Edito: Guillaume Gallienne se met à table

Posté par redaction, le 9 mars 2016

Guillaume Gallienne s'est épanché sur RTL. On se demande bien d'ailleurs pourquoi lancer une controverse sur le sujet: "Je m’interroge quand même sur le choix du cinéma français, en tout cas de la famille du cinéma français, à vouloir, tout le temps, euh, prôner la diversité, euh, culturelle et tout ça, parfois je ne sais pas à quel point le moteur de ça est artistique ou politique, voilà."

On peut toujours croire qu'une question est légitime une fois posée. Celle-là est complètement absurde. N'accusons pas le sociétaire de la Comédie Française d'être insidieusement raciste en visant ainsi Fatima et sûrement Timbuktu, César du meilleur film cette année et l'an dernier. Le comédien consacre beaucoup de ses émissions radiophoniques aux minorités.

Mais on trouve le Sieur un peu gonflé et on ne peut pas voir de la part d'un homme de textes une simple maladresse oratoire.

Petit rappel. Son film à lui, Les garçons et Guillaume à table!, "comédie" assez mal filmée adaptée d'une son "one-man-show" plutôt brillant, a récolté 5 César: Meilleur film, Meilleur premier film, Meilleur acteur et Meilleure adaptation pour Guillaume Gallienne, en plus du Meilleur montage pour Valérie Deseine. Le plus gênant dans cette histoire ait qu'il a reçu le trophée suprême face à L'inconnu du lac et La vie d'Adèle. Sachant quand même, avouons-le, que Les garçons et Guillaume à table! est sournoisement assez homophobe (entre clichés sur les gays, homo ou bi sexualité non assumée et happy end hétéro-outé), on peut s'interroger, puisque Gallienne nous ouvre la porte du placard en grand, sur ces votants aux César qui voterait "politiquement" mais qui rejetteraient les films où l'on aborde l'homosexualité, que ce soit sous un genre thriller ou romanesque, au profit d'un premier film maladroit et pas gay-friendly...

Car, on est bien d'accord que ceux qui ont voté pour Fatima ou Timbuktu sont les mêmes, à peu de choses près, qui ont choisi Les Garçons et Guillaume à table!, face à Asghar Farhadi et Abdellatif Kechiche, issus de la fameuse "diversité culturelle". Non franchement, Guillaume Gallienne, tu aurais mieux fait de te taire, et pas seulement à table. Parce que là on pourrait te répondre: "On s’interroge quand même sur le choix du cinéma français, en tout cas de la famille du cinéma français, à vouloir, tout le temps, euh, prôner l'hétérosexualité, euh, la norme et tout ça, parfois je ne sais pas à quel point le moteur de ça est artistique ou politique, voilà."

En tout cas une chose est sûre, ton film, Billy, n'était pas une grande oeuvre artistique, ni un brûlot politique. C'était une séance de psy, qui part de ton psyché (troublé) pour arriver à ta queue (qui se demande pour qui elle bande), en passant par ton nombril. Regarde un peu le palmarès des César, et tu compteras: très peu de films césarisés abordent la question des minorités et de la diversité (même si on prend cette thématique au sens large).

En revanche, c'est un fait, les César aime les grandes causes sociales. Et pas seulement l'immigration chez Fatima ou le terrorisme chez Timbuktu: Le SIDA, les banlieues, l'euthanasie, la religion, l'Occupation, l'Holocauste, les prisons, la précarité sociale, la monoparentalité sont autant de thèmes abordés par les vainqueurs depuis 41 ans. Ne vous en déplaisent oh brillant Sociétaire: ce sont quand même des sujets autrement plus actuels que "j'essaie de coucher avec un beau blond friqué ou je le tente avec deux beurs du XIXe dans leur piaule miteuse?". Tout ça pour finir avec une jolie femme, sur une terrasse chic et bourgeoise de la capitale. Alors oui, Billy, on s'interroge quand même sur le choix du cinéma français d'avoir sacré ton film, parce qu'on n'a toujours pas capté le moteur artistique et politique de ta "comédie narcissique" qui atteint son summum avec un toucher rectal - mais, thanks God!, ton cul n'a été en contact qu'avec des doigts féminins!

César 2016: Fatima dans 98 salles cette semaine

Posté par vincy, le 2 mars 2016

fatimaCésar du meilleur film, du meilleur scénario dans la catégorie adaptation et du meilleur espoir féminin, Fatima va bénéficier de 77 copies supplémentaires ce mercredi 2 mars. Au total le film de Philippe Faucon sera projeté dans 98 salles, soit presque autant que lors de sa sortie en octobre dernier. Le film a déjà attiré 310 000 spectateurs en France.

Pyramide, qui distribue le film, prend le risque de fragiliser sa grosse sortie de la semaine, Belgica. Mais un effet César n'est pas impossible, même si le film sort en DVD/Blu-Ray/VàD cette semaine.

Par ailleurs, le réalisateur a offert son César à Soria Zeroual, nommée dans la catégorie meilleure actrice. Cette femme de ménage franco-algérienne de 45 ans n'avait jamais été comédienne avant ce film.

Fatima a aussi obtenu le Prix Louis Delluc en décembre dernier. Il avait fait son avant-première mondiale à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier.

César 2016 : Une Foresti party faite de Louboutin et d’autres surprises !

Posté par wyzman, le 27 février 2016

Une chose est sûre, la 41ème cérémonie des César qui avait lieu hier soir au Théâtre du Châtelet (Paris) ne nous a pas laissé de marbre. Plus encore et parce qu'elle était présentée par une Florence Foresti survoltée (mais drôle), nous avons passé un très bon moment. Les sacres de Fatima (meilleur film), Mustang (meilleur premier film), Catherine Frot (meilleure actrice) et Vincent Lindon (meilleur acteur) nous ont émus mais il n'y avait pas que ça. Oh non ! Nous aurions même tendance à dire que le meilleur se trouvait ailleurs que dans le palmarès !

On commencera donc par le commencement : Florence Foresti. Introduction géniale, références à Nikita, Itinéraire d'un enfant gâté et Black Swan. Entrée théâtrale et presque fracassante, petit clin d'œil aux #OscarsSoWhite et vannes sur les clichés. Oui, celle qui a déjà été faite Chevalier des Arts et des Lettres a tout compris de l'esprit Canal et sait comment dynamiter une cérémonie peu attirante. Pour cause, elle a passé la soirée à envoyer des piques à tout le monde. On pense notamment à son "Dheepan ? Encore une bonne comédie hein !" envoyé à Jacques Audiard ou le fameux "Vincent Lindon ? C'est un peu notre Leonardo DiCaprio… Toujours nommé, jamais césarisé !" Jusqu'à hier soir. Sans trop forcer sur ses personnages, l'humoriste a prouvé, seule ou "bloquée" avec Vanessa Paradis et sa licorne, qu'elle pouvait faire rire. Vraiment rire !

Mais elle n'a pas été la seule à plaire à l'audience. Après l'énorme buzz suscité l'an dernier par le "En attendant, moi je ne me fais pas bronzer la bite dans des films de pédés" de Zabou Breitman à Pierre Deladonchamps, les deux comparses ont remis le couvert pour le bonheur de tous. "Il y a des gens biens ce soir…" commence l'acteur révélé dans L'Inconnu du lac. Ce à quoi l'actrice vue dans Nous trois ou rien répond : "Oui, et des pourritures humaines qui vendraient leur mère pour des Louboutin !" Voilà qui est dit. A quand une comédie en commun ?

Quant au reste de la soirée, il aura été marqué par le discours fadasse et récité de Louane Emera, la mine blafarde de Nicolas Duvauchelle et les tendres remerciements de Rod Paradot (meilleur espoir masculin pour La Tête haute). Ses gouttes de sueur et son "Je dois remercier ma mère… C'est elle qui tous les jours croit en moi !" ont attendri l'assistance, les téléspectateurs et Twitter. Nouvel instance de contrôle, le réseau social n'a pas manqué de noter la longueur globale de la cérémonie, le discours en très bon français de Michael Douglas (César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière) et de s'impatienter face au sketch à rallonge de Jonathan Cohen... C'est dommage, jusque-là on tenait le bon bout ! Surtout que Foresti était inspirée quand elle a dénoncé la cabale contre Loubna Abidar en infantilisant ceux qui ne font pas la distinction entre fiction et réalité...

En terminant comme convenu à 00:00, Florence Foresti a tenu son pari. Une très bonne chose. Plus vivante et audacieuse que les éditions passées, cette 41ème cérémonie aura été l'occasion de rendre hommage à toutes les personnalités disparues récemment (et elles sont nombreuses) ainsi que de porter un regard sur l'avenir. Claude Lelouch l'assure : "Préparez vos caméras, il y aura de très belles choses à filmer" en 2016. Mais ce n'est pas fini ! Comme les votants ont consacré les femmes, c'est sans surprise que Christine & the Queens s'en est allé d'une reprise de "It's Only Mystery", la bande originale de Subway, le second film de Luc Besson. Vous l'aurez compris, les César 2016 étaient la meilleure cérémonie depuis bien longtemps !

D'ailleurs l'audience était en hausse par rapport à l'année dernière. FF a séduit 100 000 téléspectateurs de plus malgré une vive concurrence de Koh-Lanta et du Rugby.

Pour découvrir le palmarès complet, c'est par ici.

Les César 2016 sacrent Fatima, Mustang, Catherine Frot et Vincent Lindon

Posté par redaction, le 26 février 2016

Toute la cérémonie sur notre compte twitter. Et le rappel de toutes les nominations.

Fatima, déjà couronné par le Prix Louis-Delluc, est reparti avec trois César dont celui du meilleur film. En nombre de récompenses, il est devancé par Mustang, quatre fois distingué, dont le prix du meilleur prix film. Deux histoires de femmes entre occident et orient, deux films issus de métissage franco-méditerranéen.

On s'étonnera toujours de certains choix, à commencer par Birdman et Le Petit Prince. On sera peut-être déçu que Trois souvenirs de ma jeunesse n'ait pas eu autre chose que le César du meilleur réalisateur pour Arnaud Desplechin, qui était pour la quatrième fois nominé. Ce fut la bonne. Idem pour Vincent Lindon, qui après cinq nominations infructueuses, empoche un César amplement mérité depuis des années, et fait le doublé royal avec son prix d'interprétation à Cannes. Si Michel Fau a étonnament perdu dans la catégorie second-rôle masculin, Catherine Frot a sauvé l'honneur de Marguerite, quatre fois césarisé tout de même, en décrochant son premier César de la meilleure actrice, vingt ans après celui du meilleur second-rôle, trente ans après sa première nomination.

Enfin, avec de nombreux lauréats nés hors de France, le cinéma Français, à l'occasion d'une soirée pleine d'autodérision, emmenée par une Florence Foresti plutôt inspirée, a montré qu'il était ouvert au monde. Michael Douglas, César d'honneur, a très bien su trouver les mots pour rappeler à quel point la culture française était importante. Le tout dans un discours entièrement en français.

Meilleur film : Fatima de Philippe Faucon
Meilleur réalisateur: Arnaud Desplechin (Trois souvenirs de ma jeunesse)

Meilleur film d'animation: Le Petit Prince de Mark Osborne
Meilleur premier film: Mustang de Deniz Gamze Egüven
Meilleur documentaire: Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent
Meilleur film étranger: Birdman d'Alejandro G. Inarritu (USA-Mexique)
Meilleur court métrage: La contre-allée de Cécile Ducrocq
Meilleur film d'animation (court métrage): Le repas dominical de Céline Devaux

Meilleure actrice: Catherine Frot (Marguerite)
Meilleur acteur: Vincent Lindon (La loi du marché)
Meilleur second rôle féminin: Sidse Babett Knudsen (L'Hermine)
Meilleur second rôle masculin: Benoît Magimel (La tête haute)
Meilleur espoir féminin: Zita Hanrot (Fatima)
Meilleur espoir masculin: Rod Paradot (La tête haute)

Meilleur scénario original: Deniz Gamze Ergüven, Alice Winocour (Mustang)
Meilleur scénario adapté: Philippe Faucon, d'après Prière à la lune de Fatima Elayoubi (Fatima)
Meilleure image: Christophe Offenstein (Valley of Love)
Meilleur montage: Mathilde Van de Moortel (Mustang)
Meilleur son: François Musy, Gabriel Hafner (Marguerite)
Meilleurs décors: Martin Kurel (Marguerite)
Meilleurs costumes: Pierre-Jean Larroque (Marguerite)
Meilleure musique originale: Warren Ellis (Mustang)

La Loi du marché, film le mieux amorti en salles en 2015

Posté par vincy, le 26 février 2016

Le Film Français a publié la semaine dernière son classement des films français les plus rentables, soit le ratio entre le nombre d'entrées et le devis budgétaire des films. Seulement 5 films ont complètement couverts leur budgets: La loi du marché, Demain, Mustang, Much Loved et Babysitting 2. Hormis ce dernier, tous sont nommés aux Césars. Demain est un documentaire. La loi du marché, Mustang et Much Loved était présentés à Cannes. Much Loved a même la particularité d'avoir coûté moins de 700 000 euros. A l'inverse, malgré son budget frôlant les 10 millions d'euros, Babysitting 2 réussi à se faire une place au soleil, surclassant ainsi Connasse princesse des coeurs, Les nouvelles aventures d'Aladin, Papa ou maman, Les profs 2 et Les souvenirs, qui complètent le Top 10.

Notons que deux autres documentaires sont dans le Top 30 (La vie des gens, Le caravage). En revanche, le premier film d'animation est Pourquoi j'ai pas mangé mon père, seulement 50e (mais aussi l'un des plus gros budgets de l'année). Le classement ne prend pas en compte les recettes à l'export (qui changerait considérablement le tableau avec des films comme Taken 3 et Le petit prince).

Ils sont huit nommés au César du meilleur film cette année, et ils n'ont pas connu le même sort au box office.

Côté rentabilité, avec trois films à petits budget qui triomphent en salles, et cinq films du milieu dont seulement deux ont réussi à séduire un public assez large, les inégalités se creusent. A noter que La loi du marché et Mustang sont respectivement 1er et 3e au classement général des films français les plus rentables de l'année.

Mustang domine les Prix Lumières 2016

Posté par vincy, le 9 février 2016

La presse étrangère basée à Paris a rendu son verdict. S'espérant aussi clairvoyante que les Golden Globes qui influent sur les Oscars, les prix Lumières de la presse étrangère auront-ils anticiper le palmarès des César? Cette 21e édition pourrait en effet "matcher" avec les 43e César, à quelques exceptions près.
Premier enseignement: Mustang, candidat français pour les Oscars, repart avec quatre prix dont celui du meilleur film et du meilleur premier film. C'est le seul film qui reçoit plusieurs prix avec Trois souvenirs de ma jeunesse (meilleur réalisateur, meilleure musique).
Deuxième enseignement: avec Mustang, Fatima (scénario), Much Loved (film francophone), le cinéma français valorise son métissage et ses liens avec la Méditerranée.
Troisième enseignement: le festival de Cannes monopolise le palmarès avec 11 prix pour 9 films, sur 13 films récompensés au total. Mention spéciale pour la Quinzaine des réalisateurs qui s'octroie 8 prix (dont 2 partagés), devant la sélection officielle (compétition, hors compétition, un certain regard) qui repart avec 4 trophées (dont deux partagés) et la semaine de la critique qui en partage un. Les quatre autres films qui sont distingués étaient à Berlin (Le bouton de nacre, Journal d'une femme de chambre), à Locarno (La belle saison) et à Venise (Marguerite).

Cette année, les prix Lumières ont rendu hommage à Isabelle Huppert.

Le palmarès

Meilleur film: Mustang de Deniz Gamze Ergüven
Meilleur réalisateur: Arnaud Desplechin pour Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur scénario: Philippe Faucon pour Fatima
Meilleure actrice: Catherine Frot dans Marguerite
Meilleur acteur: Vincent Lindon dans La loi du marché et Journal d’une femme de chambre
Meilleures révélations féminines: Günes Nezihe Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Elit Iscan, Tugba Sunguroglu et Ilayda Akdogan dans Mustang
Meilleur révélation masculine: Rod Paradot dans La tête haute
Meilleur premier film: Mustang de Deniz Gamze Ergüven
Meilleur film francophone: Much Loved de Nabil Ayouch (France, Maroc)
Meilleure image: David Chizallet pour Mustang, Les Anarchistes, Je suis un soldat
Meilleure musique: Grégoire Hetzel pour La belle saison et Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur documentaire (ex-aequo): Le bouton de nacre de Patricio Guzmán et L’image manquante de Rithy Pan

César 2016: Marguerite et les films de Cannes dominent les nominations

Posté par vincy, le 27 janvier 2016

A l'exception de Marguerite (11 nominations) présenté à Venise, cinq films cannois dominent les nominations de ces 41e César: Trois souvenirs de ma jeunesse (11 nominations), Dheepan et Mustang (9), La tête haute et Mon roi (8). Ainsi, sur les 8 films en lice pour le César suprême, seul Marguerite n'était pas sur la Croisette. Finalement, sur plus de 230 films, 8 s'octroient la presque totalité des nominations. Les 19 autres films nommés doivent se sentir survivants.

Car finalement, avec autant de nominations chacun, ces cinq films concentrent l'essentiel des places à pourvoir. Il y avait sans doute trop de jeunes talents géniaux cette année pour tous les contenter. Une chose est certaine, les vétérans tiennent encore le haut du pavé: Jacques Audiard (7e, 8e et 9e nomination), Catherine Deneuve (13e nomination), Isabelle Huppert (15e nomination), Gérard Depardieu (17e nomination).

Il y a des oublis c'est certain (Le grand jeu, pourtant Prix Louis-Delluc du meilleur film, A trois on y va, Jeanne Rosa dans Les châteaux de sable, Alban Lenoir dans Un Français, Mad Max Fury Road ou L'étreinte du serpent ou El Club côté étranger, Cafard et Phantom Boy en animation, Freya Mavor, Mathieu Spinozi, Romain Paul côté espoirs, Annie Cordy en second-rôle, Joann Sfar à l'adaptation, Elkaïm et Demoustier, Vincent n'a pas d'écailles en premier film), mais peu de surprises. Regardons simplement les acteurs et actrices pour constater qu'il n'y a que un quart de nouvelles têtes citées.

On peut au moins saluer la présence de trois femmes dans la catégorie meilleur réalisateur. D'une certaine diversité parmi les comédiens. Mais on peut aussi croire qu'en l'absence d'un grand favori, les votes se sont reportés sur des choix consensuels et rassurants, de ces films du milieu déjà distingués, mais dont aucun, hormis Mustang et Trois souvenirs de ma jeunesse, n'a suscité l'unanimité.

Marguerite, Mustang, Catherine Frot, Vincent Lindon, Michel Fau et Arnaud Deplechins partent donc grands favoris pour la cérémonie du 26 février.

Meilleur film : Dheepan, Fatima, La Loi du marché, Marguerite, Mon roi, Mustang, La tête haute, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur réalisateur : Jacques Audiard (Dheepan), Stéphane Brizé (La loi du marché), Xavier Giannoli (Marguerite), Deniz Gamze Ergüven (Mustang), Emmanuelle Bercot (La tête haute), Arnaud Desplechin (Trois souvenirs de ma jeunesse), Maïwenn (Mon roi)

Meilleur film d'animation : Adama, Avril et le monde truqué, Le Petit Prince
Meilleur premier film: L'affaire SK1, Les Cowboys, Mustang, Ni le Ciel ni la Terre, Nous trois ou rien
Meilleur documentaire: Le Bouton de Nacre, Cavanna, Demain, L'image manquante, Une jeunesse allemande
Meilleur film étranger: Birdman, Le Fils de Saul, Je suis mort mais j’ai des amis, Mia Madre, Taxi Teheran, Youth, Le tout nouveau testament
Meilleur court métrage: La contre allée, Le dernier des Céfrans, Essaie de mourir jeune, Guy Moquet, Mon héros
Meilleur court métrage animé: La nuit américaine d'Angélique, Le repas dominical, Sous tes doigts, Tigre à la queue de feu

Meilleure actrice: Loubna Abidar (Much loved), Emmanuelle Bercot (Mon Roi), Cécile de France (La belle saison), Catherine Deneuve (La tête haute), Catherine Frot (Marguerite), Isabelle Huppert (Valley of Love), Soria Zeroual (Fatima)
Meilleur acteur: Vincent Cassel (Mon roi), Gérard Depardieu (Valley of Love), Vincent Lindon (La loi du marché), Fabrice Luchini (L'hermine), Antonythasan Jesuthasan (Dheepan), Jean-Pierre Bacri (La vie très privées de Monsieur Sim), François Damiens (Les cowboys)
Meilleur second rôle féminin: Karin Viard (21 nuits avec Pattie), Agnès Jaoui (Comme un avion), Noémie Lvovsky (La belle saison), Sara Forestier (La tête haute), Sidse Babett Knudsen (L'hermine)
Meilleur second rôle masculin: Michel Fau (Marguerite), Louis Garrel (Mon Roi), Benoit Magimel (La tête haute), André Marcon (Marguerite), Vincent Rottiers (Dheepan)
Meilleur espoir féminin: Lou Roy Collinet (Trois souvenirs de ma jeunesse), Diane Rouxel (La tête haute), Zita Hanrot (Fatima), Sara Giraudeau (Les bêtises), Camille Cottin (Connasse princesse des coeurs)
Meilleur espoir masculin: Swann Arlaud (Les anarchistes), Quentin Dolmère (Trois souvenirs de ma jeunesse), Felix Moati (A trois on y va), Finnegan Oldfield (Les Cowboys), Rod Paradot (La tête haute)

Meilleur scénario original: Dheepan, Marguerite, Mustang, La tête haute, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur scénario adapté : L'affaire SK1, Asphalte, L'enquête, Fatima, Journal d'une femme de chambre
Meilleure image: Dheepan, Marguerite, Mustang, Trois souvenirs de ma jeunesse, Valley of Love
Meilleur montage: Dheepan, Marguerite, Mon roi, Mustang, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur son: Dheepan, Marguerite, Mon roi, Mustang, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleurs décors: Dheepan, Journal d'une femme de chambre, Marguerite, L'odeur de la mandarine, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleurs costumes: Journal d'une femme de chambre, Marguerite, Mustang, L'odeur de la mandarine, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleure musique originale: Raphaël (Les cowboys), Ennio Morricone (En mai, fais ce qu'il te plaît), Stephen Warbeck (Mon roi), Warren Ellis (Mustang) , Grégoire Hetzel (Trois souvenirs de ma jeunesse)

Prix Louis-Delluc 2015: Fatima et Le Grand jeu récompensés

Posté par vincy, le 16 décembre 2015

Le Prix Louis-Delluc 2015 a été décerné à Fatima, le film de Philippe Faucon. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, le film a déjà séduit plus de 250 000 spectateurs depuis sa sortie le 7 octobre, distribué par Pyramide. L'histoire est celle de Fatima, qui vit seule avec ses deux filles, deux adolescentes aux destins différents. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont sa fierté, son moteur, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu'il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.

Il s'agit d'une libre adaptation du recueil de poèmes de Fatima Elayoubi, Prières de lune. Philippe Faucon (La désintégration, 2011) reçoit là le prix le plus important de sa carrière.

Le Prix Louis-Delluc du meilleur premier film a été attribué au thriller politique de Nicolas Pariser, Le grand jeu, qui sort aujourd'hui en salles, distribué par Bac Films. Quatre ans après avoir reçu le prix Jean Vigo pour son court métrage La République, le cinéaste piège un écrivain has-been dans un complot d'état où le pouvoir s'entretue et prend comme bouc-émissaire des anarchistes d'extrême gauche.

19e Festival Télérama: une sélection inégale mais quelques incontournables à rattraper

Posté par vincy, le 30 novembre 2015

jafar panahi taxi

Le 19e Festival cinéma Télérama se déroulera du 20 au 26 janvier 2016. 16 films ont été choisis par la rédaction du magazine, et comme vous le constaterez, ils divergent sensiblement de nos goûts cette année. Disons, pour vulgariser, que cinq d'entre eux auraient pu être facilement remplaçables, mais il y a sans doute eu une logique de "grands noms". Résultat, 9 des 16 films ont été présentés au Festival de Cannes. Une domination écrasante qui n'a pas forcément laisser la porte ouverte à d'autres genres. On s'étonnera ainsi de l'absence de films asiatiques ou de documentaires. Alors que le cinéma latino-américain a été plébiscité cette année dans les grands festivals, la rédaction de Télérama a préféré un Woody Allen moyen ou un contestable Jacques Audiard. Mais, parmi cette sélection, on vous en recommande une bonne moitié, pour leur style ou les émotions qu'ils procurent.

Pour 3,5€ la place avec le pass, vous pourrez donc rattraper ces films dans plus de 300 salles de France.

Trois souvenirs de ma jeunesse- Arnaud Desplechin. Cannes 2015. ****
Mia madre-  Nanni Moretti. Cannes 2015. **
Mustang - Deniz Gamsey Ergüven. Cannes 2015. ****
Comme un avion - Bruno Podalydès. ***
Life - Anton Corbijn. Venise 2015. ***
Dheepan - Jacques Audiard. Cannes 2015 (Palme d'or). 0
Much loved- Nabil Ayouch. Cannes 2015. ***
L’Homme irrationnel- Woody Allen. Cannes 2015. **
Birdman- Alejandro Gonzalez Inarritu. Oscar du meilleur film. ***
Taxi Téhéran- Jafar Panahi. Berlin 2015 (Ours d'or). ****
Phoenix- Christian Petzold. Berlin 2015. **
Fatima- Philippe Faucon. Cannes 2015. ****
Back Home (Louder than Bombs)-  Joaquim Trier. Cannes 2015. **
Marguerite- Xavier Giannoli. Venise 2015. ***
La Loi du marché- Stéphane Brizé. Cannes 2015. ***
Phantom Boy - Alain Gagnol et J.L. Felicioli. Animation. ****

Prix Louis-Delluc 2015: les films de Cannes en force, mais la Palme d’or est snobée

Posté par vincy, le 27 novembre 2015

L'image manquante de rithy panh

Le Festival de Cannes reste le réservoir principal des palmarès de fin d'année. Le Prix Louis-Delluc 2015 n'a pas fait exception, comme d'habitude. Sur les huit films en nomination, cinq ont été présentés sur la Croisette. La Loi du marché, en compétition, était reparti avec le prix d'interprétation masculine pour Vincent Lindon. Trois étaient à la Quinzaine des réalisateurs. Et L'image manquante avait reçu le Grand Prix Un certain regard en ... 2013! Car c'est la particularité de cette liste, deux films datent d'il y a plus d'un an. Outre L'image manquante, Le dos rouge avait été présenté au Centre Pompidou en 2014 dans le cadre du Festival d'Automne. Mais les deux films ne sont sortis que cette année. Résultat: il n'y a aucun favori pour succéder à Sils Maria d'Olivier Assayas.
Philippe Garrel et Arnaud Desplechin sont les seuls à l'avoir déjà obtenu.

Si le Louis-Delluc est considéré comme le Goncourt du cinéma, il n'a aucune valeur indicative pour les Césars. Le dernier à avoir réussi le doublé c'est Jacques Audiard avec Un prophète en 2009/2010. Et justement Audiard est le grand absent de cette liste puisque Dheepan, déjà recalé pour représenter la France aux Oscars, Palme d'or à Cannes, n'a pas été retenu.

Concernant la sélection du meilleur premier film, c'est presque un autre niveau. Pour succéder aux Combattants, le jury a choisi cinq très bons films, très divers. Mustang, qui était aussi à Cannes, fait là figure de grand favori, évidemment.

Le lauréat 2015 sera annoncé le 16 décembre.

Nominations
Comme un avion - Bruno Podalydès
Le Dos rouge – Antoine Barraud
Fatima – Philippe Faucon
L'Image manquante – Rithy Panh
La Loi du marché – Stéphane Brizé
Marguerite – Xavier Giannoli
L'Ombre des femmes – Philippe Garrel
Trois souvenirs de ma jeunesse – Arnaud Desplechin

Nominations pour le prix Louis-Delluc premier film
Bébé tigre – Cyprien Vial
Le Grand Jeu – Nicolas Pariser
Mustang – Deniz Gamze Erguven
Ni le ciel ni la terre – Clément Cogitore
Vincent n'a pas d'écailles – Thomas Salvador