Costa-Gavras tourne l’adaptation du livre de Yanis Varoufakis

Posté par vincy, le 5 avril 2019

Costa-Gavras s'attaque à la crise grecque, crise financière et politique qui a sans aucun doute déclenché l'effritement de l'Union européenne, avant le Brexit. Selon Le Film français, le cinéaste franco-grec, 86 ans, a commencé le tournage de l'adaptation du livre de l'ancien ministre des finances grec Yanis Varoufakis, Conversations entre adultes : dans les coulisses secrètes de l'Europe (publié en 2017 et récemment en poche). L'homme politique y raconte son combat de six mois (perdu) pour sauver son pays en demandant une restructuration de la dette grecque et y dévoile les échanges à huis clos entre responsables européens. On sait qu'au final, si la Grèce a pu rester dans la zone euro, elle a aussi du faire d'importantes concessions, notamment des privatisations qui ont profité aux chinois, aux allemands et aux français.

Le réalisateur avait acquis les droits en octobre 2017. Le film, intitulé Adults in the Room, prolonge l'œuvre critique du cinéaste qui s'est attaqué au catholicisme (Amen), à la précarité de la classe moyenne (Le Couperet), à l'immigration (Eden à l'Ouest) et au capitalisme (Le Capital, son dernier film il y a sept ans).

Le tournage a commencé début mars en Allemagne. Il vient de s'installer à Athènes avant de partir à Paris, Riga et Londres jusqu'à la fin mai. Le film devrait être prêt pour la fin de l'année pour une sortie orchestrée par Wild Bunch.

Les archives privées de Théo Angelopoulos parties en fumée

Posté par vincy, le 26 juillet 2018

C'est l'AFP qui rapporte cette désolante nouvelle, au milieu des décombres d'une tragédie grecques. Les incendies qui ont ravagé les environs d'Athènes, sur la côte orientale de l'Attique, ont fait plus de 82 morts (à l'heure où nous écrivons ces lignes), 187 blessés et de nombreux disparus. Ce sinistre a aussi touché la résidence secondaire où étaient entreposées les archives privées du cinéaste grec Théo Angélopoulos, Palme d'or il y a vingt ans à Cannes et décédé en 2012.

Sa veuve Phivi a témoigné à la télévision: "Les livres de mon mari, sa correspondance avec des personnalités, tous les livres que leurs auteurs lui avaient dédicacés" ainsi que "des textes, des poèmes" ont été détruits explique-t-elle. Cette villa était sa résidence secondaire. Si ses archives privées sont parties en fumée par l'un des feux, ses archives professionnelles sont toujours dans son bureau d'Athènes.

Le cinéaste passait souvent ses étés avec son épouse et leurs trois filles dans cette villa à Mati, ville rayée de la carte.

La polémique enfle sur les causes de l'incendie mais aussi sur les dysfonctionnements à tous les niveaux de la gestion de la crise.  La série de feux de forêts, dont l'origine est sans doute criminelle en vue d'opérations immobilières, a dévasté plus de 2000 maisons et bâtiments et des dizaines depuis le 23 juillet. Les vents puissants ont amplifié le désastre.

Cinéma: la France aide aussi la Grèce

Posté par vincy, le 13 juillet 2015

Dans le cadre du fonds d’aide au développement de la coproduction franco-grecque mis en place en mai 2014 par le CNC, le comité d’experts franco-grecs a choisi cinq projets parmi quinze proposés (dont 12 d'initiative grecque) afin de poursuivre le développement de coproductions de films entre la France et la Grèce.

Frédérique Bredin, Présidente du CNC, rappelle que « Le soutien que nous apportons à la Grèce dans le cadre de l’aide au développement de coproductions est nécessaire compte tenu du contexte actuel. Notre coopération apporte une aide indispensable pour que des projets ambitieux puissent sortir en salle. »

Les projets retenus sont:

- A mon âge, je me cache encore pour fumer de Rayhana Obermeyer pour un montant de 40 000 euros (projet d’initiative française). Le film, déjà soutenu par Arte, est un premier long métrage, entièrement féminin, de l’auteure algérienne, d’après sa pièce de théâtre créée en 2009 à la Maison des métallos.

- Cosmic Candy de Rinio Dragasaki  pour un montant de 125 000 euros (projet d’initiative grecque). Développé au ScreenLab de Sundance à Istanbul l'an dernier, il s'agit d'un premier film.

- Demain je traverserai de Sepideh Farsi  pour un montant de 95 000 euros (projet d’initiative française). La cinéaste et documentariste est déjà reconnue par de multiples sélections de festivals internationaux

- La dernière plage de Thanos Anastopoulos pour un montant de 35 000 euros (documentaire d’initiative grecque). Ses précédents films ont reçus de nombreux prix dans des festivals. Anastopoulos a aussi réalisé des courts métrages et mis en scène des pièces de théâtre.

- Virus de Angelos Frantzis pour un montant de 105 000 euros (projet d’initiative française). Quatrième film du cinéaste, ce thriller de science-fiction a déjà son casting avec Katia Goulioni et Konstandinos Markoulakis dans les rôles principaux.

Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu dépasse les 100 millions de $ de recettes

Posté par vincy, le 11 août 2014

qqu'est-ce qu'on a fait au bon dieu?Un succès qui ne se dément pas en France

11 558 266 spectateurs en France. Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? est toujours parmi les cinq films les vus de la semaine, 17 semaines après sa sortie. Sa constance est assez exceptionnelle pour être soulignée. Les 12 millions de spectateurs ne sont plus très loin. Actuellement 21ème film le plus vue depuis 1945, le film de Philippe de Chauveron est désormais certain de dépasser le légendaire Corniaud et même Le jour le plus long. Il se classerait alors 19ème des succès historiques du box office français, 7ème des films français, 5ème des films sortis après 2000 toutes nationalités confondues. Par ailleurs, c'est le 3ème plus gros succès pour Christian Clavier, qui a 4 films au dessus de 10 millions d'entrées dans sa filmographie. Pour le coup, c'est un record puisque De Funès/Bourvil n'en ont que deux, tout comme Charlton Heston.

Plus d'un million de spectateurs à l'étranger

Et à l'étranger, le film fonctionne bien aussi. En Allemagne (478 000 spectateurs en 10 jours) et en Autriche, il est déjà dans les 30 films les plus vus de l'année, en Belgique, il est entré dans le Top 5 annuel, en Grèce, il vient de surclasser Transformers et 'approche des 10 meilleures recettes de l'année, au Liban, il a battu Tom Cruise et Zac Efron, et s'approche du Top 20 de 2014. Seul le public néerlandais a boudé le film, qui a fait ) peine mieux que Ida et un peu moins bien que Grace de Monaco et le dernier Dardenne. Au total, le film a déjà séduit 1,2 million de spectateurs hors de France et rapporté près de 14 millions de $ à l'étranger.
Avec les recettes françaises (94,5 millions de $), le film a donc franchi la barre des 100 millions de $ de recettes dans le monde. C'est mieux que Trancendance. Même s'il reste loin de Lucy (déjà 130M$) ou d'Intouchables (430M$, lire notre actualité), la comédie a encore un beau potentiel. A l'affiche dans 12 territoires seulement, il n'est pas encore sorti en Espagne ni en Italie, deux gros marchés pour le cinéma français. Mais attention, le Bon Dieu n'est pas partout, et le public ne suit pas forcément : au Québec, le film déçoit avec à peine 330 000$ de recettes en 10 jours.

Catherine Deneuve est la Grande Catherine de Russie pour le grec Smaragdis

Posté par vincy, le 2 novembre 2011

La Grèce est en pleine crise économique, politique et sociale. Mais, paradoxalement, le cinéma grec renaît... Après une vingtaine d'années de disette, où Theo Angelopoulos était l'un des rares à exporter ses films (et obtenir une Palme d'or en 1998), des cinéastes comme Yorgos Lanthimos, Athina-Rachel Tsangari, Thanos Anatopoulos, Filippos Tsitos ou encore Panos H. Koutras ont envahit les festivals et obtenu plusieurs prix dans le monde.

Yannis Smaragdis (65 ans), l'un des maîtres du Nouveau cinéma grec (années 70 et 80), revient à la réalisation avec God loves caviar (Dieu aime le caviar, O theos agapaei to haviari) selon les informations du Film français et Screen International. Le réalisateur d'Alaloum (1982), plus gros succès grec au box office national, et d'autres succès populaires comme Cavafy (1996), avait remporté le prix du public, le prix du meilleur film et celui du meilleur réalisateur au Festival de Thessalonique avec son dernier film  El Greco (2007).

Pour sa nouvelle fiction, le cinéaste s'est entouré d'un casting international. L'allemand Sebastian Koch (La vie des autres, Sans identité), l'anglais John Cleese (ex-Monty Pithon, Un poisson nommé Wanda), l'espagnol Juan Diego Botto (qui a déjà joué pour le réalisateur dans El Greco) et Catherine Deneuve ont commencé le tournage lundi. Deneuve incarne la tsarine Catherine II et Koch interprète Varkavis.

L'histoire est celle d'Ioannis Varvakis (1745-1825), marin vendu à la Russie lors du conflit turco-russe vers la fin du XVIIIe siècle. Il combattit vaillamment les Turcs durant la Bataille de Chesma. Comme beaucoup de ses compatriotes, à la fin de cette guerre qui laissa la Grèce dans le giron de l'Empire Ottoman, il s'exila en Russie. Grâce à l'aide de la Grande Catherine II de Russie, Ivan Andreevich Varvatsi (son nom russe) deviendra l'un des grands négociateurs de caviar de la Mer Caspienne. Le caviar le rend millionnaire en l'exportant par chameau ou différentes voies navigables vers la Grèce et l'Europe. Avec sa fortune, il soutiendra activement la révolution grecque (1821-1832). De retour dans son pays natal en 1824, il y décèdera un an plus tard alors qu'il voulait promouvoir un système éducatif moderne. Il laissera un million de roubles pour la construction d'un lycée.

Le film, budgété à 8 millions de $, se tourne entre les îles grecques, Chypre et la Russie (Saint Petersbourg et Astrakhan). Il devrait sortir en 2012.

Pour Smaragdis, "le film se propose d'aider le peuple grec en y trouvant du réconfort et en faisant face à la situation critique que le pays traverse."

Trois outsiders dans les finalistes du prix Lux du parlement européen

Posté par vincy, le 26 juillet 2011

Aujourd'hui, à Rome, le parlement européen a fait connaître ses trois finalistes pour le prix LUX 2011. Les grands noms - Wenders, Ruiz, Moretti, Kaurismaki ... (voir les sélectionnés) - n'ont pas été retenus.

Les trois finalistes sont Attenberg de Athina Rachel Tsangari (Grèce), primé à Venise (meilleure actrice) et à Thessalonique (prix spécial du jury), Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian (France), sélectionné à Un certain regard à Cannes cette année et Play de Ruben Östlund (Suède, France, Danemark), sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes cette année.

Les films sélectionnés seront diffusés lors des Journées des Auteurs de Venise du 31 août au 10 septembre 2011. Puis entre le 4 et 11 octobre 2011, les films en compétition seront projetés au Parlement européen et le vote des députés interviendra à l'issue de la projection.

Enfin, les 15 et 16 novembre 2011, le lauréat du Prix LUX 2011 sera annoncé lors d'une cérémonie officielle à Strasbourg.

Il succédera à L'étrangère (Autriche), Welcome (France), Le silence de Lorna (Belgique) et De l'autre côté (Allemagne).

Le réalisateur de Zorba le Grec, Michael Cacoyannis : fin de crédit (1922-2011)

Posté par vincy, le 25 juillet 2011

Le cinéaste chypriote-grec Michael Cacoyannis (ou Michel, ou encore Mikhalis ou même Mihalis Kakogiannis) connu pour l'immense succès de son film Zorba le Grec en 1964 est mort aujourd'hui à Athènes à l'âge de 89 ans. Il était hospitalisé depuis 10 jours.

Il a été nommé trois fois aux Oscars pour Zorba le Grec (meilleur film, réalisateur et scénario). Le film avait aussi été cité pour l'interprétation masculine d'Anthony Quinn, et avait reçu trois statuettes : second rôle féminin pour Lila Kedrova, direction artistique et image. Zorba le Grec est l'adaptation du roman de l'auteur grec Nikos Kazantzakis et a traversé le temps grâce à la bande originale de Mikis Théodorakis.

Il s'agit d'un des plus grands cinéastes grecs. De 1954 à 1977, 7 de ses films ont été sélectionnés au Festival de Cannes (dont il avait été membre du jury en 1959) : Réveil du dimanche, Stella femme libre, La fille en noir, Fin de crédit, L'épave, Electre et Iphigénie. Electre et Iphigénie furent aussi nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Da

Il avait reçu, entre autres prix, le Grand prix des Amériques pour l'ensemble de sa carrière au festival des films du monde de Montréal en 1999.

Cacoyannis a commencé sa carrière dans le théâtre londonien, comme acteur puis metteur en scène. Il débuta sa carrière de réalisateur en 1954 avec Le réveil du dimanche. Le réalisateur dirigea les grandes figures du cinéma grec : Melina Mercouri, Elli Lambeti et surtout Irène Papas à de nombreuses reprises. Mais son succès lui permit aussi de flirter avec Hollywood. Outre le casting international de Zorba (avec Quinn, Alan Bates, Papas), il enrôla Candice Bergen (Le jour où les poissons sont sortis de l'eau), Katharine Hepburn, Vanessa Redgrave et Geneviève Bujold (Les Troyennes), ... Dans Sweet Country, il réunit Jane Alexander, Carole Laure, Franco Nero, Randy Quaid, Jean-Pierre Aumont et Pierre Vaneck.

Il réalise son dernier film en 1999 : La cerisaie, avec Charlotte Rampling, Alan Bates, Gerard Butler et Katrin Cartlidge.

"Je garde mes yeux ouverts et je m'inspire de pièces classiques, qui sont mes amies, ou de faits réels. Il n'y a aucun trait commun à travers mon oeuvre parce que je n'essaye pas d'offrir mon intimité au monde. Chaque fois que je fais un film, j'ai une inspiration. Je ne les fais pas pour ajouter une ligne à mon CV" expliquait-il dans sa profession de foi.

Attiré par la tragédie et les révoltes, les désillusions et l'attirance de la folie, Cacoyannis était aussi capable de filmer des purs moments de grâce, de comédie ou de danse. Il faisait le pont entre le néoréalisme émergeant en Italie et un classicisme dans ses sujets, mélangeant souvent la Grèce antique avec la Grèce "moderne". Il a influencé des cinéastes comme Theo Angelopoulos.

Son apogée coïncide avec celle du cinéma grec, qui produisit jusqu'à plus de cent films par an dans les années 60, lorsque le Festival du film de Thessalonique fut créé, avant de connaître le déclin de la période où le pays fut dirigé par les dictateurs.

Cacoyannis continua de tourner, à l'étranger, de mettre en scène au théâtre. Il adapta même Zorba en comédie musicale à Broadway. Il a créé en 2004 une Fondation caritative à son nom dans le but d'aider, préserver et promouvoir les arts du Théâtre et du cinéma.

Théo Angelopoulos veut faire un film sur la crise grecque

Posté par vincy, le 1 juin 2011

3 ans après La poussière du temps, son dernier film, et 13 ans après sa Palme d'or pour L'éternité et un jour, Théo Angelopoulos vient d'annoncer qu'il allait réaliser un film sur la crise grecque, qui menace l'équilibre financier de l'Union européenne.

L'autre mer suivra la trace d'une troupe d'acteurs qui ne parviennent pas à produire une pièce de Bertold Brecht, L'opéra de quat'sous (créée en 1928). Un père et une fille symboliseront les deux générations au coeur de la crise de la dette : celui qui en est à l'origine et celle qui en subit les conséquences.

Angelopoulos, pessimiste sur l'issue du problème et stupéfait par l'ampleur des erreurs commises, veut aussi évoquer le rêve européen, aujourd'hui dilapidé.

On a pu remarquer le réalisateur au dernier Festival de Cannes, lors du rendez-vous européen où il fêtait le 20e anniversaire du programme MEDIA et participait à une réunion sur l'avenir du programme (voir actualité du 16 mai).

Coup d’envoi du 6e Panorama du cinéma grec contemporain de Paris

Posté par MpM, le 1 décembre 2009

6e Panorama du cinéma grec contemporain à ParisPour son ouverture ce mardi 1er décembre, le 6e Panorama du cinéma grec contemporain propose une œuvre forte et glaçante qui ne manquera pas de faire forte impression auprès des spectateurs, Canine de Yorgos Lanthimos, Prix Un certain regard au dernier festival de Cannes. Très réussi, le film est par ailleurs assez représentatif du succès que rencontre la cinématographie grecque à l’international, et du renouveau que l’on croit percevoir de ce côté-là de la Méditerranée.

A ses côtés seront présentés onze longs et six courts métrages dont une majorité d’œuvres remarquées et récompensées dans des festivals internationaux. On pense notamment à l’Académie de Platon de Filippos Tsitos, Léopard du meilleur acteur et prix du jury œcuménique à Locarno en 2009, mais aussi à Réparation de Thanos Anastopoulos, sélectionné à Berlin en 2008. Une vraie chance, pour les spectateurs franciliens, de découvrir la production récente d’une cinématographie qui ne se résume ni à ses grands exilés (Costa-Gavras), ni à son représentant le plus célèbre, le palmé Théo Angelopoulos.

L’occasion aussi de s’intéresser à la situation d’une nation de cinéma autrefois florissante et hyper-créative. La Grèce fut en effet de 1955 à 1969 le pays au monde qui produisait le plus de films (une centaine par an) proportionnellement à son nombre d’habitants, avant de connaître une véritable déchéance dans les années 70. Aujourd’hui, si une vingtaine de films d’auteurs voit le jour chaque année, la situation est loin d’être réglée. Ainsi, les cinéastes grecs réclament un changement du système de financement et notamment des incitations fiscales pour les investisseurs privés. En signe de protestation face à l’immobilisme gouvernemental, 140 professionnels (dont Yorgos Lanthimos) ont d’ailleurs purement et simplement boycotté le Festival de Thessalonique qui se tenait du 13 au 22 novembre derniers.

Une raison de plus pour ne pas leur faire faux-bon, et partir à la découverte des œuvres présentées dans le cadre de ce Panorama...

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6e Panorama du cinéma grec contemporain à Paris
Cinéma des Cinéastes (paris 17e)
Du 2 au 8 décembre 2009-12-01

Programme et informations

Arras nous donne des nouvelles d’Europe

Posté par MpM, le 17 novembre 2008

Tout ira bien"L’autre cinéma" défendu par le festival international d’Arras ne vient pas forcément de l’autre bout du monde ! La preuve avec cette passionnante section "Inédits d’Europe " qui permet de découvrir des cinématographies proches géographiquement et pourtant peu ou pas diffusées dans notre pays, de la Grèce (Correction de Thanos Anastopoulos, Prix du Syndicat français de la critique de cinéma) à la Hongrie (Konyec de Gabor Rohonyi), en passant par la Croatie (I have to sleep my angel de Dejan Acimovic), la Bulgarie (Seamstresses de Ludmil Todorov) ou encore la République tchèque (Vaclav de Jiri Vejdelek).

Parmi la quinzaine de films présentés, on retiendra notamment Tout ira bien de Tomasz Wiszniewski (Pologne), ou l’improbable pèlerinage de Pawel, un adolescent de douze ans qui a juré de parcourir en courant les 350 km qui le séparent d’un sanctuaire réputé pour sa vierge noire miraculeuse. En échange, il demande à cette dernière de sauver sa mère, atteinte d’un cancer incurable. A première vue, ça pourrait presque être le pire mélo du siècle, d’autant que le gamin-courage est accompagné par un prof alcoolique… Et pourtant le film parvient à être tour à tour drôle et révoltant, bourré d’énergie et émouvant. On aime la relation qui se tisse entre l’élève et le maître, la subtilité des rapports entre les différents membres de la famille et l’idée que si les miracles ne sont pas toujours ce que l’on voudrait, ça ne les empêche pas d’exister. Réalisé avec très peu de moyens et un scénario extrêmement ténu, voilà un "road-movie" qui prend son temps, et où la tendresse et l’humanité sont des compagnons de voyage attentifs mais discrets.