Jeune création : les lauréats 2019 de la Fondation Gan pour le Cinéma

Posté par MpM, le 2 décembre 2019

©Margot Fayol

Extrêmement investie dans la jeune création cinématographique depuis ses débuts en 1987, la Fondation Gan pour le Cinéma distingue chaque année des projets de longs métrages (premier et deuxième) auxquels elle apporte une aide financière de 53 000 euros (50 000 pour le producteur, 3000 pour le réalisateur).

Cette aide à la création a ainsi permis d'accompagner des cinéastes tels que Raymond Depardon (La captive du désert), Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro (Delicatessen), Tran Ahn Hung (L'odeur de la papaye verte), Catherine Corsini (Les amoureux), Christine Carrière (Rosine), Bruno Dumont (La vie de Jésus) ou encore Meryem Benm’Barek pour Sofia, sélectionné et récompensé à Un certain regard à Cannes en 2018, et Jean-Bernard Marlin pour Shéhérazade, sélectionné à la Semaine de la Critique 2018.

La fondation s'enorgueillit aujourd'hui d'un beau palmarès, avec 5000 scénarios lus, 200 réalisateurs aidés (dont seulement un quart de réalisatrices), 90% de films tournés, et un tableau d'honneur qui cumule 39 César, 20 prix à Cannes et plus de 500 récompenses dans les festivals français et étrangers. Autant dire que rejoindre le cercle fermé des lauréats est une chance inestimable pour les réalisatrices et réalisateurs récompensés chaque année.

L'édition 2019, dont la traditionnelle Soirée des lauréats s'est tenue le 25 novembre, a distingué quatre projets parmi les 109 étudiés par la commission de la Fondation puis par le jury présidé par Patricia Mazuy, qui était entourée de Thomas Bidegain (scénariste et réalisateur), Bruno Deloye (Ciné +), Guillemette Odicino (journaliste), Thomas Pibarot (Le Pacte) et Dominique Hoff (Déléguée générale de la Fondation Gan) :

- Marion Desseigne Ravel pour Les Meilleures produit par 31 Juin Films et Tripode Productions

Il s'agit du premier long métrage de cette réalisatrice remarquée pour ses courts, dont Les Ormes et Fatiya. Elle y raconte une histoire d'amour entre deux jeunes femmes, mettant au centre du récit le désir complexe entre ses personnages, plus que leurs origines ou leur milieu.

- Julia Ducournau pour Titane produit par Kazak Productions

Titane est le seul projet de deuxième long métrage récompensé par la Fondation cette année. Aux manettes, une réalisatrice plus que confirmée dont le court métrage Junior puis le long Grave ont eu les honneurs de la Semaine de la Critique. Elle est de retour avec ce qui s'annonce comme un nouveau film de genre inclassable, autour de la métamorphose, dans lequel Vincent Lindon a le tôle principal.

- Yassine Qnia pour De Bas étage produit par Why Not Productions

C'est la crise dans le premier long métrage de Yassine Qnia : Mehdi, trentenaire, veut reconstruire son couple avec Sarah. Mais il n'a rien d'autre à lui proposer que d'aller vivre avec lui... chez sa mère. Le réalisateur, lui aussi remarqué pour ses courts Fais croquer ou encore F430, a cherché à contrebalancer la noirceur du scénario par une légéreté qui aide les personnages "à s'échapper de l'impasse" dans laquelle ils se trouvent.

- Andrés Ramírez Pulido pour La Jauria (La Meute) produit par Alta Rocca Films et Valiente Gracia

La Jauria se déroule dans un centre pénitentiaire expérimental pour mineurs, en pleine jungle colombienne. On y suit Eliu, l'un des jeunes délinquants, qui souffre d'avoir hérité de la violence de ses parents. Andrés Ramírez Pulido poursuit avec ce premier long métrage les thématiques abordées dans ses courts, et notamment Damiana, sélectionné à Cannes en 2017.

Jeune création : les lauréats 2018 de la Fondation Gan pour le Cinéma

Posté par MpM, le 29 novembre 2018

©Régis d'Audeville

Depuis sa création en 1987, la Fondation Gan pour le Cinéma distingue chaque année des projets de longs métrages (premier et deuxième) auxquels elle apporte une aide financière de 53 000 euros (50 000 pour le producteur, 3000 pour le réalisateur).

Ont ainsi été accompagnés Raymond Depardon (La captive du désert), Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro (Delicatessen), Tran Ahn Hung (L'odeur de la papaye verte), Catherine Corsini (Les amoureux), Christine Carrière (Rosine), Bruno Dumont (La vie de Jésus) ou encore Meryem Benm’Barek pour Sofia, sélectionné et récompensé à Un certain regard à Cannes en 2018, et Jean-Bernard Marlin pour Shéhérazade, sélectionné à la Semaine de la Critique 2018.

La fondation s'enorgueillit aujourd'hui d'un beau palmarès, avec près de 5000 scénarios lus, 190 réalisateurs aidés (dont seulement un quart de réalisatrices), 90% de films tournés, et un tableau d'honneur qui cumule 35 César, 20 prix à Cannes et plus de 450 récompenses dans les festivals français et étrangers. Autant dire que les lauréats 2018, annoncés lors la traditionnelle Soirée des lauréats le lundi 26 novembre, viennent de rejoindre un club très privé placé sous les meilleurs auspices.

C'est le président du jury de l'Aide à la Création, Christophe Honoré (lauréat en 2000 pour 17 fois Cécile Cassard), qui a annoncé les 4 heureux élus, choisis parmi 114 scénarios.

- Guillaume Bonnier pour Tout le monde m'appelle Mike (premier long métrage), produit par Spectre Productions

Un film qui a séduit le jury par "sa force de conviction". Il raconte l'histoire d'une famille qui voyage sur un voilier. Au moment de traverser le golfe d’Aden, arpenté par des pirates somaliens, ils invitent Mike, un jeune homme dont ils ne savent rien, à venir avec eux. Au casting de ce que le réalisateur présente comme un western, Anaïd Demoustier, Damien Chapelle et Abderissaak Mohamed.

- Romain de Saint-Blanquat pour La Morsure (premier long métrage), produit par Easy tiger

Cette histoire d'une jeune fille qui fait le mur, persuadée qu'il ne lui reste plus qu'une nuit à vivre, a fait l'unanimité auprès du jury. "Ce que promet le scénario nous a emballés" a confié Christophe Honoré. Romain de Saint-Blanquat, qui s'était fait connaître avec son court métrage de fin d'études auto-produit Pin ups, développe en parallèle une série qu'il a coécrite, Carolus magnus.

- Rachel Lang pour Mon légionnaire (deuxième long métrage), produit par Chevaldeuxtrois

Un projet dont le jury a apprécié "la maturité", proposé par la réalisatrice de Baden baden, long métrage remarqué à Berlin en 2016. On y suit des légionnaires et leurs épouses, qui apprennent pour les uns à survivre en milieu hostile, et pour les autres à vivre avec l’absence et l'éloignement.

- Vincent Le Port pour Bruno Reidal (premier long métrage), produit par Capricci Production

L'histoire vraie d'une jeune séminariste qui a tué un enfant au début du XXe siècle, avant de se rendre à la police. Le film se base sur ses mémoires, qui contiennent des phrases comme : « Quoique je fasse, les scènes de meurtre sont pour moi pleines de charme… » "C'est probablement le film le plus imprudent des quatre" a souligné Christophe Honoré. Vincent Le Port avait reçu le prix Jean Vigo du court-métrage en 2016 pour Le Gouffre.

Enfin, le prix spécial, qui est remis par la Fondation elle-même, a été attribué au projet Le sommet des Dieux, premier long métrage d'animation en solo du réalisateur Patrick Imbert (qui avait co-réalisé Le grand méchant renard et autres contes et Ernest et Célestine), coproduit par Julianne Films et Folivari. Il s'agit de l'adaptation ambitieuse du manga du même nom de Jirô Taniguchi et Baku Yumemakura.

Autant de films que l'on suivra avec beaucoup de curiosité, mais en réfrénant un peu notre impatience, car les quatre lauréats en prise de vues réelles devraient tous être tourné courant 2019 (avec des sélections cannoises en 2020 à la clef ?) tandis que le long métrage d'animation est attendu pour 2021.

La Fondation Gan pour le Cinéma s’engage en faveur de la jeune création

Posté par MpM, le 11 décembre 2017

Lundi 27 novembre s'est tenue la très attendue Soirée des lauréats de la Fondation Gan pour le cinéma durant laquelle sont traditionnellement annoncés les projets de longs métrages qui seront soutenus par l'Institution. Ces Prix, qui existent depuis la création de la Fondation en 1987, ont récompensé notamment Raymond Depardon (La captive du désert), Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro (Delicatessen), Tran Ahn Hung (L'odeur de la papaye verte), Catherine Corsini (Les amoureux), Christine Carrière (Rosine), Gaël Morel (A toute vitesse) ou encore Bruno Dumont (La vie de Jésus). En tout 182 projets ont été aidés, dont 90% ont été tournés. Près d’un lauréat sur deux aidé pour son premier film en réalise au moins un deuxième. Plus d'un quart est une réalisatrice.

Les projets soumis au jury, présidé cette année par le réalisateur Thomas Lilti, sont des scénarios de premier ou deuxième long métrage (jusqu'à 1998, il était également possible pour les troisièmes films de postuler). Les lauréats reçoivent une aide de 53 000 euros (50 000 pour le producteur, 3000 pour le réalisateur). En 2017, 146 projets ont été étudiés dont 80% de premiers films et 40% proposés par des réalisatrices.

Les 4 lauréats 2017 sont :
- Meryem Benm’Barek pour Sofia (premier long métrage) produit par Curiosa Films. La réalisatrice, née au Maroc, s'était fait remarquer avec son court métrage Jennah en lice pour les Oscars 2015.
- Jayro Bustamante pour Tremblements (deuxième long métrage) produit par Tu Vas Voir productions. Le réalisateur franco-guatémaltèque avait connu un important succès avec son premier long métrage, Ixcanul, prix Alfred Bauer à Berlin en 2015.
- Blaise Harrison pour Les particules (premier long métrage) produit par Les Films du Poisson. Le réalisateur a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2011 avec le moyen métrage documentaire Armand, 15 ans l'été.
- Jean-Bernard Marlin pour Shéhérazade (premier long métrage) produit par Géko Films. Le réalisateur avait reçu l'Ours d'or du meilleur court métrage à Berlin en 2013 pour La fugue, également nommé aux César 2014.

Le prix spécial revient quant à lui à la réalisatrice Florence Miailhe, connue pour ses courts métrages en peinture et sables sur verre animés directement sous la caméra, tels que Au premier dimanche d'août ou Conte de quartier, et qui travaille actuellement sur son premier long métrage, La traversée, co-scénarisé par l'écrivaine Marie Desplechin et produit par Les Films de l'Arlequin.

Enfin, à l'occasion du 30e anniversaire de la Fondation, un prix exceptionnel a par ailleurs été attribué au projet de série L'image originelle réalisé par Pierre-Henri Gibert, dont le principe consiste à interroger des cinéastes de renom tels que David Lynch, Olivier Assayas ou Lars von Trier sur l'expérience fondatrice de leur premier film.

On n'a vraisemblablement pas fini d'entendre parler des projets lauréats : si l'on en croit les statistiques, un sur trois a en effet une chance d'être sélectionné lors d'un prochain Festival de Cannes. Rendez-vous sur la croisette, donc.

30 ans d’engagement en faveur du cinéma avec la Fondation Gan

Posté par MpM, le 27 juin 2017

La Fondation Gan pour le cinéma est née en 1987 et fête donc ses trente ans tout au long d’une année exceptionnelle. Dominique Hoff, sa déléguée générale (à droite sur notre photo, en compagnie de Sophie Boé de Canal+), était présente à Annecy dans le cadre du prix décerné à l’un des projets des « Work in progress », prix qui est d'ailleurs allé à Petit vampire de Joann Sfar. L’occasion de faire le point sur l’action et l’histoire de cet important mécène du cinéma français ainsi que sur ses liens avec le cinéma d’animation.

Ecran Noir : Comment est née la Fondation Gan ?
Dominique Hoff : En 86, Costa-Gavras avait approché la société Gan en lui demandant si elle ne voulait pas être mécène de la Cinémathèque pour ses 50 ans. Gan a accepté et puis, l’année suivante, a dit que cela l’intéresserait de continuer à aider le cinéma. C’est Costa-Gavras qui a suggéré de créer une fondation et d’aider les premiers films. Pendant le Festival de Cannes 87, lors d’un dîner prestigieux, Gan a annoncé la création de la Fondation. Aujourd'hui, on fête donc ses trente ans, ce qui montre que c’est un Groupe qui tient ses promesses. En créant cette fondation, ils voulaient devenir des mécènes du cinéma, presque des amis, pas juste des sponsors. Cet anniversaire montre la pérennité de la Fondation qui maintenant jouit d’une vraie réputation. Ce n’est pas à moi de le dire, mais les professionnels, eux, le disent. Ils trouvent que c’est une vraie caution pour les premiers films. Et je voulais vraiment saluer cet engagement du Groupe Groupama qui a confiance dans l’action de la Fondation.

EN : Quelles sont les missions de la Fondation ?
DH : Cette fondation est spécialisée dans les premiers et deuxièmes longs métrages de fiction. Il y a l’aide à la création, sur scénario, suite à des appels à projets et à des lectures. Ensuite, il y a notre autre pan, l’aide à la diffusion. Là, on accompagne le film dès le scénario et jusqu'à la sortie en salles, et même le DVD ou la VOD. On aide les lauréats avec de l’argent, bien sûr, mais après on a également toute une politique de communication avec différents supports, notamment des sujets filmés pendant le tournage ou dans les coulisses. Ces sujets sont à la disposition du distributeur. Il y a tous les supports de communication externes : les réseaux sociaux, le site, mais il y a également des actions en interne, à l’intérieur du groupe, ce qui représente 30 000 personnes. Il y a ainsi un mécénat en argent et un autre en nature. On s’occupe essentiellement de films de fiction en prise de vues réelles, mais également maintenant d’animation. Ca a démarré en 2007 lorsque nous avons récompensé sur scénario Marjane Satrapi pour son projet Persépolis, et depuis on donne régulièrement des prix en animation. Surtout, depuis 2014, chaque année, on donne un prix spécial à l’animation. Il y a un tel savoir-faire, une telle expérience, des univers tellement forts et variés en France qu’on s’est dit : il faut aussi aider les films d’animation. On a donc aidé Marjane Satrapi, Joann Sfar, Michael Dudok de Wit, Claude Barras...

EN : Quel est votre lien avec le festival d’animation d’Annecy ?
DH : Notre actualité à Annecy, c’est que l’on est partenaire des « Work in progress » pour le long métrage. Il y a 8 projets présentés et la Fondation a son propre jury qui en choisit un. Nous donnons un prix qui va ensuite au distributeur français qui s’engage sur le projet. Comme tout le monde, on cherche la perle rare. Mais pour nous, la perle, c’est un projet qui a un univers très fort, un ton. On aime bien les histoires universelles qui peuvent interpeller autant les enfants que les adultes. On aime quand il y a plusieurs lectures. Quand on peut, on demande à lire le scénario, car nous, c’est un peu notre marque de fabrique, l’aide sur scénario. On ne va pas s’engager sur un projet pour lequel on a seulement cinq lignes de synopsis. C’est très important. Si l’univers est beau, la forme est belle, mais que ça ne raconte pas grande chose, ce n’est pas pour nous. On voit aussi la personnalité du réalisateur, comment il est entouré. Pour vous donner un ordre d’idée, c’est le 4e prix remis cette année à Annecy. On a démarré avec Adama de Simon Rouby, puis Ma vie de Courgette de Claude Barras et l’an dernier Croc-Blanc d'Alexandre Espigares. Des histoires pas forcément comme on a l’habitude d’en voir. Des œuvres plutôt singulières et audacieuses.

EN : Y a-t-il des films aidés par la Fondation à Annecy ?
DH : Cette année, on n’a pas de film en compétition, ni en séance spéciale car ils sont tous en production. Par exemple, on a aidé l’an dernier La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzi Mattotti, produit par Primalinea (La Tortue rouge). Ensuite on a Croc-blanc qui va sortir en mars prochain et aussi, on a un prix spécial pour un projet très singulier qui est encore en recherche de fonds, ça s’appelle Mister Wu, c’est de Patrick Zachmann, un reporter très célèbre chez Magnum qui a fait des photos pendant 30 ans en Chine, et qui raconte une très belle histoire d’amitié entre un Chinois et un Français. Son film va être de forme hybride : prise de vues réelles, photos et animation. C’est plus une histoire pour adultes, produit par Les films d’Ici.

EN : Quels sont les événements particuliers pour votre trentenaire ?
DH : Pour les 30 ans, nous avons commandé une affiche au réalisateur Michael Dudok de Wit. Le brief était de proposer un visuel qui incarne la Fondation et ses valeurs. Il est revenu vers nous avec des éléphants. Au départ, on était un peu surpris… En occident, on pense que les éléphants, c’est la lourdeur… Et pas du tout. En Orient, c’est plutôt la sagesse, la mémoire, la bienveillance… Et surtout, l’originalité du dessin, c’est qu’il y a plusieurs éléphants, des grands, des petits, des vieux… Et ça, ça traduit deux choses. D’abord, l’esprit de communauté : nous avons aujourd'hui 180 lauréats aidés par la Fondation, qui ont donné naissance à plus de 500 œuvres, parmi lesquels Christophe Honoré, Catherine Corsini, Bruno Dumont, Tran Anh Hung, Rachid Bouchareb… Par ailleurs, ces éléphants cheminent ensemble. Les petits, ce sont les nouveaux lauréats, les autres sont les plus anciens. Et bien sûr, c’est le cheminement de la création car on sait que faire un film, c’est très long, d’autant plus si c’est de l’animation. C’est cette métaphore-là : en route avec la Fondation et la communauté des lauréats.

Ensuite, nous sommes partenaires de ce magnifique livre : Cinéma d’animation, la french touch de Laurent Vallières, journaliste et producteur à Radio France. Il retrace tout le savoir-faire en France dans le cinéma d’animation, depuis Emile Cohl. C’est un livre de références qui s’adresse à tout le monde, les familles comme les étudiants ou les professionnels, et c’est ce qui nous intéressait. En dix chapitres, il retrace tout l’histoire de l’animation en France. Ce n’est pas l’animation française. On tient beaucoup à cette nuance car il y a des Tchèques, des Polonais, des Iraniens… des gens de toutes origines qui ont fait cette excellence de l’animation. Ca replace tous ces films dans un contexte historique et en même temps c’est très vivant. Pour chaque chapitre il y a une interview : Marjane Satrapi explique ce qu’est le scénario, Claude Barras comment on anime un personnage, etc. On s’est dit que pour nos 30 ans, c’était un magnifique ouvrage à accompagner, même si d’habitude on accompagne rarement des livres.

Après, on va aussi créer un trophée pour les lauréats de la fondation, ce qui n’avait jamais été fait. On va leur offrir un objet qui sera dévoilé en novembre, pour la soirée des lauréats. On va confier cet objet à un sculpteur qui s’appelle Jean-Paul Douziech. Et pour la deuxième partie de l’anniversaire qui va courir jusqu'à la Semaine de la Critique 2018, il y aura un autre super projet qu’on démarrera cet été, mais dont on ne parlera officiellement qu’en novembre. Ca sera lié aux premières œuvres. Voilà la feuille de route des 30 ans !

Cannes 2014 : la Semaine de la Critique crée l’aide Fondation Gan à la Diffusion

Posté par MpM, le 12 avril 2014

53e Semaine de la Critique - Cannes 2014Sélectionner des films pour les montrer dans le plus grand festival du monde, c'est bien, mais ce n'est pas toujours suffisant pour qu'ils soient réellement vus par le grand public.

Toujours soucieuse d'accompagner tout au long de leur carrière les films qu'elle révèle, la Semaine de la Critique propose ainsi chaque année la reprise de sa sélection dans différents pays comme la Corée du Sud, le Brésil ou la Roumanie.

Franchissant un pas supplémentaire, la plus ancienne section parallèle crée cette année pour la première fois une aide à la diffusion de 20 000 euros destinée à soutenir la distribution en France de l'un des longs métrages qu'elle aura sélectionné pour sa 53e édition. C'est la Fondation Gan qui remettra cette aide au distributeur français de l'un des sept films en compétition.

A noter que moins d'un an après le Festival de Cannes 2013, six des sept longs métrages sélectionnés par la 52e Semaine de la Critique ont déjà bénéficié d'une sortie dans les salles françaises.

Pierre Etaix récupère (enfin) cinq de ses films

Posté par vincy, le 30 juin 2009

etaix1.jpgPremière victoire après de nombreuses défaites Le cinéaste Pierre Etaix est devenu ces derniers mois un symbole de la défense du droit d'auteur. Etaix a remporté un Oscar en 1963 avec son court métrage Heureux anniversaire co-signé avec Jean-Claude Carrière et a réalisé cinq longs métrages. Homme de cirque et dessinateur, amateur de burlesque à l'instar de son ami Jerry Lewis, il fut aussi l'assistant-réalisateur de Jacques Tati sur Mon oncle

Vendredi 26 juin , le Tribunal de Grande instance de Paris l'a autorisé à recouvrer les droits sur cinq de ses films que lui contestaient depuis 2007 la société Gavroche Productions, qui n'a jamais exploité ses longs-métrages. La décision du tribunal étant exécutoire, les négatifs sont déjà partis aux Archives françaises du film (AFF) pour des vérifications techniques, notamment les éléments sonores.

Flash-back en 2004. Pierre Etaix et le scénariste Jean-Claude Carrière entrent en négociation avec la société Gavroche Productions, en vue de restaurer et d'exploiter quatre films qu'ils avaient co-écrits : Le Soupirant, Yoyo, Tant qu'on a la santé et Le grand amour, en plus d'un autre écrit par Pierre Etaix seul, Le pays de Cocagne. Ils signent un contrat de cession de droits d'auteur, donnant ainsi l'intégralité des droits sur les cinq oeuvres réalisées entre 1963 et 1970. Ce contrat, proposé par l'ancienne avocate du réalisateur, Me Francine Wagner-Edelman, cédait à la société Gavroche Productions, gérée par le producteur Alain Wagner, frère de l'avocate, les droits exclusifs de restauration, de représentation et d'exploitation des cinq longs métrages pour le monde entier. Mais la société de production ne leur avait adressé en retour aucun document d'acceptation. Deux ans et demi plus tard, les auteurs avaient donc fini par considérer que, faute d'engagement ferme de la part du producteur, le contrat était caduc.

etaix21.jpgUn contrat annulé et 10 000 euros de dommages 

Cependant Gavroche Productions s'est dépêché de contester cette interprétation, et, dès janvier 2007,  elle fait publier le contrat au Registre public de la cinématographie et de l'audiovisuel (RPCA). En réplique messieurs Etaix et Carrière engagent une action en justice en décembre 2007, soutenus par la SACD. Le TGI vient de leur donner raison, "en l'absence de consentements valablement échangés" et a prononcé la "nullité du contrat de cession de droits d'auteur publié au RPCA".

Le tribunal a aussi débouté la société de productions des poursuites de contrefaçon qu'il avait engagées contre la Fondation Groupama GAN pour le cinéma à qui elle reprochait d'avoir fait restaurer les négatifs de Yoyo et présenté le film lors de projections publiques en 2007 (Festival de Cannes, du Festival du cinéma de Paris). Gavroche productions devra d'ailleurs verser 10 000 euros de dommages et intérêts à la Fondation pour procédure abusive.

Pourtant ce même TGI de Paris avait créé la polémique. Le 28 novembre dernier, il avait rejeté vendredi la demande formée par Pierre Etaix et Jean-Claude Carrière, de "restaurer et d'exploiter non commercialement" ceux-ci. Tout en reconnaissant "l'importance pour le patrimoine cinématographique français des oeuvres en cause", le Tribunal avait estimé qu'un tel argument est "sans portée" sur le contentieux qui oppose les demandeurs à la société Gavroche Productions. En revoyant l'affaire, afin que le dossier soit jugé sur le fonds, il a laissé les milieux culturels s'emparer rapidement du sujet, devenu depuis une affaire politique. "Je me battrai jusqu'à la mort pour qu'aucun autre auteur ne subisse ce que je vis", avait alors affirmé Pierre Etaix, dont le ton inhabituellement tragique contraste avec les oeuvres burlesques.

etaix3.jpg 56 000 signatures pour la pétition 

Car depuis, aucun de  ces cinq films puissent ne peut-être exploité ou restauré. La ministre de la Culture et de la Communication de l'époque, Christine Albanel, a souhaité une "issue rapide" du conflit juridique qui empêche la nouvelle sortie en salles des films de Pierre Etaix et a réaffirmé son "soutien moral" au cinéaste. Elle avait reçu une délégation, conduite par le comédien Jacques Weber et composée de Tom Novembre, Christophe Malavoy, Cabu et Jean-Paul Rappeneau qui lui avait remis une pétition de 56 000 signatures appelant à favoriser la diffusion des films de Pierre Etaix.

Etaix, 80 ans, a très mal vécu cet épisode. Accablé, il spérait que ses oeuvres très estimées soient diffusées de nouveau au plus grand nombre de son vivant. La décision de novembre dernier était pour beaucoup incompréhensible. Le cinéaste avait en plus trouvé un partenaie, la Fondation Thomson, qui s'engageait à restaurer les quatre négatifs à ses frais, et ne demandait ue le droit de sauvegarder son oeuvre. Des distributeurs réputés pour leur travail pour les films de patrimoine, Wild Side et Carlotta, avaient fait des offres fermes pour exploiter ces films et Arte souhaitait les diffuser lors d'une rétrospective. Cette demande pouvait aussi se ressentirsur les marchés internationaux.

Aussi les amis du cinéastes ont-il décidé de jouer l'opinion conte le système. Mise en ligne sur le site internet d'Etaix, une pétition avait recueilli près de 19 000 signatures, dont celles de Woody Allen et David Lynch, en quelques jours, avant de tripler son nombre grâce aux réseaux sociaux et à Internet. Le monde du cinéma belge s'est mobilisé le 18 novembre 2008 lors d'une soirée de soutien organisée au théâtre de la Toison d'or à Bruxelles.

C'est donc la fin d'un imbroglio juridique. Même si Gravroche peut faire appel d'ici un mois, on peut espérer (re)voir les films de Pierre Etaix en version restaurée prochainement. "Ce n'est que justice ! J'espérais ce dénouement heureux, j'ai attendu bien longtemps", a déclaré de son côté à l'AFP Pierre Etaix, vendredi dans la soirée. "Mon souhait est avant tout que mes films ressortent en salles et pour cela qu'ils soient restaurés au plus vite" a-t-il dit, ajoutant : "ce cinéma-là franchit très bien les frontières, car il n'a pas besoin de sous-titres".