Locarno 2014: Giannini, Léaud et Polanski à l’honneur

Posté par vincy, le 30 juillet 2014

Comme chaque année, le Festival de Locarno s'offre une multitude de stars... mais pas forcément attachées à des films en sélection. La compétition pointue du Festival ne permet généralement pas un tapis rouge prestigieux. Pour y remédier, Locarno multiplie donc les hommages.

On savait déjà que Juliette Binoche (Excellence Award Moët & Chandon), Armin Mueller-Stahl (Lifetime Achievement Award - Parmigiani) et Mia Farrow (Leopard Club Award) allaient venir récupérer un trophée. Qu'Agnès Varda et Victor Erice (Léopard d'honneur), Nansun Shi (prix Raimondo Rezzonico) et le créateur de la Steadicam®, Garrett Brown (prix Vision) seraient honorés.

Le 67e Festival de Locarno (6-16 août) a décidé d'ajouter trois noms à sa liste.

L’acteur et réalisateur italien Giancarlo Giannini sera l’un des invités d’honneur de la rétrospective Titanus et recevra un Excellence Award Moët & Chandon. Après plusieurs succès au théâtre sous la direction de Zeffirelli et à la télévision, Giancarlo Giannini fait ses débuts au cinéma en 1965 avec I criminali della metropoli de Gino Mangini. Il a joué devant les caméras de Luchino Visconti, Mario Monicelli, Dino Risi, Alberto Lattuada, Rainer Werner Fassbinder et Martin Scorsese. Le public international l'a surtout croisé dans des films comme Les vendanges de feu, Hannibal et Casino Royale.

Autre acteur honoré, Jean-Pierre Léaud. Le "double" de François Truffaut recevra un prix pour l'ensemble de sa carrière, qui a traversé la nouvelle vague mais aussi le cinéma le plus en marge du cinéma français. Les Quatre Cents Coups, L'Amour en fuite (1979), Masculin féminin de Jean-Luc Godard qui lui valu un prix d'interprétation à Berlin, mais aussi les films de Philippe Garrel, Jean Eustache (La maman et la putain), Jerzy Skolimowski, Bernardo Bertolucci (Le dernier Tango à Paris), Pasolini, Jacques Rivette, Luc Moullet, Pupi Avati, Benoît Jacquot, Agnès Varda, Raoul Ruiz, Josiane Balasko, Bertrand Blier, Bertrand Bonello, Olivier Assayas, Tsai Ming-liang, Noémie Lvovsky et surtout Aki Kaurismäki (Le Havre, La vie de Bohême-.

Enfin, last but not least, Roman Polanski va se risque de nouveau en Suisse. Après sa mésaventure au Festival de Zurich (où il avait été contraint de ne pas bouger du territoire suite à uen réclamation judiciaire américaine), le cinéaste, qui prépare la mise en scène du Bal des Vampires au Théâtre Mogador et son film sur l'affaire Dreyfus, va venir faire une Leçon de cinéma le 15 août. Il recevra simultanément un prix spécial. Carlo Chatrian, Directeur artistique du Festival, est enthousiaste : “Je suis particulièrement fier que Polanski ait accepté de participer aux initiatives de formation du Festival. Car le cinéma est aussi une transmission de savoirs: aux grands maîtres nous ne demandons pas des leçons qui tombent du ciel, mais un partage d’expériences. Je suis certain que la rencontre avec un cinéaste qui refuse tout dogmatisme constituera l’un des moments les plus forts de ces dernières éditions.

BIFFF 2014 : les légendes Franco Nero et Giancarlo Giannini

Posté par kristofy, le 13 avril 2014

franco neroDeux célèbres acteurs du cinéma italien, qui ont également tourné dans de nombreuses productions internationales, sont venus défendre un nouveau film au BIFFF : Franco Nero et Giancarlo Giannini. Tout deux ont plus de 70 ans mais leurs visages évoquent immédiatement ceux qui hantent leur film.

Le légendaire acteur Franco Nero a été acclamé : c'est lui qui fut Django de Sergio Corbucci et Kéoma de Enzo G. Castellari. Il a également joué plusieurs fois dans les films de ces réalisateurs ainsi que dans ceux de Lucio Fulci.

Il est ainsi au générique de quantités de westerns : durant les années 60 et 70, il tourne chaque année dans 3 ou 4 films différents, dont Tristana avec Catherine Deneuve et Les Magiciens de Claude Chabrol. C'est lui aussi le méchant face à Bruce Willis dans 58 minutes pour vivre, il fait une courte apparition dans Django Unchained de Tarantino, il est l'un des rôles principaux avec Gérard Depardieu dans Cadences obstinées réalisé par Fanny Ardant (sorti en janvier)...

Franco Nero est en effet toujours un acteur énormément demandé, en Italie et ailleurs, à l'image du nouveau film qu'il est venu accompagner : The Nymph.

Il s'agit d'un film serbe réalisé par Milan Todorovic (tourné au Monténegro sur l'île de Mamoula) qui ressemble à un cocktail idéal pour une série B : il y a des morts sanglantes, quelques jolies filles en maillot de bain, une créature en forme de sirène, et donc en bonus un rôle joué par Franco Nero.

L'histoire suit un chemin balisé mais efficace : une introduction sexy et sanglante, la présentation des personnages principaux dans un décor paradisiaque, un danger, une exploration d'une île déserte où certains vont disparaître... Le dépaysement est garanti avec un décor naturel idéal et une créature monstrueuse très réussie.

giancarlo gianniniGiancarlo Giannini a connu un parcours semblable à celui de Franco Nero, avec lui aussi 3 ou 4 films différents par an durant les années 60 et 70, notamment pour les réalisateurs italiens les plus connus : Luchino Visconti, Sergio Corbucci, Dino Risi, Alberto Lattuada...

Le film Pasqualino de Lina Wertmüller lui vaudra une nomination à l'Oscar du meilleur acteur. Il sera souvent à Hollywood aussi, on le voit dans New-York Stories de Francis Ford Coppola, dans le Hannibal de Ridley Scott, dans Man on fire de Tony Scott, et aussi dans les derniers James Bond Casino Royale et Quantum of solace.

En 1987, il passait derrière la caméra pour Ternosecco, et cette année il est venu présenter au BIFFF son deuxième film en tant que réalisateur : The Gambler who wouldn't die, avec l'actrice Silvia De Santis.

Un homme qui perd une grosse somme au poker sans avoir cet argent devient la proie d'une partie de chasse : s'il reste vivant vingt minutes, alors sa dette sera réglée.

Ainsi il est en contact avec une mystérieuse organisation qui organise des chasses à l'homme pour des gens très fortunés, et qui lui propose contre une forte somme d'argent de refaire la proie une nouvelle fois. Cette expérience de pari sur la mort  lui redonne progressivement confiance en lui, d'autant plus qu'il rencontre une mystérieuse jeune femme...

Giancarlo Giannini est des deux côté de la caméra, et l'histoire (adaptée d'un roman) lui donne l'occasion de faire un film comme on en faisait dans les années 80 (notamment certains policiers avec Belmondo ou Delon) où le héros est instable psychologiquement et en même temps droit dans ses bottes avec son code de l'honneur.

Cet homme est fatigué de sa vie et il continue de faire la proie : plutôt que de mourir un peu plus chaque jour comme les autres, il préférerait mourir une seule fois...

Brad Pitt passe de Achille à Ulysse

Posté par vincy, le 18 octobre 2008

inglorious.jpgSouvenez-vous. Dans Troy, adaptation de L'Illiade, Brad Pitt interprétait le valeureux Achille et son faible talon. En 2004, ce navet présenté hors-compétition à Cannes a récolté 500  millions de $, grâce à la conquête des marchés internationaux. En France, le film avait piégé 2 744 000 spectateurs.

Warner remet donc le couvert en produisant la suite de la saga d'Homère, L'Odyssée. George Miller réaliserait les aventures d'Ulysse, vainqueur à Troie, et s'égarant alors qu'il voulait rejoindre son île d'Ithaque.  Brad Pitt, par ailleurs producteur, deviendrait donc Ulysse, puisque Achille est mort. Dans Troy, c'était l'acteur Sean Bean qui incarnait Ulysse,  mari de Pénélope et père de Télémaque.

Ulysse a déjà eu les traits de grands comédiens : Armand Assante, Jean Piat, Giancarlo Giannini, Kirk Douglas. Ce dernier a été la vedette de la seule version d'ampleur autour du mythe, en 1954. 

Là, le projet ressemblera davantage à la série animée Ulysse 31 puisque Pitt et Miller veulent transposer le récit dans le futur et dans l'espace. La sortie n'est pas prévue avant 2010.

Pour l'instant, Brad Pitt tourne avec Tarantino à Berlin. Inglorious Basterds vient d'ailleurs de livrer sa première image (photo).