À Pôle Emploi, un parcours d’accompagnement pour les scénaristes

Posté par clc, le 14 juin 2012

Les occasions se faisant tellement rares, saluons une initiative bienvenue par les temps qui courent ! En effet, le Pôle Emploi Spectacle Jean Renoir, située dans le XIXe arrondissement de Paris, propose depuis peu un parcours d’accompagnement pour les scénaristes porteurs de projets fiction TV.

Concrètement, les deux initiateurs, Jason Jobert et Véronique Ronia, ont constaté que les scénaristes, malgré leurs efforts, manquent toujours de visibilité auprès des producteurs et  diffuseurs. Partant de là, ils ont arpenté les festivals de Luchon, de la Rochelle et de Valence, dans l’idée de convaincre des scénaristes professionnels de venir encadrer une sorte de processus de création pour des scénaristes inscrits au Pôle Emploi Spectacles.

Cette démarche peu commune a suscité un réel intérêt et s’est concrétisée par un premier appel à candidatures qui a révélé neuf projets au cours de sa première édition le 17 janvier 2012.

Pour cette deuxième édition 2012, soixante projets ont été proposés et six ont été présélectionnés sur la base d’un entretien de vingt minutes durant lequel les scénaristes ont présenté le cœur et les contours de leur projet : idées, intrigue, personnages, univers, cible… Au final, ce sont quatre séries de 52 minutes et deux programmes courts de deux minutes qui ont été retenus.

Séances hebdomadaires

Durant tout le mois de mai,  les neuf scénaristes lauréats se sont entraînés à l’écrit et à l’oral lors de séances de perfectionnement coachées par des intervenants qualifiés (scénaristes, producteurs, responsables de chaînes/diffuseurs). A noter que ces professionnels interviennent bénévolement ! Citons parmi eux, Emmanuel Eckert (TelFrance), Marianne Barbier (M6), les scénaristes Valérie Fadini, Diane Morel ou encore le réalisateur François Breniaux.

Ces séances de travail hebdomadaires ont pour but d’aider chaque scénariste dans sa démarche en le confrontant, lui et son projet, à une série de questionnements et d’exercices pratiques. Connaître les règles d’or du pitch, bien définir son point de vue, verrouiller son intrigue, trouver le fil rouge d’une saison, peaufiner son travail d’écriture, inventer sa "log line", créer une bible… Autant de petites étapes essentielles en vue d’affiner et d’affirmer chaque programme…

En fin de parcours, tout repose sur la présentation orale du projet. Curieux, Ecran Noir a assisté à l’une des séances d’entraînement au pitch, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’exercice est formateur ! Face à leurs coachs, les scénaristes ont cinq minutes chrono pour se présenter et faire découvrir le potentiel de leur projet. Originalité, confiance,  élocution, tout compte en vue de la présentation finale…

6 projets en forme de pitchs

Le fameux « grand oral » s’est tenu le 5 juin à l’Auditorium de la rue de Malte, devant un parterre de décideurs à la recherche de nouvelles idées. La vingtaine de producteurs présents a semblé apprécier cette séance de pitch et, du côté des scénaristes, l’expérience a été plus que bénéfique. Et on est prêt à parier que vous pourriez bientôt voir certains projets dans la petite lucarne… !

L’agence Pôle Emploi Spectacle Paris XIXe a certainement trouvé un bon moyen pour sortir les scénaristes de leur isolement : les mettre en relation directe avec des professionnels et les aider à formuler leurs projets à la lumière d’un regard critique et avisé. Espérons que cette initiative perdure et fasse des petits !…

Les 6 projets

« Quelle famille ! » de Jean Paul Figasso et Philippe Nicolitch (comédie sociale/série 52’)

La vie d’un homme multidivorcé qui a l’idée de vouloir recréer une famille en invitant ses 3 ex femmes et ses enfants à vivre sous le même toit. Une sorte de Sex and the city à la sauce belle mère !

« Suzie » de Charlotte Wallior (série 52’)

Une ex-avocate devenue routier arpente la France au volant de son 38 tonnes en résolvant de multiples enquêtes. Une road-story sous le signe de la justice.

« Les Instinctifs » de Vinciane Mokry et Clémence Lebatteux (série policière/52’)

Un policier enquête sur une contamination génétique qui libère les instincts en prenant le dessus sur la réflexion et la raison.

« XTV » de François Emmanuel Charles

Six étudiants en coloc nous font partager leurs vies par le petit trou de la télé. Un scan ethnographique de la génération X.

« Faire et défaire » de Camille Cotte. (fresque sociale historique/série 52’)

Le parcours professionnel et personnel de la vie d’une monteuse de cinéma des années 80 à nos jours.

« J’aimerais tellement… » de Alain Depretz et Hadrien Rol (short comédie/série 2’)

Un personnage type Pierre Richard qui rêve son quotidien mais qui se fait rattraper à chaque fois par la réalité. Dans la veine de Bref

Bouzkachi, le chant des steppes: un conte éclaté

Posté par geoffroy, le 23 février 2009

bouzkachiL'histoire: Ali et Oulougbey sont amoureux de la jeune Mohabat. Ne sachant lequel choisir, elle décide d'épouser le vainqueur du concours de Bouzkachi qui aura lieu à Boukhara. Les deux prétendants vont donc traverser montagnes et steppes pour s'affronter lors d'un combat équestre, plein de cris et de poussière. Tout au long du film, un poète et un peintre brodent, à leur manière, le fil conducteur de ce conte mystique des steppes de l'Asie Centrale.

Notre avis: Bouzkachi, le chant des steppes est un premier film étonnant. L’histoire, narrée dans la tradition orale du conte héroïque, survole avec allégresse les steppes d’Asie Centrale au côté de deux champions de Bouzkachi amoureux de la même femme, Mohabat. Promise à celui qui sortira vainqueur du tournoi de Bouzkachi où 300 cavaliers venus de différentes tribus se disputent la carcasse d’un jeune bélier, nous suivons tout à tour les deux prétendants cheminer vers Boukhara, ville où, non loin de là, se déroule le tournoi. Si le récit du réalisateur Jacques Debs est cohérent dans son cheminement, sa finalité descriptive et son esprit onirique, il s’alourdit inutilement par la juxtaposition de principes narratifs nombreux – mots, parole, dessins, musique – et parfois mal imbriqués.

Cette dispersion narrative s’explique, en partie, par le ton mi-documentaire, mi-fictionnel du film, comme si le cinéaste avait voulu nous emmener au-delà du réel, vers une contrée insaisissable garante des traditions ancestrales. Jacques Debs ne lésine pas sur les symboles et l’onirisme du grand poète farsi, Hâfez, répond ainsi aux dessins du peintre lituano-polonais, Stasys pour que la figuration s’élève dans un temps où passé, présent et futur s’imbriquent. Malgré l’effort du cinéaste, l’histoire de cette passion sous fond de jeu antique perpétué depuis des générations, n’arrive pour ainsi dire jamais à humaniser totalement les êtres dans leur destin de héros en communion avec la nature. Comme désincarnés, ils errent à la recherche de l’amour et s’enlisent dans une quête sans fin. Le film, lui, enchaîne dans un faux rythme un peu lassant, les passages documentaires parfois saisissants et les parties fictionnelles pas toujours utiles au propos du cinéaste.

Que reste t-il, alors ? Une langue belle et poétique, des traditions valorisées, des paysages somptueux, des visages singuliers et le tournoi de Bouzkachi à la mise en scène inspirée. Etonnant car dépaysant, Bouzkachi, le chant des steppes aurait sans doute gagné à moins de dispersion pour faire ressortir cette communion entre le terrestre et le céleste.

Cinespana 08 : plongée dans le cinéma espagnol de demain

Posté par MpM, le 10 octobre 2008

Final de Hugo Martin CuervoTraditionnellement, les sélections de courts métrages présentées lors des festivals permettent de se faire une idée plus précise de la manière dont pourrait évoluer une cinématographie nationale dans les années à venir. Le panorama proposé par Cinespana, constitué d’une quinzaine de films, est à ce titre une sorte d’instantané des pistes et des thèmes qui préoccupent la jeune génération de cinéastes espagnols. Rares sont ceux qui en sont à leur coup d’essai, et cela se sent dans la maîtrise technique de la plupart des œuvres.

Contrairement à leurs aînés, les réalisateurs du panorama sont plus inspirés par la fiction pure que par le passé (seul El talento de las moscas de Laura Sipan a pour toile de fond la deuxième guerre mondiale à travers la rencontre entre une jeune femme espagnole et Antoine de St Exupéry) ou même par des sujets "contemporains" (un film sur l’émigration clandestine, Mofetas de Ines Enciso, et un autre sur le trafic de femmes, Natacha d’Antonio Bertolo). Une incursion dans le film de genre confirme l’intérêt des cinéastes espagnol pour ce domaine, mais ne convint pas : Humanos con patatas des frères Prada est lourdingue, mal fichu et extrêmement téléphoné.Tout le reste repose sur des anecdotes cocasses (un voyage en taxi pour Taxi de Telmo Esnal, la rencontre entre un vieil homme et un vieux poisson solitaires dans El mistero del pez de Giovanni Maccelli) ou des histoires plus ambitieuses, mais résolument fictionnelles. Des enfants se vengent d’une voisine cruelle (Porque hay cosas que nunca se olvidan de Lucas Figueroa), deux personnes faites l’une pour l’autre se croisent fugacement (18 segundos de Bruno Zacharias et Miguel Lopez "Mac Gregor"), un médecin se lie d’amitié avec une femme que tout le monde juge folle (La felicidad de Miguel Aguirre et Marco Fettolini)… On oscille entre légèreté et profondeur, avec presque toujours une pointe d’humanité et de bienveillance.

Au final, trois films sortent malgré tout du lot, donnant réellement envie de suivre leurs auteurs. Dio vi benedica a tutti de Luis Alejandro Berdejo, qui fait partie de Limoncello, tres historias del oeste, joue des codes du western traditionnel en racontant une chasse au trésor façon Le bon, la brute et le truand. Tous les ingrédients sont réunis pour inventer le "western-paëlla", même un retournement de taille dans les dernières minutes. Dans un genre complètement différent, Gonzalo de Pedro et Javier Garmar nous entraînent dans une ronde sous acide et filmée caméra à l’épaule dans les couloirs d’un hôpital avec Historia n°52785/614-18. La voix-off, obsédante, s’adresse au(x) patient(s) dont elle décline les pathologies. Nerveux, urgent et efficace. Enfin, Final de Hugo Martin Cuervo, est un huis clos épuré autour d’un jeune homme dans le coma et de ses parents confrontés à une décision difficile. Une fable très habile et un peu glaçante sur notre rapport à la mort ("l’essentiel, c’est d’avoir une bonne fin") servie par une esthétique bleutée onirique à souhait.

Courts ou longs, tous au Festival de films gays et lesbiens !

Posté par MpM, le 12 juin 2008

ffglplogo.jpgA l’approche de sa 14e édition, qui se tiendra du 4 au 11 novembre prochains au Grand Rex, le désormais traditionnel Festival de films gays et lesbiens de Paris lance un appel à candidatures. Il suffit pour participer à la sélection d’envoyer son film (fiction, animation, documentaire ou expérimental) en format dvd avant le 15 août 2008.
Pour la section "films courts", le thème retenu est cette année celui du "sacré", sur une durée maximale de trois minutes. Attention, les œuvres doivent être inédites et réalisées tout spécialement dans l’optique du Festival ! "Extase, blasphème, chasteté, persécution, dévotion, perpétuelle indulgence, sexes des anges"… tout un programme à découvrir avec plaisir (et recueillement ?) lors d’une séance spéciale placée par les organisateurs sous le double parrainage de Jacques Grant : "Le créateur de cinéma, faiseur de lumière, en latin Lucifer, est bel et bien le diable" ; et de Raoul Vaneigem : "Rien n'est sacré, tout peut se dire".

Films à envoyer :
FFGLP/Festival
Selection Films 2008
C/o Centre LGBT Paris IDF
61-63 rue Beaubourg
75003 Paris - France

Formulaire d'inscription à télécharger sur le site du Festival

7ème Rencontres avec le cinéma d’Amérique Latine et de la Caraïbe

Posté par geoffroy, le 15 mars 2008

    Créée en 1970, l’association France Amérique Latine est une ONG qui lutte en faveur de la défense des droits de l’homme et de la solidarité internationale. S’efforçant de faire connaître la culture des peuples d’Amérique Latine, le Comité départemental France Amérique Latine du Val de Marne organise depuis 2001 au mois de mars les Rencontres avec le cinéma d’Amérique Latine et de la Caraïbe en Ile de France.

Du 15 au 29 mars, cette 7ème édition proposera une programmation hétéroclite d’une quinzaine de films dans les salles de Paris, Nanterre, Arcueil, Bobigny, Champigny sur Marne, Ivry ou encore Gennevilliers. Les projections seront accompagnées de débats avec les cinéastes et des spécialistes de l’Amérique Latine et de la Caraïbe.

Ces rencontres, que suivra ecrannoir à partir du 18 mars, permettront au grand public de découvrir le 7ème art latino américain dans une mise en lumière variée (documentaire, fiction en court et long-métrage) abordant les réalités sociales, politiques et culturelles d’un continent tout entier. 

Pour plus d’informations : Site officiel France Amérique Latine