Le cinéma français a tourné à plein régime au premier trimestre

Posté par vincy, le 8 mai 2015

Et si 2015 était l'année de la reprise? La fréquentation se maintient à un haut niveau au premier trimestre. Et les tournages repartent à la hausse selon la Fédération des industries du cinéma, de l'audiovisuel et du multimédia (Ficam).

Après une production et des investissements en baisse en 2014 (lire le rapport annuel de la Ficam 2014), surtout pendant le premier semestre, avec 203 films et à peine 800M€, la tendance semble s'inverser.

61 tournages

L'an dernier, seuls 28 tournages avaient été enregistrés au premier trimestre. Cette année, on en dénombre 61! Un record depuis 8 ans. En nombre de semaines de tournages, la hausse est aussi très nette, passant de 153 semaines à 386,6 semaines, là encore un record en 8 ans.

Deux tiers de tournages en France

Cependant, la délocalisation a  aussi augmenté au 1er trimestre 2015:  36% (26% au 1er trimestre 2014) des tournages ont eu lieu à l'étranger. Les tournages en France représentent quand même 64% du total (contre 73,7% l'an dernier).

300M$ d'investissements

Côté budgets, les montants investis battent également des records, en frôlant les 300M€ d'investissements (contre 121M€ au premier trimestre 2014). Ainsi on a tourné 8 films à plus de 10M€, du jamais vu depuis 2008 (avec 9 gros tournages), 20 films entre 4 et 10M€ et 14 films entre 2 et 4M€ (deux records en 8 ans),  et 9 films à moins de 2M€.

Baisse du nombre de tournages en France en 2014

Posté par vincy, le 3 février 2015

L'observatoire "métiers et marchés" de la Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia (Ficam) a publié son rapport annuel pour l'année 2014.

On le savait depuis les rapports d'étape du CNC en cours d'année (lire notre actualité du 15 novembre 2014 et celle du 13 juillet 2014), le nombre de tournages a diminué en France entre le 1er janvier et le 31 décembre. La baisse est de 9% par rapport à l'année 2013, soit le nombre de tournages le plus faible depuis 2009. 150 longs métrages d'initiative française ont été tournés (165 en 2013). Le premier semestre a été dévastateur. Si l'on inclut les coproductions internationales (180 au total), la baisse n'est que de 5%, sauvé notamment par le nombre de documentaires (en hausse de 37%). Cela reste le plus bas niveau depuis 2009.

Budgets en baisse et délocalisations des grosses productions en recul

Ce sont les films du milieu (entre 4 et 10M€ par devis) qui subissent le plus gros reflux avec une chute de 20% du nombre de tournages. Les producteurs ont été frileux en 2014 puisque seulement 14 films budgétés à plus de 10 millions d'euros ont été mis en production (contre 15 en 2013, 25 en 2012, 24 en 2011). C'est le plus faible nombre de films supérieurs à 10M€ depuis les 7 dernières années. Seuls les films de 2 à 4M€ progressent avec 47 tournages (contre 41 en 2013, 33 en 2012). La crise est passée par là.

23% des tournages ont eu lieu à l'étranger (contre 22% en 2013 et 30% en 2012): cette consolidation est une bonne nouvelle même si le nombre total de semaines de tournage encaisse une baisse de 9%. Même les films à très gros budgets (20M€) délocalisent moins puisque 40% des tournages ont eu lieu à l'étranger (contre 50 à 75% depuis 2009).

Le budget moyen est évalué à 4,7M€ en 2014.

Caméra vidéo HD et vidéo HD privilégiés

Autre donnée intéressante: le basculement technique. La caméra vidéo HD a été le support de 65% des tournages (en nombre de semaines). C'est une explosion puisque de 2011 à 2013 c'était la caméra numérique 2K/4K qui était privilégiée et de 2008 à 2010 le 35MM était toujours roi. Aujourd'hui la caméra 2K/4K est deux fois moins utilisée (30% contre 67% en 2013) que la caméra vidéo HD et le 35MM n'est utilisé que durant 4% des semaines de tournages (74% en 2008).
Côté post-production, l'agentique n'est plus utilisé. Il était encore à 24% en 2009. La vidéo numérique 2K confirme sa position de leader mais recule par rapport aux quatre années précédentes avec 56% des tournages, contre 68 à 79% entre 2010 et 2013). C'est la vidéo HD qui réalise une forte progression doublant sa part de marché de 19 à 38%.

La production en France en 2012 : autant de films, moins d’investissements et davantage de délocalisations

Posté par vincy, le 4 février 2013

Selon les premiers chiffres du CNC, le nombre de films d’initiative française est stable en 2012, même si les montants investis diminuent. 209 films d’initiative française ont été agréés, contre 207 films l’année précédente. En revanche, les investissements consentis pour la production de ces films passent de 1,13 milliard d’euros en 2011 à 1,07 milliard d’euros en 2012 (-63 Millions €, soit -5,5 %).

La production de films agréés (films d’initiative française ou films coproduits avec des partenaires étrangers) s’établit à 279 films, soit une croissance de 7 films par rapport à l’année 2011. 1,34 milliard d’euros sont investis dans la production de films agrées en 2012, soit 47 M€ de moins que l’année précédente (-3,4 %).

Le nombre de films intégralement français passent de 152 en 2011 à 150 en 2012. En 2012, le devis moyen des films d’initiative française recule, il en se situant à 5,10 Millions €, contre 5,45 Million € en 2011 (-6,5 %). Le devis médian des films d’initiative française est aussi en baisse à 3,22 Millions € en 2012, contre 3,73 Millions € en 2011 (-13,8 %).

Ce sont les films à petits budgets qui progressent le plus (58 films à moins de 1 Million €, contre 47 films en 2011 et 40 films en 2010). De même 71 films présentent un devis compris entre 1 Million € et 4 Millions € en 2012, contre 70 en 2011 et 65 en 2010.

Cela n'empêche pas les gros budgets d'être plus nombreux également : 55 films d’initiative française affichent un devis supérieur à 7 Millions € en 2012, contre 52 en 2011 et en 2010.

Finalement ce sont les "films du milieu", entre 4 Millions € et 7 Millions €, qui baissent dangereusement : 25 films d’initiative française sont agréés en 2012 (contre 38 en 2011 et 46 en 2010).

Le nombre de jours de tournages chute dangereusement : en 2012 on parvient au total de 6 004 jours de tournage, soit 875 jours de moins (-12,7 %) que les fictions agréées en 2011. Cette baisse affecte notamment le nombre de jours de tournage en France, qui passe de 5 002 en 2011 à 4 243 en 2012 (-15,2 %).

Ainsi, les films à majorité étrangère atteignent un niveau historique avec 70 films (contre 65 en 2011) et des investissements mobilisés qui augmentent de 16 Millions € (+6,1 %), passant de 261 Millions € en 2011 à 277 Millions € en 2012.

Une explosion des délocalisations selon la Ficam

L’Observatoire « Métiers et Marchés » de la Ficam , qui ne couvre pas le même périmètre que le CNC, constate aussi la stagnation du nombre de films de fiction et une légère baisse du nombre de semaines de tournage (-3%), hors documentaire et animation. Pour la Ficam,  les films de plus de 10 M€ sont en hausse de 30%  tandis que "les films du milieu" (entre 4 et 7 M€) sont en baisse de 22%

La baisse du nombre de semaines de tournage est aussi en baisse de 3%. La Fiam précise que le nombre de semaines de tournage à l’étranger (+32%) suit une évolution opposée à la localisation des tournages en France (-13%). "Cette évolution inquiète les Industries techniques, d’autant plus que les films à gros budgets sont beaucoup plus sujets à la délocalisation" explique le communiqué. Ainsi elle constate que le taux de délocalisation des FIF  est de 31% (23% en 2011) en 2012 et concerne même 54% pour les films à plus de 10 M € soit un manque à gagner pour les Industries Techniques de 21,6 Millions €.