Taxi 5, le film de la consécration pour Franck Gastambide ?

Posté par wyzman, le 11 avril 2018

A la simple évocation d'une suite de Taxi sans Samy Naceri et Frédéric Diefenthal, nombreux sont les puristes qui roulent des yeux. Et il faut bien admettre que même sans en être de grands fans, la saga de Luc Besson est toujours synonyme de jolis souvenirs de jeunesse - ainsi que d'une Marion Cotillard fraîche comme jamais. Nouvelle star de la comédie populaire, Franck Gastambide pensait avoir trouvé une oeuvre à la hauteur de ses ambitions. Mais ses talents de réalisateur et scénariste peuvent-ils combler l'absence du duo culte ?

Au premier abord, nous serions tentés de dire oui. Le film, comme ses prédécesseurs, s'intéresse à une duo atypique (un superflic de Paris muté à la police municipale de Marseille et un jeune et mauvais chauffeur Uber) ainsi qu'à une enquête mêlant courses-poursuites et répliques intemporelles. Divertissement de bonne facture, Taxi 5 manque pourtant de caractère.

  • Où est l'action pure et dure ? Alors oui, les courses-poursuites entrent dans la catégorie des scènes d'action mais tous ces plans de dialogues réalisés devant un fond ont tendance à gâcher ces séquences. Tout cela faisant naître un sentiment de frustration chez le spectateur. Les Taxi étaient jusque-là synonymes de folies dont seul Luc Besson a le secret. Ici, les scènes s'enchaînent avec un fil rouge évident mais sans véritable synergie. Il s'agit en effet plus d'une suite de saynètes que d'un long-métrage à proprement parler.
  • Franck Gastambide est homophobe et grossophobe. Kaïra Shopping, Les Kaïra et Pattaya nous avaient déjà mis en garde : le réalisateur de Taxi 5 a un sérieux problème d'ouverture d'esprit. Mais cette fois, tout cela est trop gros pour que l'on ne puisse détourner le regard. Franck Gastambide évoque frontalement le mariage pour tous ("Entre les inaugurations de maisons de retraite et les mariages de tarlouzes...", "Alors mes petits pédés, on fait sa demande en mariage ?")  avant de représenter l'expression "un gros boulet" de la manière la plus littérale qui soit.
  • Faire rire à tout prix. Les homos, les gros, les minorités ethniques, les nains, tout le monde en prend pour son grade dans Taxi 5. Et si certains argueront avec plaisir que c'est important de pouvoir rire de tout, en 2018, cela devient dérangeant. Surtout lorsque l'on a encore en mémoire les bad buzz de Gangsterdam et Épouse-moi mon pote. Sous couvert de faire rire la masse, Franck Gastambide se lâche et épuise le peu d'intérêt qu'il nous restait pour son oeuvre.

Malgré un intérêt certain pour la saga (Dany Boon fait rire les Nordistes, Philippe Lacheau les beaufs, Franck Gastambide les jeunes de banlieue), l'acteur-réalisateur-co-scénariste ne parvient jamais à faire décoller l'ensemble. Et cela malgré les présences de people plus que likables (Malik Bentalha, Soprano, Waly Dia, Bernard Farcy, Ramzi Bedia, Sabrina Ouazani ou encore Edouard Montoute). A la fin, il ne reste que 102 minutes qui passent vite, une bande originale ni jeune ni vieille et des séquences extrêmement drôles mais que l'on aura déjà oublié mercredi prochain. Sans aller jusqu'à vous déconseiller Taxi 5 (le film est tout de même meilleur que ce que l'on pensait), nous ne saurions que trop vous recommander d'y aller sans aucune attente particulière !

Omar Sy joue les flics chez Rachid Bouchareb

Posté par redaction, le 10 août 2017

Rachid Bouchareb a attaqué la post-production de Belleville Cop, son onzième film. L'un des cinéastes français les plus réputés (sélections à Cannes, trois fois sélectionné à Berlin, trois fois nommé aux Oscars) a enrôlé la star française la plus "bankable", Omar Sy.

Il s'agit d'une comédie policière dans le genre "buddy movie". Omar Sy est accompagné par Luis Guzman, qu'on a pu voir dans les séries Oz et Narcos, et dans des films comme Les Miller, une famille en herbe, L'attaque du métro 123, Punch-drunk love - Ivre d'amour, Magnolia, Traffic, ou encore Snake Eyes.

Le reste du casting est composé de Franck Gastambide, Julie Ferrier, Eriq Ebouaney, Justin Smith, Biyouna, Tatum Price et Mike Benitez.

Le scénario est coécrit par Bouchareb, Marion Doussot (Numéro une) et Larry Gross (48 heures, Prozac Nation).

Belleville Cop est l'histoire d'un flic, Baaba, qui ne veut pas quitter le quartier de son enfance. Un soir, son ami Roland, agent de liaison au consulat français de Miami, est tué devant lui. Baaba va devoir aller en Floride pour résoudre l'affaire et faire équipe avec Ricardo, malgré leurs différences.

Le film sera distribué en France par Metropolitan, vraisemblablement en 2018.

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Cannes en livres : « Double vague », pour comprendre le nouveau cinéma français

Posté par vincy, le 23 mai 2017

Le pitch: C'est une enquête qui donne la parole aux cinéastes français de double culture et issus des quartiers populaires, à partir d'une centaine d'interviews réalisées entre 2005 et 2016.

Le style: Claire Diao fait parler Houda Benyamina, révélée l'an dernier à la Quinzaine des réalisateurs avec Divines (Caméra d'or), Franck Gastambide, qu'on ne présente plus et qui sera la star et le réalisateur du prochain Taxi prévu dans les salles au printemps 2018, Jean-Pascal Zadi, Alice Diop, Maïmouna Dacour, Steve Achiepo, Ouleya Amamra, Mehdi Idir, Rachid Djaïdani, Djinn Carrénard, Kim Isker, Jalil Naciri, Julien Abraham, Hicham Ayouch ou Mohamed Hamidi. Souvent autodidactes, souvent primés dans les festivals internationaux, ces auteurs de cette nouvelle Nouvelle Vague montrent surtout comment ils veulent se débarrasser des clichés autour du cinéma de banlieue. Entre réalisme et audace, en misant sur la diversité, le livre est avant tout une prise de parole salutaire alors que pour beaucoup, ils avaient "assimile? le fait qu’e?tre Franc?ais c’est e?tre Blanc, e?tre belle c’est e?tre blonde, e?tre intelligent c’est ne pas avoir d’accent, e?tre basane? ou musulman c’est e?tre me?chant ou de?linquant."

La remarque: Claire Diao, journaliste et critique de cinéma franco-burkinabè, a collaboré au Bondy Blog, a expliqué le titre de son livre ainsi: "Double, parce que défendant la double culture de ceux qui l’entourent ; vague, parce que déferlant sur un cinéma français considéré comme trop parisien, trop «rive gauche», trop dans l’entre-soi."

Double vague : le nouveau souffle du cinéma français, de Claire Diao. Paru Au Diable Vauvert, le 18 mai.

Taxi 5 piloté par Franck Gastambide

Posté par vincy, le 30 septembre 2016

Lors de la présentation du line-up d'EuropaCorp au congrès de la FNCF à Deauville, Luc Besson a annoncé la préparation du 5e volet de la saga Taxi, rapporte Le Film Français. Ce nouveau volet de la franchise sera coproduite avec ARP, mais change d'équipe artistique

Ce Taxi 5 sortira le 31 janvier 2018, soit environ vingt ans après le premier film et onze ans après Taxi 4. Cette fois-ci ce sera sans Samy Naceri.

Franck Gastambide et Malik Bentalha, compères dans Pattaya (2 millions d'entrées en France), seront les têtes d'affiche de ce Taxi 5, sous titré "Il était temps de passer la 5e". Gastambide réalisera également le film.

"Je suis content de voir que le taxi sort de sa caisse, ça me fait très plaisir", a annoncé Luc Besson. "C'est la jeune équipe de Pattaya qui est venue nous voir", a-t-il ajouté. "On les laisse faire, je ne m'occupe de rien".

Les quatre premiers films de la série ont cumulé 27 600 000 spectateurs en France.

Edito : Par Toutatis et Marketingsanrix

Posté par redaction, le 16 juin 2016

Annecy bat son plein. Le 40e Festival du film d'animation célèbre le cinéma français, Disney, la création hispanophone, les séries télévisées, les projets d'auteurs, les blockbusters. Ma vie de courgette, exquis, Le monde de Dory, délirant, La tortue rouge, poétique, sont parmi les films qui font l'événement au milieu d'une année faste: les films animés rapportent beaucoup, même si certaines productions restent fragiles malgré leurs qualités.

Parallèlement, Anne Goscinny, fille du dessinateur René Goscinny, scénariste de génie des premiers Astérix mais aussi de Lucky Luke, entre autres, a annoncé la mise en route d'un nouveau film d'animation avec Astérix. Alexandre Astier (Kaamelott, dont un film est en préparation) et Louis Clichy, déjà auteurs du précédent, Le domaine des Dieux (de loin le meilleur de la série en animation), vont s'atteler au projet, en partant d'une idée complètement originale, et non pas d'un album déjà publié.

L'héritière a aussi révélé qu'il y aurait un cinquième film en prises de vues réelles. Et là, ça devient très intéressant. L'envie n'a rien d'artistique. Tout est calibré comme pour lancer un nouveau produit dans un supermarché: "Pour ce prochain Astérix, il faut remettre à 100% les compteurs à zéro. Il faut le plonger dans le XXIe siècle et qu'il plaise de la Pagode à Rosny-sous-Bois. Le dernier film avec Guillaume Gallienne et Valérie Lemercier était trop cérébral, il n'a pas traversé le périphérique. Dans le 93, on ne rigolait pas du film, mais de l'affiche. Repartir à zéro, c'est ce que M6 a su faire avec Le domaine des dieux. On croit que c'est le premier, alors qu'il a été précédé par huit autres dessins animés."

Autrement dit, il faut un réalisateur qui a l'esprit de Goscinny (comme Chabat, qui reste la référence) et les références d'un public de multiplexe de périphérie. C'est assez méprisant pour les bobos urbains comme pour les banlieusards, renvoyés à leurs stéréotypes.

Côté cinéaste, elle évoque Michel Hazanavicius ou Franck Gastambide. OSS versus Pattaya, la dérision subtile contre la vanne sexy. Côté casting, on jette à la poubelle les Gérard Depardieu, on oublie Edouard Baer, on ne veut plus de Jamel. Au rebus également les comédiens des théâtres parisiens de type Gallienne ou Lemercier. Il faut du djeunz viral (obsession partagée par Vincent Bolloré pour Les Guignols l'an dernier, avec le succès que l'on sait), et donc des youtubeurs, du Kev Adams, bref ceux qui sont bons vendeurs sur les plateaux télé, de Cyril Hanounah à Laurent Ruquier. Après l'échec des Visiteurs : La révolution, on sent bien qu'il faut passer à une autre génération. Alors soyons fous: Stéphane Plaza pourrait y avoir sa place, à côté de Norman, Cyprien et Squeezie. On pourrait engager Nekfeu et Stromae au passage. Omar Sy, star préférée des jeunes, serait un formidable Numide. Et pourquoi pas donner le rôle d'Astérix à Jean Dujardin (il a prouvé qu'il pouvait être à la hauteur une fois rapetissé par les effets spéciaux).

Trève de plaisanterie. A trop concevoir un produit en fonction d'une cible, on oublie que la cible, si elle est déçue se détournera du produit tandis que ceux qui ne sont pas ciblés iront voir ailleurs. Un casting ne fait pas tout. Anne Goscinny, en tant que fille de scénariste, devrait le savoir: ce qui manque à Astérix au cinéma, c'est un bon scénario. C'est là où l'animation est souvent bien plus perfectionniste, car exigeante, que les autres films. L'histoire s'adresse à tous les publics, se lit à plusieurs degrés et le récit est souvent très maîtrisé. Le marketing sans risque ça n'existe pas. Un succès est aussi une affaire de potion magique, avec une alchimie d'ingrédients où l'imprévisible s'en mêle. C'est d'un scribe dont la franchise a besoin. Pas de "héros" gaulois qui ne résisteront pas à l'appel des sesterces.

Les Kaïra ont le rire gras

Posté par cynthia, le 11 juillet 2012

Les Kaïra est une comédie pour ceux qui en doutent après avoir vu le film. Après avoir tourné une "parodie de télé-shopping à la sauce banlieusarde", les sketchs d'1 minute 30 tournés en bas de chez eux ont rapidement intéressent Canal +, qui leur a proposé de les diffuser sur le site de la chaîne. Kaïra Shopping est alors devenue une websérie de Canal +et la troisième saison a été diffusée à la TV, preuve de la notoriété de Medi, Franck et Jib alias Abdelkrim, Mousten et Momo. Il est vrai qu'avec les pubs Pepsi, on se disait que nos trois héros allaient crever l'écran ; hélas, Les Kaïra c'est loin de "déchirer grave".

Les stéréotypes, représentatifs de la vie dans les cités, et qui auraient pu faire rire les spectateurs, font pitié par la représentation stupide d'un jeu d'acteur beaucoup trop hyperbolique ; l'exagération des clichés de la vie dans les banlieues, ça foutait presque la haine.

Même si l'humour est présent, il y est littéralement noyé par des obscénités inutiles : les grosses avec lesquelles on copule car on rien d'autre sous la main, la plus importante taille du pénis ou encore les magazines de porno que l'on trimballe sur soit. Même un ado abruti par sa console de jeu et gavé de Confessions intimes sur TF1 fait mieux. Les répliques, extrêmement vulgaires, feraient passer un titre de Booba pour un chant religieux, quant aux scénario il est à l'inverse de se que l'on pouvait imaginer.

Le film n'est qu'un prétexte pour parler de "meuf" et surtout de porno dont nos trois protagonistes sont friands. On leur suggère de se brancher sur Youporn, ou de baiser ensemble.

Au lieu de se focaliser sur la vie d'une racaille, le film se focalise sur la vie sexuelle (néante) de nos trois banlieusards et de leurs rêves de "gros nibards", de belles voitures et de fric.  Malgré une grosse tentative de rapprochement d'avec la comédie Very bad trip (l'animal exotique, le générique avec les photos), Les Kaïra entre dans la catégorie navet (genre films avec Michael Youn faisant passer une comédie d'Eric et Ramzy pour un chef d'oeuvre à la Blake Edwards), à la fois raté et catastrophique; bref ça craint.