Venise 2010 : le jury de la compétition officielle

Posté par MpM, le 27 juillet 2010

On connait désormais la composition du jury présidé par Quentin Tarantino lors de cette 67e édition de la Mostra de Venise. Pour accompagner le plus cinéphile des cinéastes,  pas moins de 4 réalisateurs-scénaristes venus d'horizons relativement différents, une actrice et un compositeur.

De quoi s'attendre à un palmarès forcément exigeant, ouvert sur les nouveaux langages cinématographiques et attentif à une certaine filiation avec l'Histoire du cinéma. Du moins sur le papier...

Jury 2010

Quentin Tarantino (USA), président du jury vénitien à peine six ans après celui de Cannes. Ce réalisateur cinéphile (cinéphage ?) est connu pour son cinéma violent, brillant et ultra-référencé (Reservoir dogs, Kill Bill, Jackie Brown... et Pulp fiction, Palme d'or 1994). Curieusement, il n'a jamais été en compétition à Venise.

Guillermo Arriaga (Mexique), écrivain, scénariste (21 grammes, Babel...) et réalisateur qui a présenté son premier film sur le Lido en 2008 (The burning plain) ;

Ingeborga Dapkunaite (Lituanie), comédienne de théâtre et de cinéma, qui a brillé dans des oeuvres russes (Soleil trompeur) comme hollywoodiennes (Mission : Impossible)  ou même françaises (L'Affaire Farewell) ;

Arnaud Desplechin (France), réalisateur et scénariste habitué de Venise où il a présenté Rois et Reine en 2004 et L'Aimée en 2007 ;

Danny Elfman (USA), compositeur quasiment attitré de Tim Burton et à qui l'on doit également la bande originale de quantités de blockbusters (Mission : impossible 1, Men in black 1 et 2, Spider-Man 1, 2 et 3...)

Luca Guadagnino (Italie), réalisatrice et scénariste dont le dernier film, Io sono l’amore, a été présenté à Venise section Horizons en 2009 avant de faire le tour des festivals internationaux ;

- Gabriele Salvatores (Italie), réalisateur et scénariste qui a reçu un Oscar en 1991 pour Mediterraneo et a connu un énorme succès avec son dernier film, Happy Family.

Cannes 2010 : un Tigre qui a de l’essence avec Aronofsky, Arriaga et Brad Pitt

Posté par vincy, le 14 mai 2010

livre the tiger john vaillantLe réalisateur de Requiem for a Dream, le scénariste de Babel et la star planétaire de Fight Club. Trio de choc pour le thriller The Tiger.

Trois absents marquants du Festival de Cannes 2010 pour un même film, annoncé en marge de l'événement. Brad Pitt  aurait du être là si le film de Terrence Malick avait été prêt, tout comme Darren Aronofsky était pressenti avec son  Black Swan, s'éternisant en post-production. Quant à Guillermo Arriaga, co-scénariste fidèle d'Alejandro Gonzalez Inarritu, il n'a pas participé, pour la première fois depuis Amours chiennes en 2000, à l'écriture du film du réalisateur mexicain en compétition cette année, Biutiful.

Pitt connaît l'écriture d'Arriaga puisque Babel les avait réunit. Quant à Aronofksy, ils avaient faillit faire ensemble The Fighter, projet avorté et The Fountain, que la star abandonna finalement.

The Tiger mélange suspense et aventures. L'adaptation de l'essai (qui sera publié cet été aux USA) de John Vaillant a lieu dans un village des plaines sibériennes, à proximité de tigres. Menacés par la colonisation humaine, l'un des félins va traquer et chasser les habitants. Un homme va devoir l'abattre, ou lui même sera tué.

Venise : Arriaga et Schroeder déçoivent

Posté par MpM, le 31 août 2008

Benoit Magimel et Lika MinamotoCe qui fait avant tout la force d’un festival, c’est son pouvoir d’attraction sur medias et spectateurs qui se bousculeront aux portes des salles et propageront le buzz bien au-delà des frontières de ce petit monde relativement fermé. Et pour cela rien de tel que de provoquer des attentes fortes sur certains films présentés, par opposition avec ceux dont personne ne connaissait l’existence avant de les voir au programme. On pouvait découvrir aujourd’hui deux de ces longs métrages extrêmement attendus sur le Lido : The burning plain de Guillermo Arriaga, séduisant sur la papier en raison de son casting prestigieux (Charlize Theron, Kim Basinger) et de la personnalité de son metteur en scène (scénariste d’Amours chiennes, Babel, Trois enterrements…), et Inju, la bête dans l’ombre de Barbet Schroeder, précédé par un parfum de souffre et une bande-annonce pour le moins tapageuse. Dommage, comme cela arrive trop souvent, l’attente qui entourait ces deux films a été pareillement déçue, quoique pour des causes différentes.

Arriaga nous fait une fois de trop le coup de l’intrigue morcelée qui met en scène des protagonistes apparemment sans lien les uns avec les autres mais qui finiront bien par être connectés d’une manière ou d’une autre. Ce qui faisait le charme et la force de ses précédents scénaris est devenu rien de plus qu’une recette qu’il semble vouloir décliner à l’infini. Malheureusement pour lui, maintenant, le spectateur connait le truc et devine la moitié des corrélations un quart d’heure avant que le film ne les lui révèle en grande pompe. L’effet de surprise et de suspense étant complètement raté, il ne reste même pas de quoi se raccrocher à l’histoire, terriblement conventionnelle. Il y en a d’ailleurs un peu marre de ces héroïnes torturées par la culpabilité et qui finissent systématiquement par trouver le rédemption dans l’amour. Marre aussi de cet excès de puritanisme qui force à expliquer par des traumatismes psychologiques le moindre des comportements “immoraux” des personnages (la femme qui trompe son mari le fait parce qu’il ne la désire plus, celle qui couche avec tout ce qui bouge fuit de vieux démons, etc.). 

Dans un autre genre, le prétendu polar érotique de Barbet Schroder est un véritable fiasco scénaristique. Le moment le plus réussi en terme de suspense et de noirceur est la séquence d’introduction singeant avec brio certains films de sabre asiatiques un peu cheap mais savoureux, où le sang gicle et les têtes tombent. Mais rien de tel dans Inju où l’action se veut avant tout cérébrale et les scènes de sexe imaginaires (ou grotesques). L’intrigue policière se résume alors à une succession d’invraisemblances et de fausses pistes rapidement mises au jour. Schroeder essaye bien de jouer au chat et à la souris avec son spectateur, comme son héros maléfique le fait avec le malheureux Alex Fayard (incarné par un Benoit Magimel encore plus falot qu’à l’ordinaire), mais il a affaire à une partie particulièrement plus coriace qui anticipe les retournements et devine les ficelles. Là encore, ce qui aurait dû être un véritable jeu de piste tourne à la révélation progressive de choses que l’on savait déjà. Et l’attente artificiellement suscitée se retourne contre le film, probablement jugé deux fois plus sévèrement que s’il ne nous avait pas été préalablement survendu...

Crédit photo : image.net