DreamWorks Animation signe avec la Fox : c’est Madagascar à L’âge de glace

Posté par vincy, le 21 août 2012

Un an après avoir annoncé que Paramount ne distribuerait plus ses films, DreamWorks Animation a officialisé annoncé la signature d'un contrat avec la 20th Century Fox. Le contrat sera effectif à partir de 2013, pour une durée de 5 ans. Changement majeur à Hollywood.

Le choix est d'autant plus important qu'il consacre ainsi la Fox comme le plus important distributeur de films d'animation dans le monde, avec ce deal. 20th Century Fox a une expérience indéniable, surtout sur les marchés internationaux, devenus vitaux pour les revenus des studios américains. Si DreamWorks Animation peut se vanter d'avoir 9 des 30 plus importantes recettes nord-américaines dans l'animation, la Fox affiche en revanche un score modeste avec seulement deux épisodes de L'âge de glace... Mais au niveau mondial, la donne est plus équilibrée. DreamWorks Animation a placé 9 films au dessus des 500 millions de $ et la Fox 4, sur six films produits depuis 2002. L'âge de glace 4 récolte ainsi 801 millions de $ à date dans le monde (dont 650 millions à l'international) quand Madagascar 3 n'en ramasse que 565 millions de $ (dont 352 millions à l'international).

Autrement dit, DreamWorks est allé chercher un studio avec une filiale "animation" déjà fortement reconnue et qui savait "vendre" ce genre de films "globalement". Quant à la Fox, elle voulait évidemment doper son programme annuel de films familiaux. Hormis la franchise Age de glace et celle d'Alvin et les Chipmunks, le studio n'a pas encore cette logique de processus industriel qui lui permet de sortir deux à trois films d'animation par an. Les Simpsons et Rio (la suite est prévue pour 2014) ont pourtant été de gros succès.

Des passerelles mais de l'autonomie

Avec cet accord, la Fox va doper ses revenus : la Paramount avait gagné 700  millions de $ sur le pourcentage des recettes des films de DreamWorks Animation depuis 2006. Trop gourmande, la Paramount a perdu une pépite d'or en voulant augmenter son pourcentage sur les recettes des films de DreamWorks Animation. Avec la Fox, le pourcentage reste le même (8% sur les recettes en salles et en vidéo) mais concède un pourcentage plus faibles (6% seulement) sur la vidéo à la demande et la diffusion sur les plateformes numériques. Surtout DWA parvient à dessiner une stratégie où elle contrôle davantage son avenir.

En effet, Jeffrey Katzenberg, patron de DreamWorks, a décidé d'arrêter son contrat avec la chaîne payante HBO pour diffuser les films de son studio sur Netflix. Autre axe stratégique : une chaîne de TV sur le câble estampillée DreamWorks. La Fox possédant 350 chaînes dans le monde, les synergies seront sans doute plus facile à trouver. DWA a également en vue de développer ses films sous le format de spectacles musicaux ou vivants, malgré l'échec de la comédie musicale Shrek. La Fox a déjà signé avec Stage Entertainement pour un spectacle autour de L'âge de glace. DWA prépare un show équivalent avec Dragons.

Calendrier des sorties à réorganiser

Seul problème à cet accord : aucun des deux studios n'a de parcs d'attraction. Les licences pour les produits dérivés et les parcs de loisirs devraient donc se négocier indépendamment. Tout comme les contenus numériques dont DWA conservent le contrôle intégral.

Outre la Fox, Sony était en lice pour ce contrat. DreamWorks ayant abandonné l'idée de distribuer par lui-même ses films d'animation : une opération trop coûteuse. L'avantage certain de ce nouveau partenariat réside dans le calendriers : les dessins animés des deux studios ne se concurrenceront plus. Avec 10 films en production, et à peu près autant en développement du côté de DreamWorks, la Fox va sans doute réorganiser son calendrier de sorties des années 2013 et 2014.

En 2013, la Fox doit caser trois films de DWA (The Croods, Turbo, Mr Peabody & Sherman) en plus de son film Epic déjà prévu pour fin mai. En 2014, Me and My Shadow prévu en mars doit faire face à Rio 2 programmé en avril, avant que Dragons 2 et Happy Smekday ne sortent. Au total la 20th Century Fox distribuera 4 films animés par an, soit davantage que WaltDisney/pixar.

Casper, Lassie, George de la Jungle et Félix le chat dans le giron de DreamWorks Animation

Posté par vincy, le 23 juillet 2012

155 millions de $. C'est la somme qu'a déboursé DreamWorks Animation pour acquérir auprès de Boomerang Media  Classic Media et son catalogue. Le studio des franchises Shrek et Madagascar a mis la main sur des personnages aussi célèbres que Casper le gentil fantôme, Lassie la fidèle chienne, le cowboy texan The Lone Ranger, le nullissime George de la Jungle, Félix le chat, Charlie qu'on cherche toujours partout, Rodolphe le renne au nez rouge, le bonhomme de neige Frosty et bien d'autres.

Au total, Classic Media (80 employés) est propriétaire de 450 films, 6100 épisodes de séries animées ou pas, et d'un des plus grands catalogues de BD du monde.

DreamWorks ne cache pas qu'il veut dériver tout cela sous forme de franchises et de produits multisupports : films, télévision, vidéo, jouets, jeux numériques, parc d'attraction...

La Chine s’ouvre (un peu plus)

Posté par vincy, le 22 février 2012

Les autorités chinoises ont décidé d'augmenter le nombre de films étrangers diffusés dans leur pays, l'un des plus protectionnistes du monde. La mesure va principalement bénéficier au cinéma américain, puisque l'accord signé vendredi dernier fait partie d'une négociation commerciale sino-américaine et concerne essentiellement des films en 3D ou format IMAX.

Dans un marché en forte explosion, le 3e du monde en recettes en 2011, l'enjeu est de taille. D'autant que les analystes prévoient que le marché chinois va plus que doubler d'ici 2015, dépassant ainsi largement le Japon.

Dorénavant, ce sont 14 films supplémentaires qui seront autorisés, soit un potentiel de 500 millions de $ de recettes pour les studios concernés. Jusqu'ici, la Chine ne permettait qu'à 20 films étrangers par an d'être projetés dans les salles du pays.

L'Empire du milieu cherche à protéger son industrie cinématographique, et bien sûr à la développer. Cette limitation du nombre de films étrangers, qui doivent par ailleurs correspondre aux critères de la censure, facilite la bonne résistance du cinéma chinois (54% de parts de marché), qui investit de plus en plus massivement dans de grosses productions locales. Les Américains ont, en partie, contourné le problème en tournant certaines de ses productions (Kung-fu Panda, Mission:Impossible III, ...) sur place, incitant les autorités à accepter leurs films dans la short-list annuelle.

DreamWorks Animation vient même d'annoncer la création d'un studio à Shanghai, baptisé Oriental DreamWorks. L'infrastructure produire un film d'animation par an à partir de 2016 et deux à partir de 2018.

En 2011, seuls deux films français (Arthur 3 et Coursier) sont sortis en Chine (contre 7 en 2010 et 4 en 2009) réalisant 5,2 millions d'euros de recettes (1,48 millions d'entrées). Selon Unifrance, trois sorties sont prévues en 2012 : A bout portant, La proie et Largo Winch II.

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Ci-joint un tableau récapitulatif du marché cinématographique chinois en 2011, fournit par Gravity Group.

Annie Awards : Une vie de Chat, Chico & Rita et Tintin face à Kung Fu Panda 2

Posté par vincy, le 10 décembre 2011

Trois films animés européens traditionnels - deux espagnols et le français Une vie de chat - se sont glissés au milieu des gros blockbusters américains parmi les meilleurs films d'animation de l'année. Les Annie Awards ont révélé un avant goût des Oscars : DreamWorks emporte le gros lot avec 21 nominations. Rango et Rio parviennent à dominer le Pixar de l'année, Cars 2, talonné par Mission : Noël, pourtant un fiasco au box office.

On notera cependant quelques détails qui révèlent l'absence de favori. Tintin, meilleur film, n'a aucune citation pour Spielberg. Kung Fu Panda 2 n'obtient rien dans la catégorie scénario, tout comme Le chat potté. Rango, à ce titre, cumulant film, scénario, réalisation et montage, pourrait créer la surprise. Autre étonnement, Winnie l'Ourson, l'un des cinq films les plus cités, n'est même pas retenu parmi les meilleurs films, alors qu'il est nommé pour sa réalisation et son scénario.

Les nominations pour le meilleur film animé (et leurs autres nominations)

  • Une vie de chat
  • Arrugas
  • Mission : Noël (6) : performance vocale (Ashley Jensen), performance vocale (Bill Nighy), scénario, dessin des personnages, storyboard
  • Cars 2 (7) : montage, direction artistique, 2 citations pour les effets animés, dessin des personnages, storyboard
  • Chico & Rita
  • Kung Fu Panda 2 (12) : réalisation, performance vocale (Gary Oldman), performance vocale (James Hong), direction artistique, montage, 2 citations pour les effets animés, 2 citations pour l'animation d'un personnage, 2 citations pour le storyboard
  • Le chat potté (9) : réalisation, performance vocale (Zach Galifianakis), montage, effets animés, animation d'un personnage, dessin des personnages, musique, storyboard
  • Rango (9) : réalisation, scénario, montage, 2 citations pour les effets animés, dessin des personnages, 2 citations pour le storyboard
  • Rio (8) : réalisation, performance vocale (Jemaine Clement), direction artistique, 2 citations pour l'animation d'un personnage, dessin des personnages, musique
  • Les aventures de Tintin (5) : scénario, montage, effets animés, musique

Les autres films nommés

Winnie l'Ourson (8) : réalisation, scénario, direction artistique, effets animés, 2 citations pour l'animation d'un personnage, musique, storyboard

Gnomeo & Juliette (4) : réalisation, performance vocale (Jim Cummings), scénario, storyboard

Star Wars : The Clone Wars : effets animés

Pirates des Caraïbes : la fontaine de Jouvence : effets animés dans un film

Transformers : Dark of the Moon : effets animés dans un film

Cowboys & Aliens : 2 citations pour les effets animés dans un film

Hop : animation d'un personnage dans un film

Paul : 2 citations pour l'animation d'un personnage dans un film

La Planète des Singes, les origines : animation d'un personnage dans un film

DreamWorks Animation prépare son divorce avec Paramount Pictures

Posté par vincy, le 2 août 2011

C'était attendu, c'est apparemment certifié, si l'on en croit The Hollywood Reporter qui a annoncé lundi 1er août le divorce entre DreamWorks Animation et son distributeur Paramount Pictures. Le conseil d'administration de DreamWorks Animation a rejeté l'extension du contrat de distribution, qui arrive à terme en 2012. Même pour un an.

DreamWorks ne veut plus reverser 8% de ses recettes pour distribuer ses films. Paramount avait anticipé le problème en annonçant il y a quelques semaines la création d'une branche dédiée à l'animation (voir actualité du 7 juillet).

Pour DreamWorks Animation, il ne reste plus qu'à trouver son nouveau partenaire, à ses conditions pour 2013 et au delà. Soit le studio choisit des distributeurs par territoire, soit il signe avec un distributeur unique pour le monde entier. Warner Bros semblerait alors un choix logique puisqu'il ne dispose pas d'une filiale d'animation mais a une solide expérience dans le domaine.

Pour Paramount, c'est d'abord un sacré manque à gagner. Kung-Fu Panda 2 a rapporté 609 millions de $ dans le monde depuis la fin du mois de mai. le distributeur a diffusé dix films d'animation de DreamWorks Animation, dont Shrek The Third, Shrek Forever After, Dragons, Kung Fu Panda, Monstres Vs. Aliens et Madagascar 2. Ils ont rapporté, chacun, entre 430 millions et 800 millions de $ dans le monde. Sans Kung Fu Panda 2, Paramount n'aurait pas la première place des distributeurs américains cette année. L'an dernier, il aurait été 5e et non pas 2e.  Idem en 2009.

D'ici 2013, il lui reste à distribuer Puss in Boots (Le Chat Potté), Madagascar 3 et Rise of the Guardians. DreamWorks a déjà prévu cinq autres films entre 2013 et 2014, dont la suite de Dragons et Moi et mon ombre (voir actualité du 30 décembre).

Après le succès de Rango, Paramount va créer une filiale dédiée à l’animation

Posté par vincy, le 7 juillet 2011

Le contrat de distribution des films d'animation de DreamWorks s'arrête en 2012 pour Paramount. Le studio américain a décidé de lancer sa propre structure dédiée aux films animés. Logique d'y croire quand Rango a rapporté 243 millions de $ dans le monde, se classant ainsi dans les 10 films du premier semestre ayant récolté le plus de recettes. Rango a surtout bénéficié de meilleures critiques que Kung Fu Panda 2 et Rio, qui ont réalisé un meilleur box office.

Jusque là Paramount dépendant des productions DreamWorks : Shrek the Third, Shrek Forever After, DragonsKung Fu Panda et Monstres contre Aliens sont tous dans le Top 20 des films d'animation en images de synthèse. Rango n'est que 41e dans cette catégorie, mais il a surclassé les deux tentatives en solo précédentes de Paramount (Jimmy Neutron, La ferme en folie). Paramount a, cependant, connu quelques succès avec des films d'animation "traditionnels" comme Les Razmoket, Bob L'éponge, Beavis & Butt-Head... Mais Rango reste là aussi le leader absolu.

Paramount Animation débutera ses activités en 2014. Le premier film n'a pas encore été décidé mais de nombreux projets sont en développements. Outre ILM, un partenaire historique du studio, la branche animation fera aussi appel à de sociétés comme Nickelodeon, une des filiales du groupe Viacom qui possède Paramount.

Reste l'inconnue Dreamworks. Jusqu'à la fin 2012, Paramount distribue ses films en échange de 8% des recettes. Le contrat peut-être étendu jusqu'en 2013.

Mais l'arrivée d'un nouveau concurrent démontre que le marché de l'animation est dorénavant indispensable pour tous les studios. Disney a acheté Pixar, Sony, la Fox et Universal ont leur propre filiale. Etrangement, seul Warner Bros n'a pas créé de département spécifique malgré son patrimoine incroyable (Bugs Bunny et autres Looney Tunes...). Certains murmurent que DreamWorks Animation pourrait se rapprocher de Warner...

Une guerre se prépare. Et chacun croit en ses chances. Disney, avec Pixar, domine clairement le marché. DreamWorks continue d'être le rival le plus important. Mais Universal (Moi, moche et méchant), Warner Bros (Happy Feet), 20th Century Fox (L'âge de glace) et Sony (Tempête de boulettes géantes) ont tous placé leurs pions avec des films à succès et, pour certains, des franchises rentables.

Cannes 2011 : Le Chat Potté présenté par Antonio Banderas et Salma Hayek

Posté par kristofy, le 12 mai 2011

Souvenez-vous du petit chat qui était apparu dans la saga de Shrek, au 2e épisode, présenté hors-compétition à Cannes en 2004 : c’était un hors la loi à l’accent hispanique, sa fougue à l’épée et ses yeux rusés en ont fait un des personnages secondaires les plus appréciés. Si l’ogre vert est laissé à son bonheur avec ses amis des contes, un nouveau film d’animation arrive avec comme héros principal ce chat latino-lover. Ce nouveau film d’animation n’est pas vraiment un spin-off dérivé de Shrek, il s’agit plutôt d’une autre aventure centrée sur un autre personnage. Tout comme Kung-Fu Panda que l’on a pu voir en avant-première à Cannes mardi soir, Le Chat Potté (Puss in Boots) est en 3D.

C’est le dirigeant de Dreamworks Animation, Jeffrey Katzenberg, qui nous a présenté le début de leur nouveau film d’animation : « C’est une tradition pour nous de venir au Festival de Cannes, Shrek a été le premier film d’animation en compétition. » Ce film est réalisé par Chris Miller qui avait déjà travaillé sur la franchise Shrek. Il indique que le chat était bien entendu son personnage préféré à cause de son costume mais aussi parce qu’il avait un grand cœur malgré les apparences frimeuses.

Voici un avant-goût du début de ce nouveau film d’animation dont on a pu apprécier les 20 premières minutes. Une ombre se profile (sur une musique présente dans le Kill Bill de Tarantino), c’est le chat potté qui rentre dans un bar pour y boire un verre de lait. Tout les autres personnages sont des humains qui dialoguent avec lui, ils se moquent d’abord de lui avant de le reconnaître et d’avoir peur : le chat potté est un bandit recherché. On apprend qu’il est en quête de haricots magiques qui ont une grande valeur, mais c’est le couple de bandits Jack et Jill qui en ont pris possession. Alors que le chat potté s’introduit par une fenêtre pour les voler, il tombe sur un autre chat venu en quête des mêmes fèves : ils se poursuivent à travers la ville. Les félins vont se mesurer à un duel de danse flamenco, et le chat potté découvre qui est son adversaire : en fait c’est une chatte…

Après la projection les voix des personnages principaux ont pris corps avec la venue de Antonio Banderas, toujours marié à Mélanie Griffith, et de Salma Hayek, alias Mme Pinault, propriétaire du groupe PPR (la Fnac et quelques grosses marques de luxe, ce qui peut expliquer le chic de ses tenues).

- Salma Hayek : C’est la première fois que je fais le doublage d’un personnage de film d’animation. Je réalise que là avec Antonio Banderas à côté c’est comme un come-back de nous deux à Cannes, on était déjà réunis ensemble il y a douze ans pour Desperado.

- Antonio Banderas : Cette fois c’est pour de l’animation en 3D. Et quand je regarde Salma avec ces lunettes 3D et bien je suis encore plus heureux de la retrouver !

- Salma Hayek : Ce qui n’a pas beaucoup changé ce sont les rôles hispaniques, c’est toujours un peu limité dans le cinéma. Ici on est des chats dans un film animé qui n’est pas un univers 100 % américain, on y voit des choses de notre culture, c’est génial.

- Antonio Banderas : On m’avait montré l’allure du personnage au tout début, il est différent des autres car il est beaucoup plus petit, ma voix grave lui donne de la grandeur et en même temps ça provoque aussi un décalage qui est un élément de comédie.

Le Chat Potté devrait sortir en 3D en France courant novembre 2011. Au même moment, Banderas sera à l'affiche du nouvel Almodovar, La Piel que Habito, présenté dans une semaine en compétition à Cannes.

DreamWorks Animation nous éclaire sur Me and My Shadow

Posté par vincy, le 30 décembre 2010

On a le temps de le voir venir. Mars 2013 c'est loin. D'ici là DreamWorks sortira (dans l'ordre) Kung Fu Panda 2, Puss in Boots (le Chat Potté de Shrek), The Croods, Madagascar 3, The Guardians. Me and My Shadow (Moi et mon ombre) sera évidemment en images de synthèse et en 3D mais aussi en animation traditionnelle. Ce mix est, du coup, une première pour le studio. L'ombre et le Monde des ombres seront dessinés à la main tandis que le monde réel sera en image assistée par ordinateur.

L'histoire suit un certain Shadow Stan, une ombre incroyablement frustrée qui rêve d'une vie plus palpitante que celle de Stanley Grubb à laquelle il est collée depuis sa naissance. Grubb est sans aucun doute l'être humain le plus ennuyeux du monde. Du coup, Stan va briser la règle suprême du Monde des Ombres ("Ils dirigent, nous suivons") pour prendre le contrôle de son "éclaireur".

Le scénario a été écrit par Steve Bencich et Ron Friedman, à qui l'on doit Frère des ours, Chicken Little, Les rebelles de la forêt, Comme chiens et chats 2... Le script a été revu par Tom Astle et Matt Ember (Max la menace, Get Smart).

La production débute cette année.

Arthur Christmas arrive dans un an

Posté par vincy, le 29 décembre 2010

Vous ne connaissez pas Arthur Christmas? C'est le nouveau personnage inventé par les créateurs de Wallace et Gromit (et de Chicken Run), les studios Aardman Animation. Sony sortira le film (3D) en novembre 2011 au Royaume Uni et aux Etats-Unis et en décembre dans le reste de l'Europe.

Actuellement en post-production, le film de Sarah Smith et Barry Cook s'est offert un casting vocal de premier choix : James McAvoy (Arthur), Bill Nighy (Grand Père Noël), Hugh Laurie (Steve), Jim Broadbent (Père Noël), Imelda Staunton (Mme Père Noël).

Pour Aardman, cependant, il y a une dose de risques. Après trois films chez DreamWorks (le dernier, Souris City en 2006, a été un fiasco financier) et un Oscar du meilleur film d'animation, les fous de pâte à modeler ont été contraints de changer de partenaire hollywoodien.

DreamWorks ne cherchait plus de films forcément qualitatifs mais des blockbusters visant les 200 millions de $ aux USA. Aardman a du aller chercher un studio plus en phase avec son modèle créatif. Sony Pictures Animation a l'habitude des budgets massifs (100 millions de $ pour Les Rois de la glisse et Tempête de boulettes géantes) et des box office honorables (une moyenne de 200 millions de $ dans le monde avec trois films au compteur).

Remettant à plus tard Le lièvre et la Tortue, ils ont préféré investir sur cette histoire : "comment le Père Noël distribue tous ses cadeaux en une seule nuit? Grâce à un système ingénieux..." C'est ce que va découvrir un garçon qui doute de l'existence du Père Noël. Et cela a séduit Sony, qui voulait régénérer son département animation et cibler le marché européen, où Sony est plus faible.

Avec en poche un contrat de trois ans pour développer leurs projets, ils se sont lancés dans l'aventure d'Arthur Christmas, et commence celle de Pirates !, adaptée des livres de Gideon Defoe, et qui vient de recevoir le feu vert pour sa production. Aardman travaille d'abord à Bristol, en Angleterre, avant de migrer à Culver City en Californie. 18 mois à la maison et 18 mois à "Aardman West".

On nous promet une esthétique différente, pour ne pas dire surprenante, avec toujours ce mélange de charme, d'absurde et de références.

L’illusionniste en lice pour l’Oscars du meilleur film d’animation

Posté par vincy, le 14 novembre 2010

15 dessins animés vont s'affronter pour les trois nominations à l'Oscar du meilleur film d'animation (il y en aurait eu 16 comme prévu, cela aurait donné de l'air avec cinq nominations). Les campagnes de publicité avec la mention" For your consideration" ont déjà commencé. Passage en revue par studios et évaluation des chances.

Bill Plympton Studios peut tenter le coup avec Des idiots et des anges. Ce serait un bon signe pour l'animation indépendante américaine et surtout pour valoriser une autre forme d'animation, plus adulte. L'auteur mériterait aussi une reconnaissance pour l'ensemble de son oeuvre. C'est aussi sa faiblesse : manque de popularité, ton trop décalé, style un peu marginal. Et le studio peut placer plus facilement son court métrage The Cow Who Wanted to Be a Hamburger.

DreamWorks Animation espère bien placer un de ses trois films dans la liste. Pourtant, la déconvenue pourrait être au rendez-vous avec, au final, aucune nomination. Dragons a le plus de chance : c'est le meilleur de tous, et son histoire a séduit le jeune public.  Megamind, malgré son succès public, apparaît beaucoup plus faible en terme artistique. Shrek Forever After ne devrait pas se retrouver dans la liste finale : le box office décevant, la baisse de qualité de la franchise ne lui permettra sans doute pas de faire aussi bien que les deux premiers épisodes : l'Oscar en 2001 et une nomination en 2004. DreamWorks n'a rien gagné depuis 2005 (Wallace & Gromit) et n'a pas été sélectionné depuis 2008 (Kung Fu Panda).

Lionsgate présente Alpha et Omega, qui a peu de chance : critiques médiocres, public pas vraiment au rendez-vous.

Madhouse va essayer de placer un manga (de Science Fiction) dans la liste. Summer Wars, de Mamoru Hosada (le culte La traversée du temps), peut profiter de l'absence d'Hayao Miyazaki (un Oscar, une nomination). Mais les films d'animation visant les ados n'ont jamais été parmi les favoris des "électeurs" de l'Académie.

New Yorker Films parie sur My Dog Tulip, un autre film d'animation indépendant et très personnel, surtout quand ils sont réalisés par des vieux de la vieille. Mais l'aspect artistique, sans qualité réelle, en fait un outsider sans réel potentiel.

Sony Pictures Classics (et Django Films) mise sur L'illusionniste, du français Sylvain Chomet. Le cinéaste est très apprécié depuis Les Triplettes de Belleville (nommé en 2003). L'esthétique, le sujet et le scénario de Jacques Tati sont incontestablement un plus pour des professionnels souvent nostalgiques. A l'inverse, sa mélancolie, sa singularité peuvent le desservir pour séduire des votants sensibles au box office et souvent protectionnistes.

Universal propose Moi, moche et méchant. A priori, le dessin animé a toutes ses chances, malgré des critiques un peu mitigées (pour ne as dire désemparée par l'humour du film). Mais l'énorme succès international et le fait qu'il ait battu Shrek 4 au box office local en fait un compétiteur solide.

Walt Disney / Pixar a trois films dans la course. Le studio a gagné 5 des 9 Oscars du meilleur film d'animation, et n'a pas perdu depuis 2007. Il n'y a qu'en 2005 où aucun film issu de l'un des deux studios, à l'époque pas encore fusionnés, avait fait chou blanc. Cette année devrait confirmer l'hégémonie de John Lasseter sur l'animation américaine. Raiponce devrait plaire avec cette histoire de princesse, à la fois rafraîchie et traditionnelle. L'humour, la romance et l'action sont au rendez-vous. Un carton au box office pourrait faire le reste. Clochette et l'expédition féérique (la suite de La féé clochette) n'est, en revanche, pas à la hauteur de la catégorie. D'autant que le film, sorti directement en DVD, n'a pu bénéficier d'une nomination qu'avec une petite tricherie : le film a été diffusé dans une salle de cinéma durant une semaine. Mais tous les yeux seront rivés sur Toy Story 3, archi grand favori de l'année. Plus gros succès de l'année en Amérique du Nord, troisième épisode d'une trilogie adorée et qui n' jamais pu être récompensée (l'Oscar a été créé en 2001), Toy Story 3 a tous les ingrédients (émotion, action, humour) pour être nommé aussi dans la catégorie meilleur film. C'est dire qu'il domine la concurrence.

Warner Bros n'a que deux cartes à jouer, hélas assez faiblardes. Le Royaume de Ga'Hoole, malgré son sublime travail de l'image de synthèse, manque de consistance côté scénario et a subit un échec public. Les critiques ont pourtant été bonnes et Zack Snyder peut faire une légère différence. Yogi Bear a été disqualifié avant la confirmation de la liste. En revanche, le studio a réussi à placer Comme chiens et chats : la revanche de Kitty Galore, qui n'a pourtant convaincu ni public ni critique.

Et puis, pas encore distribué, notons la présence d'un film chinois en 3D, The Dreams of Jinsha. Avec Summer Wars, il est le deuxième film asiatique, et les deux peuvent être disqualifiés s'ils ne sortent pas dans une salle de Los Angeles ou de New York avant le 31 décembre.