16 nominations pour La piel que habito aux prochains Goyas

Posté par vincy, le 12 janvier 2012

Dans la course aux prix Goyas 2012, Pedro Almodovar arrive, une fois de plus, en tête. La Piel que habito, présenté au Festival de Cannes l'an dernier, n'est ni le plus gros succès du réalisateur (même si c'est le 3e film espagnol le plus vu de l'année dans son pays) ni son film le plus primé à l'international, et pourtant, il fait figure d'incontournable dans le cinéma ibérique, malgré une forte concurrence : No habra paz para los malvados, thriller de Enrique Urbuzu, en récolte 14 et Eva, premier film de Kike Maillo en remporte 12.

Pour Pedro Almodovar, cela reste, cependant, une belle moisson. Dans sa filmographie, seul Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), avait été autant de fois cité. La Piel que habito rejoint ainsi le club très fermé des films plus de 16 fois nommé, aux côtés de Dias contados, La niña de tus ojos, Belle époque et Celda 211. Son film le plus primé reste Tout sur ma mère (en 1999) avec 7 prix. Almodovar l'a reçu deux fois comme meilleur réalisateur (Tout sur ma mère, Volver). Avec La Piel que habito, il enregistre un record dans l'histoire des Goyas, avec 8 nominations comme meilleur réalisateur depuis la création du prix en 1986. Notons aussi qu'Antonio Banderas, nommé comme meilleur acteur, n'a jamais obtenu de Goya.

Le film d'Almodovar est cité dans 16 catégories sur 28 : film, réalisateur, actrice, acteur, révélation féminine, révélation masculine, scénario (adaptation), musique, image, montage, direction artistique, décors, costumes, maquillages, son, effets spéciaux.

Les trois autres oeuvres nommées dans les catégories du meilleur film et du meilleur réalisateur sont Black Thorn, La voz dormida et No habrá paz para los malvados. Ce dernier, beau succès critique et joli succès public pourrait créer la surprise. Notons, par ailleurs, que le triomphateur du box office espagnol, Torrente 4, repart bredouille.

Parmi les autres nommés, on notera la présence de l'allemand Daniel Brühl, révélé dans Good Bye Lenin!, pour Eva, Salma Hayek pour La chispa de la vida, Woody Allen pour le scénario de Minuit à Paris.

Dans la catégorie du meilleur film européen, Carnage, Melancholia, Jane Eyre auront face à eux le français The Artist. Dans celle du meilleur film latino-américain, le cubain Boleto al paraíso, le mexicain Miss Bala, le chilien Violeta se fue a los cielos devront rivaliser avec le favori, l'argentin Un cuento chino, gros succès de Sébastian Borestein avec Ricardo Darin.

Un Goya d'honneur sera remis à Josefina Molina Reig, réalisateur et Président d'honneur de la CIMA (Association de des femmes réalisatrices de cinéma et d'audiovisuel). Vénérable figure du cinéma espagnol (elle a 75 ans), son film Esquilache en 1989 avait été sélectionné à Berlin et elle avait été nommée au Goya du meilleur réalisateur.

La 26e cérémonie des Goyas se déroulera à Madrid le 19 février.

Deux chats français et un duo espagnol sont nommés aux European Film Awards catégorie animation

Posté par vincy, le 22 septembre 2011

L'Académie des European Film Award, avec l'association Forum Cartoon a révélé les trois nommés dans la catégorie animation.

- Le chat du rabbin d'Antoine Delesvaux et Joann Sfar. Le film a reçu le Cristal du long-métrage à Annecy. Il a séduit près de 500 000 spectateurs en France.

- Une vie de chat de Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol. Sélectionné à Berlin et nommé aux Césars, le film a réussi à séduire plus de 300 000 spectateurs en France.

- Chico & Rita, de Tono Errando, Javier Mariscal et Fernando Trueba. Prix Goya du meilleur film d'animation.

La cérémonie des European Film Awards se tiendra le samedi 3 décembre à Berlin.

Pa negre d’Agustí Villaronga, le film aux 9 goyas, au Festival Différent !

Posté par MpM, le 22 juin 2011

différent 4Depuis 2008, le festival Différent propose une autre vision du cinéma espagnol, traditionnellement peu présent sur les écrans français. Comme le soulignait José María Riba, journaliste et programmateur de la manifestation, lors de l'avant-dernière soirée de cette 4e édition,  Différent privilégie d'ordinaire " les tout petits films faits avec de petits budgets et peu de moyens, et qui s'avèrent être de vraies pépites en or" tandis qu'au cours de l'année, les soirées Espagnolas en Passy proposent pour leur part de grandes et prestigieuses avant-premières.

Avec Pa negre (Pain noir) d'Agustí Villaronga, "c'est les deux à la fois". En effet, depuis sa sélection, ce film difficile sur les conséquences de la guerre civile espagnole a trouvé un distributeur. Il sortira en France le 24 août prochain, tout auréolé  des 9 récompenses remportées lors de la dernière cérémonie des Goyas du cinéma espagnol (équivalents à nos César), parmi lesquels meilleur film, meilleur réalisateur et meilleure adaptation.

En présence du réalisateur et de sa distributrice Isona Passola, les quelque 300 spectateurs présents lors de cette avant-première exceptionnelle ont pu découvrir le jeune Andreu, issu d'une famille de républicains pauvres. Alors que la guerre civile est achevée depuis peu de temps, des événements terribles viennent bouleverser son existence simple et studieuse. Il découvre la haine tenace entre les "vainqueurs" et les "vaincus", les mensonges minables des adultes, et la nécessité de choisir son camp.

Le film, adapté de plusieurs romans d'Emili Teixidor, souffre d'un scénario "catalogue", cherchant à aborder en une seule histoire toutes les facettes de l'après-guerre civile : la misère, la haine irréconciliable, le désir de vengeance, la perte des idéaux, la méchanceté humaine... Ca fait beaucoup pour une seule famille. Dommage, car le sujet (poignant, presque trop) est servi par un casting impeccable, notamment le personnage principal, le jeune Francesc Colomer, et par un vrai sens de la mise en scène.

Pa negre a malgré tout été chaleureusement accueilli par le public qui l'a jugé "poignant" et "fort". A partir du 24 août, ce sera au tour de la France entière de se faire une idée sur ce film "différent" qui donne indéniablement une image atypique (c'est-à-dire ni romantique, ni emplie d'héroïsme) de la guerre civile espagnole.

Almodovar snobé par les Goyas

Posté par vincy, le 12 janvier 2010

Les Oscars espagnols ont révélé leurs nominations. Grand favori, sans trop de surprise, Cellule 211 qui cumule 16 nominations dans à peu près toutes les catégories. Le 4e film de Daniel Monzon, qui sortira en mai en France, a été l'un des trois gros succès nationaux au box office espagnol. Agora, champion local du B.O., d'Alejandro Amenabar, est aussi en très bonne position, y compris avec Rachel Weisz dans la catégorie de la meilleure actrice, avec 11 nominations. L'autre candidat cumulard c'est le film argentin Le secret de tes yeux, avec 9 nominations.

On constate surtout que les Goyas ont complètement snobbé Pedro Almodovar malgré la beauté entêtante d'Etreintes brisées. Il a été retenu dans les catégories meilleure actrice (Cruz), meilleurs costumes, meilleure musique, et meilleur scénario original.

Côté meilleur film étranger, la France oppose sa Palme d'or (Entre les murs) et son plus gros succès populaire (Bienvenue chez les Ch'tis) au multi-oscarisé Slumdog Millionaire et au film fantastique le plus primé de ces dernières années, Morse.

L’Espagne : un brin de soleil sur Paris

Posté par Morgane, le 15 juin 2009

different2.jpgLe festival Différent 2 ! ouvre ses portes ce soir et durera sept jours ; il se déroulera dans plusieurs salles parisiennes (Majestic Passy, Instituto Cervantes, Nouveau Latina, Reflet Médicis).

Différent 2 !, c’est un mélange de styles, différents genres, différents formats de films et différentes visions du monde. Mais cette année, tous se rejoignent sur le thème de la Mémoire.

Voyage au bout de la mémoire promet de nous emmener au cœur de l’Histoire des années 30-40. Distrito 14, lui, revient sur les traces d’un grand groupe de rock espagnol tandis que la soirée d’ouverture (ce soir au Majestic Passy) fera la part belle à Camino (Goyas du Meilleur réalisateur, Film, Actrice, Révélation féminine, Scénario original et Second rôle masculin) de Javier Fesser.

Différent 2 ! accueillera également les plus petits avec une séance spéciale jeune public (Mafalda et Pocoyo y el circo espacial). On pourra aussi y découvrir un court métrage réalisé en 2008 par Pedro Almodovar (La concejala antropofaga) et bien d’autres encore.

La clôture de Différent 2 ! coïncide avec la fête de la musique.  Pour l’occasion, le festival sortira dans la rue à la nuit tombée pour un petit concert, rue Champollion.

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Le site d'information Espagnolas en Paris

Cannes 2009 : Qui est Tamar Novas ?

Posté par vincy, le 19 mai 2009

cnz_tamarnovas.jpgDans Etreintes brisées, il est le lien : celui entre le réalisateur aveugle et la vie visible, entre sa mère et le cinéaste, entre le présent qu'il regarde et le passé qu'il n'a pas connu. Il est celui à qui l'on raconte une histoire, celle d'une passion qui brûla ses protagonistes. Tamar Novas a des airs de Banderas quand il était jeune. Pedro Almodovar en a fait le jeune parmi les vieux (Lluis Homar, Blanca Portillo). Il n'a pas encore 23 ans quand il monte les marches du Festival de Cannes pour ce film.

En 1999, il joue un second rôle, un gamin, dans La lengua de las mariposas, prix Goya du meilleur scénario (parmi 13 nominations) et prix du public au festival de Cinespana de Toulouse. Il avait participé à un casting dans sa ville, Saint Jacques de Compostelle, et avait été choisi. Voilà comment il a fait ses premiers pas dans le milieu artistique.

On ne le reverra que cinq ans plus tard. Mais pas n'importe où. Alejandro Amenabar l'engage pour jouer dans Mar Adentro, où il devient le neveu de Javier Bardem. Magie du cinéma. Vue par 4 millions de spectateurs en Espagne, cette oeuvre sur l'euthanasie, où l'émotion vous submerge, a gagné l'Oscar du meilleur film étranger, deux European Film Awards, de multiples récompenses dans les festivals, le Grand prix au festival de Venise, une nomination aux César... et 14 prix Goyas (parmi 15 nominations)! Et Tamar Novas ne repart bredouille puisqu'il gagne un Goya du meilleur nouveau talent.

Avec son allure de top-model, il joue dans quelques courts, un rôle d'apprenti dans Les fantômes de Goya (de Milos Forman), quelques appairtions à la télévision... Il fait ses armes avec 60 épisodes de la série "A Vida por diante" et revient sur grand écran en 2008 avec un comédie d'horreur, ¡Maldito bastardo!. Le film est présenté au festival de Sitgès, mais pas encore diffusé au cinéma. Nul ne doute que le distributeur va profiter de la notoriété de Novas, en couverture d enombreux magazines après la sortie des Etreintes brisées en Espagne. Le film est, pour l'instant, le 2e film espagnol le plus vu dans son pays cette année.

Cannes : Les parrains de la Semaine de la critique sont Juan Carlos Fresnadillo et Juan Antonio Bayona

Posté par vincy, le 10 avril 2009

semainedelacritique-46.jpg La 46e Semaine de la Critique confirme la tendance de ces dernières années : le film de genre n'est pas un sous genre, mieux, il est une pièce maîtresse du cinéma. Torrente, C’est arrivé près de chez vous, Calvaire, A l’intérieur ont fait leurs débuts dans cette section parallèle du Festival de Cannes.
Cette année, les parrains sont issus du cinéma espagnol, sans doute l'un des plus riches et des plus innovants d'Europe depuis 15 ans, et ont fait leurs armes dans le fantastique.

La Semaine va donc accueillir Juan Antonio Bayona, 34 ans, qui compte une trentaine de réalisations à son actif (clips vidéo, publicités et courts métrages dont Mis vacaciones, 1999 et El hombre esponja, 2002). On lui doit surtout l'orphelinat (El orfanato), son premier long métrage présenté à la Semaine en 2007, plus gros record d’entrées salles lors de sa sortie en Espagne et détenteur de 14 nominations aux Goya. Il travaille actuellement su un thriller, Hater, prévu pour l'an prochain. Il est aussi en négociation pour être l'un des cinéastes de la saga Twilight (voir actualité du 15 mars 2009).

L'autre parrain est Juan Carlos Fresnadillo, découvert en 1997 lors de sa nomination à l'Oscar pour son court métrage en noir et blanc, Esposados, lauréat d'une quarantaine prix nationaux et internationaux.
Son premier long métrage, Intacto, adaptation d’un roman de Primo Levi, fait l’ouverture de la Semaine de la Critique en 2002 et remporte cette même année le Goya du meilleur jeune réalisateur espagnol. En 2007, son second film 28 semaines plus tard lui permet de mettre un pied sur le marché international. DreamWorks vient de l'engager pour réaliser Wednesday.

La Semaine aura lieu du 14 au 22 mai prochain.

Camino, Benicio et Penelope, gagnants des Goyas espagnols

Posté par vincy, le 2 février 2009

penelope cruz goyasLes 23e prix Goyas, principales récompenses du cinéma espagnol, ont porté en triomphe Camino, de Javier Fesser avec six prix majeurs : film, réalisateur, scénario original, actrice (Carmen Elias), second rôle masculin (Jordi Dauder) et révélation féminine (Nerea Camacho). Autant dire, l'essentiel de la moisson. Et pour ce film sur l'Opus dei et une jeune fille malade, un quasi sans faute puisqu'il n'avait reçu "que" 7 nominations.

Figure montante de la nouvelle génération des cinéastes espagnols, Fesser avait été cité à l'Oscar du meilleur court métrage en 2007, et avait reçu de nombreux prix (comme à Locarno), pour El Milagro de P. Tinto en 1999. Camino avait été sélectionné au Festival de San Sebastian.

Les Goyas ont aussi récompensé Benicio del Toro (meilleur acteur) pour son rôle dans Che et Penelope Cruz (meilleur second rôle féminin, photo) pour son personnage volcanique dans Vicky Cristina Barcelona. Avec ce troisième Goya en cinq nominations, elle rentre dans le club fermé des trois actrices espagnoles ayant plus de trois Goyas. Le Che de Soderbergh a aussi reçu le prix de la meilleure direction artistique.

Crimes à Oxford a hérité de trois prix (production, musique, montage). La Palme d'or 2007, 4 mois 3 semaines et 2 jours a obtenu le prix du meilleur film européen. La buena vida, d'Andrés Wood, a été choisi comme meilleur film hispanophone. C'est la seconde fois que le cinéaste chilien reçoit ce prix.

Un Goya honorifique a été remis à Jesùs Franco spécialiste du film de vampires et des séries B se déroulant dans les prisons de femmes. Il a travaillé avec Orson Welles sur le tournage de Falstaff. En cinquante ans de carrière, il a travaillé sur plus de 200 films. Parmi ses admirateurs, on trouve aussi bien Quentin Tarantino que Pedro Almodovar.

Les deux films les plus nommés, Los girasoles ciegos de José Luis Cuerda (15 nominations, un des sept films les plus nommés de l'histoire des prix) et Sólo quiero camina de Agustín Díaz Yanes (11 nominations), sont repartis presque bredouilles, avec chacun un prix "anecdotique".

Cinespana 08 : trois questions à Alvaro de Luna

Posté par MpM, le 15 octobre 2008

deluna_alvaro.jpgActeur marquant du cinéma espagnol et international, Alvaro de Luna compte plus de cent films à son répertoire. El prado de las estrellas signe ses retrouvailles avec Mario Camus, pour lequel il incarne un retraité partageant son temps entre la vieille dame qui l'aida dans sa jeunesse et un jeune sportif prometteur à qui il apporte son aide. Grâce à ce film, après 45 ans de carrière, il a obtenu sa première nomination au Goya du meilleur acteur.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce film ?
Le cinéma est fait pour se rencontrer, mais cela n’arrive pas toujours. Là, c’était une manière de se retrouver avec Mario Camus : nous nous connaissons depuis l’université, quand on avait 18 ans. Et puis le concept de personnage solidaire m’a vraiment plu ! Il m’a happé. J’ai aimé son côté entier, sa reconnaissance envers ceux qui l’ont aidé quand il était jeune et son désir de faire pareil à son tour avec le jeune cycliste. C’est comme un maillon dans la transmission d’un peu d’espoir à quelqu’un qui arrive dans la vie avec plein d’illusions…

Mario Camus nous expliquait qu’il ne partage pas l’optimisme de son film, notamment sur la situation sociale. Qu’en pensez-vous ?
Avec Mario, nous sommes dans la même ligne… Je n’ai pas beaucoup d’espoir ! Ma théorie, c’est qu’il faut faire du cinéma pour se connaître les uns les autres, quelles que soient les différences. J’aimerais bien que le cinéma puisse changer les choses, mais je n’y crois pas trop. C’est un baume, une pommade qui aide, mais ça ne transforme pas le monde.

Comment s’est passé le tournage ?
Au départ, je pensais que ce serait compliqué de tourner avec le jeune cycliste. Mais en fait, pendant le tournage, tout s’est merveilleusement passé. Oscar Abad [le cycliste] est une fontaine de sentiments. Mari Gonzales [Nanda] est une grande actrice qui a beaucoup tourné. Elle témoigne d’une grande sensibilité et d’une grande douceur. La partie sur Luisa, l’assistante sociale, est presque celle qui me plaisait le plus, car elle réaffirme les revendications des femmes en termes d’amour, de travail, de liberté… Les femmes ne doivent pas être conditionnées ! Mario est vraiment un humaniste, un intellectuel qui aime raconter des histoires sur les âmes. Finalement, la philosophie du film, c’est que l’on peut continuer de vivre sans le succès, en faisant un métier digne et honnête. Ce n’est pas utile d’être le premier, sinon je ne serais pas là !