La guerre est déclarée, candidat aux Oscars 2012

Posté par vincy, le 16 septembre 2011

Proche des 500 000 spectateurs, primé à Cabourg et Paris Cinéma, carton de la semaine de la critique à Cannes, le film de Valérie Donzelli, La Guerre est déclarée, représentera la France aux Oscars dans la catégorie meilleur film en langue étrangère.

Le choix est audacieux tant les votants préfèrent les films plus académiques. Dis autrement, Elle s'appelait Sarah, qui a déjà cumulé 6 millions de $ au box office nord américain et qui est porté par une actrice déjà nommée aux Oscars, avait plus de chance... Le film pourrait d'ailleurs se retrouver dans d'autres catégories.

Les sept membres de la commission chargée de la sélection - le président de l’Avance sur recettes Paul Otchakowsky-Laurens, le délégué général du Festival de Cannes  Thierry Frémaux  et Alain Terzian (Président de l’Académie des César), Jeanne Moreau, Bertrand Blier, Luc Jacquet, Philippe Pollet-Villard - ont fait un choix courageux. cela donnera une véritable visibilité au film durant la période de pré-selection.

La France compte aussi sur The Artist. Le distributeur américain espère bien en faire le film surprise de la saison. Il ne pouvait pas, de toute façon, prétendre à la sélection puisqu'il sort dans les salles françaises le 12 octobre. Les critères sont strictes : seuls sont sélectionnables les films sortis entre le 1er octobre 2010 et le 30 septembre 2011 . The Artist sort le 12 octobre.

La Finlande a choisi Le Havre, le Portugal José et Pilar, l'Iran Une séparation, l'Allemagne Pina, le Japon Post Card, la Suède Beyond, le Maroc Omar m'a tuer, le Liban Et maintenant on va où?, la Hongrie Le cheval de Turin, la Serbie Montevideo - Taste of a Dream, la Roumanie Morgen, la Norvège Happy Happy, la Corée du sud The Frontline, l'Autriche Breathing... L'Espagne hésite encore entre trois films.

La France n'a pas gagné cet Oscar depuis 1992 (Indochine). le cinéma français a cependant le record de nominations (36, contre 27 pour l'Italie) et arrive 2e en nombre de statuettes (12, contre 13 pour l'Italie)

Bilan 2010 – Polanski en tête des films exportés

Posté par vincy, le 24 janvier 2011

Malgré de très belles performances, le cinéma français (qui inclue les coproductions internationales entrées totales dans ce bilan) qui représentent 15% des ) est en recul sur les marchés internationaux. On pourrait se réjouir, malgré tout, que les films "made in France" aient attiré 57,2 millions d'entrées dans le monde (67, 2 millions l'an dernier) et rapporté plus de 330 millions d'euros (20 millions d'euros en moins par rapport à 2009). Cela signifie que près de 130 millions de spectateurs ont vu un film français cette année. Pas si mal, mais encore une fois, la baisse (-17,9% pour les entrées, -6% pour les recettes) est inquiétante. D'autant qu'il y avait quelques poids lourds (Polanski, Besson), des films cités dans différents palmarès locaux, des adaptations de best-sellers internationaux...

Seul rayon de lumière : les films en langue française représentent pour la première fois en dix ans plus de la moitié des entrées (soit 55,2%).

Des marchés dynamiques et des contre-performances

Les films français ont particulièrement été séduisant en Italie (+142%), aux USA pour les films en français (+36%) - même si dans ces deux pays on est loin des niveaux d'antan - en Russie (+42%), en Espagne (+30%), au Royaume Uni (+79%), aux Pays-Bas (+51%) et au Japon (+25%). Gros bémol en Allemagne (-30%) et en Chine (-43%). Aux USA, la chute des films français, toutes langues confondues, est de 45%, ce qui est imputé à l'énorme succès de Taken en 2009.

Géographiquement, l'Europe occidentale reste la locomotive de l'exportation des films français avec 38,9% des entrées, devant l'Amérique du Nord (27,5%), l'Asie (15%), l'Europe Centrale et Orientale (8,1%), l'Amérique Latine (6,3%), l'Océanie (2,2%) et l'Afrique (2%). Côté pays, les USA demeure toujours le marché leader avec 13,07 millions d'entrées, devant l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, le Japon, la Russie, le Royaume Uni, la Chine et la Belgique.

Polanski, Besson, Perrin affichent de bons chiffres partout dans le monde

3 leaders incontestables ont dominé les entrées en salles à l'international. The Ghost-Writer (6,57 millions d'entrées dans 27 pays), Luc Besson (6,56 millions d'entrées pour From Paris With Love et 3,19 millions d'entrées pour Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec) et le documentaire Océans (6,52 millions d'entrées dans seulement 14 territoires).

Loin derrière, on peut souligner les succès de certains films très différents : Le concert (1,8 million), Solomon Kane (1,7 million), Le Petit Nicolas (1,2 million et un total sur deux ans de 2 millions), le documentaire Bébés (1,1 million), Arthur et la vengeance de Malthazard, Un prophète (qui a fait autant en France que dans le monde avec 1,1 million de spectateurs internationaux sur deux ans), L'immortel, Le Hérisson, L'Arnacoeur (750 000 entrées dans le monde), Micmacs à tire-larigot, Des hommes et des Dieux (600 000 entrées dans le monde).

Elle s'appelait Sarah bat un record aux Pays-Bas

On remarque aussi la belle continuité du Ruban Blanc (917 000 entrées, soit 1,46 million de spectateurs en dehors de la France depuis sa Palme d'or). Et surtout la belle performance d'Elle s'appelait Sarah avec 487 000 entrées sur 3 territoires, dont 425 000 fans rien qu'aux Pays-Bas, soit un record historique puisque le film a battu le premier Astérix et Amélie Poulain. Au pays des tulipes, Tatiana de Rosnay, auteure du livre homonyme, est l'écrivain étrangère la plus vendue en librairie.

On peut aussi se féliciter des 420 000 entrées pour Gainsbourg (vie héroïque), des 282 000 entrées pour Copie conforme et du bon débit de la carrière internationale de Potiche avec déjà 320 000 entrées dans 6 pays.

Créer un star-système pérenne et persévérer dans la diversification de l'offre

Le cinéma français est le cinéma européen qui s'exporte le mieux, devant le cinéma espagnol, si l'on excepte le cinéma britannique, souvent aidé par les studios américains. Mais pour conserver sa place, il doit persévérer dans cet équilibre entre productions internationales en langue anglaise et films d'auteurs destinés aux grands festivals. Il est intéressant de voir que la littérature est devenue un vecteur de succès : un best-seller (L'élégance du Hérisson, Elle s'appelait Sarah, Le petit Nicolas) transforme souvent l'essai au cinéma.

Alors qu'Unifrance, l'organisme chargé de la promotion du cinéma français dans le monde, va changer de Président, les enjeux et défis ne manquent pas dans un monde cinéphile en mutation : le cinéma français doit moins dépendre des gros marchés occidentaux et continuer d'offrir un panel varié alliant du thriller à l'animation en passant par la comédie romantique, tout en continuant à miser sur ses vedettes internationales ou son patrimoine universel.