Sundance 2017: une cyberattaque, une panne d’électricité et des gros contrats

Posté par vincy, le 23 janvier 2017

La billetterie du Festival de Sundance a connu une sacrée mésaventure: une cyberattaque qui a empêché le service de vente de tickets de fonctionner  samedi 21 janvier. Les séances prévues ont quand même été assurées.
La cyberattaque a eu lieu juste après le début de la marche des Femmes qui était organisée dans le monde entier, y compris à Park City où se déroule le festival. La coupure a duré moins d'une heure. Pour l'instant, on ne connaît pas l'origine de cette attaque...

Dimanche 22 janvier, c'est une panne d'électricité qui a conduit à l'annulation de trois projections au Redstone Theater (Mars Generation, Dolores, Landline). Les films ont été reprogrammés

Malgré ces avaries, cela n'a pas freiné l'activité du business. Le marché se porte bien.

Ainsi, Amazon Studios aurait signé les droits de distribution pour les Etats-Unis, le Royaume Uni, la France et l'Allemagne de The Big Sick pour la somme astronomique de 12M$. Depuis le début du festival, jeudi, c'est le plus gros deal enregistré. Amazon l'a emporté sur Sony Pictures Worldwide Acquisitions et Fox Searchlight. C'est un record pour le studio puisque l'an dernier, il n'avait déboursé "que" 10M$ pour obtenir les droits nord-américains de Manchester by the Sea. Ce film réalisé par Michael Showalter, avec Kumail Nanjiani, Zoe Kazan, Holly Hunter, Ray Romano et Anupam Kher, est produit par Judd Apatow. Emily V. Gordon et Kumail Nanjiani ont écrit cette histoire d'amour "hilarante et larmoyante" à partir de leur propre romance. Le comique né au Pakistan est tombé amoureux d'une étudiante mais les deux doivent affronter un problème de taille: leurs différences culturelles.

Son concurrent Netflix s'est associé avec Momentum Pictures pour les droits de Fun Mom Dinner. 5M$ pour cette comédie qui sera distribué en salles aux USA par Momentum et en SVOD sur une grande partie de la planète via la plateforme Netflix. Ce premier film de Alethea Jones, écrit par Julie Rudd, réunit Katie Aselton, Toni Collette, Bridget Everett, Molly Shannon, Adam Scott et Adam Levine. L'histoire est celle de quatre femmes dont les enfants sont dans la même classe de maternelle. Elle organisent un dîner en elles et s'aperçoivent qu'elles ont bien plus en commun que le mariage et la maternité.

Netflix a aussi signé un montant à sept chiffres, en équipe avec Vertical Entertainment, pour pouvoir diffuser en svod Berlin Syndrome, thriller psychologique de Cate Shortland). C'est apparemment la tendance: les droits en streaming sont négociés avec les droits de distribution au cinéma.

Toujours du côté de Netflix, le diffuseur a acquis les droits mondiaux du documentaire environnement Chasing Coral, qui, on s'en doute, concerne la destruction des barrières de corail à cause du réchauffement climatique. Le film est en compétition à Sundance. Alors que la nouvelle administration de Donal Trump, composée de climato-sceptiques, fait craindre un retour en arrière dans la lutte contre le réchauffement climatique, le film de Jeff Orlowski a intéressé de nombreux distributeurs. Netflix, avec sa force de frappe mondiale et son portefeuille épais, a fait la différence. L'environnement est un des grands thèmes du festival de Sundance cette année, avec notamment la première mondiale de An Inconvenient Sequel, suite du documentaire d'Al Gore, An Inconvenient Truth, Oscar en 2006.

Les documentaires ont d'ailleurs la côte puisque The Orchard et CNN ont acquis les droits nord-américains et télévisuels de Trophy, réalisé par Shaul Schwarz et Christina Clusiaupour 2M$. Trophy, autre film activiste, explore les relations entre l'industrie de la chasse et la sauvegarde de la faune, notamment les lions, les éléphants et les rhinocéros. Il est en compétition au festival.

Enfin, last but not least, Amazon a aussi signé un gros chèque de 6M$ pour le documentaire de 4 heures sur le groupe The Grateful Dead , réalisé par Amir Bar-Lev et produit parr Martin Scorsese. Il sera notamment diffusé sur Amazon Prime, en six épisodes. Une sortie cinéma est prévue également.

Un documentaire écologique pour Leonardo DiCaprio

Posté par vincy, le 24 mars 2016

En janvier dernier, dans Rolling Stones, Leonardo DiCaprio annonçait qu'il travaillait sur un documentaire concernant les changements climatiques. A l'époque, la star, désormais oscarisée, avait même imaginé l'intituler Are We Fucked? . Ce documentaire, qui fait le tour du monde et où de nombreux scientifiques sont interviewés, est coproduit avec Fisher Stevens (The Cove - La baie de la honte, à propos du massacre des dauphins, Oscar du meilleur documentaire en 2010), qui avoue être moins pessimiste que DiCaprio sur le sujet.

Au cours d'une conférence de presse qu'il a donné à Tokyo hier pour la promo de The Revenant, Leonardo DiCaprio a confirmé que le documentaire étant à un stade très avancé. Il veut être certain que le film aura un impact sur l'élection présidentielle américaine, début novembre. Hormis Bernie Sanders, les autres candidats sont soit dépendants des lobbies, soit climato-sceptiques.

DiCaprio, on l'a vu lors de son discours aux Oscars il y a un mois, est un farouche militant de la protection de l'environnement au nom du dérèglement climatique. Il veut que son film sorte à l'automne en pleine campagne présidentielle. Et pourquoi pas hors compétition à Cannes dès mai? Le Festival a toujours aimé les docus écolo-politiques (Une vérité qui dérange avec l'ex Vice-Président des Etats-Unis Al Gore, La 11ème heure, ou encore l'an dernier en clôture La glace et le ciel).

La Fondation Leonardo di Caprio est impliquée dans 78 projets concernant la protection de la biodiversité, la protection des océans et des contrées sauvages et le changement climatique.

Cher Leonardo DiCaprio…

Posté par cynthia, le 1 mars 2016

Cher Leonardo DiCaprio,

Tout juste croisé à l'avant-première du Loup de Wall Street sur le tapis rouge, on ne se connaît pas très bien tous les deux... pourtant je devais t'écrire cette lettre.

Voilà, ça y est, tu l'a enfin cette maudite statuette qui te faisait de l’œil depuis si longtemps. Oui... Cela fait bien longtemps que tu convoitais et devais l'avoir cet Oscar. Pour le film Gilbert Grape, déjà, ) peine pubère, où tu incarnais le rôle d'un enfant atteint de trisomie, les gens s'arrêtaient en pleine rue afin de te donner de l'argent tant ta prestation était authentique: ça méritait pas un Oscar ça? Pour Blood Diamond où tu avais pris l'accent sud-africain et défendu tes premières valeurs écolo,  pour Aviator où tu t'es donné corps et âme jusqu'à la transe et la folie, pour Le loup de Wall Street où tu explorais ton aptitude à l'excès et aux personnages mi-fascinant, mi-répugnant! Il a fallu attendre 2016 et un méchant câlin avec un ours pour que l'Académie ouvre leurs yeux sur ton immensité cinématographique et oublie ton sex-appeal et ton box office (monstrueux). Oui Leonardo n'est pas uniquement ce héros d'adolescence qui nous fait faire des ronds avec le bassin, même si je te l'accorde, Leonardo, que ce muscle est ultra-développé grâce à tes yeux bleus dans lesquels je me suis si souvent noyée et ton sourire jamais carnassier. Non, Leo (je peux t'appeler Leo?), tu n'es pas qu'un aphrodisiaque sur patte!

Ah ton sex-appeal... Il t'en aura causé du tort! Je me souviens encore de la vague "Leomania". Contrairement à toutes les femmes de mon âge je n'ai pas fondu en te voyant dans Titanic mais dans Roméo + Juliet. Je me souviens de cette nuit d'hiver où  le film était diffusé à la télévision. Je me rappelle m'être retournée vers ma mère pour lui dire "c'est mon acteur favori à moi... et plus tard ce sera mon mari!" 19 ans plus tard tu es toujours "mon acteur favori " mais je me suis résigné: on n'est pas marié. Tu les préfères longues et blondes.

Récemment célibataire (tu fricoterais avec une jeune journaliste rencontrée aux Baftas... j'aurais dû faire une demande d'accréditation cette année), proche de ta maman, bourré de talent, fantasme de toute une génération, écologiste en béton: tu es l'homme parfait... l'Oscar ce n'était que pour clouer le bec des "haters" et du net, qui s'en donnait à cœur joie pour te taquiner là-dessus. Les Oscars pour toi c'est comme le permis pour le commun des mortels... à un moment tu finis par l'avoir!

Et après...

Je me demande bien ce que tu as pu faire en rentrant chez toi avec? Tu savais qu'un acteur porno avait anticipé ta victoire et tourné un film où tu te faisais l'amour avec? Je te vois plutôt le serrer dans tes bras tel un doudou et t'endormir paisiblement. Ou alors lui faire voir tous tes films en lui répétant "là j'aurais dû t'avoir...là aussi...et là aussi!..."? Ou peut-être que tu l'as posé à côté de toutes tes récompenses, l'air de rien, car après tout tu n'en avais pas besoin, soyons réaliste! Ce sont les Oscars qui avaient besoin de toi comme un jour ils ont eu besoin de récompenser Scorsese ou Newman, pour éviter l'humiliation d'avoir oublié Kubrick ou Grant!

Maintenant que tu as tout, quelle est ta motivation qui va te pousser à te lever le matin? Un prix à Cannes? Je parierai plutôt sur  l'écologie. Car, si tu as remercié Scorsese lors de ton discours, tu aussi rappeler que notre maison brûle et d'ailleurs l'ONU a salué ton intervention. Tous tes discours sont orientés vers ce sujet épineux qui "ne faut pas remettre à plus tard". Moi qui m'attendais à te voir pleurer avec ton Oscar, tu as montré que tu savait jouer l'humilité, presque blasé et heureux en même temps.

"Soyons tous conscients que cette planète n’est pas un acquis. Je ne prends pas cette soirée pour un acquis" as-tu déclaré avant de t'en aller avec ta statuette, pour la faire graver, et de faire la fête avec ton pote Tobey Maguire.

Leo, en espérant que tu continueras à me faire rêver du cerveau et remuer du bassin, que tu continueras à choisir des projets ambitieux et que tu accepteras, un jour, enfin un entretien (professionnel promis) avec moi.

Cannes 2015 : La glace et le ciel de Luc Jacquet, un documentaire engagé pour clore la 68e édition

Posté par MpM, le 30 avril 2015

la glace et le cielLa 68e édition du Festival de Cannes s'achèvera donc sur une note engagée avec La glace et le ciel, le 4e film de Luc Jacquet (La marche de l'empereur, Le renard et l'enfant). Le documentaire aborde la question du réchauffement climatique et de ses conséquences pour la planète à travers les découvertes du scientifique Claude Lorius, parti en 1957 étudier les glaces de l’Antarctique.

"Je crois que l’homme va se redresser. L’homme va trouver la solidarité qui mènera les gens qui vivent sur cette planète vers un autre type de comportement" déclare ce dernier, désormais âgé de 82 ans, et malgré tout convaincu que l'optimisme face à l'avenir est de mise.

Un message qui bénéficiera d'une audience inattendue grâce à cette projection cannoise saluée comme "une chance immense" par Luc Jacquet. "Je suis heureux et impressionné, un peu comme le joueur de fifre des contes qui est reçu au palais. Montrer ce film dans le plus grand festival de cinéma au monde, c’est contribuer à ce défi gigantesque que doit relever au plus vite l’humanité pour pérenniser son avenir et celui de la planète" déclare-t-il dans le communiqué du Festival.

"Programmer un tel film, c'est l'envoyer dans le futur, et c'est se donner rendez-vous pour que réussisse la Conférence Climat qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015", soulignent quant à eux les organisateurs.

C'est la première fois qu'un documentaire est proposé en clôture de la manifestation. Il succède à Pour une poignée de dollars de Sergio Leone en 2014 et Zulu de Jérôme Salle en 2013.

Water makes money : un documentaire qui dérange

Posté par MpM, le 29 janvier 2013

water makes moneyEn mars 2011, Ecran Noir aimait et défendait Water makes money de Leslie Franke et Herdolor Loren, sorti simultanément en salles et en dvd. Cet édifiant documentaire décortiquait méticuleusement le marché de l'eau en France et s'en prenait nommément à Suez et Veolia, accusés notamment de corruption et de mauvaise gestion des réseaux. De nombreux experts et spécialistes s'exprimaient devant la caméra, dont Jean-Luc Touly, cadre de Veolia, qui avait déjà écrit un livre intitulé L'eau des multinationales : Les vérités inavouables.

Après avoir essayé d'interdire le film, Veolia a porté plainte pour diffamation en septembre 2010. Deux ans et demi plus tard, le procès est sur le point de s'ouvrir au tribunal correctionnel de Paris. Les faits reprochés sont l'utilisation du terme "corruption" ainsi que l'affirmation de Jean-Luc Touly selon laquelle le groupe lui aurait proposé un million d'euros pour qu'il renonce à publier son livre.

Pour des raisons de procédure, seuls le distributeur français (La mare aux canards) et le protagoniste central du film, Jean-Luc Touly, sont poursuivis. En effet, la filiale allemande de Veolia a renoncé à déposer une plainte en Allemagne contre les deux réalisateurs, qui sont les seuls protagonistes susceptibles d'être inquiétés selon la loi allemande. Paradoxalement, ce n'est donc pas aux auteurs du film qu'est reprochée une partie de son contenu...

Une affaire à suivre absolument, la meilleure manière de défendre le film étant encore de participer à sa diffusion ou, pour ceux qui l'auraient raté, de le regarder lors de son passage sur Arte le 12 février prochain.

Avec Arctique IMAX, la Géode s’habille en polaire

Posté par vincy, le 21 septembre 2012

A partir du 17 octobre, Arctique, l'un des meilleurs films IMAX depuis des années, envahira la Géode. Dans sa version américaine, le film est narré par Meryl Streep. En français, le public pourra entendre la voix de Sophie Marceau.

A l'occasion de cette sortie, la Géode a décidé de créer un week-end événement. Six séances en avant-première sont prévues le week-end du 13 et 14 octobre, à 14h30, 16h et 17h30 (10€50 pleintarif / 9 tarif réduit). Les séances de 14h30 et 16h00 seront suivies d’une rencontre en alternance avec Rémy Marion, auteur de nombreux ouvrages sur les régions polaires, Nicolas Dubreuil, ethnologue, les équipes de Grand Nord Grand Large et Eric Brossier (le dimanche), ingénieur en génie océanique.

Pour les enfants, des ateliers et des jeux sont organisées autour du monde des Inuits, de 14h30 à 18h.

Enfin une exposition, "L'Arctique au fil des saisons", à partir des photographies de Florian Schulz (VisionsoftheWild.com) sera accessible à tous.

A noter que pour chaque spectateur d’Arctique, Coca-Cola, en partenariat avec la Géode, reverse 0,50 € à GoodPlanet. Les fonds versés à la fondation de Yann Arthus-Bertrand financeront un projet d’agroforesterie en France, permettant d’accompagner les agriculteurs vers des pratiques agricoles durables et de participer à la lutte contre le changement climatique.

Yogi l’ours (3D) : plus nounours que dangereux

Posté par Claire Fayau, le 7 février 2011

"- Je suis comme une espèce sans qualification !"

L’histoire : Rien à voir avec un maître de yoga ou une légende asiatique. Pensez plutôt dessin animé. Un ours portant cravate et chapeau, et qui parle. un ranger qui lui court après. Des paniers de pique-nique qui disparaissent. Voilà, vous y êtes ! Dans cette adaptation du cartoon américain de Hanna- Barbera, Yogi ( voix de Dan Aykroyd) est un ours glouton, voleur de pique -nique. Il vit heureux avec son ami l'ourson Booboo (Justin Timberlake !)  dans le parc de Yellowstone (pardon: "JellyStone" , qu'on pourrait traduire par la "pierre à bonbon"), jusqu’à ce que l'horrible maire de la ville décide de détruire le  parc.

Notre avis : Certes ce n'est qu'un bon moment qui nous permet de retomber en enfance. Le réalisateur, Eric Brevig, a déjà fait de la 3D (l'édulcoré Voyage au centre de la Terre 3D). Ici, les deux ours et la tortue sont dans une 3D plutôt réaliste  et s’intègrent assez bien avec les acteurs (dont la merveilleuse  Anna Faris), à l'instar d'un Roger Rabbit, d'un Space Jam ou d'un Garfield. Mais le relief apporte peu, et la 2D nous semble une fois de plus suffisant.

Le film plaira aux enfants, les parents apprécieront les messages positifs et éculés - il faut rester soi-même ; rien de sert de courir,  il faut partir à point ; les méchants seront punis... - les paysages néozélandais sans Hobbits, et l'humour, avec un regard nostalgique (passéiste?) sur la série originale de Hanna Barbera.

L'histoire d'amour  entre deux écolos un peu "dans leur monde" -  un  Ranger et une documentariste - ne casse pas deux pattes à un Ours mais n'a rien de déplaisant. C'est gentil, distrayant avec un happy end de rigueur. Mais, adultes, prenez garde, n'attendez pas de second degré. Bref Yogi n'a pas dépasser la classe biberon (au miel).

À noter que nous avons droit, une fois de plus, en bonus à un épisode de Bip bip et le coyote : c'est toujours le meilleur moment de la projection.

Marée noire : James Cameron veut éviter le naufrage

Posté par anne-laure, le 5 juin 2010

Le cinéaste James Cameron a rejoint mardi 2 juin à Washington plusieurs experts du secteur pétrolier et spécialistes des eaux profondes pour discuter d’une nouvelle technique permettant de mettre fin au déversement de pétrole dans le golfe du Mexique, suite à la marée noire provoquée par l'explosion d'une plate-forme pétrolière du groupe BP.

Le réalisateur d’Avatar et de Titanic – plutôt spécialiste des fonds marins, il faut l’avouer - était accompagné du canadien Phil Nuytten,  constructeur des submersibles utilisés pour son film Abyss, sorti en 1989, et président de Nuytico Research, une entreprise spécialisée dans les technologies sous-marines.

Les stars américaines du grand écran se sentent concernées puisqu'il y a quelques semaines, c’est Kevin Costner (et son frère Dan, voir actualité du 13 mai) qui proposait la méthode de l'"Ocean therapy", une machine développée au cours du tournage du film Waterworld, permettant de filtrer l'eau et de la séparer du pétrole.

Cannes 2010 : Oliver Stone fait son Michael Moore

Posté par Sabrina, le 15 mai 2010

oliver stoneDès ce vendredi 14 mai 2010, à l'occasion de la conférence de presse cannoise dédiée à son film Wall Street : L'argent ne dort jamais, Oliver Stone, accompagné de son équipe ouvrait à nouveau le débat. Vingt-trois années séparent les deux opus de Wall Street... Forcément, entre temps, quantités de choses ont évolué ! Ou pas...

On y a parlé de "corruption aux USA", de "cauchemar financier", de "concurrence", "moralité" et "remises en cause" ; Également de "pertes d'identité", "attaques", "rebellions", "reconstructions ", "idéaux", de "talent" et autres "compétences", de "pardon", "rejets", "éthique", "hostilités" et forcément de "colères".

QUESTIONS A OLIVER STONE

Le cinéaste est-il contre le capitalisme ? Considère-t-il l'argent est une arme de destruction de masse ?

" Je ne sais pas très bien si le capitalisme fonctionne où pas. Ce que je voudrais c'est qu'il y ait des réformes sérieuses qui soient appliquées dans ce domaine. On s'y attèle aux Etats-uUnis. Mais il y aurait aussi beaucoup à dire quant à des aboutissements dans de nombreux pays, en Grèce, au Royaume Uni... Je ne sais pas si on est tous en état d'ébriété.

En 1987, oui, je croyais que le capitalisme allait s'améliorer, s'amender. Mais ça n'a pas été le cas : il a empiré. En 1973 les salaires ont été gelés chez les travailleurs aux Etats-Unis, mais les bénéfices ont augmentés. Et on retrouve cela dans les salaires des présidents d'entreprises qui gagnent de l'argent aujourd'hui. Les présidents d'entreprises et les professionnels de la finance. Mais les travailleurs n'en gagnent pas et il faudrait corriger cela ".

Quand le réalisateur a-t-il pensé à réaliser ce deuxième volet ? La crise financière a-t-elle modifié ses projets ?

" Michael Douglas et Ed. Pressman sont venus me voir en 2006. Je ne voulais pas en fait parler de toute cette richesse. Il n'y avait aucune raison à l'époque de faire un film. Mais après le krach, bien sur, tout a changé. C'était comme une grave crise cardiaque ou un triple pontage. Ils ont mis des "stens", mais rien a été vraiment corrigé ou résolu. Le monde doit être vu depuis une nouvelle perspective maintenant. (...) Ils sont revenus en 2008 avec un script qui était bien meilleur et qui est devenu la base de ce film. Il fallait absolument le faire, c'était le moment ".

De la "prochaine bulle financière" : l'écologie (un point abordé dans le film)

"Ce serait une utilisation productive de l'argent de Wall Street. Pour aider des start-ups dans le domaine de l'écologie. Mais nous n'avons pas une politique aussi centralisée que celle de la Chine, par exemple. Notre gouvernement est un peu plus lent en la matière. Mais c'est ce que Wall Street pourrait faire. 40% des bénéfices des entreprises aux Etats-Unis étaient, voici quelques temps, des bénéfices d'entreprises financières.(...) Aujourd'hui c'est devenu complètement disproportionné".

Une autre histoire (famille, l'amour et argent,...) pour une bien semblable destination : la trahison

"Nous somme ici dans un contexte différent [eu égard au premier opus], car nous contons une histoire sur la famille. Il s'agit d'amour, argent et il y a surtout ce besoin d'amour, ce que tout le monde ressent : chacun ici, dans ce film, trahit les autres personnages, même Carrey trahit les autres, à un moment où à un autre".

De la compétition dans le monde du cinéma...

"Je pense que c'est là quelque chose de dangereux mais qui nous attire. Ca peut déboucher sur une accoutumance. Woody Allen, qui va être là cette semaine, avait dit aussi, pour les gens aux Oscar, que ça rendait les gens fous. La compétition : on aime bien ça, on est en concurrence, bien sur, lorsqu'on fait des films. Mais on apprends tous les uns des autres, on vole des scènes à d'autres films, qu'ils soient bons ou mauvais. Ca devient une sorte de bouillabaisse à la fin".

Oliver Stone oeuvre actuellement sur 3 projets de documentaires : le premier est cet ambitieux long-métrage sur l'Histoire secrète des USA (film qui ne dure pas moins de 10 heures). Viennent ensuite son documentaire traitant de Fidel Castro (une série d'entretiens) et celui qui nous emmènera vers tous les changement en Amérique de Sud.

The Age of Stupid : science-frictions

Posté par Claire Fayau, le 22 septembre 2009

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Synopsis : 2055, un homme seul en haut d'une tour s'installe devant son ordinateur relié à l'ensemble des archives vidéo du monde. Face au monde dévasté qui l'entoure, il se pose la question suivante : pourquoi n'avons nous pas réagi lorsqu'il était encore temps ? Pour y répondre, il ouvre les archives de 2008.

Notre avis : Le genre a le vent en poupe : voici un documentaire écolo-moraliste. Celui-ci fait preuve d'anticipation : quel temps fera -t il en 2055 ?

L'originalité vient du fait que le seul acteur du film Pete Postlethwaite (Au nom du Père , Jurassic Park...) joue un archiviste vivant seul dans le monde dévasté de 2055, et qui regarde de vieux films datant de 2008 (les documentaires tournés entre 2004 et 2008 ) en se demandant pourquoi nous n'avons pas pu empêcher le changement climatique tant que nous le pouvions .

Une bonne idée pour faire prendre au plus grand nombre le sens des réalités. Le problème est que ce film qui a pris 4 années de la vie du réalisateur est un grand fourre-tout mélangeant la politique et l'économie avec différents styles de images (documentaire, fiction et courtes séquences d'animation)...Tout cela est confus au final.

Après avoir bien culpabilisé le spectateur, on nous dit qu'il n'est évidemment pas trop tard. Calculer l'empreinte carbone du film ne suiffra pas à le rendre plus attachant ni moins maladroit.

Le film a été projeté à New York hier soir, dans une tente installée dans Manhattan, en présence notamment l'ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, à la veille d'un sommet de l'ONU sur le climat qui réunira une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement. La projection et le débat qui suivra seront retransmis en direct dans plus de 400 cinémas aux Etats-Unis.

Mardi, le film, qui a été traduit en 32 langues par des bénévoles, sera projeté dans plus de 60 pays , dans des lieux extrêmement divers: de la Géode à Paris, à une projection gratuite sur une immense toile tendue en bord de mer sur l'archipel de Vanuatu, dans le Pacifique Sud.