Les Etoiles d’or ne vexent personne…

Posté par vincy, le 9 février 2009

Personne n'a été oublié au Palmarès des 12e Etoiles d'or (voir aussi l'actualité d'hier). Cependant, chaque vote semble assez cohérent et nous paraîtrait même comme un palmarès idéal pour le cinéma français en 2008.

Meilleur film : Entre les murs ; Meilleur réalisateur : Arnaud Desplechin (Un conte de noël) ; Meilleur scénario : Le premier jour du reste de ta vie

Meilleurs premiers films ex-aequo : Versailles et L'Apprenti ; Meilleur documentaire : Les plages d'Agnès

Meilleur premier rôle féminin : Yolande Moreau (Séraphine) ; Meilleur premier rôle masculin : Vincent Cassel (Mesrine) ; Révélation féminine : Nora Arnezeder (Faubourg 36) ; Révélation masculine : Tomer Sisley (Largo Winch)

Meilleur compositeur de musique originale de film : Reinhardt Wagner (Faubourg 36)

Meilleur producteur : Carole Scotta et Caroline Benjo (Haut et court) ; Meilleur distributeur : François Ivernel (Pathé)

Etoiles d’or : ce sera mieux que les Globes de Cristal

Posté par vincy, le 8 février 2009

Ce ne sera pas difficile. Après le fiasco de la cérémonie des Globes de Cristal, les Etoiles d'Or du cinéma ont un boulevard pour transformer leur soirée cérémoniale en moment convivial. Pas de Jean-Luc Delarue, pas de faux électeurs, et Isabelle Adjani s'étant cassée le bras entre temps, elle ne risque pas de venir en invitée tatouée.

Les Etoiles d'or célèbre leur dixième anniversaire et offriront, pour l'occasion un concert de Reinhardt Wagner, qui interprétera ses compositions. Wagner est notamment attaché aux films de Beinex, Pascal Thomas, Barratier, et à la "famille" de Jean-Michel Ribes.

12 étoiles d'or seront remises. Entre les murs, Un conte de Noël, Le premier jour du reste de ta vie sont les trois favoris.

Deux poulpes aux Oscars

Posté par geoffroy, le 5 février 2009

oktapodiLa qualité de l’animation française n’est plus à prouver. Outre une production nationale fort respectable depuis maintenant une bonne dizaine d’années, un nombre important de nos animateurs exercent leur talent à l’étranger, en Europe, au Japon et aux Etats-Unis chez les géants Dreamworks, Pixar ou encore Sony.

Vitrine de ce dynamisme créatif, l’école de l’image des Gobelins, considérée par tous comme la meilleure du monde, sera à l’honneur le 22 février prochain. En effet, Oktapodi, court-métrage de fin d’études 2007 réalisé par six étudiants des Gobelins, a été sélectionné pour concourir à la cérémonie des Oscars 2009 dans la catégorie du meilleur court-métrage d’animation. Tout simplement unique pour une école dont les moyens et le temps ne sont en rien comparables à celui d’un studio. Précédé d’une réputation élogieuse (le film a déjà récolté de nombreux prix), ce petit bijou d’inventivité de 2m30 sera, entre autre, en compétition face au géant Pixar et son Presto.

« J’ai du mal à comparer notre film à ceux de Pixar, leurs moyens sont mille fois supérieurs, et ça se voit » délivre Quentin Marnier, l’un des six étudiants responsable de cette savoureuse course poursuite de deux poulpes amoureux essayant d’échapper au « cuistot » d’un restaurant d’une île grecque. Le rythme et la qualité de l’animation ne trompe personne et il n’est pas surprenant d’apprendre que les six animateurs sont déjà sous contrat en France ou à l’étranger.oktapodi oscars

Si cette sélection vient renforcer la présence française aux Oscars (Entre les murs de Laurent Cantet dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, musique originale pour "L'étrange histoire de Benjamin Button" du compositeur Alexandre Desplat et Manon sur le bitume d'Elizabeth Marre et Olivier Pont dans la catégorie du meilleur court métrage), elle doit consolider la politique de re-localisation de la production en France. Cet effort d’investissement est indispensable pour garder ou faire revenir nos animateurs que tant de grands studios s’arrachent aujourd’hui.

Oktapodi réalisé par Julien Bocabeille, François-Xavier Chanioux, Olivier Delabarre, Thierry Marchand, Emud Mokhberi et Quentin Marmier est à visionner sur le site http://www.gobelins.fr. Il a déjà reçu de nombreux prix à casablanca, Anima Mundi, Hiroshima, Annecy, Imagina 2008...

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site officiel du court métrage d'animation

Les Trophées du Film Français récompensent tout le monde…

Posté par vincy, le 30 janvier 2009

L'hebdomadaire professionnel Le Film Français a remis, pour la 16e fois, le 27 janvier, ses trophées. Et personne n'a été oublié.

Les prix quantitatifs, récompensant les films en fonction de leur nombre d'entrées, ont été décerné à Bienvenue chez les Ch’tis (Trophée des trophées), Vilaine (Trophée de la première oeuvre), Astérix aux Jeux Olympiques (Trophée spécial de la première oeuvre) et Braquage à l'anglaise (Trophée du film européen).

Les lecteurs du Film Français ont élu les dirigeantes du distributeur et producteur Haut et Court, Carole Scotta et Caroline Benjo, sans doute pour le succès critique et public d' Entre les murs. Pour l'année 2008, avec huit films en salles tout au long de l'année, le distributeur a attiré 2 millions de spectateurs, soit davantage qu'UGC et MK2. Le film de Laurent Cantet représente les trois quart de son audience.

Le jury exploitants a honoré le Sémaphore à Nîmes, qui diffuse des films plutôt art et essai dans un marché en légère progression.

Le jury duo a retenu Un conte de Noël, réalisé par Arnaud Desplechion et produit par Pascal Caucheteux, pour le Trophée duo cinéma; pour son équivalent dans la catégorie révélation, ils ont choisit L'apprenti, réalisé par Samuel Collardey et produit par Grégoire Debailly.

« Entre les murs » en course pour l’Oscar

Posté par MpM, le 22 janvier 2009

Entre les mursCette fois, c'est sûr, le film de Laurent Cantet récompensé par la Palme d'or en mai dernier, et grand favori pour le César du meilleur film 2008, participera à la course aux Oscar, catégorie meilleur film étranger, le 22 février prochain ! Ce n'est pas vraiment une surprise, tant Entre les murs fait l'unanimité partout où il passe, mais plutôt une magnifique confirmation pour cette adaptation subtile et enlevée du livre de François Bégaudeau.

En face, on compte un concurrent de poids avec le film d'animation Valse avec Bashir d'Ari Folman, récompensé il y a dix jours par un Golden Globes, ainsi que de sérieux outsiders venus d'Allemagne (La bande à Baader de Uli Edel), d'Autriche (Revanche de Götz Spielmann) et du Japon (Departures de Yojiro Takita). Pas forcément de quoi assombrir les espoirs de la "classe la plus célèbre de France", voire du monde...

Dans les autres catégories, on retrouve tout à fait logiquement Slumdog millionnaire (10 nominations dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure adaptation), Milk (8 citations, dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur), Frost/Nixon (5 nominations dont meilleur film et meilleur réalisateur) et (peut-être plus surprenant au vu de la qualité ?!) L'étrange histoire de Benjamin Button qui est nommé 13 fois (dont meilleur acteur, meilleur second rôle féminin, meilleur film, meilleur réalisateur...), ce qui en fait le grand favori de cette 81e édition des Oscar.

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A voir : toutes les nominations.

14e Cérémonie des Lumières : le cinéma francophone sous les projecteurs

Posté par MpM, le 20 janvier 2009

Jeanne Balibar et Laurent CantetHollywood a ses Golden Globes, Paris a ses Lumières. Pour entamer la saison des récompenses cinématographiques 2009, les journalistes étrangers en poste dans la capitale remettaient lundi 19 janvier les 14e Prix Lumières du cinéma francophone. Sous la présidence de l’actrice Jeanne Balibar (ci-contre avec Laurent Cantet), ravissante et pleine d’humour, la cérémonie s’est déroulée dans une ambiance particulièrement décontractée en présence d’un parterre de stars. Emmanuelle Devos, Bruno Todeschini,  Sophie Guillemin, Elodie Bouchez ou encore Jonathan Zaccaï ont ainsi défilé sur scène pour remettre les fameuses "panthères d’or" qui, d’après Vincent Cassel, ressembleraient plutôt à des jaguars...  De son côté, la journaliste Estelle Martin (TV5 Monde) a fait face avec amusement et naturel aux inévitables contretemps, des  élèves d’Entre les murs qui ne voulaient plus quitter le buffet du cocktail aux photographes qui n’en finissaient plus de shooter Anna Mouglalis ou Nora Arnezeder.  Qui a dit que ce genre de cérémonie est forcément ennuyeuse et guindée ?!

SéraphinePour ce qui est des récompenses en elles-mêmes, peu de surprises. Laurent Cantet a logiquement reçu le Prix du meilleur film (ainsi que celui du Public mondial TV5Monde) pour Entre les murs, Yolande Moreau (ici avec Bruno Todeschini) a été sacrée meilleure actrice pour Séraphine de Martin Provost et Vincent Cassel (ci-dessous avec Emmanuelle Devos) meilleur acteur pour le diptyque Mesrine par Jean-François Richet. On retrouvera probablement les mêmes noms aux Etoiles d’or (les prix de la presse française) le 9 février prochain (ils sont tous les trois dans la liste des finalistes) et dans les nominations aux César qui seront annoncées à la fin du mois.

Vincent Cassel et Emmanuelle DevosPeut-être plus inattendu, c’est François Dupeyron (ci-dessous avec Elodie Bouchez) qui obtient le titre de meilleur réalisateur pour Aide-toi, le ciel t’aidera,(devant Laurent Cantet, Arnaud Desplechin, Martin Provost et Jean-François Richet) et Samuel Benchetrit (J’ai toujours rêvé d’être un gangster) celui de meilleur scénariste. Les Lumières des meilleurs espoirs sont quant à eux allés à Nora Arnezeder (Faubourg 36 de Christophe Barratier), qui bat la grande favorite Léa Seydoux (La Belle Personne de Christophe Honoré), et à Mohamed Bouchaïb (Mascarades de Lyes Salem). Enfin, les frères Dardenne remportent le prix du Meilleur film francophone (hors de France) pour Le silence de Lorna (face à Faro, la reine des eaux de Salif Traoré, Rumba de Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy, Home d’Ursula Meïer et Johnny Mad Dog de Jean-Stéphane Sauvaire ), la "classe la plus célèbre de France" bénéficie d’une François Dupeyronnomination spéciale pour Entre les murs et Agnès Godard (directrice de la photographie de Claire Denis, Catherine Corsini, Noémie Lvovsky….) est distinguée par le Prix spécial de la Commission supérieure technique de l’image et du son pour l’ensemble de son œuvre.

La soirée a également été l’occasion de regarder vers le passé, avec des hommages à deux grands disparus du cinéma français, Claude Berri et Guillaume Depardieu, et vers l’avenir, avec la projection de deux courts métrages : On the train de Barnabas Toth et Toi que j’eusse aimée d’Emmanuel Broussouloux.

 Crédit photo : Régis d'Audeville.

Bilan 2008 : les exportations du cinéma français, record en trompe l’oeil

Posté par vincy, le 17 janvier 2009

vin diesel babylon a.d.Cela faisait quinze ans que le cinéma français n'avait pas été aussi populaire à l'étranger. Le chiffre définitif sera connu en mai, sachant que des entrées en Amérique du Sud et en Asie ne sont pas encore comptabilisées. Cependant, avec 78 millions de spectateurs hors de France, c'est presque autant que le nombre de spectateurs en France pour des films français (82 millions). C'est surtout une belle hausse de 16% comparée à l'an dernier, même si ce genre de chiffres n'a pas beaucoup de signification tant les films sortent en décalé. Par exemple, Entre les murs commence tout juste sa carrière aux USA et Mesrine ou Largo Winch ne sont pas encore sortis hors territoires européens francophones. A l'inverse, les "hits" à l'export sont sortis sur tous les territoires, et, donc, ont fait le plein.

On constate de toute façon une bonne santé du cinéma produit en France, pas forcément en langue ou de culture française. De 38 millions d'entrées en 2000, aujourd'hui le résultat est plus que doublé. Le record précédent était de 76 millions de spectateurs, en 2005, grâce au succès de La marche de l'Empereur, notamment en Amérique du Nord, avec une version complètement remaniée pour la sortie internationale. En 2005, surtout, les films français avaient séduit davantage à l'étranger que dans leur propre pays.

Cette année, l'industrie peut remercier les productions "hollywoodiennes" anglophones, produites par l'ex génération montante, autrefois associée, Besson et Kassovitz. En ce sens, ceux qui ont "digéré" les méthodes des studios américains, ont réussi leur pari, assouvi leurs ambitions, et trusté les meilleures places.

Kassovitz est médaille d'or et fera taire ceux qui ont méprisé Babylon A.D. Le film a attiré 10 millions d'entrées dans le monde. Cela ne suffit pas à le rendre rentable, mais cela conforte l'idée, qu'un blockbuster, même français, a un fort potentiel mondial.

Langman, médaillé d'argent, peut aussi ricaner face aux critiques sur son Astérix aux Jeux Olympiques. La franchise a fait largement mieux en dehors de nos frontières. Avec 9,1 millions d'entrées, principalement en Europe et au Québec, le héros gaulois reste une solide star dans les salles, même avec une production décevante. Faut-il une surenchère dans les budgets pour arriver à de telles fins?

Luc Besson suit avec deux de ses productions anglo-saxonnes. Taken, avec Liam Neeson, a conquis 8,8 millions d'otages et Le Transporteur 3 a véhiculé 7,3 millions de spectateurs vers les salles. Des quatre films les plus vus, ce dernier est celui qui peut encore grimper dans le box office, n'ayant pas encore achevé sa carrière internationale.

A l'inverse, des films comme Persépolis (1,3 millions) et Caramel (1,2 millions) ont prolongé leus beaux scores de 2007, confirmant l'intérêt pour des films d'auteur, généreux, cosmopolites. La graine et le mulet a ainsi charmé 720 000 spectateurs dans le monde et continue de remplir ses quelques salles à New York et Los Angeles. Entre les murs, pas encore complètement déployé, a été cherché 625 000 spectateurs. La plus belle surprise devrait être Il y a longtemps que je t'aime, bénéficiant de très jolies fréquentations au Royaume Uni et aux Etats-Unis, avec déjà 1 million d'amoureux dans le monde. Pas mal pour un premier film réalisé par un écrivain. On peut aussi trouver notable les 4,2 millions de curieux qui ont découvert en version originale sous titrée ou version locale folklorique Bienvenue chez les Ch'tis. Rien qu'en Allemagne, ils ont déjà été un million, et ce n'est finit. Pourtant, le nombre d'entrées en Allemagne, mais aussi en Russie, est en diminution.

Cependant, l'Europe reste le plus gros marché avec 60% des entrées. Mais, les Etats-Unis reste le pays le plus important, avec 17,8 millions d'entrées, principalement grâce à Besson et Kassovitz. Les films d'auteur qui ont le mieux fonctionné son Persépolis, il y a longtemps que je t'aime, et ces dernières semaines Conte de Noël (200 000 spectateurs au total dans le monde à date).

On peut aussi voir les choses différemment. Avec 353 productions hexagonales sorties à l'étranger, et seulement onze ayant dépassé le million d'entrées, la contraction de la fréquentation autour de quelques films semble la tendance lourde, uelque soit le marché, et les producteurs.

Box office 2008 (5) : un bilan en demi-teinte en France comme aux Etats-Unis

Posté par vincy, le 9 janvier 2009

Pour conclure notre bilan en chiffres de l'année 2008, concentrons-nous sur les deux marchés qui nous importent : la France et les Etats-Unis.

En France, on se félicitera des 188,8 millions d'entrées. Dopée par les Ch'tis, la fréquentation a augmenté de 6,7% par rapport à 2007, ce qui ne fait que rattraper le niveau de 2006. On reste loin du niveau de 2004 (196 millions d'entrées). La aute au seul piratage (450 000 téléchargements quotidiens estimés) ou à une offre décevante et mal régulée?

Car seuls trois films dépassent les 5 millions d'entrées (contre six l'an dernier) et une pléthore de productions, en passant le cap du million de spectateurs, ne rentrent pas forcément dans leurs frais. Retirons les Ch'tis, et l'on constate que l'année était en fait médiocre. Globalement, 2008 ressemble à 2007, avec moins de films phénomènes et plus de "succès" éphémères (18 français millionnaires contre 11 l'an dernier).

La part de marché des films français s'établit ainsi à 45%, son score le plus elevé depuis 1984 et un record en Europe. Mais là encore les Ch'tis déforment la réalité. Sans le film de Dany Boon, la part de marché n'aurait été que de 38%, un socre plus en phase avec les années précédentes.

Aux Etats-Unis, le box office est officiellement stable, grâce à la hausse des tarifs des billets de cinéma : 9, 59 milliards de dollars contre le record de 9,66 milliards en 2007. En fait, il y a bien une baisse de la fréquentation avec 1,35 milliards de spectateurs contre 1,4 milliards l'année précédente. On est ainsi très loin des 1,57 milliards de tickets vendus en 2002. Le marché s'est contracté autour de nombreux films. En 2008, 3 films ont passé le cap des 300 millions de $ et 6 celui des 200 millions de $, contre, respectivement, en 2007, 4 films et 11 films. Le succès de Batman, là aussi, déforme la réalité, en devenant le film le plus populaire de la décennie, devant Shrek 2.

Aux USA, les frères Coen et leur Burn After reading sont en tête du Box office des films indépendants (50e du classement). Aucun film français n'est dans le Top 150. En France, tous les films du Top 75 sont français ou américains. Entre les murs (21e) domine les petites productions dans le box office annuel.

2008 : le top 5 de Vincy

Posté par vincy, le 30 décembre 2008

Ecran Noir revient, auteur par auteur, à ses coups de coeur de l’année passée… (le classement est ici par ordre chronologique des sorties)

vincy thomas by françois lebel2008 aura marqué les cinéphiles par une certaine vitalité, mélangeant de plus en plus les codes et les genres, se régénérant dans un désir de cinéma plus audacieux. Le 7e art est toujours porté par ce subtil équilibre où, dans un bilan, la force intense du cinéma israëlien coexiste avec la suprématie au box office d'un groupe comme Pathé.

Ecran Noir a donc défendu L'échange comme Louise Michel, descendu Disco comme Sex & the City le film. Les top 5 de nos auteurs se suivent, se ressemblent parfois. J'aurais aussi placé Into the Wild, Le bon la brute et le cinglé, Il Divo, Batman the Dark Knight, Un conte de Noël et Vicky Cristina Barcelona tant ces films m'ont procuré un immense plaisir de spectateur. A ce titre, le plus désopilant sera venu de Norvège avec La nouvelle vie de Monsieur Horten. Mais j'ai préféré opter pour cinq films significatifs, c'est-à-dire qui donnent un sens au cinéma, une voie pour sa propre vie, quand on est simple spectateur...

1. There Will be Blood. Une fresque où la foi et le fric coulent dans les veines d'une oeuvre fiévreuse et tragique. Sa folie puise ainsi dans les deux mamelles d'une Amérique viscéralement violente mais aussi capable de se réinventer, jusque dans son cinéma dit "académique". Paul Thomas Anderson signe là un film magistral, décryptant les maux d'un monde obsessionnel.

1. Wall-E. Dans cette fable écologique, anti-consumériste et romantique, Pixar raconte, en se moquant de notre civilisation, une histoire d'amour universelle qui touche les plus insensibles. Surtout, la grâce de la mise en scène et l'enchantement du scénario déclenchent un attachement imprévisible pour une fiction complètement irréaliste. Nous n'avions pas ressenti cette émotion enfantine et naïve depuis E.T.

3. Be Happy. Dans ce monde chaotique, en pleine crise économique, en pleine déperdition humaine, cette comédie dramatique de Mike Leigh a réchauffé les coeurs et agrandit les sourires. Avec un personnage qui pratique la "positive attitude" sans se forcer, juste parce que "la vie est belle", on renoue aussi avec cette envie de croire en un monde plus solidaire, et pas forcément dévoré par les crédits et la cupidité.

4. Entre les murs. Si le film fait débat, tant mieux. Si le professeur/auteur/acteur agace, ça fait partie du je(u). Ca veut dire que le cadavre bouge encore. Dans notre société amorphe, où les idées sont massacrées par la télé, les réformes manipulées par les paroles, il est sain de voir qu'un film peut encore secouer les préjugés. Celui-ci est alerte, vif, intelligent, ancré dans son temps, loin d'être manichéen, et même divertissant. Jusque là tout va bien, mais on sait que la haine n'est pas loin.

5. The Visitor. A l'image de son personnage central, il est arrivé discrètement et frappe les esprits aussi fortement qu'on joue du djembé. Ce conte de l'amitié ordinaire est la parabole parfaite de ce qui est arrivé cette année : une Amérique intellectuelle, WASP, endormie, aveugle même, s'est réveillée, a tissé des liens avec les jeunes et les autres ethnies, et s'est révoltée en votant Obama. Ici, pas de miracle, et c'est ce qui est bien, mais un sursaut civique qui rend ce film généreux. los abrazos rotos penelope cruz pedro almodovar

Bonus : vu en 2007, véritable coup de coeur, sorti en 2008. Juno. La chronique douce amère et drôle sur cette jeune fille mère a ensoleillé l'hiver dernier. Une écriture subtile qui fait l'éloge de la curiosité, de la responsabilité et d'une certaine crudité ont fait de ce "combat" contre les idées préconçues, déjouant la normalité attendue, et ainsi la moralité si conventionnelle.

Le film le plus attendu de 2009 : Los abrazos rotos (Les étreintes brisées), soit le nouveau film de Pedro Almodovar. Une oeuvre dédiée au cinéma, à la mort, à la renaissance, où la confession se confond avec l'intimité. Avec Pénélope Cruz, en blonde.

2008 : Le top 5 de MpM

Posté par MpM, le 29 décembre 2008

Ecran Noir revient, auteur par auteur, à ses coups de coeur de l’année passée… (ici le classement par ordre alphabétique)

avatar MpM Be kind rewind de Michel Gondry. Une déclaration d’amour au cinéma doublée d’un hymne inconditionnel à l’audace, l’action de groupe et la solidarité. A la fois hilarant et terriblement émouvant.

Le bon, la brute, le cinglé de Kim Jee-won. Le meilleur film d’action de l’année serait-il coréen ? En tout cas, voilà le western le plus novateur, déjanté et fascinant depuis Sergio Leone. Avec, en prime, un sens esthétique incontestable.

Entre les murs de Laurent Cantet. Un huis clos passionnant qui cristallise tous les enjeux de société actuel avec naturel, intelligence et sincérité.

Il divo de Paolo Sorrentino. Brillant portrait du politicien Giulio Andreotti magistralement interprété par Toni Servillo. La mise en scène de Paolo Sorrentino est probablement ce que l’on a vu de plus novateur cette année.

Into the wild de Sean Penn. Pour le héros comme pour le spectateur, un voyage initiatique au bout de soi-même qui remet en question tous les postulats sociaux traditionnels pour poser la question de l’engagement absolu.

Bonus : l’hommage à Stanley Kwan lors du Festival des cinémas d’Asie de Vesoul qui a permis de (re)découvrir la majeure partie de l’œuvre de ce cinéaste injustement méconnu en France (dont l’inoubliable Lan Yu).

Le film le plus attendu de 2009 ?
Probablement Inglourious basterds, le nouveau Quentin Tarantino, avec son casting alléchant : Brad Pitt, Mélanie Laurent, Maggie Cheung, Mike Myers, Daniel Brühl, Michael Fassbender…

Copyright dessin de MpM : Coralie Paquelier.