6 événements de la rentrée à ne pas rater: Jean Rouch à la Bibliothèque

Posté par vincy, le 18 août 2017

Exposition Jean Rouch, l'Homme-cinéma
26 septembre-26 novembre 2017
Bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand

Dans le cadre de Paris Photo et du Centenaire Jean Rouch 2017, le CNC et la BnF organisent l'exposition « Jean Rouch, l’Homme-cinéma » qui met en lumière la vie et l’œuvre d’un homme "inclassable, explorateur, ethnographe, photographe, cinéaste."

"Auteur de 180 films tournés principalement en Afrique, Jean Rouch a lié le cinéma et l’ethnographie d’une manière unique" explique le communiqué. La caméra a remplacé le crayon avec Rouch: il observait les hommes, leurs cultures et leurs croyances. Surtout il apportait une dose de subjectivité, à l'écart de la neutralité scientifique. S'appuyant sur les méthodes de la Nouvelle Vague, il réalisait un cinéma léger, mobile, libre, inventif. La BnF présentera des films restaurés, des photographies, des écrits....

Depuis le début de l'année, les événements autour de Jean Rouch se succèdent du Fespaco à Cannes. Au Musée de l'Homme, du 25 octobre 2017 au janvier 2018, sera organisé un dialogue photographique entre l’œuvre de Jean Rouch et celle de Catherine de Clippel.

Et, toujours au Musée de l'Homme, du 8 novembre au 3 décembre, le 36e Festival Jean Rouch sera dédié aux documentaires ethnographiques.

6 événements de la rentrée à ne pas rater: Goscinny, Astérix et le cinéma

Posté par vincy, le 16 août 2017

Exposition Goscinny et le cinéma
4 octobre 2017 - 4 mars 2018
Cinémathèque française (Paris)

On devine déjà que cette expo pluridisciplinaire sera un carto(o)n. Pour les 40 ans de la disparition du plus génial des scénaristes de BD français, la Cinémathèque a décidé de relier 9e art et 7e art. Et en bonus, le 19 octobre, un nouvel Astérix (Astérix et la Transitalique) va inonder les librairies du monde entier (5 millions d'exemplaires prévus pour le premier tirage international).

"Je crois qu’il faut écrire pour la bande-dessinée comme il faut écrire pour le cinéma" expliquait René Goscinny. Pas étonnant qu'Astérix, Lucky Luke, Le Petit Nicolas aient connu d'immenses succès dans les salles, une fois adapté. Pas surprenant non plus que le cinéma soit souvent invité sous forme de clins d'œil ou de références explicites dans les cases de ses BD. Avec tout Lucky Luke John Ford n'est jamais loin et avec Astérix et Obélix on a une version bien gauloise de Laurel et Hardy, etc...

Outre l'expo très attendue, la Cinémathèque proposera un cycle de films: Lucky Luke et le Western, Cléopâtre vue par le cinéma, Le Viager, seul scénario écrit pour le cinéma par l'auteur, les adaptations de ses BD pour le jeune public... Des ateliers, des conférences (dont un dialogue avec Alain Chabat) et même une exposition au Musée d'art et d'histoire du judaïsme"René Goscinny - Au-delà du rire", qui débutera le 27 septembre et portera sur un regard plus "politique" de son œuvre.

Enfin, le catalogue comprendra des essais sur l'art de la parodie des genres les plus populaires (burlesque, péplum, western) et des focus sous forme de fiches pour les films les plus importants, des entretiens inédits avec Albert Uderzo, Alain Chabat et Patrice Leconte, un texte sur l'histoire des Studio Idefix et un éclairage sur la fabrication d'un dessin animé. En bonus, le livre réunit pour la première fois les BD scénarisées par Goscinny et dessinées par ses amis du magazine Pilote sur le thème du cinéma, soit Jean Giraud, Alexis, North et Mulatier.

6 événements de la rentrée à ne pas rater: L’art brut de Caro et Jeunet

Posté par vincy, le 14 août 2017

"L'art brut de Caro et Jeunet", Exposition par Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro
La Halle-Saint-Pierre, Paris 18e
7 septembre 2017 - 31 juillet 2018

A deux pas du café d'Amélie Poulain, La Halle Saint Pierre accueillera Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro pour une première grande exposition en France. On y trouvera leur cinéma, à travers extraits de films, objets, costumes et autres documents vient dialoguer avec les dessins et peintures de Marc Caro et des œuvres d’art singulier réalisées ou collectionnées par Jean-Pierre Jeunet. D'Amélie Poulain à Alien, on se confrontera aussi à l’electromécanomaniaque Gilbert Peyre et son esthétique foraine, Ronan-Jim Sevellec et ses cabinets de curiosités miniature à l’élégance fanée ou encore Jéphan de Villiers et son petit peuple imaginaire nostalgique des civilisations perdues.

Œuvres et objets « fétiches » des films des deux réalisateurs ouvriront de nouvelles voies vers l’imaginaire, un monde onirique et fantastique.

"Pour ma part, notre filiation revendiquée avec Meliès et l’art forain, trouve naturellement sa place à la Halle Saint Pierre qui a toujours sut accueillir ceux qui marchent en dehors des clous..." explique Marc Caro. Jean-Marc Jeunet de son côté dévoile un pan de ce que l'on y verra: "Marionnettes articulées pour les films d’animation, Machines Steampunk, costumes baroques, Aliens géants, objets emblématiques comme le cahier de photomaton d’Amélie, sans compter les storyboards, dessins de décors, BD et illustrations de Marc Caro... Tant d’objets qui traînaient dans mon bureau que je décidai de les partager."

On n’arrête plus Wonder Woman

Posté par vincy, le 29 juillet 2017

Près de 400M$ en Amérique du Nord, autant dans le reste du monde. Le carton de Wonder Woman ne passe pas inaperçu à Hollywood. Au point que Warner Bros envisage de placer le film et sa réalisatrice Patty Jenkins dans la course aux Oscars du meilleur film et du meilleur réalisateur. Dans les deux cas, si Wonder Woman parvenait à ses fins, ce serait une première pour un film adapté d'un comics.

La suite est calée. Depuis mardi, on sait que Wonder Woman 2 sortira le 13 décembre 2019. Patty Jenkins est en bonne place pour rester derrière la caméra, même si rien n'est signé. Gal Gadot retrouvera son costume d'Amazone (mais d'ici là on la reverra dans Justice League cet automne et dans Aquaman pour les fêtes de 2018).

Et comme ça ne suffit pas, au Festival de Toronto sera présenté Professor Marston & the Wonder Woman, film réalisé par Angela Robinson, avec Luke Evans et Rebecca Hall. Ce film biographique est l'histoire de William Moulton Marston, psychologue américain, créateur d'un test qui permit d'inventer le détecteur de mensonges, féministe adepte du polyamour. C'est lui qui initie le concept d'une alter-ego féminine à Superman et Batman auprès de DC Comics. Il créé le personnage en 1941, sous le nom de Charles Moulton.

D'ailleurs, vous pouvez découvrir tout l'histoire de Wonder Woman (et des personnages de DC Comics) dans l'excellente exposition "L'art de DC, L'aube des super-héros", au musée Art Ludique à Paris (jusqu'au 10 septembre)

Enfin finissons sur Patty Jenkins qui a annoncé hier un projet de séries, One Day She'll Darken où elle retrouvera l'acteur principal de Wonder Woman, Chris Pine. La cinéaste est en charge du pilote et éventuellement des six épisodes. Chris Pine a signé pour la série complète. La série est inspirée de l'histoire vraie (et récit autobiographique de Fauna Hodel, à l'ombre du Dahlia noir...

Grâce à la Gaumont, Angoulême a (enfin) son musée (éphémère) du cinéma

Posté par vincy, le 6 juillet 2017

A l'occasion de l'exposition "120 ans de cinéma: Gaumont, depuis que le cinéma existe", un lieu ressurgit du passé: les Studios Paradis à Angoulême. Longtemps fermés au public, ces Studios, situés dans Les Chais Magelis, où réside également la Cité Internationale de la BD et de l'Image, qui accueille le plus grand musée de la bande dessinée en France, ont rouverts pour l'exposition événement du producteur à la marguerite.

Il faut remonter vingt ans en arrière. En 1996, le Département de la Charente cherchait à mettre en valeur les projecteurs et les films rassemblés par René Charles et Guy Goursaud, en imaginantla création d’un musée du cinéma au sein des bâtiments de l’ex-Cofpa.

Un gros trou dans les finances

Las, il va falloir attendre. En 2003, un appel d’offres était publié pour trouver le futur scénographe du musée. Trois ans plus tard, l’association « Cinéma et Compagnie » qui gérait le projet, fait faillite avec un déficit de 2,5 millions d'euros. Le projet muséographique est prêt, mais il est figé dans les méandres de la politique locale. On relance en 2008 le projet avec un nouvel appel d'offres. Une SARL, Confino, remporte le marché en 2011 : elle doit élaborer un musée dédié au secteur de l’animation, domaine phare du pôle image Magelis d'Angoulême, qui veut se spécialiser. Mais tout semble trop cher et les élus abandonnent le projet.

Entre temps la Cité de la BD a ouvert avec succès, proposant deux expos temporaires majeures, une expo permanente et une librairie à succès. Mais elle n'occupe qu'une partie des Chais et sait qu'avec un musée du cinéma voisin, les visiteurs seraient bien plus nombreux. Sans compter que depuis 1997, le Pôle Image Magelis prend de l'ampleur, accueillant, entre autres 31 studios d'animation (dont Dargaud Media et Xilam), 29 structures de BD, 8 entreprises de jeu vidéo, des sociétés de post-productions etc...

Abandon du musée

Il faut attendre 2015 pour que les Studios Paradis reviennent sur la table des élus. 3500 m2 à occuper. Sous l'impulsion du département, avec l'appui de professionnels de l'image (Dominique Benehard entre autres), le projet émerge avec un nouveau visage: autour des décors de cinéma et du matériel conservés dans le bâtiment, l’idée est de créer un lieu fédérateur et pédagogique sur les métiers de l'images, en valorisant notamment le travail des entreprises et des écoles installées dans la région.

"On pourrait imaginer un bar-restaurant d’un côté pour le grand public, et des studios d’images avancées pour les professionnels de l’autre" explique l'initiateur de cette réouverture, le Président du conseil départemental François Bonneau dans Sud Ouest. Ce ne sera pas un musée (trop cher) mais la collection qui s'y trouve devrait être sauvée. Reste à savoir à quoi ressembleront les Studios pour faire le lien entre le passé et le futur de l'image.

Les photographies d’Audrey Tautou exposées aux Rencontres d’Arles

Posté par vincy, le 4 juillet 2017

Du 3 juillet au 24 septembre, les Rencontres d'Arles accueillent une exposition signée Audrey Tautou. "Superfacial", à l'Abbaye de Montmajour, est "une série d’autoportraits réalisés en argentique", avec i, Meoca et un Hasselblad, montrés pour la première fois au public.

Sans retouche, la photographe réalise ainsi des fictions avec son regard distancié tout en créant une nouvelle mise en perspective de la comédienne. Des photos prises durant une quinzaine d'années ,après Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, qui dévoilent aussi son quotidien d’actrice, tout en s'amusant de son image. Plus de 800 clichés pris lors des séances de promos et des dizaines d'autoportraits, dans lesquels il a fallu trier. Elle y aime les miroirs, les déguisements, les dissimulations et les reflets.

Audrey Tautou joue ainsi "de son statut de célébrité et en devenant son propre modèle." Elle a conçu ainsi des mises en scène travaillées "et non dénuées d’humour qui laissent volontairement visibles les traces de leur artificialité."

Dans une récente interview au journal Le Monde, Tautou expliquait: "J’ai fait ces photos, je pense, pour prendre du recul par rapport à ce tourbillon médiatique qui m’a emportée après le succès du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain." L'actrice y évoquait aussi son attitude paradoxale à la photographie: "Curieusement, la séance photo représente un exercice dans lequel je n’ai jamais été à l’aise. En revanche mon métier m’a appris des choses techniques comme la fabrication d’un plan, l’éclairage."

Festival d’Angoulême 2017: John Malkovich, Au revoir là-haut, Epouse-moi mon pote et les 120 ans de la Gaumont

Posté par vincy, le 3 juillet 2017

Marie France Brière et Dominique Besnéhard ont présenté ce matin les grandes lignes du prochain Festival du film Francophone d'Angoulême (22-27 août) lors d'une conférence de presse. Année après année, Angoulême se positionne comme un rendez-vous incontournable pour le cinéma français qui y voit là son "Deauville" (ou son "Toronto") pour lancer la saison d'automne et des fêtes avec un mix de films d'auteurs et de films populaires attendus.

On savait déjà que le jury serait présidé par l'acteur américain et francophile John Malkovitch. Il sera entouré de Claire Chazal, Laura Smet, Lucas Belvaux, Philippe Besson, Stefi Selma et de la productrice Denise Robert. Ils décerneront les Prix Valois. Le jury étudiant sera présidé par Cristiana Reali.

La compétition

  • Demain et tous les autres jours de Noémie Lvovsky
  • Et au pire on se mariera de Léa Pool
  • Frontières d'Apolline Traoré
  • Money de Gela Babluani
  • Nous resterons à Damas de Philippe Van Leeuw
  • Petit Paysan de Hubert Vharuel
  • Surface de Réparation de Christophe Tegin

L'un de ces films succédera à Ma vie de Courgette, Valois de diamant l'an dernier.

L'événement de ce 10e festival, ce sera évidemment l'avant-première du film d'Albert Dupontel, Au revoir là-haut, adaptation du best-seller et Prix Goncourt de Pierre Lemaître. Le film fera l'ouverture du festival. Autre événement majeur, l'avant-première du dernier film d'Eric Tolédano et Olivier Nakache, Le sens de la fête, avec Bacri, Lellouche et Rouve. Depuis Intouchables, les deux cinéastes croient à la vertu chanceuse du festival.

Deneuve & Depardieu en guests

Mon fils de Christian Carion avec Guillaume Canet, Jalouse le deuxième film de Stéphane et David Foenkinos, L’Ecole Buissonnière de Nicolas Vanier, avec François Cluzet, L'un dans l'autre de Bruno Chiche, avec Louise Bourgoin et Stéphane de Groodt, Bonne pomme, de Florence Quentin, avec la présence de Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, Le Petit Spirou de Nicolas Bary et Le Prix du succès de Teddy Lussi-Modeste avec Tahar Rahim, Maïwenn et Roschdy Zem feront également parti des avant-premières prestigieuses.

Par ailleurs un hommage au cinéma ivoirien; un focus sur Xavier Giannoli et une sélection de films cannois (Nos années folles, Un beau soleil intérieur, Le redoutable) seront au programme. Sans aucun doute, les spectateurs iront voir la dernière comédie de l'équipe de Babysitting et Alibi.com, Epouse-moi mon pote, réputée gay-friendly (lire notre article du 6 août 2016).

Enfin, la Gaumont fêtera ses 120 ans dès demain et jusqu'au 31 décembre 2017, avec l'exposition "120 ans de cinéma: Gaumont, depuis que le cinéma existe" au sein de la Cité de la BD, dans les Studios Paradis (chais Magelis) d'Angoulême qui ouvriront pour la première fois leurs portes au public. L'expo, qui a déjà séduit 50000 visiteurs à Paris, fera voyager les visiteurs à travers les grandes époques du septième art.

« Ciao Italia! »: Le cinéma s’invite dans une exposition sur l’immigration italienne

Posté par vincy, le 27 mars 2017

L'exposition Ciao Italia!, récit d'un siècle d'immigration et de cultures italiennes en France entre 1860 et 1960, s'ouvre le 28 mars au Musée national de l'Histoire de l'immigration. On connaît tous un ami issu aux origines italiennes, sans compter la cuisine (pizza, pasta...) ou des mots italiens devenus courants en Français qui ont imprégné la culture française.

Sur l'émigration des Italiens, l'exposition montre quelques extraits dès le début du parcours: un film de 1915, L'emigrante de Febo Mari, et Toni de Jean Renoir (1935). Le 7e art infuse ainsi tout au long de ce voyage dans le temps, avec un extrait de Thérèse Raquin de Marcel Carne ou l'affiche de Il piccolo vetraio (Les vitriers) de Giorgio Capitani.

A côté de l'exposition, le musée proposera d'ailleurs des projections comme la webserie de Svevo Moltrasio et Federico Iarlori, Ritals et macaronis, ou le documentaire suisse de Pierre-François Sauter, Calabria.

De l'emigrante à la dolce vita

Mais si l'on parle de cette exposition, c'est parce qu'elle s'achève sur une consécration du cinéma. 1960 pourrait symboliser le début d'une époque, ou la fin d'un cycle. Les Italiens en Français sont davantage Français qu'Italiens, la culture des deux pays est reliée par De Gaulle avec le concept de "latinité", les deux peuples sont cousins, les deux nations sœurs. Terminés les commentaires xénophobes, les violences racistes, les sales jobs donnés aux transalpins (on vous recommande de lire la prose ambigüe d'Albert Londres sur le sujet dans Marseille porte du Sud). 1960 c'est Fellini et La dolce vita. L'Italie n'est plus le pays pauvre qui fournit des travailleurs. C'est le pays cool où l'on vit "Plein soleil", sans "Mépris", où "Rome est ville ouverte" et où l'on "Voyage à deux" avec une Vespa ou en cabriolet. C'est Martini et Campari.

Le dernier chapitre de l'exposition est donc consacré au cinéma, avec, en vedette les chanteurs-acteurs Yves Montand et Serge Reggiani, tous deux d'origine italienne, l'affiche de L'avventura produit par le magnat de la presse italien installé en France Cino del Duca, et bien sûr Lino Ventura, qui toujours conservé sa nationalité italienne, star française populaire, que l'on voit rouler des mécaniques "à l'italienne" avec Aldo Maccione dans L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch. L'italianité a longtemps été cette image du macho frimeur sur la plage que Lelouch a filmé comme on cadre un ballet d'échassiers un peu ridicules. Heureusement l'italien c'est surtout Marcello. Mastroianni rejoignant Anita dans la fontaine de Trevi. C'est la dernière image qu'on emporte, même si elle n'a aucun rapport avec le sujet. L'extrait du film démontre que l'Italie et son cinéma, ses artistes, ses millions d'immigrés ont infusé dans nos esprits français.

Un photographe globe-trotter archive et expose les salles de cinémas de l’âge d’or du 7e art

Posté par vincy, le 3 janvier 2017

Stephan Zaubitzer a eu un coup de blues. A l'heure des smartphones et de Netflix, il a subitement pris conscience que le cinéma pouvait disparaître. La salle de cinéma en tout cas. Le photographe allemand, par nostalgie et par envie, a donc eu l'idée de garder les images de ces vieux cinémas qui brillaient dans leurs villes dans les années 1930, 40, 50... L'âge d'or du "silver screen".

De ce tour du monde commencé en 2003 au Maroc, il a rapporté des images de cinémas fermés ou toujours debout, parfois transformés. Brésil, Burkina-Faso, Cuba, Californie, Egypte, France, Inde, Liban, République Tchèque, Royaume Uni... ce tour du monde étonnant et insolite se prolonge en livres comme CinéMaroc sur les salles de cinéma du pays (Ed. de l'œil, 2015) ou en expositions (au prochain festival Travelling en février, qui est dédié à la ville de Tanger).

Vous pouvez admirer ses clichés sur son site (en français): www.stephanzaubitzer.com

Jim Jarmusch aux Galeries de Bruxelles: une autre vision du cinéaste

Posté par wyzman, le 21 décembre 2016

En sélection officielle au dernier festival de Cannes, le douzième long métrage de Jim Jarmusch sort aujourd'hui en salles. Drôle et poétique, Paterson est un nouveau coup d'éclat dans la filmographie d'un cinéaste qui n'a eu de cesse de surprendre dès ses débuts. Désormais âgé de 63 ans, résumer Jim Jarmusch à son seul titre de cinéaste serait néanmoins malencontreux tant les talents de cet homme né dans l'Ohio sont divers.

Cinéma, musique, poésie, photographie, celui qui est déjà apparu dans des épisodes de Bob l'éponge et Les Simpson semble capable de tout faire. Et ça tombe bien puisqu'il est au centre d'une exposition qui se tient jusqu'au 12 février 2017 au Cinéma Galeries de BruxellesUne autre allure. Conçue comme une exploration de l'imaginaire et du travail de Jarmusch, l'exposition a le mérite de faire découvrir aux non-initiés certains plans et scènes phares de films tels que Permanent Vacation, Dead Man, Ghost Dog ou encore Only Lovers Left Alive. Une très bonne idée. Complètement libre, le parcours d'Une autre allure est un beau moment d'errance nécessaire pour tenter de comprendre les inspirations de ce cinéaste accompli.

Conçue par le directeur de Creatis Edouard Meier et le critique de cinéma Philippe Azoury, l'exposition devrait ravir les fans de Jarmusch qui attendent avec impatience la sortie de Gimme Danger, le documentaire qui retrace les aventures des Stooges. Et pour les plus impatients, le Cinéma Galeries propose en parallèle une rétrospective de l'oeuvre de celui à qui l'on doit Broken Flowers, tandis que l'ouvrage Une autre allure de Philippe Azoury sortira le 5 janvier prochain aux éditions Capricci. Ce livre, composé à partir d'entretiens entre le journaliste et le réalisateur, décrypte la filmographie de Jarmusch et apporte un éclairage nouveau sur les thèmes et les influences qui parcourent ses films. Dans son introduction, Azoury interpelle le lecteur-cinéphile. Jarmusch c'est quoi? "N'être surtout pas dans l'actualité: le voilà sans doute le vieux rêve de Jarsmusch!" Tous ses films reçus comme des lettres, du moins c'est ce qu'il espère, sont autant de façons "de rendre tout personnel, au point que tous tes lecteurs, out tous tes spectateurs, pensent être la seule et unique personne à qui est destiné ce poème ou ce film" explique-t-il dans un entretien retranscrit dans le livre.

Pour les fans, voilà donc trois voyages atemporels et intérieurs qui s'offrent à eux: le beau Paterson, l'expo bruxelloise et le livre à lire à toute allure (ou pas) chez Capricci.

Pour plus d'informations, rendez-vous ici.