2000-2009 : Les 10 César du meilleur film

Posté par vincy, le 23 décembre 2009

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La décennie a été coupée en deux. La première moitié a fait la part belle aux films à dimension populaire (et même à des gros succès français de l'année), divertissant ou spectaculaires. Le César du meilleur film n'apporte alors pas grand chose à Jaoui/Bacri, Jeunet, Polanski ou même Arcand, si ce n'est une reconnaissance, un sacre, après, souvent, une récolte fructueuse de prix dans le monde.

Puis, après le couronnement d'une production anglophone et d'un film québécois, les professionnels ont changé de styles. En 2005, L'Esquive surprend tout le monde. Les César vont redécouvrir l'intérêt de primer des films d'art et d'essai. Le box office est moindre, mais souvent les récompenses l'aident à vendre des DVD ou à doper sa fréquentation.

Le palmarès continue de se féminiser mais aussi de s'ouvrir au monde et au métissage. Le drame reste le genre majeur de la catégorie reine. On peut juste remarquer que la moitié des films a une femme comme personnage principal. Mais surtout, on notera qu'un réalisateur a réussi à en obtenir deux César durant ces dix ans : Abdellatif Kechiche. Il rejoint Polanski et Resnais dans les multi-césarisé. En attendant Audiard en 2010?

2000 : Vénus Beauté (Institut) - 1 240 000 entrées
2001 : Le goût des autres - 3 859 000 entrées
2002 : Le fabuleux destin d'Amélie Poulain - 9 290 000 entrées
2003 : Le Pianiste - 1 400 000 entrées
2004 : Les invasions barbares - 1 301 000 entrées
2005 : L'esquive - 477 000 entrées
2006 : De battre mon coeur s'est arrêté - 931 000 entrées
2007 : Lady Chatterley - 420 000 entrées
2008 : La graine et le mulet - 805 000 entrées
2009 : Séraphine - 770 000 entrées

La dignité de mourir au cinéma

Posté par vincy, le 4 avril 2008

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Qui n'a pas versé sa petite larme quand Javier Bardem, cloué sur son lit, contemplant une derière fois le soleil couchant espagnol, décide de s'éteindre dans Mar adentro, le chef d'eouvre émotionnel d'Alejandro Amenabar? Une histoire vraie liée à un combat de trente ans en faveur de l'euthanasie. Le cinéma n'a pas hésité à s'emparer du sujet sensible afin de bousculer un peu les consciences et contrer les préjugés issus de siècles de morales et de tabous en tous genres.

Les affaires Humbert et Sebire ont relancé le débat en France : celui du droit au "mourir dignement". Entre souffrance et impuissance, choix de la mort et respect de la vie, lutte contre un acharnement thérapeutique stérile et pour une législation respectant leur volonté, l'euthanasie a nourri de nombreux films. De La mouche à Johnny got his Gun, tous les styles s'en sont mêlés. Parmi les plus marquants, on se souviendra de Hilary Swank demandant l'impensable à Clint Eastwood dans Million Dollar Baby. Ou encore Rémy Girard recevant avec joie sa dose fatale dans un lieu paisible, entouré de ses amis dans Les invasions barbares. Amputés (physiquement et psychologiquement) ou atteints d'une maladie incurable, par rejet de la sénilité ou par désir d'en finir, médicalement assisté ou pas, le sujet a inspiré une soixantaine de films plutôt récents dans le monde entier. Les Américains ont une longueur d'avance sur le propos. Films indépendants ou productions mélos hollywoodiennes, l'industrie, comme pour la peine capitale, espère jouer un rôle politique dans ce combat.

Le cinéma français reste très frileux, comme sur de nombreux tabous (adoption par les couples homosexuels, sexualité et drogue chez les adolescents, ...). A croire que nos scénarsites et nos réalisateurs ont oublié l'impact que peut avoir le cinéma sur les esprits...