: Qui est Ken Watanabe ?

Posté par vincy, le 17 mai 2015

ken watanabeIl est peut-être, sans doute, le plus connu des acteurs Japonais à l'étranger. A 55 ans, Ken Watanabe peut s'enorgueillir d'une carrière internationale unique pour un comédien de son pays. A Cannes, cette année, il monte les marches aux côtés de Matthew McConaughey, dans le nouveau film de Gus van Sant, Sea of Trees (La forêt des songes). Depuis plus de 10 ans, il partage ainsi l'affiche des stars hollywoodiennes. Tom Cruise (Le dernier Samouraï, et une nomination aux Oscars), Liam Neeson et Christian Bale (Batman Begins), Leonardo DiCaprio et Joseph Gordon Levitt (Inception), ... Mais il est aussi l'atout authenticité de productions comme Mémoires d'une Geisha, Lettres d'Iwo Jima (de Clint Eastwood) ou encore Godzilla l'an dernier.

Autant dire que son box office est dans des niveaux stratosphériques, sans qu'ils ne soient véritablement une tête d'affiche reconnue. Trompettiste depuis l'enfance, il se destinait à devenir musicien. Mais la mort de son père et les difficultés financières familiales l'ont empêché d'entrer au Conservatoire. Il décide donc de devenir acteur. Et dès la fin des années 70, il se fait remarquer du public comme de la critique. Il a notamment joué dans des pièces comme Britannicus, Platonov et Hamlet.

Il faudra attendre le début des années 80 pour découvrir Watanabe à l'image, d'abord sur le petit écran, dans un rôle de samouraï, puis sur le grand, en 1984, dans Les Enfants de Mac Arthur, de Masahiro Shinoda. Mais c'est bien le personnage du samouraï qui va lui coller à la peau. En 1987, il en incarne un, dans une série de 50 épisodes pour la plus grande chaîne nippone. Il en a le physique, l'allure sérieuse, et incarne parfaitement l'honneur et l'intensité de ces nobles chevaliers d'un autre temps.

A la fin des années 80, sa carrière bat de l'aile: il est sous chimio à cause d'une leucémie. Il a également contracté une hépatite C, comme il l'a révélé dans son autobiographie. Une fois soigné (même s'il est toujours sous traitement), sa carrière va décoller. En 1998, il obtient sa première nomination aux Japanese Academy Awards avec un second-rôle dans Kizuna. On connaît la suite hollywoodienne, en soldat, savant, Président, guerrier, grand patron, Général... Entre temps, en 2006 il reçoit l'équivalent de l'Oscar dans son pays pour son personnage de malade atteint d'Alzheimer dans Memories of Tomorrow. Il en a obtenu un deuxième en 2010 avec Shizumanu Taiyo.

Sexy, populaire, Ken Watanabe réside désormais à Los Angeles. Selon lui,il n'est pas une star au Japon. "Je suis un acteur. j'ai une vie très normale. Quatre fois par semaine, je cuisine à la maison. Une star ne fait pas ça." Il ne se considère pas non plus comme un sexe symbole. Cependant, cette année, après tant de résurrections, de combats contre les maladies, un divorce pénible et très médiatisé au milieu des années 2000, Ken Watanabe est en haut de l'affiche. Et pas seulement au cinéma. Il vient de se lancer dans le grand bain de Broadway, dans le revival de la comédie musicale Le Roi et Moi. Il a emballé la critique et vient de recevoir une nomination du meilleur acteur dans une comédie musicale aux prestigieux Tony Awards.

L’instant Glam’: des mâles et (encore) des traînes

Posté par cynthia, le 16 mai 2015

Parmi les mannequins qui lancent des regards de feu et abhorre des bouches en cul-de-poule, il y a des stars quatre étoiles qui se bousculent sur le tapis rouge du 68e festival de Cannes. Un petit retour s'impose sur cette quatrième journée.

Des mâles, des vrais

Il y en a eu des hommes sur la Croisette aujourd'hui. Et ce n'est pas pour nous déplaire. Nous commençons avec Matthias Schoenaerts, venu présenté Maryland d'Alice Winocour. Une grosse voix bien rauque, un costume qui laisse entrevoir ses muscles saillants, une barbe de quelques jours, Matthias a fait pleurer nos organes génitaux. Très disponible pour les journalistes, le Belge de 37 ans a révélé qu'il quitte la Croisette lundi. Bien, il nous reste à peu près 24h pour le choper... c'est faisable si nous révélons le Jack Bauer qui est en nous.

Autre mâle qui ne nous a pas laissé indifférent (pour d'autres raisons), Matthew McConaughey venu en compagnie de Naomi Watts et Gus Van Sant pour présenter The Sea of Trees. L'acteur, oscarisé pour The Dallas Buyers Club, se la joue total look façon Leonardo Dicaprio avec une bonne grosse barbe de Robinson Crusoë et des cheveux mi-longs pas très shampouinés. Nous espérons que ce soit pour un film car ressembler à Chabal n'a jamais été sexy. Si tu ne connais pas la marque Wilkinson nous pouvons peut-être faire quelque chose pour toi: contacter les fournisseurs, demander des échantillons gratuits... Pour Gus Van Sant, pas de poils mais une bonne paire de lunettes de soleil pendant le shooting photo. C'est que ça fait mal à la rétine les flashs. Et puis une paire de lunettes ça peut toujours servir quand on est réalisateur... après s'être fait hué par la presse, cela permet de pleurer sans que personne ne s'en aperçoive (pauvre Gus, l'incompris). Ou peut-être que tu as préféré garder les lunettes de soleil car tu as été trop ébloui par la couleur de cheveux du chanteur Robbie Williams (blond platine effet glossy) venu assister à la projection du film Amy.

Des gestes pleins de charme...

Jane Fonda est arrivée sur les marches avec une robe bleue électrique fendue un peu partout laissant les photographes sans voix. C'est qu'elle a de la classe la Dame! Même chose pour Andie MacDowell, venue promouvoir une marque de cosmétique (vu son visage cela doit être pour une crème anti-âge), qui portait une magnifique robe blanche. Révérence pour la belle Diane Kruger et sa robe couverte de petites pierres précieuses (en toc?). Même si Matthias Schoenaerts a marché sur sa traîne, la belle blonde a su garder sa classe et son sourire.

D'ailleurs l'histoire de ces traînes commence à être effrayante: tout le monde en porte sans se soucier des conséquences d'un tel mètre de tissu. Chute possible dans les escaliers, difficulté de déplacement (cf Emma Stone) donc réel danger en cas d'incendie, microbes prépondérants chez le porteur de la robe. Et ne parlons pas de leurs passages aux toilettes. Choisir sa tenue c'est comme choisir son mec: il faut y réfléchir longuement! Sienna Miller en est la preuve. La jolie blonde, venue en tant que jury, portait une robe assez étrange: tissu bleu orné d'un losange de quatre couleurs et d'une traîne transparente. Nous nous serions cru devant un tableau de Mondrian, et pas le meilleur. Et oui Sienna, c'est ça de s'habiller dans le noir. Se vêtir dans le noir, c'est tout le contraire pour Sophie Marceau, qui est venue cette fois en pantalon (avec une traîne tout de même). Après la mésaventure de la culotte (agrémentée par le net), l'actrice a opté pour la sécurité. Bien réfléchi Sophie, tu vas pouvoir être tranquille tout en restant classe. Ce qui n'est pas le cas de Naomi Watts! Sublime à souhait, l'actrice est venue avec une robe froufrou grise qui faisait penser à une pièce montée! On l'aurait bien mangée toute crue la Naomi tant elle est jolie...mais tout de même le festival de Cannes ce n'est pas la réunion des meilleurs pâtissiers du monde, mais celui du septième art.

James Franco, Zachary Quinto et Emma Roberts dans un drame gay et homophobe

Posté par vincy, le 15 juillet 2014

james franco zachary quinto emma roberts chris zylkaZachary Quinto et Emma Roberts ont rejoint James Franco au casting de Michael, un drame autour d'un pasteur homophobe qui a lui-même été homosexuel dans son passé.

Selon Variety, Franco incarnera le pasteur, Quinto son ancien petit ami et Emma Roberts sa fiancée. Roberts et Franco partagent actuellement l'affiche de Palo Alto. Chris Zylka interprétera un autre ancien amour du pasteur.

Michael est adapté d'un article du New York Times Magazine, "My Ex-Gay Friend", rédigé par Benoit Denizet-Lewis. Le journaliste s'est intéressé à Michael Glatze, pasteur chrétien du Wyoming depuis 2007. Avant de renoncer son homosexualité en 2004, suite à une frayeur sanitaire, l'homme d'église était si impliqué dans la culture gay qu'il avait créé un magazine pour les jeunes homos, Young Gay America. Il a ensuite violemment rejeté l'homosexualité, qu'il a dans un premier temps qualifié de "pornographique", puis dans une semaine plus tard, dans un article, il a avoué être "répugné à l'idée de penser à l'homosexualité", affirmant qu'il allait "faire ce qu'il faut pour la combattre".

Le projet, annoncé en avril, sera réalisé par Justin Kelly et produit par James Franco et Gus van Sant, entre autres.

Matthew McConaughey voyage au Japon avec Gus Van Sant

Posté par vincy, le 5 février 2014

Matthew McConaugheyC'est le chouchou du moment. Le favori pour l'Oscar du meilleur acteur cette année. Matthew McConaughey donnera la réplique à Ken Watanabe dans le prochain film de Gus Van Sant, Sea of Trees.

Le scénario de Chris Sparling (Buried) raconte l'histoire d'un américain suicidaire qui se lie d'amitié avec un Japonais perdu dans une forêt des environs du Mont Fuji.

McConaughey est nommé aux Oscars pour sa performance dans Dallas Buyers Club. Il a aussi marqué les esprits récemment avec la série True Detective, diffusée sur HBO. Il est également à l'affiche du dernier film de Martin Scorsese, Le Loup de Wall Street. Il n'avait aucun autre projet officiel depuis la fin du tournage de Interstellar, où il a le rôle principal, réalisé cet automne par Christopher Nolan, et qui sortira le 5 novembre dans les salles françaises.

Watanabe, connu à Hollywood pour ses rôles dans Le dernier Samouraï, Mémoires d'une geisha, Lettres d'Iwo Jima et Batman Begins, sera sur les écrans cette année avec Godzilla (14 mai en France). Il est au casting du prochain Scorsese, Silence. Son dernier film, Unforgiven (Yurusarezaru mono) de Sang-il Lee, lui vaut actuellement une nomination aux Oscars japonais, prix qu'il a déjà gagné deux fois au cours de sa carrière.

Gus Van Sant n'a rien réalisé depuis Promised Land, avec Matt Damon, présenté à la Berlinale l'an dernier.

Berlin 2013 : une édition dominée par les femmes, le poids de la religion et le spectre de l’enfermement

Posté par MpM, le 14 février 2013

Berlin a depuis longtemps une réputation de festival "politique" qui est rarement usurpée. Chaque année, on semble plus qu'ailleurs prendre ici des nouvelles du monde et de la nature humaine, comme le prouvent ne serait-ce que les derniers prix attribués à Barbara, Cesar doit mourir ou encore Une séparation. 2013 n'y fait pas exception qui voit la majorité des films de la compétition aborder des sujets sociaux, politiques ou économiques, ou au moins interroger les fondements de nos sociétés faussement policées.

Globalement, cinq grandes thématiques ont ainsi hanté les films en compétition, amenant parfois deux ou trois oeuvres à se faire étrangement écho au-delà les frontières géographiques, stylistiques ou historiques.

Le poids de la religion

2013 fut une année faussement mystique mais réellement critique envers une religion catholique sans cesse prise en flagrant délit d'hypocrisie. La démission du pape Benoit 16, en beau milieu de la Berlinale, a d'ailleurs semblé participer du mouvement... Qu'on juge un peu : un prêtre homosexuel amoureux (In the name of de la Polonaise Malgoska Szumowska), une jeune fille cloîtrée contre son gré (La religieuse de Guillaume Nicloux) et une artiste de talent enfermée dans un asile par son frère dévot (Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont)  font partie des figures les plus marquantes croisées pendant le festival.

Dans le premier film, un prêtre tente tant bien que mal de refouler ses penchants homosexuels. Travaillant avec des adolescents difficiles, il est comme soumis à une tentation permanente qui transforme sa vie en cauchemar. Le film rend palpable les contradictions criantes de l'Eglise catholique sur le sujet, montrant à la fois l'hypocrisie du système et les dangers que cela engendre.

Pour ce qui est de La religieuse et de Camille Claudel (voir article du 13 février), leurs héroïnes sont toutes deux victimes à leur manière d'individus se réclamant de la foi catholique. La religion n'est plus seulement un carcan dans lequel il est difficile de s'épanouir, mais bien un instrument de pouvoir utilisé contre ceux (en l'occurrence celles) qu'il entend confiner. Ce n'est d'ailleurs pas le seul point commun entre les deux films, qui s'inscrivent clairement dans la thématique de l'enfermement arbitraire et dans  l'exercice complexe et délicat du portrait de femme.

Enfermement arbitraire

Il ne fallait en effet pas être claustrophobe cette année pour supporter des oeuvres où l'individu est confiné, empêché, gardé physiquement et mentalement contre son gré. Outre Suzanne Simonin et Camille Claudel, la jeune héroïne de Side Effects (Steven Soderbergh) est emprisonnée dans un asile psychiatrique où elle se transforme lentement en zombie sous l'effet des médicaments. Celle de Paradis : espoir (Ulrich Seidl) est elle dans un "diet camp" d'où elle n'est pas censée sortir, sous peine de brimades et dangers.

Dans Harmony Lessons du Kazakh Emir Baigazin, les choses vont plus loin : le jeune héros est carrément en prison, où les méthodes policières ne se distinguent pas tellement de celles (brutales) des racketteurs de son lycée. Il est donc torturé, battu et menacé par des hommes qui ne cherchent pas tant à trouver le vrai coupable du meurtre sur lequel ils enquêtent qu'à se débarrasser au plus vite de l'affaire. Glaçant.

Et puis, bien sûr, il y Closed curtain de Jafar Panahi, parfait symbole de l'oppression et de l'arbitraire, entièrement tourné dans une villa dont les rideaux restent clos pendant presque tout le film. Le contexte de création du film (l'assignation à résidence du réalisateur et son interdiction de tourner) renforce le climat anxiogène de ce huis clos psychologique. D'autant que Jafar Panahi est également sous le coup d'une interdiction de voyager, et donc de quitter son pays. L'enfermement est ici à tous les niveaux, y compris mental.

Ce qui évoque une thématique sous-jacente : celle de l'artiste empêché, dans impossibilité de laisser libre cours à son art, et qui meurt à petit feu de ne pouvoir travailler.  Jafar Panahi est dans cette situation intenable qui le contraint métaphoriquement à choisir entre tourner illégalement (avec les risques que cela suppose) ou mourir. Camille Claudel 1915 aborde la question sous un angle légèrement différent, mais on retrouve également cette inextinguible soif de création, qui ne peut être satisfaite, et conduit l'artiste sinon à la mort, du moins à la déchéance.

Portraits de femmes

Les femmes étaient par ailleurs au coeur de nombreux films présentés. Non pas en tant que compagnes ou petites amies potentielles, mais bien en tant qu'héroïnes à part entières. D'ailleurs, plusieurs films sont nommés d'après leur personnage féminin principal : Gloria du Chilien Sebastian Lelio, Layla Fourie de Pia Marais, Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, La religieuse de Guillaume Nicloux ou encore Vic+Flo ont vu un ours de Denis Coté. Toutes ont en commun de savoir ce qu'elles veulent et d'être prêtes à tout pour parvenir à leurs fins.

La chercheuse d'or de Gold (de Thomas Arslan) n'est pas en reste dans le genre superwoman indestructible qui vient à bout de tous les obstacles et tient la dragée haute aux hommes. Même chose pour la mère (certes horripilante, mais dotée d'une vraie force de caractère) de Child's pose (de Calin Peter Netzer). Loin du cliché sur les femmes fragiles, féminines, maternelles, ou autres, tous ces personnages mènent leur vie comme elles l'entendent ou, si on les en empêche, n'ont pas peur de se rebeller pour gagner leur liberté. Et lorsqu'elles sont confrontées à des hommes, c'est plus dans une relation de collaboration, voire de domination, que de séduction ou de soumission.

Probablement pour cette raison, leurs relations familiales demeurent relativement conflictuelles. L'héroïne de Child's pose est ainsi une mère envahissante excessive et odieuse, qui se désespère de ne pouvoir contrôler entièrement l'existence de son fils devenu adulte.  Elle est l'archétype de cette mère terrible qui conçoit la vie comme une incessante lutte de pouvoir et a tant investi son fils qu'elle est incapable de le laisser voler de ses propres ailes. A l'inverse, la mère du héros dans La mort nécessaire de Charlie Countryman reconnaît lucidement qu'elle n'a pas été très bonne dans ce rôle, et qu'elle est incapable de conseiller son fils en pleine crise existentielle. Elle se dédouane et répond à ses questions par des pirouettes. Quant à Gloria, elle aimerait avoir une relation conviviale avec ses enfants mais souffre en silence d'une immense solitude. Elle est pile dans cette période de la vie où les femmes se retrouvent seules parce que leurs enfants sont grands et que leur mari est parti avec une plus jeune. Un long parcours d'obstacles les attend avant qu'elles soient en mesure de refaire véritablement leur vie.

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Berlin 2013 : premiers films de la Compétition

Posté par vincy, le 13 décembre 2012

Berlin se dévoile un peu plus avec les premiers films de la sélection officielle.

Compétition :
- Gloria (Chili), de Sebastián Lelio (La Sagrada Familia)
- Nugu-ui Ttal-do Anin (Nobody's Daughter Haewon) (Corée du sud), de Hong Sangsoo (In Another Country)
- Paradies: Hoffnung (Paradise: Hope) (Autriche), d'Ulrich Seidl (les deux premiers opus de la trilogie avaient été sélectionnés à Cannes puis Venise)
- Pozi?ia Copilului (Child's Pose) (Roumanie), de C?lin Peter Netzer (Medal of Honor)
- Promised Land (USA), de Gus Van Sant (Good Will Hunting, Milk)

Hors compétition :
- The Croods (USA), de Kirk De Micco et Chris Sanders (film d'animation)

Berlinale Special :
- Unter Menschen (Redemption Impossible) (Allemagne), de Christian Rost et Claus Strigel (documentaire)

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James Franco, star gay-friendly, s’attaque au controversé Cruising

Posté par vincy, le 26 août 2012

Cultivant encore et toujours son image d'acteur ambiguë sexuellement, gay-friendly assurément, homoérotique forcément, James Franco, selon IndieWire et The Hollywood Reporter, s'intéresse à une version expérimentale du film Cruising, de William Friedkin.

Ce film de 1980 est un polar cuir et poisseux où Al Pacino, jeune recrue de la NYPD, est infiltré anonymement dans le milieu gay d'un New York encore violent. Le film avait été en partie censuré (certaines scènes étaient très explicites, notamment celles des backrooms, où partouzes et pratiques SM tenaient lieu de spectacle). 40 minutes coupées pour ne pas être classé X. Friedkin a cependant subit le courroux de la communauté gay qui l'accusait de porter un regard presque homophobe et malsain sur l'homosexualité. La fin, très ambivalente, n'arrangeait rien...

32 ans plus tard, Cruising (La chasse en français) est jugé comme un film médiocre (il souffre d'ellipses trop brutales et d'un scénario vieillot), mais, néanmoins, ce portrait d'une communauté méprisée à l'époque et d'un univers tabou et méconnu le rendent toujours intéressant. Pacino y est d'ailleurs épatant, en hétéro bousculé dans ses préjugés.

Cruising est donc sa dernière tentation à date. Il a récemment demandé à Travis Mathews, réalisateur de San Francisco spécialisé dans les films érotico-artistiques (son dernier film voyeuriste In Their Room a été interdit en Australie, I Want your Love sera diffusé au prochain festival Chéries-Chéris à Paris), de superviser un projet qui recréerait les 40 minutes de Cruising coupées au montage. Friedkin confirme que Franco l'a contacté, tout en précisant que le comédien n'avait acquis aucun droit pour faire un remake. Mais exploiter des séquences non montées ne nécessite pas ce genre de contrats.

James Franco's Cruising, tourné en deux jours, avec des séquences sexuelles gay réelles, n'est que l'une des multiples oeuvres dans ce genre du comédien. L'an dernier, Franco a collaboré avec Gus Van Sant, qui l'a dirigé dans Milk, film ouvertement communautaire, pour Unfinished, une installation vidéo qui compile Endless Idaho et My Own Private River, à partir des rushs et du film My Own Private Idaho, contextualisé dans un hommage à River Phoenix.

Franco, star catégorie A d'Hollywood, est en effet un artiste provocateur (voir également notre actualité du 26 octobre 2010) : photographe, mise en scène, vidéaste, réalisateur de courts métrages. Souvent, ces créations sont liées à l'univers gay. Quasiment tous ses films expérimentaux, courts métrages (Masculinity & Me, The Feast of Stephen, Rebel, entre autres) et documentaires abordent l'homosexualité : il finit actuellement un documentaire sur le site web fétichiste Kink.com. L'autre grand thème abordé par Franco dans ses films est la solitude extrême et le comportement sauvage qui en découle.


L'agenda connu de Franco

L'agenda de James Franco est très chargé : comme réalisateur, il a deux projets en cours (Child of God et Tandis que j'agonise, d'après l'oeuvre de William Faulkner ; en tant que producteur, il prépare Wong Number d'Anna Rose King, Alone for the Holidays d'Anne Fletcher et Holy Land, qu'il a écrit ; et James Franco comédien?

Voilà le programme :
2012 : Cherry, de Stephen Elliott, avec Heather Graham et Dev Patel ; Spring Breakers, en compétition à Venise, de son ami Harmony Korine, avec Selena Gomez et Vanessa Hudgens ; The Letter de Jay Anania, avec Winona Ryder et Dagmara Dominczyk

2013 : Maladies, de Carter, avec Catherine Keener ; Tar, film puzzle sur C.K. Williams ; The Iceman, d'Ariel Vromen, avec Chris Evans et Winona Ryder ; Lovelace de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, avec Amanda Seyfried et Peter Sarsgaard ; Le monde fantastique d'Oz, de Sam Raimi, avec Michelle Williams et Rachel Weisz ; The End of the World, de Evan Goldberg et Seth Rogen, avec Emma Watson, Jason Segel et Jonah Hill ; Homefront de Gary Fleder, avec Jason Statham

2014 : True Story, de Rupert Goold, avec Jonah Hill ; Third Person, de Paul Haggis, avec Mila Kunis

La pornstar James Deen et la palme d’or Gus Van Sant dans un thriller sulfureux de Schrader

Posté par matthieu, le 7 août 2012

Changement de registre pour la célèbre pornstar du site Brazzers (adeptes de youporn et autres sites X, vous savez de quoi nous parlons). James Deen, de son vrai nom Bryan Matthew Sevilla, 26 ans, est le jeune voisin qu'on aimerait tous avoir. Véritable vedette du monde pornographique, le jeune homme a joué dans plus de 1300 films et parodies (Batman, Ghostbusters, Dallas, Scream, Superman, Simpsons, ...). Il a même réalisé 11 films X. Cela fait huit ans qu'il tourne, 14 ans qu'il a perdu sa virginité et a déjà remporté six prix équivalents aux Oscars dans son genre. 1m73, moins de 70 kilos, les yeux bleus, le sourire coquin, le corps svelte (rien à voir avec les mecs testostéronisés) et l'érection facile (23 centimètres), Deen n'a pas de pudeur (il suffit d'aller voir sur son blog) et satisfait tous vos fantasmes (à croire qu'il achète tous les mots clés de Google).

Mais cette fois, trêve de phallus, car le jeune mâle va changer de registre. Après le 7e ciel (façon 7e dard), voici le 7e art. Il vient d'être engagé pour son premier vrai rôle au cinéma dans The Canyons, un thriller américain indépendant centré sur la vie de cinq adultes en quête de pouvoir, d'amour, de sexe et de succès. C'est écrit par Bret Easton Ellis (American Psycho, Les Lois de l'attraction) ; c'est d'ailleurs Ellis qui avait suggéré son nom aux décideurs. Si l'on se doute aisément de la catégorie pouvant être ciblée par son futur personnage et qui pourrait mettre en avant ses atouts et charmes physiques (en tout cas les premières images du tournage le montrent au lit ou en slip), l'acteur pourrait surprendre dans un rôle finalement moins déshabillé et plus intense que d'habitude.

Lindsay Lohan (Freaky Friday, Bobby, Machete) tient le rôle principal, aux côtés de Nolan Gerard Funk (habitué des séries B en tout genre) et Amanda Brooks. Lohan a remplacé Michelle Wade Byrd, initialement prévue, mais refusant de jouer avec l'acteur porno, qui pourtant a impressionné producteurs, réalisateur et scénariste lors de ses essais.

La surprise est qu'on retrouvera parmi les personnages centraux le réalisateur Gus Van Sant, alias le psychothérapeute Dr. Campbell. Palme d'or (Elephant), Prix de la critique à Toronto (My Own Private Idaho), Prix du 60e anniversaire de Cannes (Paranoid Park), nommé à l'Oscar du meilleur réalisateur deux fois (Good Will Hunting, Milk), Van Sant (qui achève actuellement son nouveau film, Promised Land), a joué les silhouettes dans certains de ses films : un homme au comptoir de l'hôtel dans My Own Private Idaho, un homme parlant à un autre dans Psycho, un assistant bibliothécaire dans A la rencontre de Forrester, ... Il joua même son propre rôle dans un épisode de la série Entourage. C'est la première fois que Van Sant joue réellement au cinéma, qui plus est pour un autre cinéaste.

Mais le cinéaste justement n'est pas n'importe qui. Paul Schrader est l'auteur de scénarios comme Taxi Driver, Raging Bull, Mosquito Coast, La dernière tentation du Christ, City Hall et A tombeau ouvert. Par ailleurs il a réalisé 17 films parmi lesquels American Gigolo, Mishimia - une vie en quatre chapitres, Light Sleeper, Touch, Affliction, Auto Focus et en 2008 Adam resurrected. Pas que des chefs d'oeuvres, beaucoup de films noirs, un peu théâtraux dans leur forme. Sélectionné deux fois à Berlin, deux fois à cannes, nommé comme meilleur réalisateur deux fois aux Independant Spirit Awards; il est considéré davantage comme un grand scénariste que comme un grand cinéaste.

The Canyons est un film noir qui prend place dans un Los Angeles actuel où les obsessions sexuelles et les ambitions se croisent et se mélangent. De ces liaisons dangereuses émergeront la trahison, la paranoïa, la manipulation et finalement la violence et le crime. Le film doit sortir l'an prochain. On peut suivre le tournage, qui a lieu actuellement, sur la page Facebook du film.

Une journée particulière, ou Cannes comme si vous y étiez

Posté par cynthia, le 16 mai 2012

Pour le 65ème anniversaire du festival de Cannes, Gilles Jacob, président du Festival, pour ne pas dire Dieu (facétieux), nous présente hors-compétition son court-métrage, Une journée particulière. Il s'agit de son quatrième documentaire sur l'histoire du festival qui sera diffusé en séance spéciale en salle Debussy le 20 mai et retranscrit le même jour sur Canal+ et le 27 mai sur Arte.

Ayant eu la chance de découvrir ce documentaire en avant-première en avril, j'ai eu la nette impression d'être à Cannes avec un mois d'avance. La musique, les films, les artistes, tout nous fait vivre le festival. Le documentaire se divise en plusieurs parties qui ne sont ni plus ni moins que les parties d'une journée à Cannes. L'arrivée des artistes, les séances photo, la conférence de presse, la légendaire montée des marches, etc... Gilles Jacob mêle à la perfection 18 extraits des films qui l'ont marqué avec le glamour des marches rouges, ainsi que le stress des cuisiniers pour les réceptions du soir.  Vous vivrez intensément une journée du festival comme si c'était vous derrière la caméra. Qui plus est, en visualisant Une journée particulière, vous serez submergé par l'émotion.

On commence notre plongée dans le monde du cinéma avec un montage de Gus Van Sant qui illustre la prise de conscience de Gilles Jacob pour sa passion du cinéma. Tout d'abord projectionniste, puis critique, il a su rester à la tête du festival avec la même passion pour le cinéma qu'à son adolescence. Passion ressenti par les images qu'il nous offre. Tantôt un sourire, un geste, une main, évoquant l'érotisme des personnalités présentes. Toute la beauté du corps des artistes présents est reflété à travers la caméra.  Un érotisme suggéré mais qui se retrouve amplifié dans certains extraits proposés. Comme celui des frères Dardenne qui nous montre une spectatrice émue en plein cinéma qui essuie ses larmes à l'aide de la main de l'homme assis à ses côtés, homme qui n'est autre que le pick-pocket qui tentait au même moment de lui dérober son portefeuille.

Les actrices, toutes plus belles les unes que les autres, reflètent la passion de Gilles Jacob pour la gente féminine. Zhang Ziyi regardant les feux d'artifices, Juliette Binoche, sa muse, présentant le jury ou Sharon Stone, sa favorite, montant les marches.

Quelques scandales survenus à Cannes viennent alimenter le documentaire. Ajoutant au glamour le piment qu'il fallait pour faire de cette journée, une journée exceptionnelle. Comme la prise de parole on ne peut plus osé de Roman Polanski face aux questions bien trop "stupides" à son goût des journalistes.

Nous laissant les yeux humides et les membres tremblants, le film s'achève avec le thème du film La vie est belle de Roberto Benigni. Film qui évoque l'impact de Cannes, de la standing ovation le soir de la projection aux Oscars et au succès mondial du film, en passant par cette scène anthologique où Benigni s'agenouille devant le président du jury, Martin Scorsese.

Clint Eastwood, Tom Cruise et Beyoncé font le remake d’Une étoile est née (avec Kurt Cobain)

Posté par vincy, le 11 avril 2012

Il y a une semaine, Spin magazine confirmait que la prochaine réalisation de Clint Eastwood s'attaquerait au remake d'A Star is Born (Une étoile est née). Le scénario, écrit par Will Fetters, rependrait la trame du film de William A. Wellman (1937), déjà revu par George Cukor (la version la plus célèbre avec Judy Garland et James Mason, en 1954) et Frank Pierson (avec Barbra Streisand, en 1976) mais il se serait inspiré de la vie de Kurt Cobain, le leader du groupe grunge Nirvana.

Devant la caméra, Tom Cruise incarnerait Cobain, et Beyoncé Knowles la star montante. Dans la version d'origine, l'histoire est celle d'une jeune provinciale qui rêve de gloire à Hollywood et rencontre un acteur alcoolique sur le déclin.

C'est en voyant Rock Forever, le prochain film avec Cruise, une comédie musicale rock qui sort cet été, que Eastwood a été convaincu par le comédien, avec qui il n'a jamais tourné.

Fetters confesse que "le film balance entre art et commerce, un compromis qui vous arrive en pleine figure quand vous commencez dans ce business." Pour lui, il est de plus en plus difficile de vieillir dans cette industrie musicale obsédée par la jeunesse et le renouvellement. "Si vous avez la cinquantaine, et que vous êtes un artiste dans le monde de Justin Bieber. Si vous êtes un Kurt Cobain à notre époque, qu’est ce que vous faites? Comment existez vous dans ce monde?"

Eastwood, en choisissant Cruise, opterait donc pour une parabole du mythe de Cobain. L'acteur ne lui ressemble pas et ses liens avec la scientologie peuvent être vus comme une hérésie par rapport au chanteur de Smells like teen spirit. Un sacrilège?

Pour l'instant, aucun contrat n'est signé. Tout cela peut-être amené à changer.

Gus Van Sant a déjà réalisé un film-requiem autour des derniers jours de Kurt Cobain. Michael Pitt incarnait l'artiste dans Last days, présenté au festival de Cannes en 2005.