120 battements par minute, Faute d’amour et Grave primés par le Syndicat de la critique

Posté par vincy, le 30 janvier 2018

Le Syndicat français de la critique de cinéma a dévoilé ses lauréats pour l'année 2017, lundi 30 janvier. Sans trop de surprises, 120 battements par minute, Grand prix du jury à Cannes, a été distingué comme meilleur film français. Le film de Robin Campillo est l'un des favoris pour les prochains César et prix Lumière.

Faute d'amour de Andreï Zviaguintsev, Prix du jury à Cannes, a remporté le prix du meilleur film étranger. Et c'est l'une des révélations du Festival de Cannes 2016, Grave, de Julia Ducournau, sélectionné alors à la Semaine de la critique, qui a gagné le prix du meilleur premier film français. I'm not a Witch de Rungano Nyoni s'est vu décerner le prix du meilleur premier étranger.

Le Syndicat a aussi récompensé Va, Toto! de Pierre Creton (Film singulier francophone) et Des hommes à la mer de Lorris Coulon (court métrage français).

Côté petit écran, les critiques ont choisi Un ciel radieux de Nicolas Boukhrief comme meilleure fiction française, Un Français nommé Gabin d'Yves Jeuland et François Aymé comme meilleur documentaire français et Manon 20 ans de Jean-Xavier Lestrade comme meilleure série française.

Pour les DVD/Blu-Ray, les lauréats sont Poesia sin fin d'Alejandro Jodorowsky (DVD/Blu-ray récent), Alfred Hitchcock, les années Selznick (coffret), J'accuse de Abel Gance (patrimoine), et Le complexe de Frankenstein d'Alexandre Poncet et Gilles Penso (Curiosité).

Enfin 3 livres ont été distingués: Continental film, cinéma français sous contrôle allemand de Christine Leteux (meilleur livre français), Aventures de John Boorman (meilleur livre étranger) et Cinéma d'animation, la French Touch (album).

[DVD/VàD] Golem le tueur de Londres, une enquête horrifique avec Bill Nighy

Posté par kristofy, le 24 janvier 2018

Le pitch: Londres, 1880. Une série de meurtres secoue le quartier malfamé de Limehouse. Selon la rumeur, ces crimes ne peuvent avoir été perpétrés que par le Golem, une créature des légendeas d'Europe centrale. Scotland Yard envoie Kildare (Bill Nighy), l'un de ses meilleurs détectives, pour tenter de résoudre l'affaire...

Golem, le tueur de Londres avait fait le tour des festivals de cinéma de Toronto à Sitges en passant par Bruxelles (le BIFFF), en France par ceux de Beaune (Prix spécial), de Paris (le PIFFF) et avant ça au Festival du Film Britannique de Dinard où l'acteur Bill Nighy était venu accompagné le film. Bonne nouvelle, c'est enfin possible de le découvrir en dvd, blu-ray et vàd.

Dans ce Londres victorien il y aurait un tueur en série qui signe ses crimes du surnom de 'Golem' et un des suspects serait un comédien de music-hall, sauf qu'il aurait été lui tué par sa femme... Il y aura presque autant de suspects que de fabuleux acteurs au générique : Olivia Cooke, Douglas Booth, Eddie Marsan, Sam Reid, Maria Valverde, Daniel Mays... Qui a vraiment tué qui et pourquoi? Les assassinats vont-ils continuer? Il y a plus d'un mystère dans cette histoire que doit débrouiller l'enquête de l'inspecteur Kildare (alias Bill Nighy).

Un second-rôle de premier plan

Bill Nighy c'est la personnification même de la classe britannique que l'on croise depuis une quarantaine d'années entre télévision et cinéma : on le retrouve plusieurs fois chez Richard Curtis (dans Love actually en star pop sur le retour, Good morning England et Il était temps) tout comme chez Edgar Wright (dans Shaun of the deadHot fuzzLe dernier pub avant la fin du monde), et aussi dans des sagas spectaculaires comme les Harry PotterUnderworldPirates des Caraïbes... ). Le temps d'une rencontre avec lui à Dinard il avait particulièrement évoqué l'époque de cette histoire qui imprègne d'un certain climat gothique ce film qui tient en haleine jusqu'à son final.

Tous suspects: "Cette époque victorienne est visuellement très intéressante comme cadre pour un film. Le scénario était étonnant avec un mix de personnages de fictions et de personnages réels. J’ai adoré l’idée que Karl Marx puisse être un suspect tout comme George Gissing qui est un grand écrivain, et Dan Leno qui était un comédien célèbre de l’époque. Le scénario est très intelligent, il se rapproche d’une sorte de film de genre en étant peut-être un sub-genre, j’aime beaucoup les films de détectives. A cette époque l’Est de Londres c’était un peu une sorte de Far-West dangereux, ce qu’on appellerai presque aujourd’hui une no-go zone, personne n’y allait si on n'avait aucune nécessité à y aller. Il y avait des vols et des meurtres... "

Flic paria: "J’ai aimé le fait que ce policier ait été un peu mis à l’écart, peut-être à cause d’une rumeur d’homosexualité, sans que le film ne précise vraiment ce qui s’est passé ou pas. En tout cas ce genre de chose à Londres en 1880 était presque synonyme de bannissement si on était un représentant de l’ordre. Bref, Ce que j’admire c’est la subtilité du scénario qui laisse deviner que ce détective est probablement gay tout en étant aussi séduit d’une manière romantique par cette femme jouée par Olivia Cooke, puisqu'il ressent une certaine attraction envers elle pour différentes raisons. Cet homme est mis de côté par sa hiérarchie, il y a de la corruption parmi ses supérieurs. Son sens de l’injustice est aiguisé et il est donc sensible à sa situation d’avoir été mise en prison, alors il est sans doute un peu protecteur pour elle. On lui a confié l’enquête avec la supposition qu’il échouerait, car la résolutions des meurtres semble insolubles. C’est lui qui serait discrédité et pas d’autres. On lui a confié une affaire vraiment empoisonnée..."

Qui est le coupable ? Vous le découvrirez sur le petit écran.

Golem, le tueur de Londres (The Limehouse Golem) de Juan Carlos Medina
distribué par Megalys / Condor à partir du 23 janvier 2018
1h50
avec Olivia Cooke, Douglas Booth, Adam Brown, Daniel Mays, Sam Reid, Morgan Watkins, Clive Brunt, Henry Goodman, Eddie Marsan et María Valverde


[Hommage à Dinard 2017] 3 questions à Christopher Smith

Posté par kristofy, le 28 septembre 2017

Le Festival du film britannique de Dinard avait plusieurs fois invité le réalisateur Christopher Smith à présenter ses films: une chance puisque puisqu'il s'agit souvent de la seule occasion de les voir dans une salle de cinéma en France.

Cette année le Festival lui rend un hommage, offrant ainsi l'opportunité de voir les différentes facettes de son travail. Une femme enfermée la nuit dans les couloirs du métro qui va découvrir qu'il y aurait une sorte de monstre (Creep), les employés d'une entreprise en week-end d'intégration qui vont être désintégrés les uns après les autres dans une comédie à l'humour noir sanglant (Severance), une naufragée en pleine mer sauvée par l'apparition d'un paquebot où apparemment il n'y a personne mais pas totalement (Triangle), dans l'Angleterre du 14ème siècle ravagée par une peste mortelle il y aurait un petit village où des gens survivraient (Black Death), un petit garçon et ses parents qui vont devoir aider le Père Noël à s'évader d'une prison (Get Santa) [par ailleurs Jim Broadbent joue dans ce film et il sera aussi honoré à Dinard] ou encore un jeune homme engageant un couple de voyous pour tuer son beau-père mais (Detour)... autant de personnages, de genres (de la comédie familiale au road-movie sanglant), de contre-point au formatage cinématographique qui font de ce cinéaste méconnu un auteur à découvrir.

L'occasion pour Ecran Noir de lui poser trois questions.

EcranNoir : On vous a découvert avec Creep il y a une dizaine d’années : au fil du temps, qu’est-ce qui est devenu plus facile ou plus compliqué pour faire un film ?
Christopher Smith : On pourrait croire qu’avoir un nom de réalisateur un peu connu dans la profession c’est plus facile, oui bien sûr, mais pas vraiment. Il y a l’idée générale dans la vie de gagner plus d’argent et d’en dépenser moins pour ça : la production d’un film c’est un peu pareil. Parfois pour tourner un film je dispose d’un budget confortable pour ce que je veux faire, comme par exemple le dernier Detour (photo) que j’ai pu faire comme il fallait. Pour d’autres films précédents, j’avais une très grande ambition qui devait s’arranger d’un budget un peu insuffisant. Je suis en train d’écrire un scénario qui devrait être un film à gros budget, je ne sais pas ce qui arrivera...

C’est naturel de vouloir se dépasser et d’avoir des ambitions créatives plus fortes. Après avoir fait Get Santa, on aurait pu penser que c’était le genre de "film de noël commercial" qui aurait du succès, et en fait il n'en a pas eu pas tellement à l’international, donc ça n’est pas plus facile ensuite. Pour le film Triangle, à priori plus bizarre, ça a pris beaucoup de temps pour pouvoir le faire (ndlr : voir ce qu'il nous en disait ici). Et pendant que j’étais sur ce projet de Triangle j’ai eu la proposition de réaliser Black Death juste après. j'ai donc enchaîné deux films à la suite mais après; j'ai dû attendre quatre ans pour revenir au cinéma. Ce que j’essaye de dire c’est qu’il faut un certain temps et un certain budget pour réaliser un film en respectant son imagination et ses ambitions. Woody Allen a fait des dizaines de films avec un petit budget avec lequel il peut contenir son monde, son imaginaire. J’écris des films pour lesquels souvent le budget ne peut pas contenir mon monde, alors ça prend plus de temps de pouvoir les faire.

EN : En France vos deux premiers films Creep et Severance sont sortis dans les salles de cinéma, mais pour les suivants Triangle, Black Death et Get Santa ça n’a pas été le cas et ils sont arrivés directement en dvd…
Christopher Smith : Je sais que je ne devrais pas dire ça comme ça, mais je ne veux pas y accorder une trop grande importance car ce qui compte vraiment c’est que les films circulent et qu’ils puissent être vus. Par exemple le cas de Get Santa est révélateur de ce genre de chose. On a découvert que, à moins d’être un très gros film de studio qui sort partout, en fait chaque pays semble sortir son propre film de Noël local quand il y en a un, mais pas un film venu d’ailleurs aussi bon soit-il. Pour Triangle c’est probable que Melissa George n’était pas considérée suffisamment comme une grande tête d'affiche. Black Death est sorti aux Etats-Unis dans un petit réseau de salles et son distributeur a pu gagner pas mal d’argent; j’aurais parié que ça arrive en France mais ça n’a pas été le cas, alors qu'il est sorti au cinéma en Allemagne. On ne sait jamais comment le film sera distribué. Pour le dernier Detour il y aurait une date de sortie en salles (ndr : en fait il est arrivé en dvd). C’est vraiment dommage parce que Black Death est un grand film qui mérite un grand écran dans une salle, je considère que c’est mon meilleur film (ndr : revoir ce qu'il nous en disait là).

EN : Avec ce dernier film Detour pour la première fois le décor n’est plus britannique, il a été tourné aux Etats-Unis : est-ce que faire un film là-bas, où il est plus naturel de voir des armes à feu, a une influence sur l’histoire qu’on écrit ?
Christopher Smith :
Il y a eu dans le passé, dans les années 50, plein de polars qu’on relie au genre film noir américain. J’adore ce type de film noir et aussi plein de thrillers américains du débuts des années 80. En fait j’aime particulièrement ce que j’appelle les ‘thrillers imaginatifs’, comme par exemple L'Inconnu du Nord-Express de Hitchcock. J’ai eu l’idée de l’histoire de Detour il y a longtemps en 2007, pendant que je cherchais le financement de Triangle. A cette époque j’étais beaucoup focalisé sur les structures d’un récit. Et pour cette histoire particulière il fallait des personnages américains dans un décor américain. On a l’impression que certaines choses ne peuvent se passer qu’aux Etats-Unis et que ça ne serait peut-être pas logique ailleurs. J’avais d’ailleurs eu à l’époque un producteur exécutif américain qui était partant pour lancer une production mais le projet a été mis en parenthèse puisque j’ai pu faire Triangle puis Black Death. Ce n'est que plusieurs années plus tard que j’ai développé de nouveau l’idée de Detour.

Si j’avais fait Detour en Angleterre ça aurait été à propos de l’Angleterre ou ici en France ça aurait été à propos de la France, le film aurait eu la couleur du pays. Faire ce film aux Etats-Unis , ce n'est pas à propos du pays mais c’est tout de suite directement en rapport avec les films américains, avec une certaine mythologie de codes du cinéma américain que, bien entendu, j’ai manipulé à ma façon. J’ai commencé avec l’idée d’un jeune qui voudrait tuer son beau-père et que son destin serait différent selon s'il le tuait ou pas. Detour est un jeu de structure avec des twists que le spectateur doit lui reconstruire, il fallait quelques balises. Pour revenir à ce qu’on disait, le processus de faire un film c’est comme l’expression 'man plans, God laughs', il y a tellement de paramètres incontrôlables…

Ce 28ème Festival du Film britannique de Dinard a programmé des projections de Severance, Triangle, Black Death . Une rencontre avec le public est également prévue.

19 éditeurs au 5e Salon de l’Edition DVD indépendante

Posté par vincy, le 24 novembre 2016

Le 5e Salon de l’Édition DVD Indépendante se déroulera les 3 et 4 décembre prochains au Cinéma La Clef à Paris. Le salon est sur entrée libre et gratuite. Au total, 19 éditeurs de DVD seront présents, des projections et des dédicaces accompagneront l'événement.

Aloest Distribution, Artus Films, Blaq Out, Contre-Allée, Docks 66, Ed Distribution, KMBO, Le Chat qui Fume, Les Documents Cinématographiques, Les Films du Whippet, Les Mutins de Pangée, Lobster Films, Malavida, Potemkine, Re:Voir, Survivance, Tamasa, The Ecstasy of Films et Urban Distribution présenteront leurs catalogues et leurs nouveautés, à des tarifs préférentiels.

Seront projetés Bahador et des courts issus du coffret "Les pionniers de l'animation", films d'animation pour les enfants (Les films du Whippet/Lobster Fims) ; Themroc de Claude Faraldo, avec Michel Piccoli (Tamasa) ; Le sociologue et l'ourson, documentaire très approprié ces temps-ci d'Etienne Chaillou et Mathias Théry (Docks 66) ; D'une pierre deux coups de Fejria Deliba (Blaq Out). L'entrée pour les porjections est à 6€50.

Parmi les dédicaces ont notre celles de Mathias Théry et Fejria Deliba, mais aussi celles de Jean Marboeuf (Pétain, Tamasa), Bertrand Mandico (coffret Mandico in the Box, Malavida), Tommy Weber (Tête de chien, Quand je ne dors pas chez Contre-Allée) et Jill Coulon (Tu seras sumo, Aloest distribution).

Partenaire du salon, Ecran Noir vous fait gagner des DVD cette semaine. Pour être parmi les chanceux, il suffit de répondre à cette simple question par courriel: après un félin, un paon ou encore une pieuvre, quel animal cette année a été choisi pour illustrer l'affiche?

Le légendaire Dune prêt à renaître?

Posté par vincy, le 22 novembre 2016

Legendary Entertainment a acquis les droits du roman culte de Frank Herbert, Dune, paru en 1970. Le contrat prévoit aussi bien un film qu'une série télévisée.

Pour beaucoup de cinéphiles, Dune c'est évidemment le film de David Lynch en 1984, avec Kyle MacLachlan, José Ferreret Virginia Madsen. S'il est aujourd'hui une référence dans le genre, le film avait été un gros fiasco financier aux Etats-Unis (31M$ au box office pour un budget de 40 millions de $ de l'époque) mais un joli succès en France (2,3 millions d'entrées).

Pour Hollywood comme pour beaucoup de producteurs, Dune a tout du livre maudit. Un monument littéraire impossible à adapter.

Alejandro Jodorowsky s'y était essayé, en vain. De cet échec, le cinéaste Frank Pavich avait réalisé un documentaire, Jodorowsky's Dune, où l'on voyait l'artiste chilien chercher ses millions de dollars en vain auprès d'Hollywood. Le docu avait reçu de nombreux prix, dont le Grand prix du jury aux Utopiales. Pour ce Dune, Jodorowsky avait enrôlé les Pink Floyd et magma à la musique, Jean Giraud aka Mœbius pour les aspects visuels, David Carradine, Salvador Dali, Orson Welles, Mick Jagger et même Amanda Lear pour les acteurs. A noter que Blaq Out va sortir le 5 décembre le DVD et le coffret DVD/Blu-Ray (avec notamment un livre exclusif comprenant des documents d'archive, des textes d'Alejandro Jodorowsky et de H.R. Giger et des dessins de 20 artistes internationaux conçus spécialement pour cette édition).

Ridley Scott avait aussi été intéressé par le projet avant de se consacrer à Blade Runner au début des années 1980. Plus tard, la Paramount avait enrôlé différents réalisateurs avant d'abandonner le projet en 2011. Une mini-série TV a quand même vu le jour en 2000.

Cette fois-ci serait-elle la bonne? Vu la complexité du roman, qui mélange politique, religion, écologie, le besoin en bons effets spéciaux et la nécessite d'un récit clair sans être simpliste autour du héros, le studio aura surtout besoin d'un bon scénariste et d'un bon metteur en scène pour conjurer le mauvais sort qui entoure cette énième tentative d'adaptation.

Plongée dans le cinéma d’animation en France

Posté par MpM, le 16 septembre 2016

Hormis peut-être chez les dinosaures cinéphiles, il ne reste plus grand monde aujourd'hui pour considérer l'animation comme un sous-genre mineur du cinéma "traditionnel". Actuellement à l'honneur au Cartoon Forum de Toulouse, sauveuse du Box-office de l'été, en "Fête" dans toute la France durant le mois d'octobre prochain, l'animation n'en finit plus d'occuper le devant de la scène. D'ailleurs, cet automne, ce sont bien deux films d'animation découverts à Cannes que l'on attend avec impatience : Ma vie de courgette de Claude Barras le 19 octobre et La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach le 14 décembre.

Dans ce contexte très "animé" est sortie en DVD une captivante série documentaire consacrée au cinéma d'animation en France. Co-réalisée par Alexandre Hilaire et Romain Delerps, et diffusée notamment lors du dernier festival d'Annecy, elle offre une plongée captivante dans la réalité du cinéma d'animation français contemporain à travers de nombreux témoignages et extraits répartis en trois volets complémentaires.

Extraits, dessins préparatoires et témoignages

DVD-Le-cinema-d'animation

Dans le premier, les réalisateurs reviennent sur les origines de l'animation en France, avec notamment le pionnier Emile Reynaud, et le précurseur Paul Grimault.

Ils sont allés à la rencontre des "disciples" de ce dernier, à l'image de Jean-François Laguionie qui dévoile ses cahiers de travail pour Le tableau ainsi que ses dessins préparatoires pour Louise en hiver, ou encore Jacques Colombat qui évoque notamment ses problèmes de financement pour Robinson et compagnie. De grandes figures de l'animation contemporaine comme Michel Ocelot, Sylvain Chomet ou Marjane Satrapi partagent également leur expérience (rarement facile) du passage au long métrage.

Le deuxième volet propose un tour d'horizon des différents studios et écoles d'animation en France, qui tentent chacun à sa manière de trouver leur alchimie et leur mode de fonctionnement.

C'est aussi l'occasion de rencontrer Pierre-Luc Granjon, qui présente un prototype pour son long métrage L'armée des lapins, ou encore Alain Gagnol qui revient sur les difficultés pour monter Une vie de chat qu'il a coréalisé avec Jean-Loup Felicioli.

Peinture, sable et pâte à modeler

Enfin, la troisième partie, peut-être la plus captivante, propose un véritable tour d'horizon des différentes techniques d'animation, du papier découpé à la peinture, en passant par la motion capture et la 3D assistée par ordinateur. On découvre ainsi les méthodes de travail de réalisateurs comme Florence Miailhe qui privilégie le dessin au pinceau pour pouvoir jouer sur la matière, la démarche plus expérimentale de Sébastien Laudenbach avec des dessins incomplets qu'il redécouvre au moment du montage, ou encore la précision nécessaire à Christian Volkman pour passer de la motion capture à l'animation proprement dite.

A l'issue de cette profusion d'extraits et de témoignages, on n'a qu'une envie : (re)découvrir les œuvres ! Et ça tombe bien, car le coffret DVD édité par Doriane Films propose en parallèle 17 courts métrages qui illustrent à la perfection les différentes techniques abordées dans le documentaire, de l'animation avec du sable (Vasco de Sébastien Laudenbach) à la pâte à modeler (Le petit cirque de toutes les couleurs de Jacques-Rémy Girerd), en passant par les marionnettes (La femme papillon de  Virginie Bourdin), la 3D (Le petit dragon de Bruno Colet) ou le film en silhouette (La belle-fille et le sorcier de Michel Ocelot). Une double dose de plaisir, donc, pour ceux qui aiment l'animation sous toutes ses formes... et pour convertir tous les autres.

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Le cinéma d'animation en France
Série documentaire de Romain Delerps et Alexandre Hilaire
Coffret DVD édité par Doriane Films

Séance de rattrapage : le fils de Joseph d’Eugène Green à (re)découvrir en DVD

Posté par MpM, le 6 septembre 2016

Peut-être l'aviez-vous raté (comme nous) lors de sa sortie en avril dernier. Peut-être l'aviez-vous vu, et aimé. Quoi qu'il en soit, Le fils de Joseph, le dernier long métrage en date d'Eugène Green, arrive en DVD aux éditions blaq out, et c'est l'occasion idéale pour se pencher sur cette étrange histoire de filiation choisie, de paternité refusée, de sainte trinité moderne et de famille recomposée, le tout à la manière si reconnaissable d'Eugène Green (La sapienza, La religieuse portugaise).

Au centre du film, il y a donc Vincent, adolescent renfermé, qui n'a jamais connu son père. Malgré les efforts constants de sa mère, Marie, pour lui cacher l’identité de ce mystérieux géniteur, il finit par découvrir qu'il s'agit d'un éditeur parisien odieux et égocentrique. Fasciné, il se met à l'espionner.

Le récit se partage alors entre deux pistes qui se mêlent et se confondent : d'un côté la quête de Vincent pour tuer (symboliquement ou non) ce père si décevant, sur fond de références bibliques explicites, et de l'autre une savoureuse satire de tout ce qui agace Eugène Green, à commencer par le petit milieu de l'édition germanopratine composée de snobs et d'ignares obsédés par les potins, la malveillance et leurs propres egos surdimensionnés.

Mathieu Amalric campe à ce titre un homme si caricatural de méchanceté et de bêtise qu'il en devient une sorte de croque-mitaine destiné à faire rire autant qu'à exorciser nos propres démons intérieurs. Plus nuancé, peut-être pourrait-il déclencher chez Vincent, adolescent esprit d'absolu, une haine dangereuse et  incontrôlable. Mais dans cette évidente stupidité du fantoche ridicule, il ne peut qu'attirer une sorte d'indifférence mâtinée de pitié, et la sensation qu'il est inutile de perdre son temps avec un homme pareil.

Nouvelle Genèse

Il y a ainsi beaucoup de cocasserie dans le parcours forcément initiatique de l'adolescent tiraillé entre les forces antagonistes du bien et du mal, et qui finira par se trouver un père de substitution, plus aimable, et avec lequel il pourra vivre une relations bien plus filiale qu'avec son père de sang. Cette filiation symbolique est tout à la fois parabole religieuse et message d'espoir pour une société contemporaine où il n'a peut-être jamais été aussi important de choisir les familles (allégoriques ou non) dans lesquelles on souhaite  évoluer.

La mise en scène volontairement artificielle d'Eugène Green, couplée à la drôle de scansion qu'il impose à ses acteurs (texte presque récité qui marque toutes les liaisons, même celles qui semblent fausses, voire criminelles, aux oreilles du spectateur), et aux multiples plans fixes et frontaux sur ses personnages, renforcent la narration dans ce qu'elle a de théâtral et stylisé, anti-naturaliste au possible, laissant voir derrière le prétexte du récit la recherche constamment renouvelée d'une rencontre entre l'homme et le sacré. Encore et toujours, c'est ce rapport de l'homme à son existence qui fascine le réalisateur, cette "dimension cachée" que la caméra capte non visuellement mais par essence, presque par écho.

Dans Le fils de Joseph, tout ce qui est de l'ordre du spirituel finit d'ailleurs par transpirer à l'écran, dans le regard étonnamment direct des comédiens (les formidables Victor Ezenfis, Natacha Régnier et Fabrizio Rongione en tête), mais aussi dans l’atmosphère d'apaisement qui envahit peu à peu le film. Le trio final semble alors annonciateur d'une nouvelle Genèse d'où serait balayée toute la vacuité brocardée auparavant, et dans laquelle les erreurs du passé ne se reproduiraient pas. Un nouveau cycle dont Eugène Green est le chantre tout trouvé.

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Le fils de Joseph d'Eugène Green
Sortie DVD chez blaq out le 6 septembre 2016
Bonus : La manière, documentaire de Gaël Fournas et Quentin Papapietro sur l'oeuvre d'Eugène Green

Jeu concours : gagnez des DVD de Free love avec Julianne Moore et Ellen Page

Posté par MpM, le 14 juin 2016

Free love de Peter Sollett, qui est sorti sur les écrans français en février dernier, arrive en DVD et VOD ce mardi 14 juin. Inspiré d'une histoire vraie, il réunit Julianne Moore, Ellen Page, Michael Shannon et Steve Carrel dans le formidable combat de deux femmes pour le respect de leurs droits.

Laurel, est une brillante inspecteur du New Jersey. Sa vie bascule le jour où elle rencontre la jeune Stacie. Leur nouvelle vie s’effondre quand Laurel découvre qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Laurel a un dernier souhait : elle veut que sa pension revienne à la femme qu’elle aime, mais la hiérarchie policière refuse catégoriquement. Laurel et Stacie vont se battre jusqu’au bout pour faire triompher leurs droits.

Orange Studio, coproducteur du film, vous fait gagner 3 exemplaires du DVD.

Pour participer, il suffit de répondre par courriel à la question suivante (en mentionnant votre nom et vos coordonnées postales) avant le 30 juin :

Quel film indépendant américain de Jason Reitman a révélé Ellen Page aux yeux du grand public et lui a valu une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice ?

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Jeu concours : gagnez des coffrets DVD de La chambre interdite de Guy Maddin !

Posté par MpM, le 31 mai 2016

DVD La chambre interditeSorti le 16 décembre dernier, La chambre interdite du Canadien Guy Maddin était probablement le plus beau film de l'année 2015, ou en tout cas l'un des plus excitants. Excellente nouvelle, il arrive en DVD dès le 7 juin !

Dans le Plunger, sous-marin, l’oxygène se fait rare. Le compte à rebours vers une mort certaine est enclenché. L’équipage cherche en vain le capitaine, le seul capable de les sauver. Soudain, de manière improbable, un bûcheron perdu arrive parmi eux et leur raconte comment il a échappé à un redoutable clan d’hommes des cavernes. Sa bien-aimée à été enlevée par ces hommes féroces, et il est prêt à tout pour la sortir de là.

Embarquez dans le Plunger et faites le tour du monde des paysages oniriques, dans un tourbillon d’aventures peuplées de femmes fatales, de fous à lier et d’amoureux transis.

Ce voyage onirique et sensoriel, mais aussi spectral, aux multiples clefs et interprétations, privilégie le plaisir brut du cinéma : raconter des histoires, imaginer des situations, animer des personnages, le tout avec une boulimie gourmande qui démultiplie les pistes, les intrigues, les apparitions et les échos. Comme le film-somme de tous les films qui ont été tournés, écrits ou juste fantasmés depuis l’invention du cinéma, avec le sentiment de vertige, de bouleversement et d’exaltation que cela implique.

Pour accompagner le film, le coffret DVD comporte un livret couleur 20 pages, le documentaire The 1000 eyes of Dr Maddin d’Yves Montmayeur (Prix du meilleur documentaire sur le cinéma à Venise en 2015), des courts métrages réalisés dans le cadre de Séances (Ectoloop 1, Once a chicken) ainsi que des teasers et bandes-annonces.

Partenaire du film depuis sa sortie, Ecran Noir met en jeu trois coffrets DVD édités par Ed Distribution. Pour participer, il suffit de répondre par courriel à la question suivante (en mentionnant votre nom et vos coordonnées postales) avant le 10 juin :

Plusieurs acteurs français de premier plan font des apparitions dans la Chambre interdite, soit sous forme de caméos très brefs, soit en apparaissant à plusieurs reprises. Quel comédien, également scénariste et réalisateur, joue plusieurs rôles, dont celui d'un palefrenier ?

Attention, aucune réponse postée dans les commentaires du site ne sera prise en compte.

César 2016: Fatima dans 98 salles cette semaine

Posté par vincy, le 2 mars 2016

fatimaCésar du meilleur film, du meilleur scénario dans la catégorie adaptation et du meilleur espoir féminin, Fatima va bénéficier de 77 copies supplémentaires ce mercredi 2 mars. Au total le film de Philippe Faucon sera projeté dans 98 salles, soit presque autant que lors de sa sortie en octobre dernier. Le film a déjà attiré 310 000 spectateurs en France.

Pyramide, qui distribue le film, prend le risque de fragiliser sa grosse sortie de la semaine, Belgica. Mais un effet César n'est pas impossible, même si le film sort en DVD/Blu-Ray/VàD cette semaine.

Par ailleurs, le réalisateur a offert son César à Soria Zeroual, nommée dans la catégorie meilleure actrice. Cette femme de ménage franco-algérienne de 45 ans n'avait jamais été comédienne avant ce film.

Fatima a aussi obtenu le Prix Louis Delluc en décembre dernier. Il avait fait son avant-première mondiale à la Quinzaine des réalisateurs en mai dernier.