[2019 dans le rétro] 40 talents au top

Posté par vincy, le 31 décembre 2019

Le cinéma serait une grande famille. Mais alors façon Downton Abbey. Bien recomposée. Cette année, nombreux sont ceux qui ont su s'imposer dans nos mémoires de cinéphiles, au box office, et surtout à l'écran. Sur les écrans devrait-on dire. Le grand et celui chez soi. Il n'y a plus vraiment de distinction avec la déferlante Netflix, la hausse de la VàD et le succès de masse de certaines fictions télévisuelles. Sans oublier l'écran web, où Adèle Haenel a révélé la première grande affaire #MeToo du cinéma français. Son courage et sa clairvoyance en ont fait un événement marquant de l'année, rebattant les cartes des rapports hommes/femmes dans la profession. Adèle Haenel a été un symbole, pas seulement parce qu'elle a été la jeune fille en feu mais bien parce qu'elle (nous) a mis le feu. Ouvrant les portes anti-incendie à une nécessaire mise à plat. Elle n'a pas joué, cette fois-ci, ni misé pour voir. Elle a abattu ses cartes et déjoué les bluffs de certains.

Trois mondes

Ce sont les patronnes de l'année. Des impératrices dans leur genre. Olivia Colman, avec un Oscar en février pour La favorite, a incarné une reine au bord de la folie, avant de nous éblouir dans les habits d'une autre reine dans la troisième saison de The Crown. Régnante indétrônable sur le cinéma français, Catherine Deneuve continue inlassablement de tourner. Et pour ceux qui doutent encore de sa maestria, il suffit de la voir dans La vérité, où elle déploie tout son talent, sans se soucier de son image, dans une fausse mise en abime d'elle-même. Quant à Scarlett Johansson, elle a brillé (tragiquement) dans le dernier Avengers, plus gros hit de l'année, mais c'est bien son éclectisme qui la rend si spécifique par rapport au reste du cast de Marvel, tournant un second-rôle dans la comédie décalée Jojo Rabbit et poussant son niveau de jeu vers les plus grandes dans Marriage Story.

Les combattants

Ils sont à la fois au sommet du côté du box office, dans leur genre, et engagés, par leurs choix cinématographiques comme par leur parole en promo. Ainsi Adèle Haenel n'a plus sa langue dans sa poche, et fait preuve d'une franchise salutaire, tout en étant sublimée en amoureuse énigmatique dans Portrait de la jeune fille en feu, plus beau film LGBT de l'année. Corinne Masiero affirme ses idées de gauche, cartonne avec son Capitaine Marleau sur France 3 et dans Les Invisibles au cinéma, film sur les exclus. Ladj Ly prend sa caméra pour nous tendre un miroir sur notre société en décomposition avec Les Misérables, sans juger. François Ozon, auréolé d'un grand prix à Berlin avec Grâce à Dieu, a aussi livré un film qui ouvre les yeux, cette fois-ci sur les abus sexuels dans l'Eglise catholique, et leurs conséquences sur l'existence des victimes. En s'aventurant chez les Juifs ultra-orthodoxes de Tel Aviv, Yolande Zauberman, avec M, ne montre pas autre chose: abus sexuels, dévastation psychique, rejet des victimes... De la même région, avec sa fable burlesque et absurde, It must be Heaven, Elia Suleiman poursuit son inlassable lutte pour la paix des peuples dans un monde de plus en plus aliéné et sécuritaire. Avec courage, Waad al-Kateab a filmé Alep sous les bombes dans Pour Sama, exposant l'horreur de la guerre en Syrie.

Naissance des pieuvres

De nombreux nouveaux talents ont émergé, soit autant de promesses cinématographiques. Côté réalisateurs, Levan Akin et Kirill Mikhanovsky, révélés à la Quinzaine des réalisateurs avec respectivement Et puis nous danserons et Give Me Liberty,  ont justement soufflé un vent de liberté autour de "marginaux" avec une vitalité jouissive, que ce soit pour aborder l'homosexualité dans un pays homophobe ou l'exclusion du rêve américain. Côté animation, deux coups de maîtres très loin des standards hollywoodiens ont emballé la critique et fait preuve d'un renouveau esthétique et narratif:  Jérémy Clapin avec J'ai perdu mon corps et Ayumu Watanabe avec Les enfants de la mer. Côté acteurs, on retiendra, la beauté et le charisme de Luca Marinelli dans Martin Eden et Maud Wyler, actrice touche-à-tout et sensible vue dans Alice et le maire, la série Mytho et surtout Perdrix. Sans oublier Mati Diop, qui, avec Atlantique, est l'incarnation de cette promesse de cinéma tant souhaitée, en mariant la fable fantastique, l'épopée romantique et le drame socio-politique avec audace. C'est d'ailleurs le mot qui leur conviendrait le mieux, à chacun.

En liberté !

Ils sont déjà bien installés en haut de l'affiche, et pourtant, ils parviennent encore à nous surprendre. Ils ont tous ce grain de folie nécessaire pour accepter des projets divers ou des films sans barrières. Ils ont tous excellés à des niveaux différents. Qui aurait pu deviner il y a quelques mois qu'Eva Green en astronaute dans Proxima trouverait son plus beau rôle ou que Chiara Mastroianni dans Chambre 212 serait étincelante comme jamais avec un personnage pas très moralement correct? De la même manière, le futur Batman, Robert Pattinson, avec le radical et barré The Lighthouse, et l'éternel OSS 117, Jean Dujardin, hors des sentiers battus dans Le Daim et parfait en contre-emploi dans J'accuse, ont démontré que leur statut ne les bridait pas dans leurs envies de cinéma. Car c'est bien à cela qu'on reconnaît les grands: passer d'une famille à l'autre, sans se soucier des étiquettes. A l'instar d'Anaïs Demoustier (Alice et le maire, Gloria Mundi) et d'Elisabeth Moss (La servante écarlate, Us, Les Baronnes, Her Smell) qui sont à chaque fois justes et convaincantes, peu importe le genre. C'est ce qu'a fait durant toute sa carrière Fanny Ardant, rare césarisée pour un rôle de comédie, dont on perçoit le bonheur de jouer dans La belle époque, elle qu'on ne considère plus comme "bankable". Cette liberté que chacun s'autorise a permis d'ailleurs à la réalisatrice Rebecca Zlotowski de signer à la fois Une fille facile, véritable œuvre personnelle sur le féminin contemporain, et Les sauvages, l'une des meilleures séries françaises, qui plus est politique, de ces dernières années.

120 battements par minute

Ils nous ont fait vibrer avec leur "cinéma". Evidemment, Bong Joon-ho, Palme d'or avec Parasite, est le premier d'entre eux. Son thriller social, dosé parfaitement avec un zest d'horreur et un soupçon de comédie, a été le film palpitant de l'année. Dans le mélange des genres, entre western et drame social, Kleber Mendonça Filho n'est pas en reste avec Bacurau, où le spectacle et le culot sont toujours au service du récit. Tout comme Diao Yinan qui n'hésite pas à revisiter le film noir pour en faire une œuvre d'art avec Le lac aux oies sauvages. Ces films, sous leurs aspects politiques, démontrent qu'il y a encore du grand cinéma possible. C'est d'ailleurs ce que rappelle Martin Scorsese avec son ambitieux The Irishman, coûteux, long, surdimensionné, et presque grandiose, et avec ses prises de paroles coup de poing qui ont créé un débat passionnant sur le 7e art, entre industrie et vision d'auteur. Cette vision intime et personnelle, on la retrouve chez Nadav Lapid qui nous a enthousiasmé avec son film puzzle, Synonymes (Ours d'or), où chaque scène, chaque plan étonne par son imprévisibilité. Et puis, on aurait pu citer Pedro Almodovar, mais c'est son double, Antonio Banderas qui reste dans nos rétines. Douleur et Gloire lui offre une variation infinie sur le même thème, renouant ainsi avec la quintessence de son métier, tout en se révélant sans pudeur, et avec maturité.

Les ogres

Chacun à leur manière, ils ont dévoré l'écran, à chacune de leurs apparitions. Joaquin Phoenix est littéralement le Joker. Le perfectionnisme de l'acteur et la folie de son personnage sont d'ailleurs palpables chez Lupita Nyong'o (Us, Little Monsters) ou chez Christian Bale (Vice, Le Mans 66). Leur exigence n'a rien à envier à ceux qui suivent, mais ils captent la lumière, envahissent l'image et contribuent beaucoup à la réussite de leurs films. On pourrait donc en dire autant, dans des registres un peu moins flamboyants de Mahershala Ali (Green Book, True Detective, Alita : Battle Angel) et de Adam Driver (Marriage Story, The Dead don't die, Star Wars IX). Tous s'imposent par leur prestance physique et leur précision de jeu, peu importe le style de films ou la nature de leurs personnages. Mais en dehors des acteurs, il y a aussi d'autres métiers qui exigent gourmandise, leadership et puissance. On ne peut pas ignorer parmi cette famille Kevin Feige, patron des films Marvel, qui en trois films a rapporté 5 milliards de dollars dans le monde, affirmé son emprise sur le line-up de Disney (y compris Star Wars) et semblé avoir trouvé la martingale pour transformer les super-héros en machines à cash.

Confession d'un enfant du siècle

Guillaume Canet aura réussi un brelan d'as avec Nous finirons ensemble (2,8M d'entrées, 3e plus gros succès de sa carrière), Au nom de la terre (2M d'entrées), et La belle époque (1,3M d'éntrées). Réalisateur ou acteur, cette année fut la sienne, sans qu'il se compromette dans des comédies aux affiches bleutées et criardes. En incarnant un agriculteur dépressif, il a su toucher un large public provincial qui va rarement au cinéma. Après le carton du Grand bain, l'an dernier, il s'est imposé comme l'un des rares talents bankables du cinéma français devant et derrière la caméra. On lui a depuis confié les manettes du prochain Astérix.

Les héros ne meurent jamais

Qu'il soit astronaute au premier plan dans le crépusculaire Ad Astra de James Gray ou doublure cascade d'une vedette sur le déclin dans le jubilatoire Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino, Brad Pitt, 56 ans, est toujours aussi magnétique, beau et cool. Une star de catégorie A, qui remplit un peu toutes les cases précédentes, à la fois ogre et libre, combattant et enfant du siècle (précédent). Il a son style. Capable de s'exhiber torse-poil comme au temps de Thelma et Louise ou de rivaliser avec "Bruce Lee" dans une séquence de combat culte. Il ne semble pas vieillir. Mais il choisit ses films (il se fait rare, a refusé toutes les productions avec super-héros) et surtout ses cinéastes (sa filmographie devient un panthéon assez admirable). De la même manière, comme producteur avec sa société Plan B, il sélectionne des projets engagés, politiques ou sociétaux à l'instar du beau Si Beale Street pouvait parler de Barry Jenkins, du percutant Vice d'Adam McKay et du touchant Beautiful Boy de Felix Van Groeningen.

Guillaume Canet s’attaque à Astérix

Posté par redaction, le 28 octobre 2019

13 ans après avoir adapté Harlan Coben (Ne le dis à personne), Guillaume Canet s'attaque à univers autrement plus mythique (et sensible): Astérix. Pour sa 7e réalisation, l'acteur-cinéaste retrouvera la comédie (Rock n'Roll) avec un scénario qui n'est pas adapté d'une des bandes dessinées du héros gaulois.

Le scénario original est écrit par deux anciens de Canal + et coscénaristes des Tuche, Philippe Mechelen et Julien Hervé, en collaboration avec Guillaume Canet. On savait depuis trois ans, par Anne Goscinny qu'il y avait peu de chances de retrouver Christian Clavier, Clovis Cornillac ou Edouard Baer dans le rôle d'Astérix. Même Gérard Depardieu n'était plus vraiment partant à l'idée de reprendre son personnage d'Obélix (il s'en moque d'ailleurs franchement dans Thalasso).

Sur son compte Instagram, Guillaume Canet a révélé qu'il incarnerait Astérix et que son compère Gilles Lellouche serait Obélix (on lui conseille de prendre un peu de poids).

Le tournage sera lancé au printemps 2020.

Astérix & Obélix - L'empire du milieu fera le voyage en Chine. C'était d'ailleurs la seule précision qu'on savait depuis le lancement du projet il y a deux ans. Entre temps, de nombreuses rumeurs sur le réalisateur avaient circulé. Il s'agira d'un film en prises de vues réelles, le premier depuis Astérix et Obélix: au service de sa majesté, en 2012. La franchise a attiré 34,14 millions de spectateurs en quatre films en France et récolté 400M$ de recettes dans le monde.

Canet aura la lourde responsabilité de faire rire (ce qui n'était pas forcément le cas de trois de quatre films précédents) et de renouer avec un succès large et international (le 4e opus n'a rapporté que 63M$ dans le monde (presque trois fois moins que les trois autres films).

Astérix et Obélix restent une valeur sûre. Le dernier film d'animation, a href="http://ecrannoir.fr/films/filmsa.php?f=6172">Astérix, le secret de la potion magique, sorti en décembre dernier, a séduit 3,9 millions de spectateurs en France (un record pour un Astérix animé). Le 38e album, La fille de Vercingétorix, vient de sortir en librairie, avec un tirage mondial de 5 millions d'exemplaires. Astérix fête ses 60 ans cette année.

L’Empire de Luc Besson vacille

Posté par vincy, le 7 décembre 2018

Ça commencé l'an dernier avec Valerian. Si le film a quand même rapporté 225M$ (pour un budget hors-marketing de 175M$), il a sérieusement fragilisé le colosse EuropaCorp. Déjà, l'empire de Luc Besson montrait quelques failles, avec des filiales pas rentables, l'école de cinéma qui, finalement, a fermé... Et puis cette année, dans un pays où #MeToo n'a pas conduit à des scandales fracassants, Luc Besson a encaissé plusieurs plaintes pour viols, agressions sexuelles ou harcèlement, depuis le printemps et encore tout récemment, fin novembre. Autant dire qu'aucun studio américain ne va l'aider à financer ses films.

Mauvais karma

Les finances dans le rouge (83 millions d'euros de pertes pour le dernier exercice, une dette aux alentours de 230M€), une image fortement dégradée de l'homme le plus puissant du cinéma français, plusieurs flops depuis deux ans, à l'exception de Taxi 5 en avril, une Cité du cinéma pas rentable, des licenciements répétés: tout a contribué au démantèlement qui a débuté avec la cession des salles de cinéma il y a deux ans et qui s'est poursuivi hier avec l'annonce de la fermeture de sa filiale de distribution après 17 ans de belles ambitions, alliant les films de Canet et Améris, de Mihaileanu et Tommy Lee Jones, de Malick et Gondry.

Et deux films importants au programme pour 2019: Nous finirons ensemble, la suite des Petits Mouchoirs, de Guillaume Canet, prévu pour le 1er mai, et Anna, le nouveau film de Luc Besson, avec Helen Mirren, Sasha Luss, Cillian Murphy et Luke Evans, dont le tournage a été reporté du 2 janvier au 27 mars.

Désormais, les films produits et coproduits par Europacorp seront distribués par Pathé (au moins pour les trois prochaines années). Ce contrat exclusif permettra à Pathé de distribuer le Canet et le Besson.

Cure d'amaigrissement

On comprend vite que c'était le moment de vendre: car en dehors de ces deux films, EuropaCorp n'a aucun autre projet dans les tuyaux actuellement, quand à une époque pas si lointaine, une dizaine de projets étaient sur le feu chaque année. Pas de quoi faire vivre une filiale de distribution, et de quoi s'inquiéter pour la partie production.

Et ce n'est pas terminé côté vente des bijoux de famille, puisque la société est en négociations exclusives avec Gaumont pour vendre le catalogue de plus de 500 titres de Roissy films, acquis en 2008, et qui comprend L'Avventura, La Grande Bouffe, La Guerre du feu, Les Ripoux...

Guillaume Canet prépare la suite des « Petits mouchoirs »

Posté par vincy, le 24 février 2018

Guillaume Canet en parle depuis la sortie de Rock n'Roll il y a un an. C'est l'actrice Valérie Bonneton qui a confirmé l'information sur Europe 1 mercredi: Les petits mouchoirs auront une suite, au titre très Pialat, Nous finirons ensemble. Dès le lendemain, Guillaume Canet a confirmé les nformations en postant sur Instagram une photo du scénario, coécrit avec Rodolphe Lauga.

Le tournage devrait débuter au printemps et réunira une grande partie du casting du premier film. La sortie est prévue pour 2019.

Les petits mouchoirs, qui flirtait avec les films de bande des années 1970, rassemblait François Cluzet, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Gilles Lellouche, Valérie Bonneton, Pascale Arbillot, Laurent Lafitte, Louise Monot et Anne Marivin. Le film racontait un été pas comme les autres pour un groupe d'amis, habitué à passer les vacances au Cap Ferret chez Max et Véro. Mais l'un des leurs, Ludo (Jean Dujardin) est victime d'un grave accident de la route et se trouve entre la vie et la mort. Malgré ça, ils décident de partir en vacances. Bref "quand un ami est dans la merde, mieux vaut rester à ses côtés plutôt que de partir en vacances !" écrivait-on à l'époque, avertissant que ce mélodrame était "un film beaucoup moins choral que lacrymal".

Sorti en 2010, Les Petits Mouchoirs, avait attiré 5 500 000 spectateurs dans les salles françaises. Le film avait été deux fois nommé aux César dans les catégories du meilleur second-rôle (pour Gilles Lellouche et Valérie Bonneton).

Natation synchronisée et films X pour Gilles Lellouche et Guillaume Canet

Posté par vincy, le 13 novembre 2017

Gilles Lellouche et Guillaume Canet ont terminé le tournage de L'amour est une fête, le nouveau film de Cédric Anger (qui cosigne le scénario de Tout nous sépare, en salles cette semaine). Les deux acteurs interprètent les patrons d'un peep-show de Pigalle qui prend l'eau au début des années 1980. Les deux hommes, pour tenter de se relancer, vont commencer à produire des films pornographiques avec leurs danseuses. Ils se retrouvent rapidement ruinés et doivent sceller une alliance avec leurs rivaux. Tout n'est pas aussi simple puisque les deux "patrons" du X sont en faire des enquêteurs qui veulent frapper la mafia porno parisienne.

Au générique du film on croisera Michel Fau, Camille Razat et Xavier Beauvois. L'amour est une fête doit sortir à l'automne 2018 chez Mars films.

Les deux comédiens ne se quittent plus. On a pu croiser Gilles Lellouche en ami bienveillant de Guillaume Canet dans Rock n'Roll, réalisé par Canet lui-même. On les retrouvera dans Le Grand Bain, 2e film signé de Gilles Lellouche. Si Lellouche n'y joue pas, Guillaume Canet y tient le rôle principal aux côtés de Benoît Poelvoorde, Alban Ivanov, Mathieu Amalric, Jean-Hugues Anglade, Félix Moati et Philippe Katerine. Le film a été tourné l'hiver dernier. StudioCanal devrait sortir le film début 2018.

Le Grand bain suit Bertrand, la quarantaine, dépressif, qui retrouve un sens à sa vie en rejoignant une équipe de natation synchronisée masculine. Ensemble ils se sentent plus forts, et ils vont se lancer dans un pari fou : participer au Championnat Du Monde de natation synchronisée masculine.

Canet et Lellouche c'est une vieille histoire puisqu'ils ont partagé l'affiche ou tourné sous le regard de l'autre dans Ne le dis à personne, Jeux d'enfants, Les Infidèles, Les petits mouchoirs, Narco et Mon idole.

Jean Rochefort (1930-2017) s’en va au Paradis

Posté par vincy, le 9 octobre 2017

L'immensément populaire, le toujours élégant, le perpétuel fringant, l'éternel trublion Jean Rochefort a fait son ultime révérence à l'âge de 87 ans. Hospitalisé depuis près de deux mois, le facétieux troubadour, qui savait manier la légèreté aussi bien que les mots nous quittent et rejoint le Paradis cher à son ami Yves Robert.

Avec son allure de dandy et ses somptueuses bacchantes, il avait cette silhouette aristocrate, doublée d'une voix chaude, qui lui ont souvent valu des rôles de notables ou d'adulescents, de salauds ou de sympathiques. Jean Rochefort est, dans l'esprit de tous, attaché à de nombreuses comédies (la moitié de sa filmographie). Pourtant, c'est aussi dans les films d'aventures, les drames et les polars qu'il a su imposer son éclectisme.

Lire aussi son portrait: Jean Rochefort, patrimoine national.
Voir aussi sa filmographie: de Ridicule à L'artiste et le modèle, toutes nos critiques

Avec 17 films au dessus des 2 millions d'entrées en France, il est incontestablement de la race de ces acteurs populaires qui, même s'ils ont surtout brillé durant une période (les années 1960 et 1970), ont su séduire les générations suivantes (grâce à la télévision entre autres).

De la bande de Noiret, Marielle, Cremer, Girardot et bien sûr Belmondo, Jean Rochefort avait aussi gagné le respect d'une profession, couronné par trois César (meilleur second-rôle, meilleur acteur et César d'honneur). Comme toute la bande, il a commencé en figurant, avec des petits rôles, dans l'ombre de Jean Marais et de Bébel; notamment dans des films de Cape et d'épée (Cartouche, Le Capitaine Fracasse, Le masque de fer, Angélique marquise des Anges et ses suites). En majordome dans Les Tribulations d'un Chinois en Chine, il parvient à tirer un peu la couverture à lui, en reprenant les codes rigides du domestique Nestor dans Tintin. Philippe de Broca le reprend dans Le Diable par la queue, où il incarne malicieusement un fils à maman et doux fainéant.

"J'étais obligé de beaucoup tourner pour vivre, parfois des films qui m'intéressaient peu: je les nommais mes films «avoine-foin», parce que j'étais déjà éleveur de chevaux, et il fallait que je les nourrisse, ainsi que moi-même. Angélique, cette rigolade, c'était pour les chevaux! C'est au début des années 70 que j'ai commencé à avoir de grands rôles au cinéma" a-t-il confié en 2013.

Il faut attendre sa rencontre avec Yves Robert pour le voir dans un rôle populaire plus noir. En Colonel Toulouse, il s'avère un redoutable manipulateur, froid comme un serpent, et sans affect dans Le Grand blond avec une chaussure noire. Robert en fait l'un de ses acteurs fétiches: Salut l'artiste, Le retour du grand blond, Un éléphant ça trompe énormément, Nous irons tous au Paradis, Courage, fuyons, Le château de ma mère (l'un de ses plus gros succès). Dragueur maladroit ou père de famille libertin, il montrait qu'il pouvait tout jouer, à commencer par "le bourgeois type que je représentais aux yeux des Français" comme il le disait.

Dans les années 1970, Rochefort mue et devient l'un des grands acteurs de sa générations. S'affranchissant des étiquettes, il passe ainsi de Michel Audiard à L'horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier, de Patrice Leconte (années navets) au Fantôme de la liberté de Luis Bunuel. Claude Chabrol se laisse séduire par son ambivalence et le faut tourner deux fois (Les Innocents aux mains sales, Les magiciens). Bertrand Blier aime sa gueule impassible (Calmos). Mais, particularité, il est aussi l'un des rares acteurs français à tourner avec des cinéastes étrangers : Luigi Comencini (Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ?, tournage qu'il a tant détesté qu'il a refusé de faire un autre film avec le réalisateur italien), Henning Carlsen (Un divorce heureux), Ted Kotcheff (La grande cuisine), Joachim Kurz (Grandison), Giorgio Capitani (Je hais les blondes), Laszlo Szabo (Davis, Thomas et les autres), Robert Altman (Prêt-à-porter), ou encore Alejandro Agresti (Le Vent en emporte autant)... On pourrait aussi citer L'enfer de Danis Tanovic ou Les vacances de Mr. Bean de Steve Bendelack, qui résument à eux seuls les grands écarts contorsionnistes de sa filmographie. Le grand acte manqué restera sa collaboration avec Terry Gilliam. Le tournage (maudit) de The Man Who Killed Don Quixote restera inachevé à jamais. Eleveur et cavalier accompli (il sera même embauché à la télévision pour commenter les épreuves olympiques d'équitation), sa chute de cheval sonne comme une allégorie à ce film adapté de l'œuvre de Cervantes.

En 1975, Tavernier en fait un libertin cynique dans Que la fête commence. Premier César. Deux ans plus tard, Pierre Schoendoerffer le met face à Jacques Perrin, Claude Rich et Jacques Dufilho dans Le Crabe-Tambour. Deuxième César, mais cette fois-ci du meilleur acteur. Il y est "le vieux", alors qu'il n'a que 47 ans. Un commandant atteint d'un cancer chargé d'une dernière mission et rongé par une promesse qu'il n'a pas pu tenir.

Dans les années 1980, il tourne moins. Il est d'une autre époque, se glisse dans des farces ou des drames un peu datés. Patrice Leconte change de registre et tourne Tandem, où Rochefort incarne un magnifique animateur radio qui s'use à résister à l'air du temps. Une nouvelle génération de cinéastes voit en lui un grand monsieur. Ils ne se trompent pas, contrairement aux éléphants, et vont lui offrir des personnages splendides, qui vont presque anoblir sa carrière, faisant oublier ses débuts de comique-troupier. Leconte en fait d'ailleurs sa "muse", trouvant en lui un comédien qui a le même sens de la dérision, de la vanne et du tragique. Dans Le mari de la coiffeuse, Rochefort y est superbement mélo-romantique. On le revoit dans Tango, Les grands ducs (dont il ne reste que Marielle), Ridicule (exquis marquis), L'homme du train (face à Johnny). "Leconte m'a offert mes plus grands rôles" avouait-il.
De Régis Wargnier (Je suis le seigneur du château) à Philippe Lioret (Tombés du ciel) en passant par Pierre Salvadfori (Cible émouvante), il trouve des cinéastes qui font oublier ses parenthèses caustiques chez Antoine de Caunes, Etienne Chatiliez, Laurent Tirard (dans un Astérix), Edouard Baer (son fils spirituel), Alain Chabat (RRRrrrr!!!!) ou Laurent Baffie.

Cela ne l'empêche pas de tourner pour Francis Veber (Le Placard) ou Guillaume Nicloux (La clef), Samuel Benchetrit (J'ai toujours rêvé d'être un gangster) ou Philippe Le Guay (Floride). Toujours cette volonté équilibriste de ne pas s'enfermer dans une image ou un personnage. De rester digne même dans la vieillesse. De s'amuser comme un enfant même avec les cheveux grisonnants. De montrer sa face sombre pour mieux revenir dans la lumière (la série Les Boloss des belles lettres, sa dernière apparition l'an dernier, est à ce titre un monument "rochefortien", entre transmission du "classique" et adaptation au "moderne").

Si Rochefort a été si important dans notre accompagnement cinéphile, c'est bien parce qu'il pouvait être sur le petit écran familial du dimanche soir et sur le grand écran de salles art et essai, sans qu'on lui en veuille de jouer indifféremment les clowns ou les ordures. Guillaume Canet, avec Ne le dis à personne, partage avec lui son amour des chevaux. Dans l'un des derniers grands rôles de l'acteur, il y a onze ans, il en fait un homme politique véreux et meurtrier. Et ça lui va bien. Pourtant, on retiendra plutôt son incroyable incarnation d'un sculpteur qui retrouve l'inspiration au contact d'une jeune femme, durant la seconde guerre mondiale, dans L'artiste et son modèle de Fernando Trueba. Il est nommé aux Goyas comme meilleur acteur. Mais surtout il renoue avec ces personnages un peu mélancoliques, un peu intérieurs, portés par le désir et l'amour, qui lui vont si bien.

Rochefort n'a jamais pris le melon. Il préférait l'absurde. Il aimait écouter. Il savait d'où il venait. Entre le quai d'Orsay et Rambouillet, ville et campagne, diplomatie professionnelle et tranquillité personnelle, l'acteur a tracé sa vie comme il l'entendait.

Jean Rochefort s'en va au Paradis. Qui doit ressembler à la côte bretonne, avec des chevaux. "«On ne quitte pas le monde, c’est le monde qui vous quitte». Je sens la mort qui se rapproche, je le dis sans drame: l’avenir m’inquiète, pas le mien, mais celui de l’humanité. Alors je repense à ce qui m’a beaucoup plu par ici. Une promenade à cheval, le vent sur la joue. Ou encore la marée qui monte. Je suis Breton, j’aime aussi la marée qui descend."

Juliette Binoche retrouve Olivier Assayas

Posté par vincy, le 3 août 2017

Olivier Assayas a officialisé à Locarno, où il est le Président du jury, son prochain film, E-Book. Juliette Binoche, Guillaume Canet, Vincent Macaigne, Christa Theret et Pascal Greggory composeront le casting.

Produit par CG Cinema (Charles Gilibert), E-Book explorera le milieu de l'édition parisienne, sous la forme d'une comédie.

Rappelons que son dernier film, Personal Shopper, se déroulait dans le milieu de la mode et que Assayas a coscénarisé D'après une histoire vraie, le dernier film de Roman Polanski, qui a pour cadre le milieu littéraire.

Binoche retrouve ainsi Assayas en tant que réalisateur pour la troisième fois après L'heure d'été en 2008 et Sils Maria en 2014. C'est cependant la première fois pour Canet, aussi bien avec l'actrice qu'avec le réalisateur.

E-Book "sera un film porté par les acteurs et les dialogues", explique le réalisateur. Selon le cinéaste, il sera question une fois de plus de la capacité d'adaptation de chacun à un monde qui change, à travers une série de conversations intimes et de liaisons entre des personnages quadras et quinquas.

Le tournage est prévu l'année prochaine. Après E-Book, Olivier Assayas devrait s'attaquer à Wasp Network, un thriller d'espionnage se déroulant à Cuba, adapté du roman de Fernando Morais, Os Últimos Soldados da Guerra Fria.

Cannes en livres: « L’année du cinéma 2027  » pour délirer

Posté par vincy, le 21 mai 2017

Le pitch: 250 synopsis de films plus absurdes et drôles les uns que les autres, par des cinéastes réputés, inventés ou improbables. Tout est évidemment fictif.

Le style: C'est concis, ludique, mytho, parfois tiré par les cheveux ou hautement fantaisiste. Benoît Forgeard nous projette en 2027, mercredi après mercredi, avec "les films du futur à ne pas manquer". Tout un programme. Avec des étoiles pour juger de la qualité de ces films qui n'existent pas. Alors penchons-nous plutôt sur quelques chefs-d'œuvre à venir: Bien choisir ses lunettes (pour) de Bénabar, film financé par une grosse boîte d'optique, International Movie Database de Terrence Malick, avec Hugh Grant, adaptation du célèbre site web, Le cul de Bruno Dumont, où une fille hésite entre se lancer dans le porno et son amour pour la musique médiévale, A pleurer de rire qui rassemble les fragments inédits d'un film inachevé de Théo Angelopoulos, Le Pen, biopic de Mairlou Chambart avec Richard Anconina dans le rôle de l'homme politique, ou encore Trip to the End of the Night, film d'ouverture de Cannes 2027, adaptation du Voyage au bout de la nuit de Céline, par Guillaume Canet et avec Omar Sy en vedette. Et on n'oubliera pas le Casimir des frères Dardenne.

La remarque: Benoît Forgeard compile ici ses petites pastilles publiées dans un premier temps dans le magazine Sofilm.

L'année du cinéma 2027 de Benoît Forgeard. Coédité par Sofilm et Capricci le 3 novembre 2016.

Rock n’ Roll de Guillaume Canet se dévoile (un peu)

Posté par vincy, le 19 décembre 2016

Tourné l'hiver dernier dans le plus grand secret, Rock'n roll, cinquième film réalisé par Guillaume Canet réunit Marion Cotillard, Gilles Lellouche, Johnny Hallyday, Philippe Lefebvre, Camille Rowe, Kev Adams, Ben Foster, Maxim Nucci, Yarol Poupaud, Yvan Attal, Alain Attal et Laëticia Hallyday.

Ecrit par Guillaume Canet, Philippe Lefebvre et Rodolphe Lauga, le film devrait être dans l'esprit de Mon idole, le premier long métrage de Canet, une comédie satirique. Mais cette fois-ci, ce n'est plus la télévision qui est dans le décor mais bien le milieu du cinéma.

Le pitch: Guillaume Canet, 43 ans, est épanoui dans sa vie, il a tout pour être heureux. Sur un tournage, une jolie comédienne de 20 ans va le stopper net dans son élan, en lui apprenant qu’il n’est pas très « Rock », qu’il ne l’a d’ailleurs jamais vraiment été, et pour l’achever, qu’il a beaucoup chuté dans la «liste» des acteurs qu’on aimerait bien se taper… Sa vie de famille avec Marion, qui doit apprendre le québécois pour un tournage, son fils, sa maison de campagne, ses chevaux, lui donnent une image ringarde et plus vraiment sexy… Guillaume a compris qu’il y a urgence à tout changer. Et il va aller loin, très loin, sous le regard médusé et impuissant de son entourage.

Pas de photos sur le plateau et sur les réseaux, motus sur le script ou les personnages. Le culte du secret a été digne des grosses productions hollywoodiennes. Impossible de savoir quelles guests participent, même si les rumeurs en évoquent d'autres que celles mentionnées dans la fiche technique. Le film sortira le 15 février 2017.

[L'instant Glam'] Cannes 2016 – Jour 9: le bleu est toujours une couleur chaude…

Posté par cynthia, le 19 mai 2016

Oyé oyé cinéphiles, neuvième jour des hostilités cannoises: on n'est toujours pas fatigué (on frime), on enchaîne les films avec fougue ou désarroi, on mange des sandwichs (si on a le temps), on squatte les soirées mondaines et on croise (et décroise) les peoples... bref la routine à Ecran Noir! Le plus dur c'est de se réveiller à 7 heures du mat.

Aujourd'hui notre bassin a fait des pirouettes (oui les ronds ce n'étaient pas assez). L'équipe de Juste la fin du monde a embrasé le tapis rouge par sa beauté et son glamour. Tout d'abord Marion Cotillard qui, grâce à son magnifique make up, a pu camoufler ses valises en dessous des yeux. La môme à la mort cinématographique si gracieuse remporte le prix de la prestance dans sa robe mi-cuir, mi-tissu noire qui nous a bien tapé dans l’œil. On lui demanderait bien de nous la prêter pour notre prochaine soirée vip! Autre classe à la Française Léa Seydoux en princesse des mille et une nuits avec sa robe argentée. La belle blonde qui aurait grandi à "l'école de la vie" (on ne rigole pas) a brillé par sa beauté et ses yeux bleus pénétrants.

Parce que le bleu est une couleur chaude, on a eu un arrêt cardiaque devant le regard de Gaspard Ulliel. Non sans blague.. Il y avait les chutes du Niagara dans notre pantalon, on tremblait des pieds à la tête et nos neurones matérialisaient un scénario à faire pâlir de honte les fans de Cinquante nuances de Grey. L'acteur nous a envoyés au Valhalla en un battement de cils!

Alors qu'on essayait de reprendre nos esprits, Vincent Cassel est arrivé avec sa belle gueule et son regard glacial/sexuel... on était foutu! Même sa barbe hirsute était séduisante. En parlant de séduisante, Nathalie Baye a su capter notre esprit par sa robe blanche et son incroyable sourire. Xavier Dolan, quant à lui, le réalisateur de ce film qui a divisé les journalistes, était éblouissant et mimi à souhait avec son costume couleur bordeaux, aux côtés de son équipe. Le jeune homme a émoustillé notre âme de son sex-appeal... On l'aurait bien croqué tel un Magnum au chocolat.

On a aperçu aussi Emmanuelle Béart (dans la série que sont-ils devenus) toute en volant, avec sa robe fluide noire et aussi Valeria Golino avec son décolleté plongeant sans vulgarité (dans tes dents Kim KardaCHIANTE).

Enfin, notons que Marina Fois, saucissonnée dans une robe noire tressée, et Guillaume Canet beau comme tout en smoking, sont passés par là. Ce neuvième jour nous a bien mis en bouche pour la fin du festival... On a hâte!