Joe Dante et Enzo G. Castellari au 8e Festival européen du Film Fantastique de Strasbourg

Posté par MpM, le 21 août 2015

festival de strasbourg

Pour sa 8e édition, le Festival européen du film fantastique de Strasbourg a invité deux réalisateurs cultes pour les amateurs de cinéma de genre : Joe Dante (Gremlins, L'aventure intérieure, Piranhas) et Enzo G. Castellari (Keoma, Inglorious Bastards, Big racket).

Joe Dante  sera l'invité d'honneur de la manifestation. A ce titre, une rétrospective lui sera consacrée. Il donnera également une master class sur sa carrière de réalisateur et ses goûts de cinéphile averti

Enzo G. Castellari, le "Sam Peckinpah européen", présidera quant à lui le jury chargé de juger la compétition officielle. Considéré comme un maestro de l’action à l’italienne, adepte des scènes d’action au ralenti, il a tourné à la fois des westerns, des films de guerre, des polars et bien sûr des films fantastiques, ce qui lui confère toute légitimité pour départager la jeune garde du cinéma de genre en compétition à Strasbourg.

Le festival, qui se tiendra du 18 au 27 septembre, a annoncé dernièrement le reste de sa programmation (la première partie avait été dévoilée début juillet) qui propose, outre sa traditionnelle compétition, des séances de minuit réservées aux oeuvres les plus gore et potaches, une section CrossOver consacrée aux films de genre au sens large, et une rétrospective intitulée Kids in the Dark qui abordera la thématique des enfants dans le fantastique.

Parmi les films sélectionnés, on retiendra notamment le film d'ouverture (Knock knock d'Eli Roth avec Keanu Reeves, également présenté à Deauville), celui de clôture (Yakuza apocalypse de Takashi Miike (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs 2015), The lobster de Yorgos Lanthimos (prix du scénario à Cannes cette année), Phantom boy d'Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli ou encore Tag de Sono Sion. De quoi composer une édition aussi fantastique, étrange et singulière que prometteuse.

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8e Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg
18 - 27 septembre 2015
Plus d'informations sur le site du Festival

Le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg dévoile une partie de sa programmation

Posté par MpM, le 4 juillet 2015

strasbourgLe Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg vient de dévoiler les premiers titres destinés à horrifier, divertir, faire frémir et enthousiasmer les spectateurs de sa 8e édition qui se tiendra du 18 au 27 septembre.

Nécrophilie, créatures maléfiques, guêpes tueuses mutantes, aliens malveillants... tous les classiques du genre sont attendus, dans des longs métrages qui oscillent entre thriller macabre, comédie noire, polar gore et même... documentaire !

Deux documentaires ont en effet été sélectionnés : GTFO (ou Get The F&#%Out) de Shannon Sun-Higginson et The Visit : An Alien Encounter de Michael Madsen. Le premier nous emmène assez courageusement dans le quotidien des joueuses de jeux vidéo subissant le sexisme de leurs partenaires masculins tandis que le second questionne des scientifiques sur ce qui arriverait si un vaisseau extraterrestre se posait sur Terre. La preuve que cinéma fantastique ne signifie pas uniquement émotions fortes et scènes sanglantes !

Les cinéphiles les plus purs trouveront d'ailleurs forcément leur bonheur dans la section rétrospective Kids in the dark qui propose notamment de (re)voir sur grand écran des chefs d'oeuvre comme La Nuit du chasseur de Charles Laughton ou Le village des damnés de Rolf Willa.

On attend avec impatience de connaitre le reste de la programmation, mais c'est déjà sûr : la rentrée sera fantastique ou ne sera pas.

Les premiers titres annoncés

Compétition
The Invitation de Karyn Kusama
They Look Like People de Perry Blackshear
Crumbs de Miguel Llanso
Sweet Home de Rafael Martinez
The Corpse of Ana Fritz de Hèctor Hernández Vicens
The Bunker de Nikias Chryssos
The Woods de Corin Hardy

Section Crossovers
Uncle John de Steven Piet
Applesauce de Onur Tukel
Night Fare de Julien Seri

Séances de minuit
Stung de Benni Diez
Deathgasm de Jason Lei Howden
Ava’s Possessions de Jordan Galland

Documentaires
GTFO de Shannon Sun-Higginson
The Visit : An Alien Encounter de Michael Madsen,

Rétrospective Kids in the Dark
Le Village des Damnés de Wolf Rilla,
La Mauvaise graine de Melvin LeRoy
La Malédiction de Richard Donner
L’autre de Robert Mulligan
Les Innocents de Jack Clayton
Les Révoltés de l’an 2000 de Narcisso Ibanez Serrador
La Nuit du chasseur de Charles Laughton
Sa Majesté des Mouches de Peter Brook
L’Esprit de la ruche de Victor Erice

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8e Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg
18 - 27 septembre 2015
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Le 8e Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg emmène les spectateurs du côté obscur du cinéma

Posté par MpM, le 20 juin 2015

strasbourgTrois mois avant son édition 2015, le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg commence à se dévoiler. L'affiche révèle ainsi un visuel inspiré de la rétrospective spéciale de cette 8e édition : "Kids In The Dark", qui proposera neuf classiques rares autour de la thématique des enfants dans le cinéma fantastique.

Parmi les temps forts, on retrouvera également la plus grande zombie walk de France, une projection en plein air aux pieds de la célèbre Cathédrale, des animations au coeur du "Village Fantastique" et bien sûr une trentaine d'avant-premières permettant de découvrir, en présence de leurs réalisateurs, des films de genre du monde entier.

L'an passé, c'est White God de Kornel Mundruczo qui a remporté l'Octopus d'or du meilleur long métrage tandis qu'Amours cannibales de Manuel Martin Cuenca était couronné du Méliès d'argent (prix européen qui sélectionne le lauréat pour la compétition du Méliès d’Or au Festival International du Film Fantastique de Sitges). Les festivaliers avaient également pu découvrir des films comme Alleluia de Fabrice du Welz (Mention spéciale du jury), A girl walks home alone at night de Ana Lily Amirpour ou encore Housebound de Gerard Johnstone (Prix du public).

Pour venir frémir, trembler, angoisser, voire hurler en chœur avec les spectateurs strasbourgeois, c'est du 18 au 27 septembre ! Vous n'avez plus d'excuses pour ne pas vous joindre à la fête... sanglante ?

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8e Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg
18 - 27 septembre 2015
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Une perle, une résolution et une déception au FEFF de Strasbourg

Posté par matthieu, le 23 septembre 2012

Sound of My Voice est le film le plus passionnant (mais aussi frustrant) du festival. Il renferme quelque chose d'absolument captivant dès ses premières minutes. On est happé par l'ambiance de cette secte, cette jeune et jolie blonde qui nous raconte son histoire. L'actrice Brit Marling est excellente et interprète un personnage qui l'est tout autant, laissant planer le doute sur ses réelles intentions. À la fois féroce et douce, elle navigue dans le récit avec aisance : une perle rare que nous serons triste de quitter. À chaque message délivré, force est de constater qu'elle transforme les spectateurs en adeptes et le son de sa voix impose le silence.

Outre cette force de caractère, Brit Marling réussit également à livrer un récit très bien ficelé dont elle est la co-scénariste. Dans cette secte dans laquelle elle agit avec des épreuves tant psychologiques que physiques pour les autres ("Stop thinking, start breathing"), elle se révèle fascinante et porte tout l'attrait du scénario sur ses épaules. Le réalisateur, Zal Batmanglij parvient alors à former autour d'elle un univers cohérent dont on attend le dénouement avec impatience ; et d'ailleurs, le long-métrage réussit parfaitement sa virée dans le thriller dramatique.

On disait donc frustrant... Pourquoi ? Car le film se conclut d'une manière absolument machiavélique et qu'il passe à une vitesse folle. On aurait souhaité qu'il dure plus longtemps. Au final, Sound of My Voice, s'il énerve par son obsession du "climax", prouve justement par là l'attachement que l'on portait à un récit vigoureux assez bluffant. Une petite perle en somme, et une scénariste/actrice à suivre de près.

Resolution est le premier long-métrage de deux coéquipiers - Justin Benson et Aaron Moorhead -, qui mettent en scène deux amis dont l'un tente d'aider l'autre à se désintoxiquer en l'attachant à une poutre pendant près d'une semaine. Cette amitié plutôt bancale, bien jouée, est suivie par une caméra-épaule qui se met à leur niveau. Hélas, le film va dériver petit à petit. Avec cette résolution de sortir du milieu de la drogue comme point de départ, le long-métrage progresse avec surprises, de sorte à ce que l'on ne puisse à aucun moment deviner la fin. Quand bien même le dénouement peut paraître peu subtil, proposant une énième mise en abîme définitivement très en vogue, le film se balade dans son concept et fait sortir les personnages de leur récit, tentant ainsi d'échapper à leur propre destinée d'américains moyens. Les réalisateurs distillent ainsi un certain suspense et et une dose de mystère, certes feint puisque les personnages s'échappent hors du cadre, mais le long-métrage se laisse agréablement suivre avec curiosité.

Ce n'est pas le cas avec Victimes , de Robin Entreinger. Le cinéaste voudrait dépeindre le portrait d'un homme tourmenté évoquant ses problèmes avec son psy et dont on attend un futur passage à l'acte meurtrier. L'exercice répété de verbiages inintéressants entre les deux protagonistes rend difficile la tâche de tenir jusqu'au bout - d'autant plus quand les phrases sont balancées avec une conviction ne dépassant pas le stade du script mais on peut ajouter que le personnage principal, monotone et antipathique, ne captive pas. À l'écran, le résultat est indigeste et provoque une certaine gêne devant nombre de maladresses, quand bien même il s'agit d'un tout premier film. D'un sérieux improbable, le long-métrage se vautre et fait glousser sans le vouloir, dissipant au moins la platitude de l'ensemble. Incompréhension donc devant ce premier film peu dynamique et sans réelles surprises, même s'il demeure un certain intérêt dans le scénario, notamment dans la relation psychiatre/patient.

Voyeurisme, sadomasochisme et solitude au FEFF de Strasbourg

Posté par matthieu, le 20 septembre 2012

Séances inégales au 5e festival européen du film fantastique de Strasbourg.
Avec son esthétique à l'ancienne (à la manière de The Box de Richard Kelly, en moins réussi), Elfie Hopkins, de Ryan Andrews, se la joue volontairement Sherlock Holmes dans une Angleterre dont on ne verra finalement pas grand chose.

Déjà vu des centaines de fois depuis qu'Hitchcock a popularisé l'idée du voyeurisme au cinéma, le long-métrage est une énième enquête extrêmement lisse où une adolescente qui observe par ci et là, voire derrière sa fenêtre, ce qui se déroule chez ses voisins étranges. Les personnages sont extrêmement fade d'un bout à l'autre, tout juste peut-on relever le sex-appeal du méchant dont la famille ressemble aux Volturi de Twilight(à peine moins grotesque). Le travail sonore sur les voix donne un résultat très surfait, de même pour les notes de piano, déplacées mais qui arrivent par moments à créer un contraste intéressant.

Le long-métrage est désenchanté, désincarné, et ne mériterait pas ni une telle durée (89 minutes pourtant) ni ce ton si sérieux hors de propos. Pauvre, il ne parvient à intéresser un minimum que par sa virée dans le drame.

La surprise du jour viendra plutôt de Die Wand (Le mur invisible). Une mise en scène superbe, un long-métrage posé qui évite les effets et artifices encombrants : tout est là et parvient à composer une œuvre plutôt réussie qui sait entretenir le mystère.

Martina Gedeck (La vie des autres) porte le film sur ses épaules, errant dans une solitude qui ne peut s'estomper que par la présence d'animaux, emprisonnée derrière ce mur qui l'a bloque hors de la civilisation urbaine. En compagnie de son chien, second grand acteur du film, elle reste figée dans cet espace, un isolement qui la pousse bien évidemment à l'autonomie afin de subsister dans cette nature trop vaste.

De ce mode de vie rudimentaire, la dame s'attire la faveur des bêtes et délivre son récit d'une voix morne qui fait office de voix off. On est souvent proche du pensum fatiguant avec ce verbiage incessamment débité du début à la fin et qui vient rompre avec le silence apparent de l'environnement. Évoluant dans ce milieu restreint et pourtant si vaste, la jeune femme apprend à redécouvrir le monde sous un nouveau regard, celui en communion avec la nature.

Le réalisateur, Julian Pölsler, tire tout le parti d'une réalisation efficace par sa sobriété tout en sachant tirer la magnificence des paysages aux alentours de ce drame intimiste. Un long-métrage qui fait du bien et permet de respirer et de s'évader pendant près de deux heures dans des contrées verdoyantes. Le propos final, classique et prévisible, fait retomber le soufflet avec un hymne à la vie, en plus de nous asséner une morale qui souhaiterait nous faire comprendre que les hommes se sont trompés de route ; dommage.

La soirée se conclut tardivement avec Excision de Richard Bâtes Jr., sorte d'erzatz raté d'un Gregg Araki. AnnaLyne McCord, méconnaissable, y campe une adolescente complètement incommodante qui s'imagine chirurgienne dans un avenir lointain et découvre sa sexualité un poil transgressive. Si on déplore dans un premier temps que le film vacille trop souvent - à défaut d'aller au fond de son idée et de son délire sadien -, il reste le plaisir de retrouver certains acteurs tels Roger Bart (Hostel 2, Desperate Housewives), Malcolm McDowell que l'on ne présente plus, et surtout Ray Wise (Twin Peaks).

Amusant le film est également tordu. Force est de constater que derrière plusieurs scènes dérangeantes et une certaine esthétique dans le traitement des rêves sado-maso-gore, il n'y a franchement pas grand chose.

Premières claques au Festival européen du film fantastique de Strasbourg

Posté par matthieu, le 18 septembre 2012

Le 5e festival européen du film fantastique de Strasbourg a commencé la semaine avec When the lights went out, un long-métrage inspiré d'un fait réel survenu dans le Yorkshire dans les années 1970, présenté comme une des plus grandes histoires de poltergeist connues d'Europe, histoire à laquelle s'est retrouvée liée la famille du réalisateur Pat Holden.

Dès son début, le film affiche une certaine élégance dans sa photographie et s'attache à restituer l'ambiance visuelle de l'époque, tant par les vêtements, les coupes, que par la situation économique du pays. Le cinéaste présente une famille anglaise, bourgeoise et huppée, occupant une belle maison. Ce n'est pas la crise qui va venir les éreinter mais une histoire de fantôme errant dans leur demeure. Chacun réagira alors de différentes manières face aux événements qui surviennent.

Le casting est remarquablement bien choisi et aucun acteur - pas même en second rôle - ne fait défaut. Le long métrage ne perd jamais de temps, jalonné de scènes d'épouvante, tantôt efficaces par les bruitages, tantôt trop soulignées par ces mêmes bruitages. On retient au final une oeuvre plutôt réussie.

Doomsday book signe le grand retour de Kim Jee-woon, le réalisateur d'I saw the devil entre autres, aux côtés de on acolyte Yim Pil-Sung pour cette oeuvre composée de trois moyens-métrage. Le segment du milieu, le seul de Kim Jee-woon, s'avère être le plus intéressant.

Outre son indéniable pédanterie, le robot dans l'univers bouddhiste est une idée originale. Le fait que l'on voue un culte à ce robot déclaré comme étant Bouddha offre de multiples réflexions sur la relation qu'entretient l'homme avec l'esprit et la matière. Surtout, cela conduit à un spectacle visuel singulier avec ce robot au centre du cadre de ce temple somptueux. D'une manière sous-jacente, et quoique ce segment se compose d'un abus de verbiages explicites, il fait la relation entre Dieu et la robotique, la perfection que les deux peuvent signifier pour l'homme et qui subissent le même destin de destruction, étant perçus comme un danger.

Les deux autres parties, sortes de série B délirantes, fonctionnent plutôt bien elles aussi, mais sont plus inégales. Reste une ironie bien fichue et un sens correct, quoiqu'excessif, de la dérision.

Pour finir la journée, Antiviral du fils Cronenberg, déjà vu à Un certain regard à Cannes et prix nouveau talent du cinéma canadien à Toronto, se révèle complètement fou et conceptuel, autant dire qu'il va déchaîner les passions et recevoir tout aisément des avis très divers dans la même veine que les films de son père, dont le style se retrouve beaucoup ici.

Choisissant de s'installer dans un un futurisme - pas si éloignée - dans laquelle le star système aurait explosé au point que les maladies de celles-ci se vendent comme des petits pains, Antiviral ose déjà la subversion par son portrait d'une société complètement malade, au sens propre du terme. Pas vraiment hermétique non plus, le film reste extrêmement froid, en cause : une mise en scène hyper clinique dans un univers paroxysmique qui exalte la perfection de la beauté pour faire vendre tout et n'importe quoi.

Antiviral est donc à la fois une réelle proposition de cinéma sans concession mais également un film interminable puisqu'arrive l'inévitable instant où l'on décroche pendant une bonne partie du film. La faute à un protagoniste (à l'image de Pattinson dans Cosmopolis) glacial et qui nous laisse de côté pendant une grande partie de l'histoire, avant de sombrer, heureusement, dans une folie prenante, joué avec ardeur par Caleb Landry Jones, qui en met vraiment plein la vue dans le dénouement.

Force est de constater qu'il s'en dégage quelque chose d'unique doublé d'un exercice de style assez maitrisé. Brandon dans les pas de David?

Premier week-end sans frissons au Festival européen du film fantastique de Strasbourg

Posté par matthieu, le 17 septembre 2012

Vendredi soir s'est déroulée l'ouverture de la cinquième édition Festival européen du film fantastique de Strasbourg qui grandit d'années en années, doublant ses chiffres et atteignant en 2011 celui de 6 500 spectateurs.

Du 14 au 22 septembre, 13 films sont en compétition pour remporter l'Octopus d'Or et/ou le prix du public. Sera également remit le Méliès d’Argent au meilleur film fantastique européen, ce qui lui permettra de candidater au Méliès d’Or du prestigieux Festival de Sitges au mois d’octobre.

Outre ces 13 films, on trouve de nombreux films hors compétition, des documentaires, des rétrospectives et des courts métrages. Strasbourg met donc les petits plats dans les grands pour son festival qui fait de plus en plus d'ombre à celui, voisin, de Gérardmer.

Robot and Frank, un film plat mais pas inintéressant, monotone par moment, touchant dans d'autres, faisait l'ouverture. Une comédie d'anticipation qui échappe aux codes éculés de la technologie et robotique perçues comme le mal, pour mieux en dévoiler l'attachement et la relation avec l'homme qui la nécessite au quotidien. Le film sort mercredi en salles.

Tout premier film pour Zack Parker, Scalene, oeuvre presque caricaturale du cinéma américain indépendant, trouve une réelle difficulté à fonctionner. Zack Parker voudrait brosser le portrait d'un drame familial entre un fils malade et une mère colérique interprétée par Margo Martindale (que tout le monde connaît bien évidemment pour son même rôle de mère détestable et froide dans Million Dollar Baby), mais il n'y parvient à aucun moment.

On ne ressent la tourmente familiale à aucun moment tant le film démarre sur les chapeaux de roue avec des vociférations à tour de bras. Le type même du long-métrage qui s'embarrasse avec une narration inutilement alambiquée et qui se perd à force de développer les points de vues sans intérêts réels. Le pire étant sans doute le jeu excessif de certains acteurs qui ne donnent absolument aucun contraste à leurs personnages. Ne reste de la douleur maternelle qu'un exercice de style doublé de gribouillis colorés (le rouge pour la mère, et d'autres couleurs pour les autres) pour tenter, non sans esbroufe, de convaincre qu'il y aurait une quelconque tentative de proposer quelque chose d'original. Hélas non.

Et pourtant, par l'introduction d'un troisième personnage qui vient s'interposer dans le couple mère-fils, une jolie blonde venue comme soignante par hypocrisie plus que par bonté de geste, l'alchimie va enfin commencer à prendre. Hélas, le vacarme reprendra très vite sur la fin dès lors que le point de vue révélera ce que l'on a vu au début, distordant pour la énième fois cette narration qui s'enlise définitivement en partant dans tous les sens. Et comble du tout, Scalene propose un dénouement grossier. Par cette virée finale aux limites de la farce, difficile d'exprimer un quelconque attachement à ce premier film malgré quelques qualités.

On avait connu Franck Khalfoun pour son plutôt moyen 2ème sous-sol, et rien ne laisser présager alors une réussite pour le remake de Maniac, dont il se détourne franchement dans le style. Le spectateur y devient le personnage du tueur. Cette production d'Alexandre Aja démarre avec une certaine efficacité de ton et une bande originale très réussie.

Maniac version 2012 est donc doté d'une mise en scène honorable même si on surnage dans le foutraque (à l'image de son psychopathe dirons-nous) ou les effets visuels gores et effets stylistiques too-much. Le film propose donc du neuf avec du vieux, ce qui fonctionne un certain temps. On suit le personnage incarné par un Elijah Wood en retrait qui surprend très agréablement, quand bien même sa posture douce et frêle lui donnerait un air un poil trop cheap, ; mais les meurtres sauvages (et ô combien gratuits) sont là pour nous rappeler sa brutalité envers les femmes.

Un des gros soucis du film, outre d'être incroyablement brouillon, est d'en faire des tonnes dans sa seconde partie. Cette impression de tourner en rond, ces flash-backs incessants qui viennent directement s'intercaler avec le point de vue interne pour révéler des causes oedipiennes aux tueries qui s'opèrent : tout cela est assez désagréable à voir sans rien apporter au psychopathe, qui aurait gagné à ne pas voir sa folie être expliquée d'une manière aussi désinvolte.

Le remake qui démarrait pourtant bien s'embourbe au fil des minutes et déclenche des rires. On pouffe même devant le dénouement d'un grotesque assez rare. Jouant la carte du gore au maximum, le film perd définitivement en intérêt et dévoile ce qu'il est vraiment : un exercice de style qui se galvaude pour devenir une simple attraction vulgaire et même d'une grande bêtise.

Nouveau film à buzz, succédant aux Paranormal Activity des années précédentes, V/H/S de David Bruckner, Glenn McQuaid et le collectif Radio Silence est une énième tentative de "found footage" de gueule accomplit. Il faut le voir pour le croire. L'idée de départ était pourtant plaisante : 5 courts métrages horrifiques en un seul qui les regroupe. Problème, on s'aperçoit très vite de la catastrophe de l'entreprise qui ne mène strictement à rien.

L'ennui s'installe dès les premières minutes où l'on assiste à une bande de jeunes qui se filme dans leurs méfaits, s'amusant à ôter le haut d'une passante pour en filmer les seins. V/H/S tombe déjà bien bas avec ce défaut de sombrer facilement dans le sexe et l'alcool. On vise les ados avec des imbéciles. Dépassé un certain âge, pas sûr que le résultat déconcertant d'un bout à l'autre vous plaise. V/H/S brasse du vent ; chacun des cinq passages dure une vingtaine de minutes (dont quinze sont réservées à des scènes de vie et personnages qui discutent, s'amusent etc).

Quant vient enfin le frisson, c'est d'une pauvreté rare. Nanar pas très amusant et vite déconcertant. Au milieu du risible apparent, quelques bonnes idées trop rares sont mal exploitées, comme celle du tueur qui provoque des interférences sur la caméra, ou bien encore le court métrage des webcams. Mais rien qui ne suffise concrètement à rehausser la qualité de ce long-métrage interminable de deux heures dont le buzz autour reste totalement incompréhensible.

Enfin, concluons avec The Pact de Nicholas McCarthy. Comme souvent, les idées les plus courtes sont les meilleures. Ce qui était au départ un court métrage s'est vu être rallongé sur une durée d'1h30 et la réussite a été diluée dans la longueur. La mollesse du scénario nous plonge dans une torpeur sans fin. Pour autant, le film reste très correct dans sa réalisation et parvient, à l'aide de scènes d'épouvante plutôt bien dosées tout le long - hélas inégales -, à maintenir un semblant d'intérêt.