César / Oscar 2016 : le match en 5 rounds

Posté par kristofy, le 1 mars 2016

Les patients: Vincent Lindon, Leonardo DiCaprio, et Ennio Morricone !

Florence Foresti avait souligné que Vincent Lindon était un peu notre Leonardo à nous, plusieurs fois nominé mais pas encore Césarisé et que cette fois ça serait la bonne (Flo : merci du spoiler), et en effet César pour Lindon et Oscar pour DiCaprio. Mais c’était aussi la même situation pour une personnalité plus discrète, le compositeur italien Ennio Morricone, qui décroche enfin un Oscar pour une musique de film à 87 ans !

Vincent Lindon a été nommé 5 fois : meilleur acteur La Crise 1993, Ma petite entreprise 2000, Ceux qui restent 2008, Welcome 2010, Quelques heures de printemps 2013… avant d’obtenir enfin un César la 6ème fois pour La loi du marché.

Leonardo DiCaprio a été nommé 4 fois : meilleur second rôle Gilbert Grape 1994, meilleur acteur pour Aviator 2005, Blood Diamond 2007, Le Loup de Wall Street 2014 (ainsi que comme producteur)… avant d’obtenir enfin un Oscar la 5ème fois pour The Revenant.

Ennio Morricone a été nommé 5 fois sans Oscar (et pas pour ses célèbres musiques de western) : meilleure musique originale pour Les Moissons du ciel de Terrence Malick 1979, Mission de Roland Joffé 1986, Les Incorruptibles de Brian De Palma 1987, Bugsy de Barry Levinson 1991, Malena de Giuseppe Tornatore 2000. Il a tout de même reçu un Oscar honorifique pour l'ensemble de sa carrière en 2007, et cette année, il reçoit l'Oscar de la meilleure musique originale pour Les Huit Salopards (il était d’ailleurs en même temps nominé au César de la meilleure musique originale pour En mai, fais ce qu'il te plaît, 3 fois au César sans aucune récompense…).

Avantage : Oscar

Des seconds rôles nordiques de première catégorie

César : Karin Viard (21 nuits avec Pattie), Agnès Jaoui (Comme un avion), Noémie Lvovsky (La belle saison), Sara Forestier (La tête haute), Sidse Babett Knudsen (L'hermine). C’est Sidse Babett Knudsen qui a gagné, mais dans le film L'hermine c’est elle le premier rôle féminin ! Pourquoi elle n’était pas dans la catégorie meilleure actrice ? Parce que cette catégorie principale est devenu au fil du temps un concours entre les monstres sacrés - 13 nominations pour Catherine Deneuve, 15 nominations pour Isabelle Huppert - et les comédiennes qui portent un film sur leurs épaules.

Oscar : Jennifer Jason Leigh (Les 8 Salopards) ; Rooney Mara (Carol) ; Rachel McAdams (Spotlight) ; Alicia Vikander (The Danish Girl) ; Kate Winslet (Steve Jobs). C’est Alicia Vikander qui a gagné, mais dans le film The Danish Girl c’est aussi elle le premier rôle féminin ! Pourquoi elle n’était pas en catégorie meilleure actrice ? Parce que cette catégorie principale n’est plus pour une meilleure interprétation mais pour un choix stratégique pour obtenir l'Oscar, et les producteurs-distributeurs veulent multiplier le nombre de nominations et les chances de gagner. Ainsi Juliette Binoche, rôle central du Patient anglais avait davantage de chance de l'avoir en second-rôle que si elle avait été "actrice principale" où sa collègue Kristin Scott Thomas avait ses chances. Ce calcul fait que pour le film Carol le duo d’égale importance est partagé entre catégorie meilleure actrice pour Cate Blanchett et catégorie second rôle pour Rooney Mara (bien que elle seule ait eu le prix d’interprétation à Cannes…). Donc face aux favorites (Charlotte Rampling, Saoirse Ronan, Brie Larson oscarisée) il était plus prudent de ‘placer’ Alicia Vikander en catégorie second rôle féminin…

Avantage : nul

Un meilleur film en langue étrangère toujours suspect

César : Birdman (USA), Le Fils de Saul (Hongrie), Taxi Teheran (Iran), Mia Madre (Italie), Youth (Italie), Le tout nouveau testament (franco-Belgique), Je suis mort mais j’ai des amis (franco-Belgique). Avec 2 films italiens et 2 films franco-Belges (car une règle qu’il faudrait supprimer oblige d’inclure dans cette catégorie des films francophones-, les César peuvent tout se permettre (y compris oublier les films asiatiques ou latino-américains), en mélangeant exercice de style, comédie, mélodrame... Et donc aucune nomination pour Mad Max Fury Road qui a gagné 6 Oscars (sur 10 nominations) ? Le Fils de Saul était évidement le favori, et bizarrement le César a été attribué à Birdman… Pour mémoire déjà en 1995 le César du meilleur film étranger avait récompensé la comédie culte Quatre mariages et un enterrement face à Pulp Fiction de Quentin Tarantino (Palme d’or à Cannes et Oscar du meilleur scénario) et La Liste de Schindler de Steven Spielberg (7 Oscars dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario…). C’est quoi le problème avec cette catégorie pour les votants des Césars ?

Oscar : L'étreinte du Serpent (Colombie) ; Mustang (France); Le Fils de Saul (Hongrie), Theeb (Jordanie); A War (Danemark). On note une moins grande variété de genre mais une vraie diversité de styles cinématographiques et un penchant pour des films d'auteurs assez pointus. Pourtant, la manière de sélectionner les films (quasiment soviétique), et le fait de mettre le Népal à égalité avec l'Italie ou la Chine pose toujours problème. Trois de ces films étaient à Cannes (2 à la Quinzaine des réalisateurs, et Le Fils de Saul récompensé du Grand prix du jury du festival de Cannes, donc le prix le plus important après la Palme d’or). Le Fils de Saul était donc évidement le favori, et logiquement il a reçu l’Oscar du Meilleur film en langue étrangère.

Avantage : Oscar

Aimés en mai, rejetés en février

César : Dheepan de Jacques Audiard, c’est la Palme d’or du Festival de Cannes (avec dans le jury tout de même Ethan et Joel Coen, Guillermo del Toro, Xavier Dolan…), et 9 nominations aux Césars… Jacques Audiard est adoré par les professionnels avec à son compte 3 Césars pour De battre mon cœur s'est arrêté, 3 Césars pour Un prophète, 1 César pour De rouille et d'os…, mais cette année il y a eu comme un Audiard-bashing… Le film a divisé la critique et surtout ce fut le plus gros échec public de Audiard depuis 20 ans. Résultat aucun César !

Oscar : Sicario de Denis Villeneuve, en compétition à Cannes, 30 millions de budget et environ 90 millions de recettes, 3 nominations techniques (meilleure photographie pour Roger Deakins, sa 13e infructueuse, meilleure musique, meilleur montage de son) mais aucune nomination pour le scénario, le réalisateur, ou le film… C’est le film qui aurait dû faire concurrence à Mad Max Fury Road et à The Revenant, mais il en a été décidé autrement. On pourrait dire la même chose de Carol, grand favori jusqu'aux Golden Globes, et qui repart bredouille. Résultat aucun Oscar !

Avantage : nul

Les minorités, véritables gagnantes des deux cérémonies

Zabou et Pierre Deladonchamps : «Dans notre milieu d’artistes de toutes origines pas le place pour la xénophobie, pas de place pour la misogynie, pas de place non plus pour l’homophobie, pas de place non plus pour l’antisémitisme [lol]… Il y a ici ce soir des gens de grand talent, et des gens qui n’en n’ont pas du tout…et des pourritures humaines qui vendraient leur mère pour une paire de Louboutin… Je connais des votants qui ne sont pas sympas et qui eux-mêmes insultent les gens…»
Voila une pique pour ‘la grande famille du cinéma français’ qui aussi doit se pencher sur une meilleure représentation des minorités devant comme derrière la caméra. En France, on se donne bonne conscience en votant pour Fatima, c'est bien, mais on est aussi obligé de rappeler que Loubna Abidar est sans papiers et menacée dans son pays.

Côté Oscar une polémique ‘OscarSoWhite’ enflait sur l’absence de personnalités Noires (ni interprétation, ni réalisation…) avec des votants en majorité Blancs et âgés. Des mesures ont été prises pour un renouvellement des votants avec plus de diversité, et aussi plus de femmes.
Chris Rock : « Pensez-y : il n'y a aucune véritable raison d’avoir une catégorie pour les hommes et une autre pour les femmes pour un prix d’interprétation. Si vous voulez des gens Noirs chaque année à cette cérémonie des Oscars, il faudrait alors juste une nouvelle catégorie meilleure interprétation black, comme quand un Blanc dit ‘mon meilleur ami noir’… En fait, nous voulons avoir l'opportunité d'avoir de bons rôles. Nous voulons que des acteurs Noirs aient les mêmes opportunités que les acteurs Blancs… »
La polémique n’est donc tant du côté des nominations mais plus du côté des producteurs et distributeurs de films…

Avantage : Oscar

César / Oscar 2016, le match en 5 rounds : La cérémonie des Oscars remporte 3 rounds contre celle des Césars, les deux organisations et leurs membres votants vont devoir faire mieux pour l'année prochaine... Ou pas.

César 2016 : Une Foresti party faite de Louboutin et d’autres surprises !

Posté par wyzman, le 27 février 2016

Une chose est sûre, la 41ème cérémonie des César qui avait lieu hier soir au Théâtre du Châtelet (Paris) ne nous a pas laissé de marbre. Plus encore et parce qu'elle était présentée par une Florence Foresti survoltée (mais drôle), nous avons passé un très bon moment. Les sacres de Fatima (meilleur film), Mustang (meilleur premier film), Catherine Frot (meilleure actrice) et Vincent Lindon (meilleur acteur) nous ont émus mais il n'y avait pas que ça. Oh non ! Nous aurions même tendance à dire que le meilleur se trouvait ailleurs que dans le palmarès !

On commencera donc par le commencement : Florence Foresti. Introduction géniale, références à Nikita, Itinéraire d'un enfant gâté et Black Swan. Entrée théâtrale et presque fracassante, petit clin d'œil aux #OscarsSoWhite et vannes sur les clichés. Oui, celle qui a déjà été faite Chevalier des Arts et des Lettres a tout compris de l'esprit Canal et sait comment dynamiter une cérémonie peu attirante. Pour cause, elle a passé la soirée à envoyer des piques à tout le monde. On pense notamment à son "Dheepan ? Encore une bonne comédie hein !" envoyé à Jacques Audiard ou le fameux "Vincent Lindon ? C'est un peu notre Leonardo DiCaprio… Toujours nommé, jamais césarisé !" Jusqu'à hier soir. Sans trop forcer sur ses personnages, l'humoriste a prouvé, seule ou "bloquée" avec Vanessa Paradis et sa licorne, qu'elle pouvait faire rire. Vraiment rire !

Mais elle n'a pas été la seule à plaire à l'audience. Après l'énorme buzz suscité l'an dernier par le "En attendant, moi je ne me fais pas bronzer la bite dans des films de pédés" de Zabou Breitman à Pierre Deladonchamps, les deux comparses ont remis le couvert pour le bonheur de tous. "Il y a des gens biens ce soir…" commence l'acteur révélé dans L'Inconnu du lac. Ce à quoi l'actrice vue dans Nous trois ou rien répond : "Oui, et des pourritures humaines qui vendraient leur mère pour des Louboutin !" Voilà qui est dit. A quand une comédie en commun ?

Quant au reste de la soirée, il aura été marqué par le discours fadasse et récité de Louane Emera, la mine blafarde de Nicolas Duvauchelle et les tendres remerciements de Rod Paradot (meilleur espoir masculin pour La Tête haute). Ses gouttes de sueur et son "Je dois remercier ma mère… C'est elle qui tous les jours croit en moi !" ont attendri l'assistance, les téléspectateurs et Twitter. Nouvel instance de contrôle, le réseau social n'a pas manqué de noter la longueur globale de la cérémonie, le discours en très bon français de Michael Douglas (César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière) et de s'impatienter face au sketch à rallonge de Jonathan Cohen... C'est dommage, jusque-là on tenait le bon bout ! Surtout que Foresti était inspirée quand elle a dénoncé la cabale contre Loubna Abidar en infantilisant ceux qui ne font pas la distinction entre fiction et réalité...

En terminant comme convenu à 00:00, Florence Foresti a tenu son pari. Une très bonne chose. Plus vivante et audacieuse que les éditions passées, cette 41ème cérémonie aura été l'occasion de rendre hommage à toutes les personnalités disparues récemment (et elles sont nombreuses) ainsi que de porter un regard sur l'avenir. Claude Lelouch l'assure : "Préparez vos caméras, il y aura de très belles choses à filmer" en 2016. Mais ce n'est pas fini ! Comme les votants ont consacré les femmes, c'est sans surprise que Christine & the Queens s'en est allé d'une reprise de "It's Only Mystery", la bande originale de Subway, le second film de Luc Besson. Vous l'aurez compris, les César 2016 étaient la meilleure cérémonie depuis bien longtemps !

D'ailleurs l'audience était en hausse par rapport à l'année dernière. FF a séduit 100 000 téléspectateurs de plus malgré une vive concurrence de Koh-Lanta et du Rugby.

Pour découvrir le palmarès complet, c'est par ici.

La Loi du marché, film le mieux amorti en salles en 2015

Posté par vincy, le 26 février 2016

Le Film Français a publié la semaine dernière son classement des films français les plus rentables, soit le ratio entre le nombre d'entrées et le devis budgétaire des films. Seulement 5 films ont complètement couverts leur budgets: La loi du marché, Demain, Mustang, Much Loved et Babysitting 2. Hormis ce dernier, tous sont nommés aux Césars. Demain est un documentaire. La loi du marché, Mustang et Much Loved était présentés à Cannes. Much Loved a même la particularité d'avoir coûté moins de 700 000 euros. A l'inverse, malgré son budget frôlant les 10 millions d'euros, Babysitting 2 réussi à se faire une place au soleil, surclassant ainsi Connasse princesse des coeurs, Les nouvelles aventures d'Aladin, Papa ou maman, Les profs 2 et Les souvenirs, qui complètent le Top 10.

Notons que deux autres documentaires sont dans le Top 30 (La vie des gens, Le caravage). En revanche, le premier film d'animation est Pourquoi j'ai pas mangé mon père, seulement 50e (mais aussi l'un des plus gros budgets de l'année). Le classement ne prend pas en compte les recettes à l'export (qui changerait considérablement le tableau avec des films comme Taken 3 et Le petit prince).

Ils sont huit nommés au César du meilleur film cette année, et ils n'ont pas connu le même sort au box office.

Côté rentabilité, avec trois films à petits budget qui triomphent en salles, et cinq films du milieu dont seulement deux ont réussi à séduire un public assez large, les inégalités se creusent. A noter que La loi du marché et Mustang sont respectivement 1er et 3e au classement général des films français les plus rentables de l'année.

Le 9e prix Toscan-du-Plantier pour Why Not Productions!

Posté par vincy, le 23 février 2016

Cinq jours avant les César, le 9e prix Toscan-du-Plantier, décerné au meilleur producteur de l'année, a été décerné lundi 22 février dans la soirée. Pascal Caucheteux et Grégoire Sorlat, pour Why Not Productions!, ont reçu leur troisième trophée après l'avoir gagné en 2009 et 2010. Ils succèdent à Sylvie Pialat (Les Films du Worso) qui l'avait remporté en 2014 et 2015.

Why Not Productions! a produit en 2015 Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin, 11 fois nommé aux César cette année, Dheepan de Jacques Audiard, Palme d'or à Cannes et neuf nominations aux César, Comme un avion de Bruno Podalydès et La rançon de la gloire de Xavier Beauvois. La diversité et la stratégie axée sur des auteurs respectés a payé. En revanche, les quatre films n'ont pas rencontré leur public : 220000 spectateurs pour le Desplechin, 635000 pour le Audiard, 435000 pour le Podalydès, 50000 pour le Beauvois.

Dans les cartons, WNP! a The Red Turtle de Michael Dudok de Wit, Blood Father de Jean-François Richet, Photos de famille de Cristian Mungiu et I, Daniel Blake de Ken Loach. Ces deux derniers films pourraient être au Festival de Cannes en mai.

39 finalistes étaient en lice, soit les productrices et les producteurs des 42 longs métrages qui ont été au moins une fois nominé aux César cette année.

César 2016: Marguerite et les films de Cannes dominent les nominations

Posté par vincy, le 27 janvier 2016

A l'exception de Marguerite (11 nominations) présenté à Venise, cinq films cannois dominent les nominations de ces 41e César: Trois souvenirs de ma jeunesse (11 nominations), Dheepan et Mustang (9), La tête haute et Mon roi (8). Ainsi, sur les 8 films en lice pour le César suprême, seul Marguerite n'était pas sur la Croisette. Finalement, sur plus de 230 films, 8 s'octroient la presque totalité des nominations. Les 19 autres films nommés doivent se sentir survivants.

Car finalement, avec autant de nominations chacun, ces cinq films concentrent l'essentiel des places à pourvoir. Il y avait sans doute trop de jeunes talents géniaux cette année pour tous les contenter. Une chose est certaine, les vétérans tiennent encore le haut du pavé: Jacques Audiard (7e, 8e et 9e nomination), Catherine Deneuve (13e nomination), Isabelle Huppert (15e nomination), Gérard Depardieu (17e nomination).

Il y a des oublis c'est certain (Le grand jeu, pourtant Prix Louis-Delluc du meilleur film, A trois on y va, Jeanne Rosa dans Les châteaux de sable, Alban Lenoir dans Un Français, Mad Max Fury Road ou L'étreinte du serpent ou El Club côté étranger, Cafard et Phantom Boy en animation, Freya Mavor, Mathieu Spinozi, Romain Paul côté espoirs, Annie Cordy en second-rôle, Joann Sfar à l'adaptation, Elkaïm et Demoustier, Vincent n'a pas d'écailles en premier film), mais peu de surprises. Regardons simplement les acteurs et actrices pour constater qu'il n'y a que un quart de nouvelles têtes citées.

On peut au moins saluer la présence de trois femmes dans la catégorie meilleur réalisateur. D'une certaine diversité parmi les comédiens. Mais on peut aussi croire qu'en l'absence d'un grand favori, les votes se sont reportés sur des choix consensuels et rassurants, de ces films du milieu déjà distingués, mais dont aucun, hormis Mustang et Trois souvenirs de ma jeunesse, n'a suscité l'unanimité.

Marguerite, Mustang, Catherine Frot, Vincent Lindon, Michel Fau et Arnaud Deplechins partent donc grands favoris pour la cérémonie du 26 février.

Meilleur film : Dheepan, Fatima, La Loi du marché, Marguerite, Mon roi, Mustang, La tête haute, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur réalisateur : Jacques Audiard (Dheepan), Stéphane Brizé (La loi du marché), Xavier Giannoli (Marguerite), Deniz Gamze Ergüven (Mustang), Emmanuelle Bercot (La tête haute), Arnaud Desplechin (Trois souvenirs de ma jeunesse), Maïwenn (Mon roi)

Meilleur film d'animation : Adama, Avril et le monde truqué, Le Petit Prince
Meilleur premier film: L'affaire SK1, Les Cowboys, Mustang, Ni le Ciel ni la Terre, Nous trois ou rien
Meilleur documentaire: Le Bouton de Nacre, Cavanna, Demain, L'image manquante, Une jeunesse allemande
Meilleur film étranger: Birdman, Le Fils de Saul, Je suis mort mais j’ai des amis, Mia Madre, Taxi Teheran, Youth, Le tout nouveau testament
Meilleur court métrage: La contre allée, Le dernier des Céfrans, Essaie de mourir jeune, Guy Moquet, Mon héros
Meilleur court métrage animé: La nuit américaine d'Angélique, Le repas dominical, Sous tes doigts, Tigre à la queue de feu

Meilleure actrice: Loubna Abidar (Much loved), Emmanuelle Bercot (Mon Roi), Cécile de France (La belle saison), Catherine Deneuve (La tête haute), Catherine Frot (Marguerite), Isabelle Huppert (Valley of Love), Soria Zeroual (Fatima)
Meilleur acteur: Vincent Cassel (Mon roi), Gérard Depardieu (Valley of Love), Vincent Lindon (La loi du marché), Fabrice Luchini (L'hermine), Antonythasan Jesuthasan (Dheepan), Jean-Pierre Bacri (La vie très privées de Monsieur Sim), François Damiens (Les cowboys)
Meilleur second rôle féminin: Karin Viard (21 nuits avec Pattie), Agnès Jaoui (Comme un avion), Noémie Lvovsky (La belle saison), Sara Forestier (La tête haute), Sidse Babett Knudsen (L'hermine)
Meilleur second rôle masculin: Michel Fau (Marguerite), Louis Garrel (Mon Roi), Benoit Magimel (La tête haute), André Marcon (Marguerite), Vincent Rottiers (Dheepan)
Meilleur espoir féminin: Lou Roy Collinet (Trois souvenirs de ma jeunesse), Diane Rouxel (La tête haute), Zita Hanrot (Fatima), Sara Giraudeau (Les bêtises), Camille Cottin (Connasse princesse des coeurs)
Meilleur espoir masculin: Swann Arlaud (Les anarchistes), Quentin Dolmère (Trois souvenirs de ma jeunesse), Felix Moati (A trois on y va), Finnegan Oldfield (Les Cowboys), Rod Paradot (La tête haute)

Meilleur scénario original: Dheepan, Marguerite, Mustang, La tête haute, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur scénario adapté : L'affaire SK1, Asphalte, L'enquête, Fatima, Journal d'une femme de chambre
Meilleure image: Dheepan, Marguerite, Mustang, Trois souvenirs de ma jeunesse, Valley of Love
Meilleur montage: Dheepan, Marguerite, Mon roi, Mustang, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleur son: Dheepan, Marguerite, Mon roi, Mustang, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleurs décors: Dheepan, Journal d'une femme de chambre, Marguerite, L'odeur de la mandarine, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleurs costumes: Journal d'une femme de chambre, Marguerite, Mustang, L'odeur de la mandarine, Trois souvenirs de ma jeunesse
Meilleure musique originale: Raphaël (Les cowboys), Ennio Morricone (En mai, fais ce qu'il te plaît), Stephen Warbeck (Mon roi), Warren Ellis (Mustang) , Grégoire Hetzel (Trois souvenirs de ma jeunesse)

Trois souvenirs de ma jeunesse et Mustang en tête des nominations des Prix Lumières 2016

Posté par vincy, le 4 janvier 2016

La 21e cérémonie des prix Lumières, les prix de la presse étrangère, aura lieu le 8 février prochain. En attendant, les nominations viennent de tomber. Peu de surprise, même si les catégories meilleur film et meilleur réalisateur ne coïncident pas vraiment. On regrettera quelques gros absents comme Le grand jeu ou Fatima, tous deux primés par le Delluc, des snobés comme Je suis un soldat ou L'affaire SK1. on peut aussi s'étonner de la présence dans 5 catégories de La belle saison ou se réjouir de la belle performance des premiers films dans différentes catégories. On est ravis de croiser Bébé tigre, Vincent n'a pas d'écailles, Les bêtises, Ni le ciel ni la terre, Trois souvenirs de ma jeunesse, ... Le Desplechin et Mustang dominent avec 6 nominations.

MEILLEUR FILM

La belle saison, de Catherine Corsini
Dheepan, de Jacques Audiard
L’hermine, de Christian Vincent
Marguerite, de Xavier Giannoli
Mustang, de Deniz Gamze Ergüven
Trois souvenirs de ma jeunesse, de Arnaud Desplechin

MEILLEUR REALISATEUR
Jacques Audiard (Dheepan)
Catherine Corsini (La belle saison)
Arnaud Desplechin (Trois souvenirs de ma jeunesse)
Philippe Garrel (L’ombre des femmes)
Xavier Giannoli (Marguerite)
Maïwenn (Mon roi)

ACTRICE
Emmanuelle Bercot (Mon roi)
Clotilde Courau (L’ombre des femmes)
Catherine Frot (Marguerite)
Izïa Higelin (La belle saison)
Isabelle Huppert (Valley of Love)
Elsa Zylberstein (Un + une)

ACTEUR
Gérard Depardieu (Valley of Love)
André Dussollier (21 nuits avec Pattie)
Vincent Lindon (La loi du marché et Journal d’une femme de chambre)
Fabrice Luchini (L’hermine)
Vincent Macaigne (Les deux amis)
Jérémie Renier (Ni le ciel ni la terre)

REVELATION FEMININE
Golshifteh Farahani (Les deux amis)
Sara Giraudeau (Les bêtises)
Baya Medhaffar (À peine j’ouvre les yeux)
Lou Roy-Lecollinet (Trois souvenirs de ma jeunesse)
Sophie Verbeeck (À trois on y va)
Günes? Nezihe S?ensoy, Dog?a Zeynep Dog?us?lu, Elit Is?can, Tug?ba Sungurog?lu et Ilayda Akdog?an (Mustang)

REVELATION MASCULINE
Stany Coppet (La vie pure)
Quentin Dolmaire (Trois souvenirs de ma jeunesse)
Alban Lenoir (Un Français)
Félix Moati (À trois on y va)
Harmandeep Palminder (Bébé tigre)
Rod Paradot (La tête haute)

PRIX HEIKE HURST DU PREMIER FILM
Bébé tigre, de Cyprien Vial
Les deux amis, de Louis Garrel
Mustang, de Deniz Gamze Ergüven
Ni le ciel ni la terre, de Clément Cogitore
La vie pure, de Jérémy Banster
Vincent n’a pas d’écailles, de Thomas Salvador

FILM FRANCOPHONE
À peine j’ouvre les yeux, de Leyla Bouzid (Tunisie, Belgique, France)
L’année prochaine, de Vania Leturcq (Belgique, France)
Much Loved, de Nabil Ayouch (France, Maroc)
Les Terrasses, de Merzak Allouache (France, Algérie)
Le tout nouveau testament, de Jaco van Dormael (France, Belgique, Luxembourg)
La vanité, de Lionel Baier (Suisse, France)

IMAGE
David Chizallet (Mustang, Les Anarchistes, Je suis un soldat)
Matias Boucard (L'affaire SK1)
Irina Lubtchansky (Trois souvenirs de ma jeunesse)
Claire Mathon (Le dernier coup de marteau, Mon roi et Les deux amis)
Arnaud Potier (Les Cowboys)
Sylvain Verdet (Ni le ciel ni la terre)

SCENARIO
Catherine Corsini et Laurette Polmanss (La belle saison)
Arnaud Desplechin et Julie Peyr (Trois souvenirs de ma jeunesse)
Philippe Faucon (Fatima)
Deniz Gamze Ergüven et Alice Winocour (Mustang)
Xavier Giannoli (Marguerite)
Arnaud et Jean-Marie Larrieu (21 nuits avec Pattie)

MUSIQUE
Bruno Coulais (Journal d’une femme de chambre)
Warren Ellis (Mustang)
Grégoire Hetzel (La belle saison et Trois souvenirs de ma jeunesse)
Mike Lévy, alias Gesaffelstein (Maryland)
Béatrice Thiriet (L’astragale)
Jean-Claude Vannier (Microbe et Gasoil)

DOCUMENTAIRE
Le bouton de nacre, de Patricio Guzmán
Demain, de Cyril Dion et Mélanie Laurent
Human, de Yann Arthus-Bertrand
Sud Eau Nord Déplacer, de Antoine Boutet
L’image manquante, de Rithy Pan
Nous venons en amis, de Hubert Sauper

Edito: « La vie c’est comme un cornet de crème glacée »

Posté par redaction, le 24 décembre 2015

Noël arrive à temps. Pas qu’on soit forcément enthousiastes de subir les polémiques et "enguirlandages" de famille, de se réjouir des kilos supplémentaires pris dans les hanches, de s’affoler à l’idée d’avoir dépensé trois semaines de vacances en une soirée de cadeaux (dont certains seront revenus le lendemain au profit du bénéficiaire). Sans parler de tous ces films souvient mièvres où le sapin fait office de médiateur ou d’entremetteur. Mais, comme dirait Capra, La vie est «belle ».

Bah oui, franchement, nous sommes en vie. Comme le disait Charles Schulz, le créateur de Snoopy et des Peanuts, "La vie c’est comme un cornet de crème glacée que vous devez le lécher un jour à la fois." Oui, Forrest Gump n’a rien inventé. Et après cette année terrible – des dessinateurs assassinés, l’ascension de Donald Trump, le tremblement de terre au Népal, les buzz débiles sur le web, genre la bite de Justin Bieber, les attentats du 13 novembre à Paris, les sales conditions de vie des réfugiés d’orient et du sud, la palme d’or à Dheepan, les terrasses au mois de décembre hashtag Cop 21, la destruction de Palmyre, les spoilers de Star Wars, la pauvreté qui progresse, et on en passe – et bien après cette année terrible, on a tous besoin d’élixirs et d’ivresse, de résurrection du bonheur, d’heures de fantaisie, de cyber-pause, de poésie, de silence, d’élans du cœur…

On peut aussi aller au cinéma. Se laisser étreindre par les images, séduire par les stars, s’évader par l’illusion. Mais oui, Noël arrive à temps pour rembobiner une année pourrie et, plutôt qu’un remake, écrire une année originale, flamboyante, positive, enrichissante, bref, le film de notre vie. Ou au moins une belle séquence.

Et pour citer de nouveau Maître Schulz, "Tout ce dont vous avez besoin c’est d’amour. Mais un peu de chocolat de temps en temps ne fait pas mal."

La France pré-sélectionne 5 films pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 16 septembre 2015

oscarsA deux semaines de la date limite, la France a fait une première pré-sélection pour choisir le film qui représentera son cinéma aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère.

La Commission a choisi La Belle Saison de Catherine Corsini, sélectionné à Locarno, Dheepan de Jacques Audiard, Palme d'or à Cannes, La Loi du Marché de Stéphane Brizé, prix d'interprétation masculine à Cannes, Marguerite de Xavier Giannoli, en compétition à Venise, et Mustang de Deniz Gamze Ergüven, Label Europe Cinéma à la dernière Quinzaine des réalisateurs.

La Commission se réunira de nouveau le 22 septembre pour auditionner le producteur et le vendeur international de chaque film.

Cette année, la Commission est composée de Nathalie Baye, Thierry Frémaux, Michel Hazanavicius, Mélanie Laurent, Jean-Paul Salomé, Alain Terzian, et Serge Toubiana,.

Si, avec The Artist, la France a remporté l'Oscar du meilleur film en 2012, elle n'a pas gagné la statuette du meilleur film en langue étrangère depuis 1993, avec Indochine (sauf à considérer Amour de Michael Haneke comme film français). Depuis cette victoire, 8 films français ont réussi à être nommés, la dernière fois remontant à 2010, avec Un prophète de Jacques Audiard. Depuis la création de la cérémonie des Oscars, la France détient le record de nominations '39) mais n'est que 2e au tableau d'honneur avec 12 Oscars remportés (contre 14 pour l'Italie).

Toronto 2015: Delpy, Rappeneau, Corsini, Lelouch, Audiard au milieu d’une sélection cinq étoiles

Posté par vincy, le 28 juillet 2015

Pour son 40e anniversaire, le festival international du film de Toronto met les petits plats dans les grands avec une sélection qui pioche aussi bien dans les grands films présentés à cannes et à Berlin, que dans des productions américaines très attendues, avec leurs stars oscarisables, et quelques surprises comme le nouveau documentaire de Michael Moore, un Johnnie To ou le dernier Egoyan, enfant local.

Du 10 au 20 septembre, Toronto accueillera aussi bien des cinéastes assez rares comme Charlie Kaufman ou Terence Davies que des blockbusters de saison comme le dernier Ridley Scoot ou le nouveau Roland Emmerich. Cosmopolite avec les grands noms latino-américains, asiatiques, européens et nord-américains, Toronto s'offre un programme anniversaire classieux.
Côté français, la moisson est impressionnante: Rappeneau, Corsini, Lelouch, Delpy en soirée de gala et surtout la Palme d'or avec Audiard, qui côtoiera pour son avant-première nord-américaine le Grand prix du jury et le prix du jury du Festival de Cannes.

En ouverture, Toronto accueillera le dernier film du québécois Jean-Marc vallée, Demolition, une comédie dramatique prévue dans les salles au printemps 2016, avec Jake Gyllenhaal et Naomi Watts.

Rappelons qu'hormis des prix du public, le 2e plus important festival de cinéma de la planète n'est pas compétitif. Seul un jury, cette année composé de Jia Zhang-ke, Claire Denis et Agnieszka Holland, élira le prix du nouveau programme Platform.

Projections spéciales :

- Anomalisa de Charlie Kaufman et Duke Johnson, avec Jennifer Jason Leigh et David Thewlis.
Beasts of a Nation de Cary Fukunaga, avec Idris Elba.
Black Mass de Scott Cooper, biopic avec Johnny Depp et Benedict Cumberbatch. Hors-compétition à Venise.
Brooklyn de John Crowley, avec Saoirse Ronan et Domhnall Gleeson.
The Club de Pablo Larrain. Grand prix du jury à Berlin.
Colonia de Florian Gallenberger, avec Emma Watson et Daniel Brühl.
The Danish Girl de Tom Hooper, avec Eddie Redmayne, Matthias Schoenaerts, Alicia Vikander et Ben Whishaw.
- The Daughter de Simon Stone, avec Geoffrey Rush et Sam Neill.
Disierto de Jonas Cuaron, avec Gael Garcia Bernal
Dheepan de Jacques Audiard. Palme d'or à Cannes.
Belles Familles de Jean-Paul Rappeneau, avec Mathieu Amalric et Karin Viard.
The Family Fang de Jason Bateman, avec Nicole Kidman et Jason Bateman.
Guilty de McG (télévision).
I Smile Back d’Adam Salky, avec Josh Charles.
The Idol de Hany Abu-Assad, avec Nadine Labaki.
The Lady in the Van de Nicholas Hytner, avec Maggie Smith et Dominic Coope.
Len and Company de Tim Godsall, avec Rhys Ifans et Juno Temple.
The Lobster de Yorgos Lanthimos. Prix du jury à Cannes.
Louder than Bombs de Joachim Trier. En compétition à Cannes.
Maggie’s Plan de Ethan Hawke, Rebecca Miller, avec Julianne Moore et Travis Fimmel.
Mountain May Depart de Jia Zhang-ke. En compétition à Cannes.
Office de Johnny To, avec Chow Yun-fat et Sylvia Chang.
Parched de Leena Yadav, avec Adil Hussain.
Room de Lenny Abrahamson, avec William H. Macy et Joan Allen.
- Sicario de Denis Villeneuve. En compétition à Cannes.
Le fils de Saul de Laszlo Nemes. Grand prix du jury à Cannes.
Spotlight de Thomas McCarthy, histoire vraie avec Rachel McAdams, Michael Keaton et Mark Ruffalo.
La belle saison de Catherine Corsini, avec Cécile de France et Izia Higelin.
Sunset Song Terence Davies, avec Peter Mullan.
Trumbo de Jay Roach, avec Diane Lane et Bryan Cranston.
Un plus Une de Claude Lelouch, avec Jean Dujardin et Elsa Zylberstein.
Victoria de Sebastian Schipper. Meilleure photo à Berlin.
Where To Invade Next de Michael Moore. premier documentaire du cinéaste en six ans.
Youth de Paolo Sorrentino. En compétition à Cannes.

Films de Gala :
- Beeba Boys de Deepa Mehta, avec Randeep Hooda.
- The Dressmaker de Jocelyn Moorhouse, avec Kate Winslet et Liam Hemsworth.
- Eye in the Sky de Gavin Hood, avec Aaron Paul et Helen Mirren.
- Forsaken de Jon Cassar, avec Demi Moore et Kiefer Sutherland.
- Lolo de Julie Delpy, avec Dany Boon, Karin Viard et Vincent Lacoste.
Freeheld de Peter Sollett, avec Ellen Page, julianne Moore et Steve Carell.
- Hyena Road de Paul Gross, avec Paul Gross.
- Stonewall de Roland Emmerich, avec Ron Perlman et Jonathan Rhys Meyers.
Legend de Brian Helgeland, avec Tom Hardy et Emily Browning.
The Man Who Knew Infinity de Matt Brown, avec Jeremy Irons et Dev Patel.
The Martian (Seul sur Mars) de Ridley Scott, avec Matt Damon, Jessica Chastain et Kristen Wiig.
- The Program de Stephen Frears, avec Ben Foster et Dustin Hoffman.
-  Remember d’Atom Egoyan, avec Christopher Plummer et Martin Landau.
- Septembers of Shiraz de Wayne Blair, avec Salma Hayek et Adrien Brody

Cannes 2015: un palmarès très socio-politique et un peu romanesque

Posté par redaction, le 24 mai 2015

Pas de Cate Blanchett (incompréhensible) aux côtés de Rooney Mara. Pas de Sorrentino ni de Moretti (favori de la critique française). Pas de Jia Zhang-ke. Bref, comme toujours, il y a de gros oublis, des choix étranges dans le classement, et même des injustices. On se félicitera de quelques récompenses pour The Lobster, Vincent Lindon (enfin!), Hou Hsiao-hsien, le premier film de Laszlo Nemes... Le cinéma français est arrivé en force ce soir. Le jury des frères Coen a surtout donné une tonalité socio-politique à son palmarès: l'immigration et les cités chez Audiard, les camps de concentration chez Nemes, la diplomatie plutôt que la guerre chez HHH, les chômeurs et précaires chez Brizé, la fin de vie chez Franco.

Trois parcours romanesques ont pu quand même séduire les jurés: dans un monde dicté par des normes tyrannique, on cherche le grand amour chez Lantimos, l'amour est transgressif et pudique chez Haynes, passionnel et douloureux chez Maïwenn.

Mais ce qu'on retiendra de cette 68e édition, c'est l'absence d'un très grand film et la multiplication de bons films aux regards acérés et esthétiques assumés. Quitte à prendre de forts risques qui ont souvent divisé les festivaliers.

Palme d'or: Dheepan de Jacques Audiard

Grand prix du jury: Le fils de Saul de Laszlo Nemes

Prix de la mise en scène: Hou Hsiao-hsien pour The Assassin

Prix d'interprétation masculine: Vincent Lindon pour La loi du marché. "C'est la première fois que je reçois un prix dans ma vie."

Prix du jury: The Lobster de Yorgos Lanthimos

Prix d'interprétation féminine: Emmanuelle Bercot pour Mon Roi et Rooney Mara pour Carol

Prix du scénario: Michel Franco pour Chronic (Mexique)

Palme d'honneur: Agnès Varda, "Palme de résistance et d'endurance". "Cette palme dorée sera placée dans un placard à côté de celle de Jacques [Demy]".

Caméra d'or du meilleur premier long métrage: La tierra y la sombra de César Augusto Acevedo (Colombie)

Palme d'or du court métrage: Waves'98 de Ely Dagher (Liban)