Cannes 2018 : Ex-Palmes d’or, films d’animation et productions Netflix parmi les absents de la Sélection officielle

Posté par wyzman, le 12 avril 2018

Il y a quelques minutes seulement, Pierre Lescure et Thierry Frémaux ont dévoilé les noms des films qui font partie de la sélection officielle du 71e Festival de Cannes. Et si le second a évoqué un "renouvellement de cinéaste", il faut bien admettre que l'on ne s'attendait pas à retrouver Jean-Luc Godard en compétition. Inattendue et rafraîchissante, la liste des films en compétition est également marquée par les présences de Spike Lee (Blackkklansman), David Robert Mitchell (Under the Silver Lake) et Christophe Honoré (Plaire, aimer et courir vite). Ceci dit, il y a de nombreux absents... Avec pas mal de primo-arrivants en Compétition, et peu "'habitués", cette sélection est assurément surprenante.

Où sont les acteurs et réalisateurs stars ?

Parmi les réalisateurs qui n'ont pas été cités, il y a les petits nouveaux dont les derniers projets nous ont bluffés  : Lenny Abrahamson (The Little Stranger), Claire Burger (C'est ça l'amour), Luca Guadagnino (Suspiria), Barry Jenkins (If Beale Street Could Talk), Harmony Korine (The Beach Bum), Pierre Schoeller (Un peuple et son roi), Felix Van Groeningen (Beautiful Boy). Mais ce n'est pas tout ! De manière surprenante, les sélectionneurs ont fait l'impasse sur des cinéastes établis et habitués du festival : Alfonso Cuaron (Roma, à cause de Netflix), Laszlo Nemes (Sunset), Pablo Trapero (La quietud), Brian De Palma (Domino), Carlos Reygadas (Where Life is Born), Claire Denis (High Life), Terry Gilliam (The Man Who Killed Don Quixote, même si on peut espérer un rebondissement grâce à al justice), Paolo Sorrentino (Loro), Naomi Kawase (Vision), et les quatre palmés Jacques Audiard (The Sisters Brothers), Mike Leigh (Peterloo), Nuri Bilge Ceylan (Le poirier sauvage) et Lars von Trier (The House That Jack Built, qui pourrait quand même s'ajouter à la liste). On apprécie néanmoins la présence de Wim Wenders dont le film Le Pape François - un homme de parole, distribué par Universal, sera projeté en séances spéciales.

Quant aux stars, c'est la pénurie. Hormis Everybody Knows d'Asghar Rafhadi (avec Pénelope Cruz et Javier Bardem), Under the Silver Lake de David Robert Mitchell (avec Andrew Garfield), En guerre de Stéphane Brizé (Vincent Lindon), Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré (avec Vincent Lacoste et Pierre Dalondonchamps) et Blackkklansman de Spike Lee (avec Adam Driver), les films en compétition sont loin d'être portés par des grosses têtes d'affiche. A Un Certain regard, on croisera quand même Marion Cotillard (Gueule d'ange), Riccardo Scamarcio (Euphoria, Clovis Cornillac et Karin Viard (Les chatouilles)... En séances spéciales, Mads Mikkelsen sera présent pour Arctic. Hors compétition, Solo, A Star Wars Story (Alden Ehrenreich, Emilia Clarke, Thandie Newton, Woody Harrelson, Paul Bettany, Donald Glover) et Le grand bain (Guillaume Canet, Leïla Bekhti, Mathieu Amalric, Virginie Efira, Jean-Hugues Anglade, Marina Foïs, Benoît Poelvoorde, Mélanie Doutey, Jonathan Zaccaï) devraient donc être les plus gros événements people d'un Cannes qui s'annonce radical. La proposition est en soi intéressante (et stimulante pour la critique).

Une diversité relative

Les plus attentifs l'ont déjà noté : dans cette sélection officielle, il n'y aucun long-métrage d'animation ! Une triste nouvelle lorsque l'on sait que 4 courts-métrages d'animation ont été sélectionnés et que l'offre était foisonnante cette année.

A défaut de s'émerveiller devant des personnages dessinés, notons tout de même la présence de films libanais (Capharnaüm de Nadine Labaki), polonais (Cold War de Pawel Pawlikowski) et égyptien (Yomeddin, premier film de A.B. Shawky) en compétition. Un certain regard compte six premiers films! Globalement, l'Amérique latine est la grande absente de la compétition, qui manque aussi pas mal de films nord-américains. Le cinéma asiatique compense...

L'épineux cas Netflix

Quant à Netflix, les choses semblent plus claires depuis la nuit dernière. Ted Sarandos, le responsable des contenus de Netflix, s'est entretenu hier avec le magazine américain Variety, rappelant au passage les désirs du géant du streaming : "Nous voulons que nos films soient mis au même niveau que tous les autres cinéastes. Il y a un risque que nous y allions et que nos films et nos réalisateurs soient traités de manière irrespectueuse au festival. Ils ont donné le ton." Tout cela avant de lancer un cinglant "Je ne pense pas que ce serait bien pour nous d'être là." Résultat : Netflix retire tous ses films suite à la nouvelle règle du festival. Celle-ci veut que les films qui ne sont pas distribués dans les salles françaises au moment de leur sortie ne soient plus acceptés en compétition.

Bien qu'il soit toujours possible pour Netflix de les proposer hors-compétition, la firme américaine semble s'être fait une raison. Car il faut reconnaître qu'après le tollé provoqué par les présences en compétition d'Okja et The Meyerowitz Stories l'an dernier, Thierry Frémaux n'a pas choisi d'y aller par quatre chemins, visant directement les plateformes de streaming. D'après lui, ces dernières empêchent les films d'appartenir "à la mémoire cinéphile" à cause de leurs algorithmes. Malgré des critiques vives et incessantes, Netflix s'était montré favorable à l'idée que les deux films soient diffusés dans des cinémas en France. Malheureusement, la chronologie actuelle des médias exige que les films ne soient disponibles sur des plateformes domestiques que 36 mois après leur sortie en salle, un contre-sens total pour le modèle économique de Netflix !

the other side of the wind orson welles john hustonOrson Welles le grand absent

Visiblement très remonté contre Thierry Frémaux, Ted Sarandos n'a donc pas hésiter à le mentionner dans les colonnes de Variety. Concernant une potentielle présence de Netflix hors-compétition, le cadre de 53 ans explique : "Je ne pense pas qu'il y ait de raison pour que l'on soit hors-compétition. La [loi] était implicitement à propos de Netflix et Thierry l'a rendue explicite quand il annoncé la nouvelle règle." Au sujet de leur passage mouvementé à Cannes l'an dernier, il constate : "Le festival a choisi de célébrer la distribution plutôt que l'art du cinéma. Nous sommes à 100% du côté de l'art du cinéma. Et au fait, tous les autres festivals du monde le sont aussi." Interrogé sur sa présence sur la Croisette en mai prochain, il botte en touche : "Nous aurons des gens du secteur de l'acquisition de films parce que beaucoup de films seront là sans distributeur." Enfin, à propos de l'avenir, Ted Sarandos est néanmoins assez confiant : "Thierry partage mon amour pour le cinéma et serait un héros en changeant [la règle] quand il réalisera à quel point celle-ci est punitive pour les cinéastes et les cinéphiles."

Pour rappel, Netflix devait amener jusqu'à la Croisette Norway de Paul Greengrass, Hold the Dark de Jeremy Saulnier, le nouveau film d'Alfonso Cuaron, Roma, le film inédit d'Orson Welles, The Other Side of the Wind, ainsi que They'll Love Me When I'm Dead, le documentaire de Morgan Neville sur Orson Welles ! La non-présence du dernier film de son père a d'ailleurs bouleversé Beatrice Welles qui a supplié Ted Sarandos dans un e-mail de "laisser le travail de [son] père être le film qui fait le pont entre Netflix et Cannes".

Edito: Le retour de l’Europe

Posté par redaction, le 15 février 2018

Alors que la Berlinale se lance dans sa 68e édition, et avec elle le marché du film européen et des coproductions, l'Observatoire européen de l'audiovisuel rend ses premiers bilans pour 2017. 985 millions de billets ont été vendus l'an dernier, soit 6,6 millions de moins qu'en 2016, année record. C'est une bonne nouvelle en soi. D'autant qu'aux Etats-Unis, la tendance est toujours à la baisse. Aujourd'hui, si on prend en compte l'ensemble du continent (incluant la Russie et la Turquie), l'Europe fait jeu égal avec les Etats-Unis. Malgré la concurrence du petit écran, des réseaux sociaux, du jeu vidéo, le cinéma reste un bien culturel et social attractif.

A l'Est, la croissance

Bien sûr, pays par pays, tout ne vas bien. Le marché italien s'effondre (-12,9%), passant sous les 100M de spectateurs, et derrière le marché espagnol, tandis que les spectateurs sont plus nombreux en République Slovaque (+18,1%), en Roumanie (+11,3%), Russie (+9,7%), Pologne (+8,7%) et aux Pays-bas (+5,3%). Hors Union européenne, les entrées en Turquie ont bondit de 22,1% (ce qui profite aux films turcs qui représentent 56,5% des entrées!). La Russie consolide sa position de leader européen en nombre d'entrées (213,6M) devant la France qui en comptabilise 209,2M)

Parts de marché nationales

Car cette bonne fréquentation profite surtout aux productions américaines (qui ont bien compris leur intérêt à cibler l'international pour compenser la baisse de fréquentation sur leur territoire), et principalement aux blockbusters, qui semblent les films les plus fédérateurs, peu importe la langue, la culture, etc... La part de marché des films nationaux a diminué dans 13 pays et augmenté dans 11. La France et le Royaume Uni (qui comprend des productions soutenues par des sociétés américaines) peuvent s'enorgueillir d'une part de marché nationale de 37,4%. Les Finlandais, les Allemands, les Russes, les Polonais et les Tchèques résistent aussi très bien à l'invasion américaine avec plus d'un spectateur sur cinq, voire un spectateur sur quatre qui va voir un film "local".

Une production en surchauffe

Dans le même temps, l'Observatoire européen de l'audiovisuel a rendu public une autre étude sur la production cinématographique au cours des 10 dernières années. On constate une hausse de 47% du nombre de films produits en 10 ans! En 2007 on produisait en Europe 1 444 longs métrages. En 2016, ce chiffre s'élève à 2 124. Le plus surprenant est le doublement du nombre de films documentaires (un tiers des films produits désormais).

Plus d'un film sur deux est produits par le Royaume-Uni (en baisse), la France, l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie. Mais les plus fortes sont enregistrées dans des pays comme la Russie (+40%), ou la Turquie (+180%).

La France championne des coprods

Un film sur cinq est une coproduction. Et l'étude montre bien l'intérêt de ce mécanisme financier. L'industrie française l'a bien compris. La France est championne des coprods avec 566 films coproduits en 10 ans, devant l'Espagne, l'Allemagne, et la Suisse. Mais il y a encore du chemin à faire pour parler de cinéma européen. 40% des interactions sont faites avec des pays non-européens, principalement avec les Etats-Unis. Sinon ce sont les coproductions France/Belgique , puis Royaume-Uni/États-Unis, Italie/France, France/Allemagne et Belgique/France qui sont les plus fréquents.

Des coprods bien plus performantes que les films nationaux

Si les indicateurs sont à la hausse, on constate au final qu'entre 2010 et 2015, les coproductions ont représenté 24,2% de l’ensemble de la production de films en Europe, attirant 1,6 milliard d’entrées, soit 50,3% des entrées totales des films européens sur la période, soit trois fois plus que le nombre d’entrées récoltées par les films européens uniquement nationaux. On résume: un quart des films sont des coprods et ils génèrent un billet vendu sur deux. C'est plutôt rentable, en tout cas largement plus qu'un film 100% national.

Cela tient à un fait très simple: une coprod a plus de chance d'être diffusée dans un autre pays: 69% des coprods majoritaires sont sorties dans un autre pays que celui d'origine. Seuls 39,5% des films nationaux ont eu cette possibilité. En moyenne, avec 6,4 territoires où elles sont distribuées, les coproductions européennes circulent près de deux fois plus que les productions seulement nationales.

Des succès nationaux peu exportés

C'est désormais tout l'enjeu véritable du cinéma européen: la coproduction, les financements transnationaux sont acquis. Hormis des comédies (l'humour reste très chauvin), tous les autres genres profitent de ces apports financiers extra-nationaux. Mais tant qu'un grand plan pour la diffusion des films européens, qui comprendrait le doublage et le sous-titrage, une aide à la distribution (y compris sur les plateformes streaming), des aides pour les exploitants et les festivals qui valoriseraient les films européens, on restera enfermés dans nos frontières. Qui a vu, en dehors de leur pays d'origine, Fuck You Goethe 3, 2e plus gros succès allemand en 2017 ou Come un gatto in tangenziale, plus gros hit italien de l'année, ou Perfectos desconocidos, film le plus populaire en Espagne (et 4e du box office annuel)? Là encore, le modèle français fait exception puisque les films hexagonaux sont plutôt bien exportés, grâce aux coprods et à l'action d'Unifrance, entre autres.

Alors que la politique européenne et son versant économique font douter de nombreux citoyens, le cinéma, de par son impact culturel, pourrait être un formidable moyen de mieux partager nos valeurs et de mieux connaître nos voisins.

Edito: Gold Stream

Posté par redaction, le 25 janvier 2018

Les chiffres sont tombés: 7 nominations aux Oscars et 111 millions d'abonnés pour Netflix. La plateforme n'en finit pas de s'envoler. Le dernier trimestre a été porté par le carton de Bright, un film avec Will Smith à 90M$ exclusivement diffusé à ses abonnés, et les succès de The Crown, Mindhunter, Black Mirror et Stranger Things côté séries. Netflix a ainsi encaissé un profit de 186M$ au dernier trimestre. Et a annoncé un gros investissement dans les créations originales pour l'année qui vient, y compris sur des marchés locaux comme l'Allemagne. Au total, c'est pas loin de 8 milliards de dollars qui seront dépensés. A Sundance, c'est déjà l'un des acteurs les plus présents au marché du film cette semaine. Et sa dernière acquisition n'est rien d'autre que Rodolphe Belmer, ancien patron de Canal +, qui rendre au conseil d'administration du groupe pour développer le marché européen. Seul bémol, le chèque de 39M$ qu'il a fallu payer à Kevin Spacey pour l'abandon de sa présence dans House of Cards et le développement du biopic Gore.

La guerre est désormais du côté des contenus mais surtout de leur diffusion. La SVàD excite tout le monde. Turner et Warner Bros vont lancer FilmStruck, un service SVOD déjà disponible aux Etats-Unis et qui va s'exporter, d'abord au Royaume-Uni. Le groupe Disney prévoit de lancer son propre service en 2019, avec un catalogue qui pourrait gigantesque si le rachat de la Fox est autorisé, en plus de prendre la majorité des parts dans Hulu.

De leurs côtés, MoviePass (1,5 million d'abonnés en fichier) s'invite dans le business à Sundance en lançant MoviePass Ventures, afin d'acquérir des films. Le service de cartes de fidélité tout juste lancé trouble le jeu pour pouvoir devenir distributeur. Première acquisition avec The Orchard, American Animals, pour 3M$, réalisé par Bart Layton. Quel va être le rôle de ce nouvel entrant? Vraisemblablement, fournir ses fichiers d'abonnés au distributeur pour des campagnes marketing ciblées, en plus de tarifs réduits sur le film: de quoi faire monter les recettes pour un premier week-end.

Amazon change de stratégie. Le studio s'était construit en défendant un cinéma d'auteur (Manchester by the Sea, The Lost City of Z). Il veut désormais miser sur des films à 50 millions de $. Amazon veut des contenus qui élargissent son audience pour persuader ses "spectateurs" qui sont aussi des consommateurs de rejoindre on programme Prime. Pour la série Le Seigneur des anneaux, Amazon investit 250M$.

On en est là: les Américains envahissent l'espace et chamboulent les règles. Pendant ce temps, en Europe on se débat avec la chronologie des médias, Wild Bunch et Canal + vont très mal, France Télévisions réfléchit à un Netflix européen (aux allures d'usine à gaz), projet d'ailleurs abandonné par Canal +, et les Français se gavent de séries (plutôt américaines du coup, parfois britanniques) sur des plateformes numériques (toutes américaines).

La France veut devenir une superpuissance culturelle, avec une "soft power" qui réussit bien aux Etats-Unis et au Japon, et veut que la francophonie devienne le deuxième territoire linguistique du monde: c'est mal parti avec un tel retard. On connaîtra bientôt mieux le jargon de la Maison blanche et des prisons américaines que l'argot et les coutumes de l'Hexagone.

Le nouveau film avec John Travolta annulé 10 jours avant sa sortie

Posté par vincy, le 11 décembre 2017

Ce coup-ci pas de scandale sexuel. Enfin officiellement. Le film Gotti, un biopic réalisé par Kevin Connolly sur le mafieux new yorkais éponyme John Gotti, devait sortir le 15 décembre aux Etats-Unis. Finalement Lionsgate, le distributeur s'est désengagé le 5 décembre, à dix jours de la sortie.

Pour 4,5M$, Lionsgate a cédé les droits à une société de production, Emmett/Furla/Oasis Films, qui doit maintenant trouver un autre distributeur pour une sortie éventuelle l'année prochaine. Le film réunit John Travolta dans le rôle principal, sa femme Kelly Preston, leur fille Ella Bleu Travolta,  mais aussi Pruitt Taylor Vince et Stacy Keach.

Ce film, en gestation depuis 2011, est maudit depuis des lustres. Joe Pesci, qui avait été initialement engagé pour jouer Angelo Ruggiero, a été viré avant même le tournage, et a décidé de réclamer 3 millions de $ aux producteurs. De nombreux acteurs de premiers plans ont été approchés et ont tous refusé les propositions. Les réalisateurs ont valsé au gré des versions du scénario.

Les raisons de l'abandon par Lionsgate sont mystérieuses selon la presse professionnelle américaine. Est-ce à cause des récentes révélations de deux masseurs qui ont accusé Travolta d'attouchements sexuels?

Selon Emmett/Furla/Oasis Films, cela n'a rien à voir avec tout ceci: le film a, selon eux, le potentiel pour être largement mieux distribué que ce que prévoyait Lionsgate. On voudrait bien y croire, mais, dans ce cas, pourquoi éviter la période phare pour ce genre de films et de possibles nominations aux Oscars?

Amazon se lance dans la distribution en salles avec le prochain Woody Allen

Posté par vincy, le 27 juillet 2017

Jusqu'ici, les films produits par Amazon trouvaient un distributeur pour les exploiter en salles, avant qu'ils ne passent sur sa plateforme de streaming. Différence notable avec Netflix qui ne veut pas voir son exclusivité SVOD rogner par une diffusion au cinéma.

Mais ça c'était avant. Amazon a décidé de distribuer aux Etats-Unis le prochain Woody Allen, Wonder Wheel, prévu en décembre dans les salles. Là encore, c'est une façon de se démarquer de son concurrent Netflix. Amazon envoie un message: la salle de cinéma n'est pas morte, même avec une chronologie des médias bousculée.

En couvrant toute la chaîne de diffusion du film, Amazon devient un studio à part entière. Depuis ses débuts en 2015, la société de Jeff Bezos a connu de beaux succès avec le précédent film d'Allen, Café Society, Le client d'Asghar Farhadi, deux fois primé à cannes, et Manchester by the Sea, oscarisé cette année. De quoi inciter les réalisateurs à préférer Amazon Studios à Netflix.

Wonder Wheel fera la clôture du Festival du film de New York. Ce nouveau film de Woody Allen se déroule dans les années 1950 ) Coney Island. Justin Timberlake, Kate Winslet, Juno Temple et Jim Belushi sont au casting.

L’animation en bonne forme en 2016

Posté par vincy, le 16 juin 2017

L'étude annuelle du CNC, diffusée à l'occasion du Festival International du film d'animation d'Annecy, montre que l'année dernière fut un bon crû. Côté production, 10 films d'animation ont été agréés (contre trois en 2015, 9 en 2014 et 6 en 2013), avec un devis moyen stable de 7,3M€. De manière plus précise, les films d'animation français, ce sont 3,5% des films agréés l'année dernière, mais 5,2% des budgets totaux de la production avec un total de devis de 72,6M€. Parmi ces films, le plus cher est Zombillenium avec 13,4M€, devant La fameuse invasion de la Sicile par les ours et Croc-blanc, qui ont coûté respectivement 12 et 11,3M€. Seuls deux films d'animation ont bénéficié de l'avance sur recettes: La fameuse invasion de la Sicile par les ours et Dilili à Paris.

Sans être une année record, c'est une année meilleure que 2015 et même 2014, mais on reste très loin des grandes années 2008 et 2012.

Plus globalement, ce sont 35 films de toutes nationalités qui sont sortis en 2016, contre 34 en 2015. Le record de 2009 est égalé. 15 films américains, 10 français, 4 européens et 6 d'autres pays (dont 4 japonais). Une année record pour les Américains qui n'ont jamais distribués autant de films animés inédits.

Et en plus l'Amérique domine les entrées. Deux des trois plus grands succès de l’année, tous genres confondus, ont été des films d’animation: Zootopie (4,77 millions) et Vaiana la légende du bout du monde (4,53 millions), deux Disney. Suivent trois autres films américains, tous au-dessus de 3 millions de spectateurs. Le premier film non américain est Ballerina (9e film d'animation de l'année et seul millionnaire de sa catégorie). Ma Vie de Courgette, Robinson Crusoe, La tortue rouge, Tout en haut diu monde ont séduit plus de 200000 spectateurs. Les 25-49 ans et les 3-14 ans sont le principal public des films animés, totalisant près de 4 spectateurs sur 5.

Les films d’animation représentent ainsi 4,9 % de l’ensemble des films inédits sortis en salles mais génèrent 17,4 % des entrées tous films confondus et 16,0% des recettes. Ainsi la fréquentation des films inédits d’animation augmente de 14,1 % à 34,0 millions d’entrées (hors films sortis en 2015), soit le plus haut niveau de la décennie. Mais cela profite surtout aux films américains qui squattent 88,6% de ces entrées, alors que les films français ne représentent que 8,4% des spectateurs (très en dessous des bon scores de 2014 et 2015). Côté recettes, l'animation c'est 204,2M € en salles, soit un record depuis 2011. Ce sont aussi les films américains qui trustent les dépenses de promotion avec 84,7% des investissements publicitaires, soit neuf fois plus que les films français.

Ils bénéficient aussi d'une large exposition (346 cinémas en moyenne en première semaine contre 139 écrans en moyenne tous genres confondus). Mais là aussi il y a une distorsion de concurrence puisque seulement 12 des 35 films animés sortent sur plus de 500 écrans. Et la moitié (18 sur 35) sont diffusés sur moins de 199 copies. Un film américain va profiter, en moyenne de 602 salles lors de sa sortie tandis qu'un film français n'en aura que 283. L'âge de glace: les lois de l'univers est ainsi sorti sur 896 écrans, le 4e meilleur score depuis 2007 pour un film d'animation.

Cette concurrence "inégale" se tretrouve aussi logiquement dans le box office final avec 7 films au dessus des 2 millions d'entrées, et 23 en dessous de 500000 entrées (dont 14 en dessous de 100000 entrées).

Entre 2007 et 2016, 64 distributeurs ont sorti 301 films d’animation inédits. Les dix plus actifs assurent la distribution de 58,5 % de ces films et réalisent 90,0 % des recettes des films inédits d’animation. Gebeka Films, 20th Century Fox, The Walt Disney Company et Eurozoom en distribuent plus de 20 chacun et totalisent 35,5 % des films d’animation diffusés pour la première fois en salles entre 2007 et 2016. En parts de marché, trois sociétés dominent la dernière décennie: Walt Disney (28,3%), 20th Century Fox (19,8%) et Paramount (15%). Pour 2016, Walt Disney (37,4%) surclasse 20th Century Fox (31,5%) ; viennent ensuite dans l'ordre Universal Pictures, Gaumont, Warner Bros, Sony, Gebeka Films, La Belle Company, StudioCanal et Wild Bunch.

Cannes 2017: Okja et The Meyerowitz Stories en compétition malgré tout

Posté par redaction, le 10 mai 2017

Cannes remet les pendules à l'heure. The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach et Okja de Bong Joon-ho seront bien projetés en compétition, malgré leur absence de sorties en salles.

Le communiqué du Festival met les point sur les "i". "Une rumeur a récemment couru sur une possible exclusion de la Sélection officielle des films réalisés par Noah Baumbach et Bong Joon Ho, films largement financés par la société Netflix. Le Festival de Cannes tient à redire que, comme il l’a annoncé le 13 avril dernier, ces deux films seront bien présentés en Sélection officielle et en compétition."

Conscient de l'inquiétude suscitée par l’absence de sortie en France de ces films en salles (lire aussi notre article du 15 avril), le Festival de Cannes rappelle avoir "demandé en vain à Netflix d’accepter que ces deux films puissent rencontrer les spectateurs des salles françaises et pas uniquement ses seuls abonnés. De fait, il déplore qu’aucun accord n’ait pu être trouvé."

Nouveaux venus, nouvelles règles

Mais, à juste titre, Cannes s'enorgueillit "d’accueillir un nouvel opérateur ayant décidé d’investir dans le cinéma mais veut redire tout son soutien au mode d’exploitation traditionnel du cinéma en France et dans le monde."

Cela induit quand même un changement profond pour les années à venir puisque, "après consultation de ses administrateurs, le Festival de Cannes a décidé d’adapter son règlement à cette situation jusque-là inédite : dorénavant, tout film qui souhaitera concourir en compétition à Cannes devra préalablement s’engager à être distribué dans les salles françaises. Cette disposition nouvelle s’appliquera dès l’édition 2018 du Festival International du Film de Cannes."

Cannes 2017: Netflix en compétition, ça ne plaît pas à tout le monde…

Posté par vincy, le 15 avril 2017

Ce n'est pas une surprise. Est-ce une polémique? Toujours est-il que la sélection en compétition du 70e Festival de Cannes de deux films qui seront diffusés sur Netflix provoquent des grincements de dents.

The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach a été acquis par Netflix en tant que simple diffuseur il y a une semaine, avant le dévoilement de la sélection. Okja de Bong Joon-ho est une production Netflix et prévu dès le départ un produit 5 étoiles (Tilda Swinton, Jake Gyllenhaal au casting) pour la plateforme en SVOD.

Respect des règles

La Fédération nationale des cinémas français (FNCF) a envoyé un communiqué pour exprimer son inquiétude. "Si les salles de cinémas ne remettent pas en cause la liberté de programmation du premier festival de cinéma du monde, ni le fait que de nouveaux acteurs internationaux viennent légitimement, comme Amazon, contribuer au développement et au financement du cinéma, elles contestent ce choix qui a été fait sans concertation", déclare la FNCF. En fait, à travers cette remarque, la Fédération s'interroge sur la fameuse chronologie des médias: "Si des films du Festival de Cannes contrevenaient à la réglementation en vigueur sur la chronologie des médias, par exemple en étant diffusés sur Internet simultanément à une sortie en salle, ils seraient passibles de sanctions par le CNC ! Et qu’en sera-t-il demain, si des films du Festival de Cannes ne sortaient pas en salle, remettant ainsi en cause leur nature d’œuvre cinématographique ?".

La fédération enfonce le clou avec l'argument juridico-fiscal: "Netflix, qui vient de fermer ses bureaux en France, montre qu’il contourne depuis plusieurs années la réglementation française et les règles fiscales (TVA et TSA). Ces règles fondent le cycle vertueux et le financement d’un écosystème exemplaire pour le cinéma dans notre pays, qui permet aujourd’hui à la plupart des films français et étrangers de la sélection officielle d’exister".

Autrement dit, Netflix ne joue pas le jeu, et ne respecte aucune règle du système français, qu'il soit légal ou financier. Ce que réclame la FNCF est simple: la garantie que The Meyerowitz Stories et Okja sortent bien en salles en France, avant leur diffusion sur Netflix.

Chronologie des médias, saison 20

Cette interpellation est légitime, mais nous semble mal posée. Cette chronologie des médias, dont la directive célèbre ses 20 ans, pose problème depuis quelques années avec le surgissement de la SVOD, de la VàD et du piratage. Le modèle actuel semble déjà dépassé. D'ailleurs, le Festival de Cannes sélectionne chaque années des films qui n'ont pas l'assurance de sorties en salle (et n'ont même pas de distributeurs au moment de leur sélection voire de leur projection cannoise). Et certains de ces films connaissent des sorties en salle si réduites qu'on peut se demander si une diffusion simultanée en SVOD ou en prime-time sur Arte ne serait pas plus profitable (on ne dit pas que c'est mieux, car l'expérience d'une salle de cinéma reste irremplaçable pour voir un film). Enfin, il est arrivé par le passé que des films produits par la télévision soient en sélection officielle. Prenons trois exemples.

Elephant de Gus Van Sant, Palme d'or en 2003, était un film produit par HBO. Sans sa Palme, d'ailleurs, il ne serait jamais sorti en salles aux Etats-Unis, visant ainsi, en vain, les Oscars. Ma vie avec Liberace, de Steven Soderbergh, est aussi un téléfilm coproduit par HBO. Présenté en compétition, le téléfilm avait bien un distributeur en France (ARP) mais n'est jamais sorti sur les grands écrans américains : la chaîne payante HBO l'a même diffusé sur le petit écran américain quelques jours après sa projection cannoise. Enfin, Carlos, d'Olivier Assayas, qui avait déclenché une polémique similaire à celle d'aujourd'hui.

Initialement prévu pour la télévision, le film, sélectionné hors-compétition, était produite par Canal +, et a été présenté dans sa version intégrale, en trois parties, tout en étant diffusé simultanément sur la chaîne cryptée (fin mai/début juin). Le film sera vendu sous une version cinématographique dans les autres pays. Et finalement, cette version raccourcie à 2h45 est sortie le 7 juillet en France, dans une centaine de salles, distribué par MK2. Cette solution était d'autant plus baroque que le DVD était disponible juste après sa diffusion télé début juin. "Bizarre chronologie des médias" écrivait-on à l'époque.

Un débat sain

Par conséquent, la polémique Netflix du jour n'est qu'une nouvelle petite secousse sismique dont on a déjà ressenti les premiers effets au début des années 2000. Le Festival de Cannes a d'ailleurs une vertu sur ce registre: en anoblissant des films produits pour la télévision, il les conduit généralement dans les salles de cinéma.

La FNCF souhaite avoir les garanties que les deux films Netflix sortent en salle en France. Au nom de l'exception culturelle. Ce n'est qu'une stratégie défensive. Cela ne résoudra rien au problème de fond: dès lors que des plateformes comme Netflix entrent dans la production de films signés de grands cinéastes, il faudra sans doute revoir notre façon d'aborder la chronologie des médias et la définition même d'un film de cinéma.

Les deux films seront diffusés sur Netflix en 2017 pour les abonnés de la plate-forme dans les pays où le service est disponible. Cela touche 93 millions de personnes dans le monde. Si pour Okja, une sortie en salles n’est pas exclue, qu'en est-il de The Meyerowitz Stories? Et cela ne concernerait-il que la France, ou des pays comme la Corée du sud (pour Okja) et les Etats-Unis (pour que Meyerowitz vise les Oscars)? Ce genre de débats en tout cas n'a jamais lieu dans les autres festivals...

D'autant, Netflix ne cache pas vouloir proposer ses films simultanément en salles et en ligne. Là il s'agit d'instaurer un dialogue équitable entre la plateforme américaine qui veut faire plier un écosystème (gaulois) et un pays qui refuse le diktat d'une transnationale. Cette "uberisation" a un impact certain puisque ce ne sont pas seulement les films "Netflix" qui sont en jeu. En court-circuitant les salles qui pourraient diffuser les deux films sélectionnés à Cannes, ce ne sont pas les grands groupes de distribution qui sont menacés mais bien les exploitants indépendants, bien plus dépendant de ce genre de films, qui seraient ainsi un peu plus fragilisés.

Dans un échange de tweets passionnant entre Jean Labadie (Le Pacte) et Vincent Maraval (Wild Bunch, qui avait déjà expérimenté la projection cannoise en off d'un film qui sortait en VàD), on constate que le dialogue semble dans l'impasse. Pourtant c'est bien un autre débat qu'ils soulèvent, l'un en défendant l'exploitation et la distribution, l'autre en privilégiant la création (les deux n'étant pas incompatibles). Dans cette histoire, ce qui est en jeu c'est davantage la liberté d'accès au cinéma. La démocratisation, est-ce le fait que tous pourront voir les films dans une salle de cinéma près de chez soi ou que tous les films pourront être vus, chez soi ou en salle, par le plus grand nombre?

A la tête de Fidélité productions, Marc Missionnier préfère y voir une ouverture avec ces films et séries prévus pour le petit format. Une ouverture "en grand".

En 2016, 204 films ont été rendus accessibles pour les malvoyants et malentendants

Posté par vincy, le 7 janvier 2017

En 2016, 204 films sont sortis en France avec une adaptation aux personnes souffrant d'un handicap auditif ou visuel. C'est une hausse de 33% par rapport à 2015 selon le bilan de l'association Ciné Sens, chargée de sensibiliser et de promouvoir l'accessibilité du cinéma, des salles et des films.

Les versions sous-titrées pour les sourds et malentendants (SME) et l'audiodescription pour les aveugles et malvoyants (AD) ont fait un bond considérable grâce aux recommandations de la Commission Supérieure Technique de l'Image et du Son (CST) sur l'accessibilité des livrables DCP (Digital Cinema Package) permettant de simplifier la diffusion des versions "adaptées".

Onze distributeurs ont ainsi mis à disposition plus de 10 films en version adaptée: Metropolitan (16), Mars Distribution (15), Pathé Distribution et StudioCanal (13 chacun), Diaphana, Disney, Gaumont et Wild Bunch (12 chacun), 20th Century Fox France et SND (11 chacun) et Universal (10). "Certains se sont lancés dans une adaptation systématique ou presque des films qu’ils proposent, et les mettent à disposition des salles sur un DCP d’exploitation unique, avec les clés KDM correspondantes envoyés systématiquement. D’autres proposent des adaptations selon le profil du film" rappelle l'association.

En décembre, la DMA, Délégation Ministérielle à l’Accessibilité, a conçu un guide à l’usage des Etablissements Recevant du Public ( ERP), ce qui concernent les cinémas, pour les accompagner dans leurs réflexions et la mise en oeuvre de l’accueil des personnes porteuses de handicap.

Edito: La théorie du genre

Posté par redaction, le 8 décembre 2016

Alors que le Paris International Fantastic Film Festival occupe le Max Linder Panorama, l'une des plus belles salles de Paris, depuis mardi, le cinéma de genre continue de traverser une longue crise en France. Les films fantastiques, avec des zombies, des vampires, d'horreur etc... ne manquent pas dans la production mondiale. Régulièrement les productions hollywoodiennes arrivent dans les salles. Ceux là parviennent à dépasser les 300000 entrées (voir atteindre les 700000 spectateurs comme American Nightmare 3 ou 1,5 million de spectateurs comme Conjuring 2).

Pour les autres, c'est plus compliqué. Malgré leur excellente réputation et leur carton dans leur pays, les films coréens, espagnols ou japonais ont du mal à s'exporter et, au mieux, séduisent entre 100000 et 300000 curieux. Et ne parlons pas du cinéma français qui prend des pincettes à produire des films de ce genre et qui quittent rapidement l'affiche une fois sorti. Pas étonnant que la plupart des cinéastes friands de ce style s'exilent en Californie, lassés de devoir trouver des financements, de ne pas trouver leur public. Quand ils ont été distribués.

Car il y a de nombreux films vus dans les Festivals qui ne sortent pas en salles. Comme le souligne la réalisatrice Alice Lowe (Prevenge, un Rosemary's Baby coulant sous l'hémoglobine) dans un entretien à Ecran Noir: "Ça serait dommage que le film soit découvert sur Netflix et en vidéo à la demande, je sais que c’est une possibilité mais je veux qu’il soit vu dans une salle de cinéma. En tant que cinéaste la salle de cinéma c’est le but, on se souvient toujours de certaines expériences ou émotions ou rires lors dune projection dans une salle avec du public."

Un genre qui a mauvais genre

Malheureusement, nombreux sont les films vus aux festivals de Bruxelles, Montréal, Gérardmer ou même dans les séances spéciales de grands festivals internationaux qui ne trouvent pas le chemin des salles. Une fois de plus, les festivals deviennent alors un refuge pour films réclamant l'asile d'un multiplexe. Il va être intéressant de voir comment le film de Julia Ducournau, Grave, sera reçu le 15 mars. Auréolé d'un vrai gros buzz depuis la Semaine de la critique à Cannes, ce film d'épouvante est évidemment éprouvant (à Toronto, certains spectateurs sont sortis de la salle) sera un nouveau test pour le cinéma français, devenu plutôt avare en cinéma fantastique ou d'horreur.

Au PIFFF, sept des 16 longs métrages (compétition et hors compétition) n'ont pas de distributeurs français. Qu'on aime ou pas ce genre de films, il s'agit quand même d'une diversité qu'il faudrait mieux défendre, mieux préserver. Il a peut être mauvais genre mais, comme souvent, dans le fond, ce cinéma utilise des codes cinématographiques particuliers pour parler de la société ou de l'Homme de manière allégorique ou subversive. Ce n'est que du cinéma. Justement, c'est du cinéma. Il n'y a pas de raison qu'il soit un passager clandestin dans les salles ou un apatride squattant les ordinateurs, souvent en téléchargement illégal, ou la vidéo à la demande.