Deauville way of life: une sacrée fin de festival

Posté par cynthia, le 12 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles, le festival de Deauville est terminé (sniff, sniff…). Mais on peut dire que pour les derniers jours, la 42e édition du festival du film Américain a mis le paquet, même si le palmarès nous a laissés de glace (même pas un prix pour Sing Street ou au moins Teenage Cocktail)!

Mercredi nous avons débuté la journée avec le déprimant Christine d'Antonio Campos, l'histoire d'une présentatrice TV à qui il n'arrive que des ennuis (allo allo Xanax) puis nous avons continué dans la lassitude avec le léger mais pas percutant Transpescos de Greg Kwedar (un thriller peu innovant) avant de terminer avec L'histoire de l'amour de Radu Milhaileanu en avant-première (sympa mais rien de transcendant). Nous nous sommes donc endormis paisiblement avant de connaître la journée la plus folle du festival...jeudi!

Jeudi sur la piste de danse avec Alexander Skarsgard

Si on vous dit que l'on a tapé la danse avec le sexy Alexander Skarsgard (voir la vidéo de sa performance en tant que DJ sur notre compte Instagram), qu'on s'est même cogné sur sa cuisse et ses fesses (bénis soi mon 1m53), que l'on a fait des câlins à Michael Pena (parce qu'il a adoré notre façon de bouger sur la piste de la Villa Khiel's) ou encore que Laurent Gerra nous a caressé l'épaule (il était un peu bourré du coup on l'excuse)...et oui à Écran Noir on sait s'éclater!

Mais on sait bosser aussi: après s'être ennuyé devant Complete Unknown de Joshua Marston malgré son sensuel duo (Michael Shannon et Rachel Weisz), on a été transporté par les désagréments de deux étudiantes et du sexe sur Internet avec l'enthousiasmant Teenage Cocktail de John Carchieta avant de rigoler avec le duo Alexander Skarsgard/Michael Pena dans Au-dessus des lois de John Michael McDonagh (un pur délire sur des flics ripoux que l'on adore détester).

Nous avons donc fini la soirée en compagnie de ce duo qui est aussi dingue en vrai qu'a l'écran. Alexander Skarsgard s'est mis aux platines tandis que Michael Pena nous apprenait des mouvements sur la piste une bière à la main (on a eu le droit à un You're amazing!...oui je sais je sais…). On a dansé jusqu'au bout de la nuit au point que la lune est partie se coucher avant nous. Du coup le vendredi matin c'est la tête en coton que nous avons découvert Brooklyn Village d'Ira Sachs l'histoire d'une amitié entre deux enfants, compromises par les problèmes des adultes. Le film se regarde, mais delà à lui offrir le grand prix ...

Vendredi avec Daniel Radcliffe

Nous avons continué notre journée de compétition avec le psychédélique The Fits d'Anna Rose Holmer (récompensé aussi) qui nous a donné mal au crâne (encore plus que les verres avec Michael Pena et Alexander Skarsgard) avant de finir en beauté (anglaise) avec le Nouvel Hollywood remis au talentueux (et terriblement chou) Daniel Radcliffe. The Amazing Radcliffe.
L'acteur britannique est arrivé timidement sur le tapis rouge et a pris des photos avec quasiment tout le monde avant d'honorer la grande salle du CID de Deauville par sa lumineuse présence. Clémence Poésy, qui avait partagé l'affiche à ses côtés dans le quatrième opus des aventures d'Harry Potter, a été chargée de lui remettre le prix Nouvel Hollywood. L'actrice venue avec son ventre rond de future maman a offert un discours magnifique dans un anglais à faire pâlir Shakespeare. «Généreux, passionné, curieux, drôle...» son speech nous a encore plus donné l'envie de rencontrer ce petit beau gosse d'1m65 au sourire si chaleureux. C'est justement tout sourire et humble (nombreux sont ceux qui, a sa place, auraient la tête gonflée comme une pastèque) que l'acteur est monté sur scène afin de chercher son prix et de remercier son entourage de le soutenir depuis si longtemps.

Nous avons ensuite terminé la soirée avec Imperium de Daniel Ragussis où Daniel Radcliffe incarne Nate Foster, un jeune agent de renseignements qui travaille pour le FBI et qui s'infiltre dans un groupe terroriste de suprématie blanche. Sa performance nous a rappelé celle de Leonardo DiCaprio dans Les Infiltrés de Martin Scorsese. D'ailleurs, c'est ce qu'on lui a dit lors de sa conférence de presse, nous remerciant d'un sourire gêné accompagné d'un regard luisant d'honneur...
On lui a ensuite demandé s'il n'avait pas fait des cauchemars durant le tournage à cause du sujet néonazi du film (on lui aurait bien fait un câlin coquin pour lui redonner le moral nous) «non je n'ai pas fait de cauchemar mais il est vrai que nous nous sommes retrouvés dans des situations assez étranges. Comme lors du tournage de la marche où les caméras étaient tellement bien cachées que les passants pensaient vraiment que l'on faisait une manifestation. On leur disait de ne pas s’inquiéter car c'était du faux!». Nous avons également demandé s'il voulait dédicacer ce film à Donald Trump: "(rires) Je n'ai rien envie de dédier à Donald Trump! D'ailleurs Imperium est trop bien pour lui!" Après avoir usé de son charme anglais sur l'assemblée, Daniel Radcliffe a signé des autographes, a pris des photos directement après son photocall...bref, un vrai prince dont on est (re)tombé amoureux.

Samedi avec Miles Teller

Cette fin de semaine a été marqué par l'orgasme, puisque derrière Alexander Skarsgard, Michael Pena et Daniel Radcliffe, sa classe et ses yeux bleus enivrants et viagrateux (oui je viens d'inventer un mot avec le médicament viagra!), ça a été  au tour de Miles Teller de nous donner des chaleurs... et nous qu'y pensions pouvoir reprendre une activité normale après le départ de Daniel!

Le héros de Whiplash est venu en compagnie de Jonah Hill, son partenaire dans le très attendu War Dogs (film de clôture) de Todd Phillips, ainsi que du réalisateur lui-même. Regard de braise, veste noire et sourire enjôleur, si Miles flirtait avec nous durant la conférence de presse, Jonah s'endormait un peu. Puis Miles nous a fait rire par son éternelle franchise lorsqu'un journaliste a demandé s'il était fan du cinéma Français et s'il souhaitait jouer chez nous. Gros blanc gênant de sa part, éclat de rire puis une jolie pirouette: «l'origine m'importe peu...». Jonah, quant à lui, a précisé qu'il adorait le film Love de Gaspard Noé et qu'il aimait beaucoup le travail de Mélanie Laurent en tant que réalisatrice

War Dogs qui est à mi-chemin entre Very Bad Trip et Lord of War était une belle façon de terminer ce festival qui nous a «flingué» avec son programme surchargé...

Deauville way of life: le mardi en chansons

Posté par cynthia, le 7 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles, cinquième jour à Deauville et malgré le climat, la population se bouscule au portillon... quoique c'est toujours préférable d'être au cinéma lorsque les branches d'arbres dansent le hard rock au rythme du vent.

Nous avons débuté la matinée avec Transfiguration de Michael O'Shea (présenté à Cannes en mai dernier)... hum...hum...hum...HUM! Non ce ne sont pas des orgasmes dactylographiés mais une déception géante! On regrette la grasse matinée! Pourtant le film partait d'un bon sentiment: un jeune Américain (touchant), un peu maltraité par tout le monde, et seul, voue un culte aux vampires au point d'en devenir un lui-même et de commettre des meurtres. Oui, ça a l'air alléchant... Mais entre les clichés noirs américains, les scènes d'abattoirs qui nous réconforte dans notre végétarisme, la lenteur du dénouement et le manque cruel d'explications précises, notre cerveau a plongé dans un bol de Nesquick avarié et bouillonnant! Heureusement la journée se finit sur des notes musicales avec Miles Ahead, le biopic sur Miles Davis réalisé par l'acteur/réalisateur Don Cheadle le meilleur pote de Robert Downey Jr dans le dernier Captain America, et surtout le bijou de John Carney, Sing Street!

Le somptueux Sing Street et sa standing ovation à la Whiplash

Souvenez-vous: il y a deux ans Deauville (et rappelons-le, beaucoup, beaucoup, beaucoup moi) avions atteint l'orgasme devant le film de Damien Chazelle, Whiplash! Cette année l'émotion, les tremblements et le standing ovation ont enflammé la célèbre salle du CID où sont projetés les films en compétition grâce à Sing Street de John Carney! L'irlandais à qui ont doit Once et plus dernièrement New-York Melody, nous offre une leçon de vie musicale que l'on n'est pas prêt d'oublier!

Dans les années 80 à Dublin Conor décide de monter un groupe de musique afin de conquérir le cœur de Raphina, une jolie fille en quête de gloire et de fuir une famille handicapante (des parents en plein divorce), des camarades de classe virulents et un prêtre archaïque. Raphina est incarnée par la merveilleuse et douce Lucy Boynton, qui, en conférence de presse, a expliqué: "J'aime jouer des personnages qui ont vécu à une période où je n'étais pas encore de ce monde". Dans le film, seul son grand frère (Jack Reynor qui nous a fait trembler le bassin avec sa chevelure à la Thor) croit en ses rêves et lui donne tous les conseils qu'il aurait voulu qu'on lui donne plus jeune. Le film transporte autant dans le sujet qu'à travers sa bande originale. On en sort avec l'envie folle de tout plaquer et de partir au bout du monde afin de réaliser ses rêves (fous) d'enfant.
Promis, on termine le festival de Deauville avant de faire ça!

Notons enfin que le film sera en compétition à Dinard à la fin du mois.

Deauville way of life: le lundi du mâle

Posté par cynthia, le 6 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles! C'est sous les nuages et les cris des mouettes que nous avons débuté cette semaine à Deauville. Et si nous n'avons pas eu un lundi au soleil, la testostérone sexy rayonnait à souhait.

De bon matin, nos jupes et autres shorts de festivaliers (et oui c'est ça de travailler en dehors du bureau parisien) ont été remués par le film Goat d'Andrew Neel: l'histoire vraie d'un jeune Américain qui après une agression humiliante tente d’appartenir par tous les moyens (au point d'accepter de se faire bizuter) à une confrérie universitaire. Ce film rempli de beaux gosses, de beuveries et hélas de femmes objets, choque par ses images virulentes et au combien réelles. Parmi le casting on retrouve Ben Schnetzer un habitué des gosses de riche pourris et intimidants puisqu'il sort tout droit du casting de The Riot Club (à noter qu'il a débuté dans La voleuse de livre et que nous le retrouverons en geek sympa dans le très attendu Snowden d'Oliver Stone), mais aussi Nick Jonas le chanteur plus du tout chaste des "Jonas Brothers" qui se fait un nom dans le 7eme art et la TV depuis quelques temps (à noter que l'on voit ses fesses... et que de bon matin ça fait plaisir). Le reste du casting semble tout droit sortir d'une île de tentations où toutes femmes mariées auraient pu s'arracher son alliance avec les dents! Niveau scénario (oui, on a réussi à être concentré sur le scénario tout de même), nous sommes pris aux tripes tout du long, jusqu'au souffle final.

Nous avons poursuivi la journée avec le somptueux Mean Dreams de Nathan Morlando un road trip amoureux autour du changement de vie, avant de rire tout en pleurant (oui c'est possible) devant Under Pressure (hors-compétition) d'Anna Boden et Ryan Fleck. L'histoire de deux joueurs de poker (Ryan Reynolds et Ben Mendelsohn) un peu paumés et très addicts, qui tentent de vivre malgré leur dévotion pour l'adrénaline du jeu.

À peine le temps de faire une pause pipi et nous étions déjà dans les salles obscures pour l'hommage à James Franco (moustachu), remis par Ana Girardot, grande fan de l'acteur. En effet, la belle blonde lui a écrit un poème avant de lui remettre ce prix bien mérité. Après un discours basé presque uniquement sur la présentation de son film In Dubious Battle, le public Deauvillois a découvert cette perle adaptée de l’œuvre de Steinbeck. Enfin perle... tout est relatif! Alors que nous avons adoré voir le combat de ces grévistes réclamant le respect du travail, d'autres personnes dans la salle n'ont en aucun cas apprécié l'histoire se sentant que «très peu concernées» par le sujet… Il ne suffit pas d'avoir vécu quelque chose pour aimer un film très chers spectateurs!

Cette réaction pose la question pertinente à savoir: notre mode de vie détermine-t-elle notre réaction face au septième art? La suite au prochain épisode Deauvillois...

Deauville way of life: une ouverture en toute sécurité

Posté par cynthia, le 4 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles, Deauville a ouvert ses portes étincelantes ce week-end sous le signe de la sécurité. Entre les vigiles qui ont doublé de volume (on joue à où est Charlie pour se retrouver entre collègues dans la foule) et les dispositifs anti-camion (des blocs de pierre qui font penser à Hunger Games), la ville n'a pas minimisé les moyens pour notre sécurité. Mais cela est loin d'être critiquable après les événements tragiques survenus dans notre pays et ce dispositif de sécurité (qui ne fait pas plaisir à tous les festivaliers) n'enlève en rien le glamour du festival normand.

Ce 42e festival s'est ouvert en l'honneur de la douce et belle Chloé Grace-Moretz venue chercher son prix du Nouvel Hollywood (on attend Daniel Radcliffe avec impatience) avant de continuer avec le film Infiltrator de Brad Furman avec Bryan Cranston et Diane Kruger. Entre films de flic, de drogue et biopic, nos rétines ont été émerveillées en quelques minutes. Nous ne pouvons pas dire la même chose pour le film Certain Women de Kelly Reichardt avec Kristen Stewart. En bref, si vous souffrez d'insomnie ce film vous aidera à trouver le sommeil...un sommeil comateux!

Heureusement Captain Fantastic de Matt Ross, The Free World de Jason Lew et Le Teckel de Wiener-Dog ont redoré le blason du cinéma américain lors de ce week-end d'ouverture. De quoi nous mette en bouche pour la semaine pluvieuse qui nous attend!

Des hommages à gogos

Deauville c'est aussi des hommages . L'occasion de voir des stars de prêts donner des discours émotifs. Outre la graine de star Chloé Grace-Moretz, Stanley Tucci l'acteur caméléon a foulé le tapis rouge et puis s'en est allé. Tandis que Michael Moore a posé un lapin justifié (problème familial) à l'assemblée tout en nous laissant avec son dernier petit bijou Where To Invade Next.

Le prochain hommage sera dédié à l'acteur le plus paradoxal qui soit: James Franco, l'intellectuel, le narcissique accro aux réseaux sociaux et aux multiples casquettes (acteur, producteur, réalisateur, écrivain et même peintre).

Deauville way of life: au cœur de la cérémonie de clôture

Posté par cynthia, le 18 septembre 2015

rachelle lefevreOyé oyé cinéphiles alors que Deauville a fermé son rideau samedi dernier en récompensant 99 homes (Grand prix), revenons sur l'envers du décor de cette cérémonie de clôture.

Vêtus de nos plus beaux habits, nous nous sommes rendus à la cérémonie de clôture de la 41e édition du festival du film américain. Si à Cannes les talons sont requis, à Deauville les baskets et autres flip-flops sont à bannir du tapis rouge : une gentille madame devant nous en a fait les frais. Portant des tennis (plutôt jolise), cette dernière s'est fait recaler par les vigiles à peine le pied posé sur le tapis rouge « Je ne peux pas vous laisser entrer comme ça » lui a-t-il dit, navré pour elle. Elle s'en est donc allé loin du CID, la rage au ventre.

Une fois dans la salle et entourés par la population de Deauville et autres people, nous nous sommes délectés du tapis rouge (retranscrit sur le grand écran du CID) et des commentaires des personnes derrière nous.

Avant toutes choses, il faut savoir que le dress code cette année était le "black and white", comme la chanson de Michael Jackson (bon d'accord je sors...). Rachelle Lefèvre, magnifique, est arrivée sur le tapis rouge en dansant dans une longue robe noire ! Nous nous serions bien vu faire un remake du film Love à ses côtés tant elle nous a émoustillé les rétines par sa beauté : et nous ne sommes pas les seuls. À peine a-t-elle foulé le tapis rouge que les commentaires ont fusé derrière nous : "Oh! Elle est magnifique, non mais regarde, elle est belle... mais elle a fait quoi comme film, elle ?" À croire que la beauté suffit amplement comme critère de fanatisme cinématographique.

Après Rachelle Lefèvre et saPatricia Clarkson flamboyante crinière rouge, c'est au tour de Patricia Clarkson de faire son entrée avec un cortège digne d'un président (trois voitures, rien que ça) : "Elle est très musclée et elle ne porte pas de soutien-gorge !" Ouh mais quel œil madame, en effet sa robe est transparente, d'ailleurs l'actrice en rira quelques minutes plus tard dans son discours de remerciements suite à l'hommage qui lui est rendu.

Attention les commentaires continuent: "Mais elle me dit quelque chose, c'est qui ? " demande l'un. "Elle a fait des films !" répond l'autre. Magnifique commentaire, nous applaudissons bien fort cette intervention verbale sans intérêt ! Pour le côté Wikipédia, nous repasserons...

"Tiens, voilà machin, là !" Nous ne serions vous dire qui était machin car nous étions trop occupé à rire. C'est à ce moment-là que Romane Bohringer arrive (c'est fou comme Deauville propose des célébrités aux rabais) vêtu d'un petit bout de tissu doré, pour la classe nous repasserons aussi ! Le rideau se lève enfin après quelques minutes, la cérémonie commence par l'hommage à Patricia Clarkson (émouvant) puis s'enchaîne avec le Prix d'Ornati-Valenti avec un discours long et barbant au point que nous nous sommes crus en cours d'histoire au lycée (nous attendions la sonnerie).

Le reste des prix fût expédié comme une lettre à La poste mais au moins cela a le mérite d'être moins long et chiant que les César. Nous avons adoré les remerciements à la villa Khiel's, qualifiée de ''conviviale'' (nous nous sommes fait recaler deux fois mais sinon tout va bien). Nous avons aussi adoré le vigile devant la scène qui s'est pris pour Jason Statham à mâcher son chewing-gum fortement tout en regardant à droite et à gauche (c'est Deauville pas une base militaire en Irak, il faut se calmer). Cela dit, il nous a bien préparés au film de clôture : Sicario, déjà découvert à Cannes.

C'est donc sur le jeu parfait de l'équipe du film de Denis Villeneuve que cette 41e édition s'est achevée. Nous en garderons un bon souvenir malgré les flops de cette année, tout en restant impatients de revivre une nouvelle cuvée l'année prochaine!

Deauville way of life: la semaine de la névrose

Posté par cynthia, le 15 septembre 2015

Oyé oyé cinéphiles ! Après un weekend bien chargé, retour sur notre périple journalistique durant cette semaine du 41e Festival du cinéma américain de Deauville.

Lundi, ou le jour où nous sommes mort d'ennui de bon matin

experimenterDeauville est un festival très sympathique. En effet, lorsqu'un film est projeté en avant-première à 20h et que vous avez une chance sur 40000 d'avoir une place, (donc plus de chance de gagner au Loto, partir vivre à Las Vegas et épouser Paul Walker, que Dieu ait son âme), les organisateurs proposent pour les journalistes non VIP une projection presse de beau matin.

C'est ainsi que nous avons débuté la semaine avec Experimenter de Michael Almereyda, l'histoire vraie de l'expérience de Milgram qui consistait à faire croire à certaines personnes qu'ils infligeaient des décharges électriques à d'autres individus. Cette expérience a été créée afin de trouver une réponse aux actes abominables de la Seconde Guerre Mondiale.

Sujet intéressant n'est-ce pas ? Seulement le sujet ! Entre des tirades interminables et incompréhensibles, un éléphant qui apparaît d'un coup (rassurez-vous, il n'était pas rose) et des effets visuels qui se veulent originaux mais qui sont ennuyeux, Experimenter est aussi captivant qu'un dîner aux chandelles avec un clown dépressif et sous Xanax !

Afin de nous réveiller nous nous sommes enfermés dans nos appartements avec un café plus que corsé (à la limite de la cocaïne) avant de visionner Day out of days de Zoe Cassavetes, une satire du Hollywood d'aujourd'hui : une actrice de plus de 40 ans qui lutte afin de continuer à faire son métier dans une société où, après 30 ans, vous êtes considéré comme une épave. Notre niveau de névrose a augmenté ensuite d'un cran avec le juste mais pas énorme Tangerine de Sean Baker. Filmé à l'aide d'un Iphone 5, ce film est une satire (encore) de Los Angeles à travers le monde de la transsexualité. Même si le sujet est à la mode, le trash (songé mais pas dévoilé) manque cruellement à l'appel de nos rétines assoiffées.

Mardi, et Dieu créa Al Pacino

Troisième jour de la compétition Al Pacinoet toujours pas un équivalent aux petits bijoux de l'année passé (le prodigieux Whiplash entres autres). De bon matin Dixieland de Hank Bedford où le film le plus cliché de la semaine. Un ex-taulard qui tente de se remettre dans le droit chemin tombe amoureux d'une stripteaseuse qui a sérieusement besoin d'argent, etc.

Entre une scène de striptease longue, ennuyante et vulgaire, le stéréotype d'une maman roturière et aussi bien fringuée que Kim Kardashian et une fin courue d'avance, nous avons regretté d'avoir sauté le petit déjeuner !

Quoique vu le film d'après (Green Room de Jeremy Saulnier) nous avons bien fait de ne pas manger de la journée. Des bras coupés, une gorge arrachée en direct par un gros toutou méchant, notre estomac a joué aux montagnes russes et nous ne nous sommes pas éclatés comme à Disneyland !

L'éclate est arrivée à 20h avec Al Pacino et son film Danny Collins de Dan Fogelman. Voir un grand Monsieur tel que lui incarner une ex star de la chanson qui chante pour les plus de 50 ans à la manière de Franck Michael et se drogue à ses heures perdues tant sa vie l'ennuie, nous a pas mal émoustillé les globes oculaires !

Mercredi, ou la journée du sexisme (merci Vincent Lindon)

Elisabeth Olsen et Vincent LindonJames White de Josh Mond nous met en appétit mais pas de quoi dévorer un siège de cinéma non plus. Puis l'espoir remonte avec Emelie de Michael Thelin, l'histoire d'une babysitter littéralement dingue qui séquestre trois pauvres enfants pendant que leurs parents savourent une soirée au restaurant.

Entre donner le hamster de la petite fille au serpent du grand frère ou encore leur faire voir la sextape de leurs parents au dîner, Emelie qui, se fait appeler Anna nous a enfin stimulés en ce 41e festival de Deauville, mais encore une fois rien à voir avec la sélection 2014. Imaginez juste que vous passez du Champagne à la bière!

Ensuite, le plus chanceux d'Écran Noir a pu assister (après 4 heures de queue tel un mouton que l'on conduit à l'abattoir) à la cérémonie d'hommage consacré à Elizabeth Olsen. La belle avait fait le chemin des États-Unis afin de chercher son prix. Vu le discours de Vincent Lindon, elle aurait mieux fait de rester à Los Angeles dans son appartement à déguster des Donuts.

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Deauville way of life: entre baffe, rire et vents!

Posté par cynthia, le 9 septembre 2015

Oyé oyé cinéphiles, la 41ème édition du festival américain de Deauville a démarré vendredi dernier et comme tous les ans on y était (du moins on a essayé d'y être!).

Ah, Deauville, 3 775 habitants, du soleil (parfois de la pluie) et du sable ! Le Miami de la France (90% de gentils petits vieux) est un beau cadre pour travailler (ne nous enviez pas trop quand même, on a ramé ce weekend).

© ecran noir / christophe maulaveAprès avoir retiré notre badge presse, nous nous sommes pressés pour aller chercher nos invitations pour la cérémonie d'ouverture en présence de Keanu Reeves «y a plus de place!» nous disent les responsables. Entre les journalistes de la haute (oui il y a des classes sociales dans notre métier et non cela ne fonctionne pas en fonction de notre talent), les V.I.P et autres jet-setteurs, nous l'avons eu dans le baba.

Du coup on s'est retrouvé à couvrir le tapis rouge avec amertume et apparemment nous n'étions pas les seuls à tirer la tronche puisque Louane du haut de ses talons a à peine signé des autographes et ignorait les fans sur le tapis rouge. Non mais on la comprend entre son César (What the fuck by the way) et sa magnifique prestation (sarcasme) dans le merveilleux film La famille Bélier (sarcasme, sarcasme, sarcasme), elle a le droit d'avoir la grosse tête (la blague !). Même chose pour l'actrice Géraldine Nakache qui a regardé les fans comme on regarde un rideau de douche après un bain.

Où Jake Gyllenhaal nous pose un lapin

Les autres personnalités présentes ont Jake Gyllenhaalplutôt été sympathiques, même si tout le monde n'avait qu'un nom en tête ce soir-là : Jake Gyllenhaal. Annoncé par le site de Deauville deux semaines plus tôt, les organisateurs ont annoncé qu'il ne serait pas présent au Festival 30 min avant le début de la cérémonie... autant vous dire qu'il y avait des fans en colère.

«C'est inadmissible, nous dit une grande fan de l'acteur aux yeux de braise, je ne suis venue que pour lui ce soir et voilà qu'ils nous annoncent son absence à une demie heure de l'ouverture, mais c'est quoi cette organisation ?».

Il est vrai que, question organisation, Deauville ce n'est plus ce que c'était. En tant que journaliste vous n'êtes pas sûr de pouvoir assister aux films du soir, on vous snobe car vous n'avez pas le "pass journaliste VIP", pour essayer d'avoir une invitation, vous devez faire la queue en plein soleil au moins 2 h sans certitude de repartir avec un billet et vous avez plus de chance de rencontrer un koala en jogging sur la plage que d'assister aux interviews et tables rondes.

Où 99 Homes nous provoque un coma orgasmique

99 homesBien, et si on arrêtait de se plaindre, hein? Nous sommes là pour du cinéma et voir des bons films, après tout. Après une nuit calme (sans projection ni cérémonie pour nous), la compétition a commencé dès le lendemain avec une véritable bombe inspirée de faits réels : 99 Homes de Ramin Bahrani.

Nick (Michael Shannon froid et charismatique) est un promoteur immobilier véreux pour qui tout rime avec argent. Un jour il expulse Dennis (Andrew Garfield magistral et terriblement bandant en couvreur barbu) de sa maison avant de lui offrir un job peu orthodoxe à ses côtés. Le duo Shannon/Garfield est à la fois explosif et cruellement plaisant. Ce tandem nous fait passer un moment entre rage, larmes et ricanement avant de nous plonger dans un coma orgasmique.

Ce thriller social est une véritable baffe dont on ne s'est toujours pas relevé. Un peu comme Keanu Reeves dans Knock Knock, violé et malmené par deux jeunes filles ultra sexy. Après cette séance vous n'ouvrirez plus la porte à votre factrice aux gros seins ou à votre voisine en petite tenue aussi facilement...

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Deauville way of life: Whiplash dicte sa loi au palmarès!

Posté par cynthia, le 13 septembre 2014

whiplash

Neuvième et dernier jour de compétition au 40e festival de Deauville. Après une semaine de bataille, on a enfin connu le nom du grand gagnant, même si on s'en doutait déjà. Whiplash de Damien Chazelle rafle les deux récompenses majeures: le Grand prix du jury et le prix du public. Après son Grand prix à Sundance, il semble l'un des films américains incontournables de l'année. Le film sort le 24 décembre en France.

Jour 7: la journée des futurs gagnants

Tous nos favoris n'ont pas été primés cependant. Ainsi le choix étrange d'A girl walks alone at night réalisé par Ana Lily Amirpour et qui reçoit ainsi le prix de la révélation Cartier.

Jour 2: les recettes de l'émotion

Joie et allégresse de voir le dérangeant It Follows de Robert David Mitchell récompensé (prix de la critique internationale).

Jour 8 : I can't get noooooo... (Satisfaction)

Ravie aussi de trouver le doux et émouvant The Good Lie de Philippe Falardeau (prix du jury) au palmarès.

Jour 5: la vérité est plus facile à dire au cinéma

Enfin c'est Things People do de Saar Klein qui se voit sacré par le prix du 40e anniversaire.

Par ailleurs le prix Michel d'Ornano a été décerné à Elle l'adore de Jeanne Henry, déjà primé à Angoulême, et le prix Lucien Barrière au livre Le fils de Philipp Meyer.

Après une cérémonie riche en émotions, le public pouvait enfin découvrir Sin City 2. Pour ma part j'ai préféré m'éclipser et squatter le cocktail des lauréats. Voir des gens se faire trancher la gorge à tout va, j'ai eu ma dose avec Game of Thrones! J'ai ainsi pu féliciter Miles Teller et lui souhaité une futur excellente cérémonie des Oscars (ça m'a l'air bien parti) "Oh Jesus thank you so much!" Euh je ne m'appelle pas Jésus mais bon sorti de la bouche de Miles j'accepterai même une insulte en guise de prénom. Damien Chazelle aussi était là et hésitait dans ses poses face au photographe officiel : "fait un geste de batteur" lui dis-je avant qu'il ne s’exécute dans un éclat de rire (oui à Deauville c'est comme dans les colonies de vacances, on se tutoie et on rigole ensemble).

Après un cocktail de bulles de champagne et autres boissons, une assiette végétarienne m'attendait à la table de Mike Cahill au dîner des lauréats. Sans rancune, le réalisateur du film I Origins avoue que le tout jeune Damien Chazelle mérite les deux prix qu'il a reçu. Bon si tout le monde est d'accord, il n'y a plus qu'à se remuer à la villa Cartier avant de reprendre le train le lendemain en emportant un peu de Deauville dans sa tête et sa valise.

En espérant que tous ces films sortiront dans les salles de cinéma françaises. Or, trois des films récompensés ce soir - The Good Lie, A Girl Walks Homme et Things People Do - n'ont aucune date de sortie prévue.

Deauville way of life, jour 8 : I can’t get noooooooooo…. (Satisfaction)

Posté par cynthia, le 13 septembre 2014

love is strangeUn film d'horreur assez captivant au petit dèj', un amour homosexuel qui gène outre-atlantique, une danse aux côtés de Mick Jagger, la huitième journée du festival de Deauville  a été rock 'n' roll.

On débute la journée avec le It Follows du charmant et tout sucre tout miel David Robert Mitchell. En le voyant on se demande même comment il a pu faire des films d'horreur, tant il a l'air doux et gentil. Mais vous savez ce que l'on dit... méfiez-vous de l'eau qui dort! Et c'est ce qu'aurait dû faire son personnage principal, Jay, avant de s'envoyer en l'air avec le beau et étrange Hugh. Après un acte sexuel dans une voiture, la voilà suivis par d'étranges personnes qu'elle seule peut voir. Son échappatoire à la malédiction: refaire l'amour avec quelqu'un. Interprétez cela comme vous le souhaitez mais nous on a pas pu ignorer la métaphore du sida et de la maladie qui avance lentement vers vous (ce que font les personnes dans ses visions) après un acte non protégé. «Il n'y a pas de morale dans ce film, chacun peut faire son interprétation» nous confie David Robert Mitchell en conférence de presse. Pourtant les images sont bien là pour nous faire un peu douter. «C'est un long cauchemar en fait. D'ailleurs ça me rappelle celui que je faisais quand j'étais gamin. Des gens normaux que j'étais seul à voir me suivait. Je ne savais pas pourquoi mais j'avais peur» ajoute-t-il à la conférence. Si ça peut le rassurer nous aussi on a peur après le film et on réfléchira à deux fois avant de fricoter avec un beau gosse.

C'est donc peu tranquille que l'on s'en va aux côtés de John Lithgow et Alfred Molina pour Love is strange d'Ira Sachs. Les aléas de la vie (financier, éloignement, licenciement) menace les jeunes mariés George et Ben qui vont devoir compter sur leurs proches pour s'en sortir. Pourquoi a-t-il été mal vu outre atlantique? Attendez. Il n'y a pas de scène de viol, pas de meurtre, pas de scène de torture... quoi... non... ça ne peut. On n'en est plus là?! Ça ne peut pas être le fait qu'il s'agisse d'un couple homosexuel marié? Certaines personnes refusent de voir ce petit bijou cinématographique sous ce prétexte?  C'est une blague... Fuck la censure et allez voir ce film dès sa sortie (le 12 novembre). Il s'agit d'un joyau en or massif où on en sort de là tout ému et émoustillé! Cela nous d'ailleurs bien préparé pour la suite de la journée...

Une vague de messieurs en costard, bodybuildés, à envahit le tapis rouge. «Votre badge!!!!» «Avancez plus vite que ça!!!!» Mais bonté divine qu'est-ce qui se passe à Deauville? Manuel Valls arrive au festival? Non c'est trop de dispositif pour le Premier ministre. Mais alors c'est qui????

Whaou c'est Mick Jagger venu présenté sa production cinématographique qui n'est autre que Get on up de Tate Taylor, le biopic de James Brown (lire notre reportage). Après un hommage au grand producteur Brian Grazer, le leader des Rolling Stones est monté sur la scène du CID et a parlé un peu français avant de se barrer faire la fête à la Villa Cartier. Et on y était! Donc oui, on a eu quelques pas de danse à côtés de Mick qui, lui, était en extase sur la mannequin et actrice Olga Kurylenko (on le comprend elle est magnifique). On aussi aperçu Patrick Poivre D'Arvor non loin des petits fours, Astrid-Bergès Frisbey un verre à la main se baladant parmi les danseurs, Clémence Poésy resplendissante dans une robe à dentelle, Miles Teller dansant avec sa girlfriend (désolée les filles mais vous le savez bien,  les beaux mecs c'est comme les WC au McDo c'est toujours pris) ou encore le héros de Get on up Chadwick Boseman brûler le dancefloor à la manière de James Brown (deux mois d'entraînement, ça aide). Tout ceci sent la détente, la fin du festival, demain ce sera le dernier jour et on quittera le soleil et le strass.

C'est avec les larmes aux yeux que l'on attend le neuvième jour!

Deauville way of life, jour 7 : la journée des futurs gagnants?

Posté par cynthia, le 12 septembre 2014

whiplashSeptième jour à Deauville (déjà!!!), et ce n'est pas la plus reposante de la semaine. On a eu les yeux éblouis par I Origins de Mike Cahill, notre cœur s'est arrêté devant le grand film de Damien Chazelle Whiplash, on a parlé masturbation avec Miles Teller, réincarnation avec Mike Cahill et on a déjà notre petite idée sur le grand gagnant de ce 40eme festival du film américain.

La journée a commencé fort avec le petit bijou "scientifique" de Mike Cahill, I Origins. Mélangeant la science et le spirituel, ce film qui retrace la vie d'un scientifique bouleversé par la rencontre d'une jeune fille (la sublime Astrid-Bergès Frisbey) a ému la salle obscure du CID. Notre liquide lacrymal a bien fait son travail et a coulé avec entrain devant la prestation de Michael Pitt et de la jolie française. Je ne vous en dis pas plus... Le film est à voir les yeux grands ouvert! On a croisé le réalisateur baba cool . Adorable à souhait il s'amuse à sortir des blagues à tout va et n'hésite pas à vous dire «Bonjour» dès qu'il vous croise à la villa Cartier. Un amour sur pattes!

Pour la suite, on a eu des frissons, des crises d'angoisses et de rires, et une émotion folle devant le Whiplash de Damien Chazelle. Avis assez personnel, mais je le vois grand favori de la compétition. L'histoire d'un jeune musicien de batterie qui, entre humiliation et stress, est prêt à tout pour être le meilleur. Une sorte de Black Swan de la musique, la scène de masturbation en moins. «Si, on l'a tournée mais on l'a coupée au montage» nous dit avec humour Miles Teller, l'interprète principal. Sera-t-elle en DVD? «oui elle y sera» nous affirme-t-il avec un sourire taquin le jeune acteur de 26 ans. Bien évidemment, calmez vous les filles, c'était une blague il n'y a pas de scène de masturbation de prévu dans Whiplash. Pour voir l'anatomie de Miles il faudra attendre la sortie d'Awkward Moment avec Zach Efron en janvier.

Après autant de superbes rencontres et une journée bien remplie comme celle-ci, on aurait bien troqué nos vêtements contre une couette bien chaude dans un lit moelleux. Mais comment voulez-vous passer à côté du nouveau film d'espionnage de Pierce Brosnan, ex 007, The November Man. Le repos c'est pour les faibles! Il suffit de voir Mr Brosnan pour en avoir la preuve. Désormais recruté par la CIA, Brosnan continue à manier les armes et les femmes comme personne dans un thriller haut en couleurs et aussi bien ficelé que les barrières de sécurité du 40ème festival de Deauville.

Tiens des barrières...quelque chose me dit qu'on attend du «lourd» demain. Mais ce ne serait pas Mick Jagger par hasard qui arrive? Affaire à suivre...