Les Magritte belges : Lafosse, Belvaux, Pirot et Ridremont en tête

Posté par kristofy, le 11 janvier 2013

La 3ème cérémonie des Magritte du cinéma aura lieu le 2 février prochain (sur BeTV mais aussi sur TV5 Monde), il s’agit de l’équivalent des Césars français ; ces prix récompensent le meilleur du cinéma belge (dont les producteurs sont francophones uniquement) de l’année passée (même si quelques films sont de 2011). Costa-Gavras sera honoré par un Magritte d’Honneur pour l’ensemble de son œuvre.

La plupart des nominations vont à des films déjà connus aussi en France : A Perdre la Raison de Joachim Lafosse, 38 Témoins de Lucas Belvaux, Mobile Home de François Pirot reçoivent chacun 7 nominations ; le favori, de justesse, semble Dead Man Talking de Patrick Ridremont, qui récolte 8 citations.

La catégorie meilleur acteur regroupe d’ailleurs certains noms qui seront peut-être nominés lors de nos prochains Césars : Matthias Schoenaerts pour De Rouille et d’Os, Jérémie Renier pour Cloclo, Benoît Poelvoorde pour Le Grand Soir et Olivier Gourmet pour L’Exercice de l’État. Pour la catégorie meilleure actrice figurent Marie Gillain dans Toutes nos Envies et Déborah François dans Les Tribulations d’une Caissière, mais le prix ira probablement soit à Émilie Dequenne dans A Perdre la Raison, soit à Christelle Cornil dans Au Cul du Loup, où son naturel pourrait créer la surprise (elle avait déjà eu le Magritte du meilleur second rôle pour Illégal).

La soirée sera sous la présidence de Yolande Moreau, par ailleurs nominée comme meilleur second-rôle féminin dans Camille redouble.

Il y a 21 catégories (dont image, son, décors, costumes, musique, montage, documentaire…), pour ce qui est des principales catégories les nominés sont :

Meilleur film : 38 témoins, A perdre la raison, Dead man talking, Mobile home

Meilleure réalisation : Lucas Belvaux, Joachim Lafosse, Patrick Ridremont, François Pirot

Meilleur scénario : 38 témoins, A perdre la raison, Dead man talking, Mobile home

Meilleure actrice : Émilie Dequenne, Christelle Cornil, Déborah François, Marie Gillain

Meilleur acteur : Jérémie Renier, Matthias Schoenaerts, Olivier Gourmet, Benoît Poelvoorde

Meilleure actrice dans un second rôle : Natacha Régnier, Stéphane Bissot, Yolande Moreau, Catherine Salée

Meilleur acteur dans un second rôle : Bouli Lanners, Jean-Luc Couchard, Denis M’Punga, Dieudonné Kabongo

Meilleur court métrage : A new old story, Fable domestique, U.H.T., Le cri du homard (celui-là est aussi en course pour les Césars)

Saint-Jean de Luz 2012 : trois questions à Patrick Ridremont (Dead Man Talking)

Posté par redaction, le 20 octobre 2012

Après avoir totalement bluffé le public du Festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz la veille de notre entretien, Patrick Ridremont nous a raconté le laborieux travail qu’a été Dead Man Talking, son premier long métrage en compétition, qui a reçu le prix du public . L'acteur et réalisateur belge, encore fatigué de la soirée, a pourtant trouvé le moyen d’égayer avec finesse et humour décalé cet échange convivial.

Ecran Noir : C’est votre première venue au festival et aussi votre premier long métrage. Anxieux ?
Patrick Ridremont : Oui ! Hier c’était la première fois que le film était confronté à un public français, alors que le film est déjà sorti en Belgique. Mon humour, mon second degré, ma cruauté correspondent à quelque chose que les belges connaissent. Mais le côté un peu plus anglo-saxon qu’il y a dans le film, le décalage, je ne savais pas si le public français allait être réceptif. C’est un public un peu plus pointu sur certaines choses. Donc il y avait en effet une grosse angoisse, mais aujourd’hui je suis rassuré.

EN : Pour une première expérience sur grand écran, pourquoi avoir choisi ce sujet [NDLR : le récit d'un condamné à mort avant son exécution] ?
PR : Par mon métier de comédien, je me pose beaucoup de question sur cette chose bizarre qui pousse quelqu’un à vouloir rentrer dans la lumière et plaire aux gens. Je vis dans mon fond de commerce. Et sans vouloir en faire une question de métaphysique, ça peut créer des angoisses, en tout cas des questions existentielles chez moi. Et partant de là, je m’interroge aussi sur la vie de tout le monde. Je suis absolument athée, mais je suis un profond humaniste. C’est très simple : je ne m’interroge pas sur : « y a-t-il une vie après la mort » mais « y a-t-il une vie avant la mort ». Et mon film parle un peu de ça : d’un homme mort-né, de personnes non-existantes. Et il y a des personnes autour de nous qui donnent le sentiment de ne pas vraiment vivre, qui ne vivent pas, et c’est ça qui m’intéressait. C’est une fable existentielle.


EN : On devine très bien votre expérience théâtrale passée dans le film. Cela n’a pas été difficile de départager théâtre et cinéma ?

PR : C’est un travail très compliqué mais il ne faut pas être honteux du théâtre. Personnellement, le cinéma qui m’insupporte le plus, c’est celui qui essaie d’être trop naturel, où le texte se prononce du bout des lèvres. J’aime quand tout est construit, quand les lumières sont étudiées, quand les couleurs sont théâtrales. Je préfère un cinéma qui ressemble plus à un roman graphique qu’à un simple documentaire. Ce qui a été difficile, ça a été de convaincre les autres que je pouvais faire ça, que c’était une bonne idée d’aller dans l’extra-théâtralité. Je n’ai pas eu peur de cette théâtralité, je revendique une certaine forme de représentation. Représenter les choses, au lieu de les montrer, réinventer le temps et le lieu, chose que le théâtre fait tout le temps. Mettre une musique dans un film sur un passage triste, c’est l’extra-théâtralité et ça ne correspond à rien dans la vie : on n’entend pas de musique autour de soi à un enterrement. Il n’y a qu’au cinéma que l’on fait ça, c’est pour ça que je le trouve théâtral. Ce travail a pris douze ans. C’est un travail de longue haleine, un travail terrible. J’ai l’impression d’avoir fait mon requiem, c’est comme un testament. Et si je devais m’arrêter à un film, je serai fier de m’arrêter avec celui-là.

Lire l'interview dans son intégralité

Propos recueillis par Yanne Yager

Saint-Jean-de-Luz 2012 : Le Goncourt Atiq Rahimi reçoit le prix du meilleur film

Posté par vincy, le 14 octobre 2012

C'est un prix Goncourt qui a remporté la Chistera du meilleur film au Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, samedi 13 octobre.

Syngué Sabour, Pierre de Patience, a ainsi été plébiscité par le jury, présidé par Audrey Fleurot, entourée de Pauline Etienne, Elodie Navarre, Michaël Cohen, Julien Courbey, Cyril Mennegun et Thierry Neuvic. Le film sortira le 20 février 2013 dans les salles. Atiq Rahimi, 50 ans, qui avait reçu le prix Goncourt pour son livre Syngué Sabour en 2008 a transposé lui même son roman. Le film, qui était aussi sélectionné cette semaine au Festival du film de Londres, représente l'Afghanistan dans la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.

L'écrivain-cinéaste avait déjà réalisé plusieurs films documentaires (A chacun son journal, Zaher Shah, le royaume de l’exil, ou (A)fghanistan). Il avait adapté en 2004 son roman Terre et cendres, alors récompensé à Cannes (prix Regard vers l'avenir à Un certain regard).

Le jury a également récompensé Meni Yaesh, avec le prix du meilleur réalisateur pour Les Voisins de Dieu. Le film israélien qui devrait sortir lui aussi au premier trimestre 2013 a reçu le prix du jury jeunes.

Laïne Magi a reçu le prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle dans le film Une estonienne à Paris, d'Ilmar Raag (en salles le 26 décembre). Le prix de la meilleure interprétation masculine a été décerné à William Hurt pour son rôle dans le film de son ex-compagne, Sandrine Bonnaire, J'enrage de son absence, présenté à la Semaine de la critique à Cannes en mai et qui sortira le 31 octobre.

De son côté, le public a préféré le film belge Dead Man Talking de Patrick Ridgemont, en salles le 27 mars 2013.

Par ailleurs, des courts métrages ont aussi été honorés : le prix du jury a été remis à Ce n'est pas un film de Cow-boys de Benjamin Parent, le prix du public à Renée de Jézabel Marques-Nakache et le prix Ciné + à Edwige de Mounia Meddour.

La 17e édition du Festival (9-13 octobre) a comptabilisé 4 500 entrées, soit un record dans l'histoire de la manifestation dont le réalisateur et journaliste Patrick Fabre est le délégué général.

Ouvert avec Rue Mandar, d'Idit Cébula (avec Sandrine Kiberlain, Richard Berry, Emmanuelle Devos, Emmanuelle Bercot, Lionel Abelanski, Mehdi Nebbou, Micheline Presle, Michel Jonasz et Jackie Berroyer) et clôturé par Mais qui a re-tué Pamela Rose ? deKad Merad & Olivier Baroux, le festival présentait 10 films en compétition.