La guéguerre de La guerre des boutons

Posté par redaction, le 6 septembre 2011

Un nouveau doublon dans le monde du cinéma voit le jour. Et ce n’est ni le premier, ni le dernier. Deux films  avec la même histoire, deux dates de sorties proches (14 et 21 septembre), même titre et même budget (13 millions d'euros, et sans doute un peu plus pour accélérer les délais de post-productions)... Les différences sont sur le générique : deux réalisateurs aux itinéraires différents et des acteurs connus d'un côté comme de l'autre. Deux films que l’on pourrait dire jumeaux. Mais des jumeaux dont la dualité soulève et même fabrique le duel.

Course de vitesse

D’un côté, un film de Christophe Barratier, produit par Thomas Langmann (producteur de Astérix aux Jeux Olympiques), avec Guillaume Canet, Kad Merad, Gérard Jugnot, ou encore Laetitia Casta. Du lourd en cinéma. Le cinéaste de la France du passé (Les Choristes, Faubourg 36), celui d'une carte postale jaunie et nostalgique au service d'une machine de guerre populaire... La (nouvelle) Guerre des boutons est à peine terminée (le tournage s'est arrêté en août) qu'elle est déjà prête à sortir en salles (le 21 septembre).

Et de l’autre, un film de Yann Samuell, plus habitué à la comédie romantique et les rapports entre générations comme L'âge de raison et Jeux d'enfants), produit par Marc du Pontavice (producteur de Gainsbourg, vie héroïque), avec Alain Chabat, Fred Testot, Mathilde Seigner et Eric Elmosnino. Registre un peu plus populaire, quoique. Premier lancé (en production), premier tourné, premier sorti : le 14 septembre.

A l'origine, les deux films étaient prévus pour l'hiver 2012, puis avancés à l'automne 2011, pour finalement se faire leur guerre en pleine rentrée scolaire, rivalisant en affichage publicitaire et en marketing. Si pour l'instant personne ne parle des films, les médias se font une joie de traiter le sujet sur le mode de la rivalité... Lequel finira à poil?

La plus célèbre adaptation du roman de Louis Pergaud (de son titre complet La guerre des boutons, roman de ma douzième année) est celle de Yves Robert, réalisée en 1962, et produite par Claude Berri, père de Thomas Langmann. Barratier et Samuell n'étaient même pas nés. Ce n’était cependant pas la première. En effet, la toute première adaptation de ce roman au cinéma fût réalisée en 1936 par Jacques Daroy et s’intitule La Guerre des gosses (où l’on y retrouve Charles Aznavour). Sans oublier une version québécoise, La guerre des tuques, en 1984.

Cette histoire de gamins et de conflits semble traverser le temps. A la manière d’un arbre, l’histoire voit les époques et les générations évoluer. La guerre des boutons, une histoire indémodable ou un passé révolu et regretté?

Pourquoi un (double) renouveau de cette histoire au cinéma d’un seul coup? Tout simplement parce que les droits du film tombent dans le domaine public. Et ce n’est pas la règle du “premier arrivé, premier servi” qui a prôné pour en refaire une version (enfin deux) 21ème siècle. Les deux producteurs (et les scénaristes associés à ce sale coup) ont un lien affectif avec l'histoire (ou le film) et ont trouvé des financements (TF1, Canal +...) : tout le monde les a aidés à persévérer!

Cependant, en aucun cas, il ne s'agit d'un remake du film culte et populaire de Robert puisque seule Danièle Delorme, la veuve du cinéaste, en a possède les droits. Certaines répliques du film ne seront donc pas entendues dans les nouvelles versions. Pourtant, le fameux "Si j'aurais su, j'aurais pas venu" se serait monnayé très très cher!

"Le premier qui a tiré a gagné" - Mathilde Seigner

Une guerre d’égo plus qu’une guerre de boutons. Une guerre de producteurs où les réalisateurs ne sont que des pantins aux ordres d'un concept. Aucun ne veut capituler. C’est à qui fera le plus d’entrées. Au risque d'avoir deux perdants au bout du compte. Le vrai gagnant pourrait être celui qui séduit les enseignants. On imagine mal les deux nouveaux films recevoir le même accueil que celui de Robert, prix Jean Vigo en 1962, avec ses 9,89 millions d'entrées. Elle pourra être revue en salles, à l'occasion d'une ressortie le 12 octobre en version restaurée.

Mais historiquement, lors de ce genre de doublons, le deuxième film devient vite le "maudit". Valmont après Les liaisons dangereuses, Coco Chanel & Igor Stravinsky après Coco avant Chanel, Robin des Bois en deux versions hollywoodiennes en 1991, Infamous après Capote, et bientôt deux films sur Blanche-Neige...

Et c'est vrai que La guerre des boutons de Samuell semble là encore la mieux partie : première à sortir, casting plus familial (Chabat, Seigner), multiples avant-premières (160 au total), partenariat avec Gulli... Typiquement le film dont les moins de 12 ans peuvent faire le succès, accompagnés de leurs parents. Celui de Barratier mise sur une plus grosse machinerie marketing, mais dispose de quelques faiblesses : un casting connu des adultes mais peu des enfants (hormis Merad), des affiches plus noires, plus sombres,  et une sortie une semaine plus tard.

Même si la presse voyait les films aboutis, la critique ne ferait pas la différence.

Cette guéguerre révèle avant tout un appauvrissement artistique et financier du cinéma français : il y a peut-être mieux à faire avec 13 millions d'euros, qu'un "remake" et surtout deux "remakes" simultanés. Les projets ne manquent pas, et les scénarios brillants et originaux non plus.

Largo Winch 2 d’après les tomes 7 et 8

Posté par vincy, le 22 mars 2009

tomer sisley1,7 millions de spectateurs en France. Une critique enthousiaste. Une internationalisation qui commence. L'adaptation de la bande dessinée Largo Winch est considérée comme réussie par les producteurs mais aussi l'éditeur et l'auteur (Jean Van Hamme a touché 300 000 euros pour les droits). Aussi, en décembre, l'équipe a décidé de se remettre au travail pour donner une suite à ces aventures qui faisaient une synthèse des deux premiers albums, tout en piochant dans les tomes 3 et 4 (l'histoire de l'OPA).

Le film vient de recevoir, hier soir, le prix spécial du Forum International Cinéma & Littérature.

Le co-scénariste Julien Rappeneau vient de distiller quelques pistes pour une suite. Largo Winch (alias Tomer Sisley) sera confronter à la moralité du pouvoir. L'histoire se déroulera en Thaïlande et Birmanie, ce qui correspond aux albums 7 et 8, "La forteresse de Makiling" et "L'heure du Tigre". Le scénario est achevé, et surtout, le personnage de Simon, son acolyte, apparaîtra enfin.

Recevant un Prix spécial pour son adaptation de la BD, la productrice a confirmé au Forum Cinéma & Littérature de Monaco qu'elle avait reçu la version finalisée du scénario il y a une semaine. La sortie est prévue fin 2010.

photo : Tomer Sisley au Forum Cinéma & Littérature de Monaco 2009 (c) vincy thomas

Hilary Swank au régime

Posté par MpM, le 19 août 2008

Après avoir joué les garçons manqués et les boxeuses de talent, Hilary Swank semble à la recherche d’un peu de légèreté. L’actrice aux deux Oscar (Boy’s don’t cry et Million dollar baby) vient en effet d’acquérir les droits d’adaptation du livre Les Françaises ne grossissent pas de Mireille Guiliano. Cet essai, qui avait atteint le sommet des ventes du New York times en 2006, tente d’expliquer comment les femmes françaises font pour garder la ligne tout en profitant de la gastronomie nationale. Soit un mélange de conseils pratiques et d’expériences personnelles qui ont fait fureur aux Etats-Unis. Le film qui en sera tiré devrait très probablement être une comédie romantique, dans lequel Hilary Swank pourrait jouer le premier rôle.

Le monde entier fait son marché à Locarno

Posté par MpM, le 14 août 2008

Les organisateurs du marché du film de Locarno n’en reviennent pas. A trois jours de la clôture du Festival, les droits de cinq films sélectionnés en compétition officielle ont déjà été achetés. Un autre homme (Lionel Baier, Suisse), Yuri’s day (Kirill Serebrennikov, Russie), Daytime drinking (Noh Young-seok, Corée du Sud), Mar Nero (Federico Bondi, Italie) et Sonbahar (Özcan Alper, Turquie) sont donc dès maintenant assurés d’une carrière en salles.

Pour Locarno, c’est d’autant plus un succès que d’autres accords pourraient encore être signés dans les jours à venir, suite aux discussions initiées pendant la manifestation. Nadia Dresty, la responsable de l’Industry Office, précise en effet que les retours des professionnels sur la qualité de la compétition sont excellents. Pour la première fois cette année, le Festival suisse a attiré 215 acheteurs venus de 29 pays différents, preuve indiscutable de l’importance qu’il revêt désormais dans le circuit mondial des marchés jugés incontournables.