Décès de David Kessler, directeur d’Orange Content

Posté par vincy, le 4 février 2020

David Kessler est mort soudainement à l'âge de 60 ans dans la nuit de lundi et mardi.

Il a dédié toute sa carrière à la culture, et notamment l'audiovisuel. Curieux, passionné, engagé, il a été conseiller culture du Premier ministre Lionel Jospin (1997-2001). "C'est quelqu'un qui ne voulait pas faire carrière mais il avait tellement de talents qu'on pensait à lui", a-t-il commenté dans L'instant M sur France Inter.

Il aussi été conseiller chargé de la culture  du maire de Paris Bertrand Delanoë (2009-2011), qui lui a rendu hommage sur Twitter en évoquant un homme "intelligent, cultivé, rayonnant, libre". Il fut aussi conseiller culture et communication du président de la République François Hollande (2012-2014), qui a également réagit sur Twitter: "David Kessler a consacré sa vie à la culture sous toutes ses formes et à la création dans toutes ses dimensions. C’est ainsi qu’il pensait servir son pays, au sein de l’Etat ou à la tête de grands organismes publics ou privés."

Médias et cinéma

David Kessler a fait l'essentiel de son parcours dans les médias: directeur général du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de 1996 à 1997, directeur du Centre national du cinéma (CNC) de 2001 à 2004, directeur de France Culture (2005-2008), directeur général délégué de Radio France chargé de la stratégie et des contenus et président du Forum des Images (2008-2009), à la tête du magazine Les Inrockuptibles (2011 -2012), directeur de la publication de la version française du site d'informations Huffington Post.

Depuis 2014, ce normalien très respecté et ouvert d'esprit, dirigeait Orange Content, la division "contenus" de l'opérateur de télécoms, qui regroupe notamment la filiale de production Orange studio et OCS, qui cumule 38 nominations aux prochains César avec des films comme La belle époque, Hors Norme, J'accuse et Grâce à Dieu ...

Dans les cartons du studio, on attend les prochains films de Kheiron, Martin Provost, Alain Guiraudie, Sylvie Verheyde et Frédéric Carpentier.

OCS a réalisé 45 préachats pour 32M€ en 2019. C'est, en valeur, la 4e chaîne française derrière Canal +, France 2 et TF1. 25 des films préachetés en 2019 étaient des premiers et deuxièmes films.

Des films sans images (mais avec du son)

Posté par vincy, le 25 octobre 2019

Cinésonore. France Culture et le MK2 Bibliothèque ont proposé le 4 juillet dernier une expérience inédite: "l’écoute d’une œuvre en son spatialisé (le son enveloppe l’auditeur grâce à un mixage spécifique) dans une salle de cinéma". L'écran, lui, est éteint. "C’est dans la pénombre et l’intimité de notre crâne que l’on découvre Le Brasier Shelley, un film sonore de Ludovic Chavarot et Céline Ters, auquel Gaspard Ulliel, Marianne Faithfull, Warren Ellis et Lola Peploe ont notamment prêté leur voix" expliquaient les organisateurs.

"Le son immersif, c’est un son qui enveloppe l’auditeur grâce à un mixage spécifique et une diffusion en 7.1 – une expérience d'écoute avec 8 sources de diffusion. Un nouveau format très immersif aux effets surprenants sur l’auditeur," comme le résume Frédéric Changenet, ingénieur du son qui a travaillé, sur France Culture. Le spectateur se crée ses propres images, mentalement.

Ce n'était pas vraiment une première puisque la Fiac Hors les Murs en 2015, avait déjà lancé cette forme de "projection". Il s'agissait alors de deux films fantômes réalisés  à partir des scénarios non concrétisés de Bertrand Bonello: Madeleine d’entre les morts et La Mort de Laurie Markovitch. Depuis, une trentaine d’œuvres de ce genre ont été diffusées à la maison de la Radio. Mais en juillet, c'était la première fois que ce cinésonore investissait une salle de cinéma. Sur le site dédié de Radio France (hyperradio pour le son spatialisé), on peut aussi écouter Vent clair d'après Andreï Tarkovski

L'expérience immersive intéresse aussi la chaîne TCM. La chaîne de Warner Media, qui fête ses 20 ans en France, a annoncé il y a quelques semaines une création originale audio, un western baptisé Morts à l'aveugle, pour janvier 2020.  Ce western audio d'une heure sera un podcast décrit comme "un film à ressentir et écouter qui met en scène un thriller dans un monde western". Il sera découpé en épisodes pour les plateformes de podcasts et les réseaux sociaux. Un écran noir pour une sieste blanche...

Le son redevient tendance. Podcasts, livres audio, feuilletons et fictions radiophoniques comme au temps d'Orson Welles. Alors pourquoi pas du cinéma...

Les trois prix de France Culture pour Margaret Menegoz, Laszlo Nemes et Jean-Paul Civeyrac

Posté par vincy, le 22 mai 2019

France Culture a remis ses trois prix annuels dimanche à Cannes.

Margaret Menegoz a été désignée comme lauréate du Prix France Culture Consécration pour l’ensemble de son œuvre. La productrice et gérante des Films du Losange, crées en 1962, avait rejoint la société en 1975.

Elle a produit plus de 80 films, dont 4 sélectionnés cette année à Cannes. Au cours de sa carrière, elle s'est souvent investie pour sa profession: Présidente de la Commission d’agrément du CNC de 1994 à 2003, Présidente d’Unifrance de 2003 à 2009, Membre du conseil d’administration de l’UPC (Union des Producteurs de Cinéma), Membre de l’Académie Franco-Allemande du Cinéma, Membre du conseil d’administration de l’Association Franco-Allemande du Cinéma, Membre de l’European Film Academy, Membre de l’Académie des Oscars, Membre de l’Académie des BAFTA, Membre du Conseil d’Administration des César.

László Nemes a reçu le Prix France Culture Cinéma des Etudiants pour son film Sunset, présenté à Venise en septembre dernier. L'ancien assistant de Béla Tarr (L’homme de Londres), avait fait sensation sur la Croisette avec son premier long métrage, Le Fils de Saul, (Grand prix au Festival de Cannes de 2015, le Golden globe et l’Oscar pour le meilleur film étranger). Il était face à Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret, Les Estivants de Valeria Bruni-Tedeschi, Peu m’importe si l’histoire nous considère comme des barbares de Radu Jude et On ment toujours à ceux qu’on aime de Sandrine Dumas.

Enfin, Jean-Paul Civeyrac a été distingué par le Prix International Students Award UniFrance / France Culture pour son film Mes provinciales. Cinéaste, écrivain, collaborateur à Arte pour l’émission Blow Up, ancien directeur du département réalisation de la Fémis, il a bénéficié d'une rétrospective l'an dernier à la Cinémathèque française. Il a déjà reçu le grand prix du Festival Entrevues à Belfort pour Fantômes et le prix Jean-Vigo pour Toutes ces belles promesses.

La sélection 2019 comprenait aussi Le grand bal de Laetitia Carton, Mutafukaz de Shoujirou Nishimi et Guillaume Renard, Roulez jeunesse de Julien Guetta et La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher.

Cannes 2018: Le prix France Culture Cinéma des étudiants pour « Les garçons sauvages »

Posté par vincy, le 14 mai 2018

Le prix France Culture Cinéma des étudiants a été attribué à Bertrand Mandico pour Les garçons sauvages, premier long métrage sorti en février dernier. Le cinéaste présente son nouveau moyen métrage, Ultra Pulpe, de Bertrand Mandico à la Semaine internationale de la critique à Cannes cette année.

Il était face à Félicité d’Alain Gomis, Le jeune Karl Marx de Raoul Peck, Une saison en France de Mahamat-Saleh Haroun et Mister Universo de Tizza Covi et Rainer Frimmel.

Le prix France Culture Cinéma Consécration a été décerné à Claire Denis pour l’ensemble de son œuvre.

Quant à l'International Students Award UniFrance-France Culture, il revient à Stéphane de Freitas et Ladj Ly pour le film À voix haute, qui était en sélection face à L’amant d’un jour de Philippe Garrel, De toutes mes forces de Chad Chenouga, Marvin d’Anne Fontaine et Paris pieds nus de Fiona Gordon et Dominique Abel.

5 films en lice pour le Prix France Culture Cinéma 2018

Posté par vincy, le 26 mars 2018

5 films ont été retenus par France Culture. Ils seront soumis au vote du jury étudiant. La présélection des 5 films se fait parmi les 60 films partenaires de la chaîne entre avril 2017 et mars 2018

Pour participer au jury du Prix France Culture Cinéma, il faut être scolarisé dans un établissement d’enseignement supérieur et envoyer une critique du film de votre choix avant le 1er avril 2018 minuit. Elle peut être sous forme écrite (1000 signes) audio ou vidéo (1 mn via un lien Viméo, Youtube, Dailymotion….), à comfranceculture@radiofrance.com.

La sélection:
- Les garçons sauvages de Bertrand Mandico (UFO Distribution)
- Félicité d’Alain Gomis (Jour2Fête)
- Le jeune Karl Marx de Raoul Peck (Diaphana Distribution)
- Une saison en France de Mahamat-Saleh Haroun (Ad Vitam Distribution)
- Mister Universo de Tizza Covi et Rainer Frimmel (Zeugma Films)

Le jury commencera à visionner les films à partir de début avril, et votera sur une plateforme avant le 24 avril 2018.

Créé en 2015, le Prix France Culture Cinéma des Étudiants a été décerné décerné jusque là à La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach (2017), Toto et ses sœurs d’Alexander Nanau (2016), et Mange tes morts de Jean Charles Hue (2015).

Il sera remis le dimanche 13 mai au Festival de Cannes, tout comme le Prix France Culture Cinéma Consécration qui salue l’œuvre d’un grand cinéaste.

Les prix France Culture récompensent Costa Gavras, Sébastien Laudenbach et Rudi Rosenberg

Posté par vincy, le 23 mai 2017

Les trois prix France Culture ont été décernés à Cannes dimanche 21 mai. Costa-Gavras a reçu le Prix France Culture Consécration pour l’ensemble de son œuvre. Le cinéaste, réalisateur et producteur français a signé plusieurs films très engagés dès les années 1960? et notamment Z, qui avait reçu deux Oscars, et deux prix au Festival de Cannes. Depuis juin 2007, il est élu à l’unanimité à la tête de la Cinémathèque Française. Son dernier film, Le Capital, date de 2012.

Sébastien Laudenbach est le lauréat du Prix France Culture Cinéma des étudiants pour son film d'animation La Jeune Fille sans mains. Enseignant, réalisateur et illustrateur, cet auteur de 8 courts-métrages avait présenté l'an dernier à l'Acid au festival de Cannes son premier long, La jeune fille sans mains, mention spéciale du jury au festival d’Annecy. Il a aussi été nommé pour le César du meilleur film d’animation et a remporté le Grand Prix du Festival d’animation de Tokyo.

Enfin, le prix International Students Award UniFrance / France Culture a distingué Rudi Rosenberg pour son film Le Nouveau. Ce prix est choisi par des étudiants étrangers en écoles de cinéma. Le film était sorti en décembre 2015. Il succède à Deniz Gamze Erguven pour Mustang.

Cannes 2016: le palmarès des prix France Culture

Posté par vincy, le 14 mai 2016

Les prix France Culture ont été dévoilés sur la terrasse d'Unifrance en fin de matinée.

Le documentariste Frederick Wiseman a reçu le Prix Consécration pour l'ensemble de son oeuvre. Il succède ainsi à Abderrahmane Sissako. Cannes Classics lui rend hommage cette année avec une projection de Hospital.

Le prix Cinéma des étudiants a récompensé Alexander Nanau pour Toto et ses sœurs. Ce prix est remis à un nouveau talent dont un des films a été soutenu par France Culture durant l’année écoulée. Il était en compétition avec Janis d’Amy J. Berg, Une jeunesse allemande de Jean-Gabriel Périot, Je suis le peuple d’Anna Roussillon et Les ogres de Léa Fehner.

La radio publique a innové avec deux nouveaux prix dans le cadre des International Students Awards. Les étudiants étrangers en écoles de cinéma ont voté pour Deniz Gamze Ergüven (Mustang pour le long métrage) et Maïmouna Doucouré (Maman(s) pour le court métrage).

Cannes 2015: Création du Prix France Culture Cinéma des étudiants

Posté par redaction, le 24 avril 2015

France Culture ajoute un nouveau prix au palmarès cannois. Le Prix France Culture Cinéma des étudiants sera choisi par 1000 étudiants de toute la France, inscrits dans 27 universités * et écoles ** souvent spécialisées en cinéma et audiovisuel.

La présélection de 5 films a été révélée, choisie parmi les 40 dont la radio est partenaires sortis entre septembre 2014 et mars 2015.

Chante ton bac d'abord de David André

Of men and war de Laurent Bécue-Renard

Mange tes morts de Jean-Charles Hue

Hope de Boris Lojkine

Les Merveilles de Alice Rohrwacher

Les 5 films présélectionnés sont proposés en visionnage aux étudiants via un lien vidéo protégé à partir du 15 avril 2015.

Le Prix France Culture Cinéma des étudiants sera remis au réalisateur du film primé le samedi 16 mai à 11h, au Pavillon Unifrance Films – Village International – Pantiero à Cannes.

Il s'ajoutera au Prix France Culture Cinéma Consécration, décerné par le jury de France Culture, et au Prix France Culture Cinéma Révélation.

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* 17 Universités

Paris Ouest Nanterre la Défense - Panthéon Assas - Sorbonne Nouvelle - Paris-Sorbonne - Paris 8 Vincennes- Saint-Denis

Université de Lorraine - Paris Diderot - Paris 13 Est Marne la Vallée

Université de Strasbourg -Université Montpellier 3 - Université Rennes 2 - Université Lille 3 - Université de Nice Sophia Antipolis - Université d'Avignon - Université d'Aix Marseille - Université de Bordeaux 3 - Université Lumière Lyon 2

** 10 Ecoles

La Fémis - Le Fresnoy - Louis Lumière - Ecole Supérieure d'Audio Visuel de Toulouse - Ecole Supérieure de réalisation audiovisuelle - Ecole Supérieure d'études cinématographiques - Conservatoire libre du Cinéma Français - L'Ecole des métiers de l'audiovisuel et du cinéma - L'Institut International de l'image et du son - Ecole de la Cité du Cinéma

20 ans après la mort de Serge Daney, hommage à la Cinémathèque

Posté par vincy, le 10 juin 2012

Il y a 20 ans, le 12 juin 1992, le SIDA emportait le critique de films et théoricien de l'image Serge Daney. Il avait 48 ans et 8 jours. Il laisse une oeuvre considérable de textes sur le cinéma (principalement publiés chez P.O.L.), mais aussi sur la télévision, la politique, l'urbanisme et le tennis. Les Sentimental Bourreau en avait d'ailleurs fait une pièce jubilatoire, L'exercice a été profitable monsieur, clamant ses écrits en jouant à a raquette.

A la fois observateur, conteur, voyageur, analyste et commentateur, Daney a laissé une "façon d'écrire" sur le cinéma, qu'on peut encore retrouver chez certaines plumes de la presse qui l'ont côtoyé. Jamais snob (il considérait que le cinéma avait deux jambes, l'une populaire, l'autre sophistiquée), il ne méprisait aucun genre. Daney essayait de faire comprendre ce que l'on voyait, dépeçait les émotions pour savoir si elles n'étaient que sensations. Il voulait qu'on ouvre les yeux, et jouait les allumettes, quitte à mettre le feu, pour faire tenir nos paupières. "Le cinéma n'est pas une technique d'exposition des images, c'est un art de montrer. Et montrer est un geste, un geste qui oblige à voir, à regarder" écrivait-il.

Fondateur de la revue Visages du cinéma en 1962, critique aux Cahiers du cinéma en 1964, quand les "anciens" passent derrière la caméra, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma aux côtés de Toubiana dès 1973, critique (puis éditorialiste) à Libération en 1981, animateur de Microfilms sur France Culture (1985-1990), il écrit dans Trafic, revue trimestrielle créée par son éditeur, P.O.L., durant la dernière année de sa vie.

Son premier texte, à 18 ans, concerne Rio Bravo d'Howard Hawks. Dès lors, il n'aura que le cinéma comme unique horizon. Pour lui, le cinéma est le reflet de notre propre vie. Il nous parle à chacun d'entre nous, nous raconte notre histoire. Toujours sur la route, en Asie, en Afrique, il écrivait sans cesse. Voir, encore et toujours.

Pour les 20 ans célébrant sa disparition, la Cinémathèque organise un cycle , "Serge Daney, 20 ans après" du 20 juin au 5 août. Vous pourrez y découvrir (ou pas) des films sur lesquels il a écrit. Carax, Fellini, Preminger, Bunuel, Kurosawa, Mizogushi, Garrel, Truffaut, Dreyer, Oliveira, Ford, Rohmer, Pialat, Resnais, Welles, Rossellini, Bresson, Renoir, Ruiz, Hawks, Tati, Hitchcock, Straub, Chaplin, Becker forment ainsi un beau panthéon. Un documentaire de Claire Denis avec Serge Daney ainsi que deux documentaires dont il est l'objet seront projetés. Une journée d'étude est organisée le 22 juin, en présence de Melvil Poupaud, qui rendait hommage à son ami dans son autobiographie semi-fictive, Quel en Mon noM?.

A la bibliothèque et en librairie, vous pourrez trouver La rampe (Cahier critique 1970-1982), les deux volumes du Ciné journal (1981-1986), Le salaire du zappeur, L'exercice a été profitable Monsieur, Devant la recrudescence des vols de sacs à main, L'amateur de tennis, Persévérance (entretien avec Serge Toubiana), Les Maison cinéma et le monde (en trois volumes). Une véritable leçon d'écriture sur le cinéma, mais surtout un goût pour la liberté et une écriture sans frontières. Sans formatage.

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Tout le programme sur le site de la Cinémathèque

Mobilisation pour la comédienne et réalisatrice iranienne Marzieh Vafamehr

Posté par MpM, le 13 octobre 2011

Le Comité de soutien aux Cinéastes iraniens emprisonnés ne semble pas près de pouvoir arrêter ses activités. Après l'emprisonnement de sept artistes issus des milieux cinématographiques iraniens fin septembre, la comédienne et réalisatrice Marzieh Vafamehr vient d'être condamnée par le tribunal islamique de Téhéran à un an de prison ferme et 90 coups de fouet. La jeune femme avait déjà été arrêtée en juin puis libérée sous caution courant juillet.

Il lui est reproché d'avoir joué dans la coproduction australienne Téhéran, ma foire, jugée immorale par le régime, et de n'avoir pas respecté les droits religieux de la constitution iranienne. Le film raconte le destin d'une jeune actrice dont la pièce de théâtre est interdite par les autorités et qui passe dans la clandestinité pour s'exprimer. Bien qu'ayant bénéficié de l’autorisation de production du ministère de la culture et des mœurs islamiques, il était jusqu'à présent distribué en DVD sur le marché noir iranien.

Les protestations ont (une nouvelle fois) suivi de près l'annonce de ce verdict d'un autre temps. Le mari de l'accusée, Naser Taghvaï, lui-même metteur en scène, a exhorté l’Organisation des Nations Unies à "veiller aux conditions de détention des cinéastes et artistes emprisonnés et de défendre leurs droits humains". Le Comité de soutien aux Cinéastes iraniens emprisonnés (composé de la Cinémathèque française, le Festival de Cannes, la SACD, la SRF, France Culture, l’ARP et la SCAM) a quant à lui demandé aux instances internationales et aux organisations de défense des droits de l’homme "de condamner la sentence infligée à Marzieh Vafamehr par le tribunal islamique de Téhéran".

Par ailleurs, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a dénoncé l'indignité de cette "parodie de justice". "Les flagellations constituent une pratique barbare proscrite par le droit international", a-t-il précisé. "L'Iran doit les bannir et respecter les engagements internationaux qu'il a librement contractés, en particulier le plein exercice de la liberté d'expression et de création".

Dans l'attente de l'éventuelle révision de son procès demandée par son avocat, Marzieh Vafamehr est détenue à la prison Ghartchak-Varamine de la banlieue de Téhéran.